Toit familial

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Plaque commémorative apposée à l'entrée du 9, rue Guy-Patin.

Le Toit familial, situé au 9, rue Guy-Patin dans le 10e arrondissement de Paris, est un home israélite pour jeunes filles ouvert en 1904. Devenu pendant l'occupation un centre d'accueil de l'Union générale des israélites de France, le bâtiment est devenu après-guerre un foyer d'artistes, un foyer étudiant jusqu'en 2000, avant de devenir un immeuble de logements sociaux.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1899 la baronne Adélaïde de Rothschild[1], épouse d'Edmond de Rothschild, fait le don de cet immeuble, dans le but de créer un home (sorte de pensionnat) pour jeunes filles israélites[2],[3],[4],[5],[6].

L'établissement, comme toutes les œuvres de bienfaisance et d'entraide destinées aux Juifs, est rattaché à partir de 1941 à l'Union générale des israélites de France. À la suite des rafles de l'été 1942, le centre accueille ainsi des enfants juifs restés seuls après l’arrestation de leurs parents. En 1943, la police française, sur les ordres de Heinz Röthke, vient y arrêter 11 d'entre eux, victimes de la rafle du .

Après la Seconde Guerre mondiale, l'immeuble du Toit familial devient le seul foyer ouvert à la jeunesse étudiante juive. Il ferme ses portes en 2000.

Rafle du 10 février 1943[modifier | modifier le code]

À la suite des rafles de l'été 1942, le centre accueille des enfants juifs restés seuls après l’arrestation de leurs parents. En 1943, la police française, sur les ordres de Heinz Röthke, vient y arrêter 11 d'entre-eux, victimes de la rafle du . Il fallait remplir le train.... Elles sont déportées le lendemain par le convoi No. 47, en date du , de Drancy à Auschwitz, où elles sont assassinées à leur arrivée[7]:

  • Sarah Beznovennu (11 ans)

Elle est née le à Anvers, en Belgique. Sa mère, Tauba Beznovennu (née Prangel) (39 ans), née le à Lublin, en Pologne est déportée par le convoi No. 38, en date du de Drancy à Auschwitz. Tauba et Sara Beznovennu habitaient pour leur dernière adresse au 111 faubourg du Temple, dans le 10e arrondissement de Paris[8].

  • Marguerite Bogaert (20 ans), née le

Elle est née à Bruxelles, en Belgique[9].

  • Esther Don (11 ans)

Elle est née le à Varsovie en Pologne. Sa dernière adresse était au 20 rue Vieille-du-Temple dans le 4e arrondissement de Paris[8].

  • Jeanine Lipszyc (3 ans)

Elle est née le à Paris. Ses deux frères, Joseph Lipszyc (11 ans), né le à Radom, en Pologne et Zalmen Lipszyc (8 ans), né le à Radom en Pologne, arrêtés dans la Rafle de l'UGIF Lamarck sont aussi déportés par le cnvoi No. 47. La dernière adresse des 3 enfants était : 16 rue de Tourtille dans le 20e arrondissement de Paris[8].

  • Gisela Messinger (12 ans)

Elle est née le à Essen en Allemagne. Son père, Moses Messinger (41 ans), est né le à Wisniez. Sa mère, Viola Messinger (née Konig) (40 ans), est née le à Przeworsk, en Pologne. Moses et Viola Messinger sont déportés par le convoi No. 6, en date du de Pithiviers à Auschwitz. Son frère, Alexander Messinger (4 ans), né le , à Essen, en Allemagne, est arrêté au Creusot et déporté par le convoi No. 42, en date du , de Drancy à Auschwitz. La famille habitait au 21 rue de Moulins à Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire[8].

  • Maria Peeters (14 ans)

Elle est née le à Bruxelles en Belgique. Elle habitait Belfort[8].

  • Estera Radoszinska (15 ans)

Elle est née le à Minsk. Son père, Moschay Radoszinski (40 ans), né le à Minsk Mazowiecki, est déporté par le convoi No. 2, en date du , de Compiègne à Auschwitz. Sa mère, Liba Radoszinski (née Mikanowska) (36 ans), née le à Minsk Mazowiecki, est déportée par le convoi No. 14, en date du de Pithiviers à Auschwitz. Sa sœur, Fajga Radoszinski (12 ans), née le à Minsk, est déportée par le convoi No. 20, en date du . de Drancy à Auschwitz. La famille habitait au 126 avenue de Choisy dans le 13e arrondissement de Paris[8].

  • Betty Saltiel (13 ans)

Elle est née le à Salonique en Grèce. Son père, Samuel Saltiel (47 ans), né le , à Salonique en Grèce, est déporté par le convoi No. 44, en date du de Drancy vers Auschwitz. Sa mère, Elvira Saltiel (née Naar) (45 ans), née le , à Salonique en Grèce, est aussi déportée par le convoi No. 44. Sa sœur, Alice Saltiel (18 ans), née le à Salonique en Grèce, est déportée avec Betty Saltiel dans le convoi No. 37. La famille habitait au 50 rue Richer dans le 9e arrondissement de Paris[8].

  • Lola Sternchuss (6 ans)

Elle est née le à Angers. Sa dernière adresse est au 52 chemin des Petites-Pannes à Angers (Maine-et-Loire)[8].

  • Mina Sternchuss (9 ans)

Elle est née le à Angers. Sa dernière adresse est au 52 chemin des Petites-Pannes à Angers (Maine-et-Loire)[8].

  • Simone Sternchuss (4 ans)

Elle est née le aux Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire). Sa dernière adresse est au 52 chemin des Petites-Pannes à Angers (Maine-et-Loire)[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]