Thaïs (opéra)

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Thaïs
Description de cette image, également commentée ci-après
Fragment de l'affiche
Nbre d'actes 3
Musique Jules Massenet
Livret Louis Gallet
Création
Opéra de Paris

Mary Garden dans Thaïs en 1907.

Thaïs est un opéra en trois actes de Jules Massenet, livret de Louis Gallet, d'après le roman homonyme d'Anatole France. Créé à l'Opéra de Paris, le .

Personnages principaux

Argument

L'action se déroule à Alexandrie au IVe siècle.

Un moine cénobite, Athanaël, cherche à faire découvrir le christianisme à Thaïs, courtisane célèbre et prêtresse païenne vouée à la déesse Vénus. Il y réussit, mais Thaïs choisit alors de se retirer du monde et de vivre cloîtrée dans un couvent, avant d'y mourir. Athanaël découvre trop tard que son obsession pour Thaïs était teintée d'amour charnel, et, alors que Thaïs meurt dans la joie de la rédemption, il renie sa foi en désespérant de son propre salut, à l'inverse de Thaïs[1].

L'œuvre

L'œuvre fut écrite pour la célèbre soprano américaine Sibyl Sanderson, muse de Massenet à l'époque.

Très typique de son temps, l'œuvre, qui baigne dans un climat de volupté et de religiosité sulpicienne que Massenet excelle à traduire, n'en recèle pas moins une force certaine.

Louis Gallet, le librettiste n'a pas retenu l'aspect sceptique, ironique et discrètement anticlérical du roman d'Anatole France. En revanche, il a organisé le drame de manière particulièrement rigoureuse et efficace.

Athanaël, l'ascète rigoriste révèle, peu à peu, un aspect de sa personnalité ignoré de lui-même : celui d'un séducteur perdu de sensualité, tandis que Thaïs la courtisane qui « connaît toutes les ivresses » réalise ses aspirations les plus profondes en renonçant au monde. « Le texte [...] et la musique [...] développent une progression psychologique très fine : celle du moine zélé et intransigeant découvrant l’amour terrestre, et en parallèle, celle d’une prêtresse de Vénus en pleine gloire amoureuse qui prend conscience que sa beauté n’est pas éternelle et qui rejette tout pour s’abandonner à l’amour divin »[2].

Le croisement entre ces deux parcours personnels est marqué, au milieu de l'opéra, par la très célèbre Méditation religieuse de l'acte II, confiée au violon solo, aujourd'hui connue sous le nom de « Méditation de Thaïs », et souvent jouée en concert. Inspiré par ces deux puissants caractères, Massenet a su en faire des êtres de musique et de chair, et chacune de leurs confrontations marque un temps fort de l'ouvrage.

Discographie sélective

Notes et références

  1. Serge Occhietti, La magie de l'opéra (Le Polyscope, 10 janvier 2009)
  2. Serge Occhietti, id.

Sources

  • Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Le Guide de l'opéra, Fayard, 1986, 968 p. (ISBN 978-2213595672).

Lien externe

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  • « Thaïs (opéra) » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP. Partition complète de l'opéra; transcriptions pour violon, violoncelle et piano seul de la Méditation.