Thérèse Pierre

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Thérèse Pierre
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
RennesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Rue des Prés (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Emma Pitoizet (d) (de aux années 1930)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Conflit
Lieu de détention
Distinctions
Plaque commémorative

Thérèse Pierre, née le à Épernay (Marne) et morte le à Rennes, est une enseignante et résistante française[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine familiale[modifier | modifier le code]

Thérèse Pierre naît le à Épernay[3] à Épernay est la fille de deux instituteurs, René Ernest Pierre et Aline Catherine Francine Amiel[4].

Études[modifier | modifier le code]

Originaire d'Épernay, elle fait ses études à l'École normale d’institutrices de Châlons-sur-Marne entre 1924 et 1927[4]. Elle obtient la première partie du professorat en 1929, mais jamais la deuxième partie. Elle rencontre sa compagne, Emma Pitoizet, en 1929[5].

Métier et militantisme[modifier | modifier le code]

Nommée à Évreux, puis à Felletin, chargée d’enseignement à Bar-le-Duc (1934), elle est engagée politiquement et syndicalement, et milite notamment pour la cause de l'Espagne républicaine pendant la guerre d'Espagne[4].

Elle dirige également le Comité des femmes contre la guerre et le fascisme de Bar-le-Duc, qui fait paraître de 1937 à 1939 un bulletin mensuel intitulé Femmes de la Meuse[4].

Pacifiste militante, elle est expulsée en de son domicile après une perquisition, et doit quitter la zone des combats de la 3e armée[4] ; elle est mutée en Bretagne, enseignant alors à Vitré, Redon[6], et plus tard à Carhaix et Fougères[7].

Résistance[modifier | modifier le code]

À Carhaix, au début de l’année 1942, elle fait la connaissance d’un responsable finistérien de la Résistance, le futur lieutenant-colonel Pascal. Thérèse Pierre a 34 ans et un long passé de militante communiste.

Mutée à Fougères, elle deviendra la responsable de l’arrondissement, dès , sous le nom de Madeleine et participera activement à l’organisation de groupes FTP et à leur armement. Elle aura plus de cent hommes sous sa responsabilité. Elle est en relation avec les chefs régionaux mais aussi avec les résistants de la base.

Arrestation et mort[modifier | modifier le code]

Elle est arrêtée le à Fougères par le Sicherheitsdienst (SD, Service de renseignement de la SS).

Torturée par les policiers français du Service de police anti-communiste (SPAC) au point de ne plus pouvoir se déplacer, elle est retrouvée pendue le matin du troisième jour de son incarcération à la prison Jacques Cartier, sans avoir parlé[8]. Selon le témoignage du commandant FTPF Pétri, il s'agit d'une mise en scène de ses bourreaux pour faire croire à un suicide[4],[9] après avoir été torturée[10].

Hommages[modifier | modifier le code]

Odonymie[modifier | modifier le code]

La Ville de Paris ont nommé un jardin en sa mémoire dans le 17e arrondissement, la promenade Thérèse-Pierre[11],[12]. Son nom est donné à la station de la Ligne 3b du tramway d'Île-de-France, ouverte à la circulation en 2024, proche de cette rue[13].


Plusieurs établissements scolaires portent son nom notamment le collège Thérèse-Pierre de Fougères et l'école Thérèse-Pierre de Bar-le-Duc

Témoignage[modifier | modifier le code]

À l'occasion de l'inauguration d'une plaque commémorative au collège Thérèse Pierre de Fougères, le , Germaine Guénée, résistante et proche de Thérèse Pierre, lui a rendu cet hommage :

« Elle était d'une prudence et en même temps d'une audace qui lui faisait réussir tout ce qu'elle entreprenait. Il est absolument remarquable qu'aucun résistant, sous ses ordres, n'ait été pris au cours d'actions menées par elle ou avec elle […] Elle passait d'une franche cordialité à de brèves et fulgurantes colères quand la sécurité des Résistants était en péril à cause de négligences ou bavardages ou imprudences. Elle subjuguait tout le monde depuis les F.T.P. de 17 ans qui auraient pu être ses fils jusqu'aux vieux militants qui auraient pu être ses parents[14] »

Distinctions[modifier | modifier le code]

Elle reçoit, à titre posthume, les décorations suivantes :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Elles vivaient d'espoir de Claudie Hunzinger, 2010.
  • Catherine Dufour, Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses, chap. 41 : Résistante, éd. Fayard, 2014, (ISBN 9782213683676)
  • Germaine Dulong-Guénée, " Hommage à la Résistance dans le Pays de Fougères ", Le Pays de Fougères, n°22, 1979

Documentaire[modifier | modifier le code]

  • Où sont nos amoureuses de Robin Hunzinger, 2007[17]. Ce film retrace son histoire et notamment sa relation amoureuse avec Emma Pitoizet (1906-1987) dans les années 1930 avec qui elle envisageait d'avoir un enfant[18]. Les deux femmes se sont séparées à la suite du mariage d'Emma Pitoizet avec un homme.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Élisabeth Terrenoire, Combattantes sans uniforme: les femmes dans la résistance, p.27; éd. Bloud et Gay, 1946
  2. Des victoires de Hitler au triomphe de la démocratie et du socialisme: Origines et bilan de la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), actes du colloque scientifique organisé par l'Institut Maurice Thorez, , p. 170, Éditions sociales, 1970
  3. Acte de naissance, mairie d'Epernay. Scénario du documentaire Où sont nos amoureuses, sur le site La Revue des ressources.
  4. a b c d e et f Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, « PIERRE Thérèse, Madeleine. Pseudonyme dans la Résistance : Madeleine », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  5. « Où sont nos amoureuses », sur Les-docus.com, (consulté le )
  6. René Chesnais, La Guerre et la Résistance dans le sud de l'Ille-et-Vilaine: témoignages, p. 143, éd. R. Chesnais, (ISBN 9782951386402)
  7. Jacqueline Sainclivier, La Résistance en Ille-et-Vilaine: 1940-1944, p.51, éd. Presses universitaires Rennes, 1993, (ISBN 9782868470683)
  8. « V - LA SPAC (Service de police anti-communiste) ET l'enfer Jacques Cartier - témoignage du commandant Pétri », sur Mémoiredeguerre (consulté le ).
  9. Son corps est retrouvé au niveau du 56 boulevard Jacques-Cartier et l'acte dressé à 10h30, « le décès paraissant remonter à quelques heures ». Acte de décès, mairie de Rennes.
  10. Marie Toumit, « C. Hunzinger : « Thérèse Pierre était une héroïne » », Ouest-France, no 20238,‎ , p. 10 (lire en ligne)
  11. « Conseil de Paris » (consulté le )
  12. Attribution des noms de Gilberte Brossolette, Rosemonde Pujol et Thérèse Pierre à trois sections de la promenade Péreire, entre la place du Maréchal Juin et la rue Bayen (17e)
  13. « Le tramway T3 prolongé au printemps 2024 », sur paris.fr, (consulté le ).
  14. « Société d'Histoire et d'Archéologie du Pays de Fougères: HEROINES DE LA RESISTANCE FOUGERAISE:Odile Gautry, Thérèse Pierre, Mme Bouffort. », sur shapfougeres.blogspot.fr (consulté le )
  15. Musée de l'Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Thérése madeleine PIERRE » (consulté le )
  16. Annexe du Journal officiel de la République Française, p. 45, Paris, 1946
  17. Où sont nos amoureuses, Robin Hunzinger, 2007
  18. « Emma Pitoizet - Les Moments Littéraires », sur lesmomentslitteraires.fr (consulté le )