Satirix

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Satirix
Image illustrative de l’article Satirix

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion Europe
Langue Français
Périodicité Mensuel
Genre Presse satirique
Fondateur Lucien Grand-Jouan
Date de fondation 1971
Éditeur ADAS
Ville d’édition Paris, Tours

Propriétaire ADAS
Rédacteur en chef Michel Lucas
ISSN 2552-5905
Site web satirix.fr

Satirix est un mensuel satirique français, publié par Lucien Grand-Jouan entre 1971 et 1973 pour faire revivre l’esprit de L'Assiette au beurre, la revue d’art politique et satirique dirigée entre 1904 et 1912 par Jules Grandjouan, grand-oncle du fondateur[1],[2]. Stoppé par la censure en 1973, depuis 1975 apparait irrégulièrement. Les dessins considérés comme des œuvres d’art, publiés souvent pleine page et généralement sans aucun texte, sont, pour les originaux reproduits, vendus en dehors de l’édition ordinaire dans des reliures à tirage bibliophilique, lui conférant ainsi son sous-titre de « la revue qu’on ne jette pas ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Ayant rencontré, au début des années 1970, Jean Effel, dessinateur d’après-guerre, Lucien Grand-Jouan a décidé de renouer avec la tradition de L'Assiette au beurre en créant Satirix et de faire appel aux plus grands talents de l’époque, Sennep, Dubout, Siné, Solo, Serre, Pino Zac et d’autres dessinateurs français et étrangers.

La saisie[3], en 1973, par le ministère de l’Intérieur (sur la demande du Premier ministre Pierre Messmer prévenu par l’ambassadeur soviétique) du no 23 de l’Italien Pino Zac[4], présentant, entre autres, les caricatures d’hommes politiques (dont Brejnev, Nixon, Pompidou ou encore Paul VI) affublés de leurs sexes, a stoppé la publication pendant deux ans, pour la durée du procès de l'État contre Satirix[5]. Malgré la victoire de Lucien Grand-Jouan en 1975, le journal tiré à 110 000 exemplaires n'a pas réussi à redémarrer et cesse de paraître, pour des raisons financières, en avec le numéro 25[6].

À partir du , l'Association des Amis de Satirix (ADAS), basée à Tours, a relancé la publication de Satirix avec le numéro 27, Tabous par Marc-Édouard Nabe[7]. Le vingt-huitième numéro, L'Homme par František Kupka, est paru en . L'exposition sur le 50e anniversaire de la revue a lieu à la galerie parisienne Orbis pictus du au [8]. Le numéro 29 pour la présentation des dessins de presse au Salon du dessin à Paris est sorti au mois de . En 2022, Satirix publie son numéro 31 avec 14 dessins du peintre ukrainien Volodymyr Boudnikov, accompagnant deux expositions caritatives à Paris et Prague, dont le bénéfice est intégralement versé à l'armée ukrainienne.

Liste des numéros de Satirix parus[modifier | modifier le code]

  1. Jean Sennep, La naissance de l’Europe. . 14 dessins.
  2. Jean Effel, 43 fablettes de Jean Effel. . 43 dessins.
  3. Albert Dubout, Le gratin. . 16 dessins.
  4. Siné, Siné…catombe ! . 19 dessins.
  5. Barbe, En ville. . 17 dessins.
  6. Jean Sennep, L’art d’après-demain. . 15 dessins.
  7. Moisan, Les tueurs. . 16 dessins.
  8. Claude Serre, Sang de moyenne. . 19 dessins.
  9. François Solo, Chers amours. . 32 dessins.
  10. Vazquez de Sola, Vacances en Espagne. . 23 dessins.
  11. Laville, Colorgags. . 16 dessins.
  12. Fernando Puig Rosado, L’éternelle pollution. . 13 dessins.
  13. Cardon, La condition humaine. . 14 dessins.
  14. François Solo, La belle presse. . 16 pages de dessins et collages.
  15. Tetsu, Les belles familles. . 21 dessins.
  16. Michel Longuet, Sans titre. . 14 dessins.
  17. Pino Zac, Les dessous du Vatican. . 22 dessins et collages.
  18. Albert Dubout, On vote ! . 26 dessins.
  19. Vazquez de Sola, Mein Kampf Story by Nixon ou Mon combat pour le Prix Nobel de la paix. . 43 dessins.
  20. Albert Mignard, Psychiatric... . 30 dessins.
  21. César, Les armées. . 26 dessins.
  22. Claude Serre, Pourrir en société. Juillet-. 28 dessins.
  23. Pino Zac, La vérité toute nue. . Numéro saisi et interdit. 27 dessins. Tiré à 35 000 exemplaires[9].
  24. Vitou, Publicité ou duplicité. . 16 dessins.
  25. Kaher, Un beau parti. . 12 dessins. Introduction de E. Ionesco[10].
  26. Jules Grandjouan, Grandjouan. . 55 oeuvres.
  27. Nabe, Tabous. . 18 dessins.
  28. Kupka, L'Homme. . 15 dessins.
  29. Delacroix, Daumier, Veber, Kupka, Dupuis, Willette, Iribe, Rabier, Steinlen, Poulbot, Rops, Delannoy, Grandjouan, Vallotton, Hermann-Paul, Serre, Dubout, Effel, Sennep, Pino Zac, Siné, Reiser, Charb et Wolinski, 24 morts au Salon du dessin (24 dessinateurs de presse exposés à Paris au Salon du dessin 2021 par la galerie Orbis pictus). Juillet 2021. 37 dessins.
  30. Nebojša Bežanić, Rire de Sisyphe. Janvier 2022. 9 dessins.
  31. Volodymyr Boudnikov, 14 dessins pour l'Ukraine. Octobre 2022. 14 dessins.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lucien Grand-Jouan, La gifle du diable, Nantes, Petite véhicule, , 210 p. (ISBN 978-2-37145-692-1)
  2. Louis Armengaud Wurmser, « Le factieux facétieux », Reflets,‎ no 117, 2017, p. 34-35
  3. « Satirix saisi », Libération,‎ , p. 9
  4. Jean-Michel Renault, Censure et caricature, Paris, Pat à Pan, , 240 p. (ISBN 2 9524 0503 4), p. 171
  5. J. L., « Sexe et politique », Le Monde,‎
  6. Lucien Grand-Jouan, Ce que je crois, Nantes, Édition du Petit Véhicule, 20, rue du Coudray, 44 000 Nantes, , 82 p. (ISBN 978-2-37145-523-8)
  7. Lucien Grand-Jouan, « Renaissance de Satirix, la revue qu'on ne jette toujours pas », Satirix 27,‎ 15 avril 2017. (ISSN 2552-5905)
  8. Michel Lucas, Satirix. La vie abrégée d'une revue interdite, Paris, Galerie Orbis pictus, , 120 p. (ISBN 978-2-491470-04-3)
  9. Aurélie Champagne, « Satire et vexation : “La caricature a toujours maltraité les Présidents” », Rue89,‎ (lire en ligne)
  10. « Un journal satirique peut-il être indépendant ? », France moderne,‎ , p. 16

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Satirix », sur satirix.fr (consulté le )