Rude boys
Rude Boy, rudeboy, rudie, rudi et rudy sont des termes argotiques qui ont pris naissance dans les années 1960 dans les rues de Jamaïque[1] et qui sont encore utilisés aujourd'hui[2]. À la fin des années 1970, au Royaume-Uni, le 2 Tone ska utilise le terme rude boy et rude girl (ainsi que d'autres variantes) pour décrire les fans du genre. Ces termes sont, de manière plus moderne, utilisés pour les mouvements ska punk. Aujourd'hui au Royaume-Uni le terme rude boy est utilisé d'une manière similaire à gangsta ou badman (mauvais garçon)[3].
Ce terme est à relier aux style musical du rocksteady, reggae, ska.
En Jamaïque
Les rude boys et rude girls étaient de jeunes voyous jamaïcains des ghettos, tombés dans la délinquance et semant la terreur, certains étant de vrais gangsters. Les musiciens appellent souvent, dans les textes de chansons, les rude boys à se calmer et à s'assagir[réf. souhaitée]. En rage contre les institutions, la fatalité économique, ils crachent leur hargne du chômage, des injustices et de l'immobilisme de la société capitaliste. Tout le contraire des teddy boys. Ils fréquentent assidûment les sound systems où ils jouent parfois pour gagner leur vie.
Royaume-Uni
En Grande-Bretagne, les rudes boys écoutent principalement de la musique ska, qui est caractérisée par des groupes comme Madness ou The Specials, qui reprennent certains morceaux célèbres de Prince Buster, enregistrés à Two-Tone Records, le « revival » du ska jamaïcain, après la vague du mouvement punk qui voit resurgir d'anciens artistes jamaïcains, comme Laurel Aitken, surnommé the godfather of ska.
Leur aspect innovant les caractérise : costumes noirs et chapeaux pork pie, cheveux rasés… Leur style est inspiré des zoot suit des années 1930 et 1940. Ils se mélangent aux mods anglais dans les années 1960, ce qui donnera naissance aux skinheads. le mouvement skinhead est donc, dans ses origines et dans ses traditions, un mouvement métissé et multiculturel ; il n'est de fait pas rare de voir des skinheads noirs en 1969 bien que beaucoup de skinheads blancs vont se politiser à l'extrême droite par la suite. Les rude boys adorent les westerns et les gangsters, thème récurrent dans les chansons de l'époque pour les retenir dans les soirées.
Musique
Les rude boys sont régulièrement évoqués dans des chansons de ska, rocksteady, reggae ou punk rock.
- Rude Boy des Wailers (1965)
- Good Good Rudie des Wailers (1966)
- A Message to You Rudy de Dandy Livingstone (1967, popularisé en 1979 par la version de The Specials)
- No Good Rudie de Justin Hinds (1967)
- Rude Boy Train de Desmond Dekker & The Aces (1967)
- Rudy Got Soul de Desmond Dekker & The Aces (1967)
- Rudies Don't Fear de Derrick Morgan (v. 1968)
- Rudie's Medley de Peter Tosh & The Soul Mates (1972)
- Rudie Can't Fail de The Clash (1979)
- Run Rudy Run des Toasters (1985)
- RudeBoy de Dub Incorporation (1999)
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Jérémie Kroubo Dagnini, Les origines du reggae: retour aux sources. Mento, ska, rocksteady, early reggae, L'Harmattan, coll. Univers musical, 2008 (ISBN 978-2-296-06252-8)
Articles connexes
- Rude Boy, film de 1980 avec The Clash.