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Roger Boussinot

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Roger Boussinot, alias Emmanuel Le Lauraguais et Roger Mijema, est un écrivain, critique, historien du cinéma et réalisateur français, né le à Tunis et mort le à Bassanne, dans sa maison reconnaissable aux volets bleus.

Historien érudit proche du mouvement libertaire, il publie en 1967 une Encyclopédie du cinéma suivie par un Dictionnaire des synonymes, analogies et antonymes et, en 1982, d'un abécédaire, Les Mots de l'anarchie[1].

Biographie

Petit fils de « brassiers », paysans qui n’avaient que leurs bras pour vivre, et fils d'un instituteur anarchiste, Roger Boussinot nait à Tunis, où son père, Charles Boussinot (1896-1969), avait fui l’enrôlement en 1914 et promeut la pédagogie Freinet. Il gardera de ce père, plume du syndicalisme révolutionnaire, journaliste du Combat syndicaliste et membre en 1933 du comité fondateur du Parti communiste tunisien, une profonde culture de gauche, des amitiés et des compagnonnages communistes.

Il suit des études de philosophie à Bordeaux puis à Paris. C'est alors, le , qu'à l'initiative d'un comité d'étudiants, il se rend, finalement seul et impuissant, dans le quartier Saint-Paul cerné par la police dans l'espoir naïf d'aider les « Juifs » à échapper à la rafle du Vel'd'Hiv. Non sans être tenté d'abuser de la situation, il ne parvient pas même à persuader de renoncer à se rendre l'adolescente de quinze ans qu'avec l'aide spontanée des souteneurs du quartier il a réussi à exfiltrer. Meurtri par son échec[2] et écrasé par la culpabilité d'avoir voulu dès le lendemain oublier cette histoire[3], il livrera dix huit ans plus tard sous une forme fictionnalisée[4] le récit autobiographique[5] du dernier témoin qu'il fut de victimes oscillant entre incertitude et résignation. Les Guichets du Louvre, témoigne du zèle de la police française et dénonce la compromission de l'UGIF.

À la Libération, Roger Boussinot travaille comme journaliste spécialiste du cinéma et devient directeur de l’Agence littéraire et artistique parisienne. Il collabore aux journaux Action et Arts ainsi qu'à la revue L'Écran français. En mars 1950, il devient le rédacteur en chef de celle ci. Cette promotion se fait à la faveur d'une reprise en main du journal par le PCF, Roger Boussinot recevant le « mandat implicite de transformer la revue en organe de propagande »[6].

Adepte de Diderot, il publie des ouvrages consacrés au cinéma, dont une imposante encyclopédie. La subjectivité, pourtant précieuse, dont il y fait montre lui a souvent été reprochée. Prolifique, il publie également une vingtaine de romans, dont plusieurs sont portés à l'écran. Il réalise des films pour le cinéma et la télévision et quelques émissions d'Italiques, l'émission littéraire de Marc Gilbert en 1974.

Humaniste et libertaire, il a été de 1977 à 1995 le maire de Pondaurat, commune rurale de la Gironde où il a initié un programme culturel, et a été en 1992 candidat aux élections régionales sous l'étiquette écologiste.

Œuvre écrit

Romans
Sous le pseudonyme de Roger Mijéma
Sous le pseudonyme d'Emmanuel Le Lauraguais
Préface

Collectif - L'affaire de tout un siècle , Michel Slitinsky . Éditions Le Bord de l'eau 2000 . (ISBN 2-911803-24-8)

Œuvre filmé

Scénarios de cinéma

Scénarios de télévision

Réalisations

Annexes

Sources

  1. L'Éphéméride anarchiste : Roger Boussinot.
  2. R. Boussinot, Les Guichets du Louvre, p. 140, Gaïa, Larbey, avril 1999.
  3. R. Boussinot, Les Guichets du Louvre, p. 151, Gaïa, Larbey, avril 1999.
  4. Andrew Sobanet, « From the Page to the Screen: Michel Mitrani's Les Guichets du Louvre », in South Central Review (en), n° 28, p. 88, JHUP, Baltimore, juin 2011.
  5. M. Mitrani, cité in Claude-Marie Trrémois, « Les Guichets du Louvre », in Télérama, Paris, 31 août 1974.
  6. Laurent Marie, Le cinéma est à nous : le PCF et le cinéma français de la Libération à nos jours, p. 87, L'Harmattan, Paris, 2005.
  7. BNF : notice

Liens externes