Primauguet (1924)

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Primauguet
illustration de Primauguet (1924)
Le Primauguet transportant l'or vers l'Afrique, en 1940.

Type Croiseur léger
Classe Duguay-Trouin
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Brest
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Détruit le
Équipage
Équipage 27 officiers, 551 membres d'équipage
Caractéristiques techniques
Longueur 181,30 m
Maître-bau 17,50 m
Tirant d'eau moyen 6,14 m - 6,30 m à pleine charge
Déplacement 7 249 tonnes
À pleine charge 9 350 tonnes
Propulsion 4 turbines à engrenages à simple réduction Parsons
8 chaudières Guyot
Puissance 102 000 ch
Vitesse Vitesse normale : 30 nœuds (55,6 km/h)
Aux essais : 33 nœuds (61,10 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Pont : 20 mm
Blockhaus : 30 mm
Tourelles : 30 mm.
Armement 8 canons de 155 mm en 4 tourelles doubles
4 canons de 75 mm AA en 4 affûts simples
6 canons de 37 mm AA en 6 affûts simples
20 mitrailleuses AA de 13,2 mm en 10 affûts doubles
12 tubes lance-torpilles de 550 mm en 2 plateformes triple
Rayon d'action 3.000 nautiques à 15 nœuds
Aéronefs 2 Gourdou Leseurre GL-810 HY
1 catapulte
Pavillon France

Le Primauguet était un croiseur léger français de classe Duguay-Trouin construit après la Première Guerre mondiale et détruit par les tirs du cuirassé américain Massachusetts le 8 novembre 1942 à Casablanca. Il a été nommé d’après Hervé de Portzmoguer, surnommé « Primauguet », un officier et pirate breton du XVe siècle.

Historique[modifier | modifier le code]

Avec ses deux sisterships le Duguay Trouin et le Lamotte Piquet, le Primauguet est l'un des trois premiers croiseurs construits pour la Marine nationale après le premier conflit mondial.
Il est mis en service en . Il débute immédiatement sa carrière par une croisière d'endurance mondiale de sept mois, revenant à la mi-décembre[1]. Il effectue des missions jusqu'en , date à laquelle il est basé en Extrême-Orient jusqu'à un grand carénage en . Les patrouilles en Extrême-Orient reprennent en jusqu'à son remplacement par le croiseur lourd Suffren. Il retourne ensuite en métropole.

Durant les premiers mois de la Seconde Guerre mondiale, il patrouille dans l'Atlantique Nord, escortant les convois. Le , il fait route vers Fort-de-France, dans les Antilles, relevant le croiseur Jeanne d'Arc. Il opère ensuite dans les Antilles néerlandaises, interceptant les navires marchands. Le , sous le commandement du capitaine de vaisseau Pierre Goybet, il relève le sloop britannique HMS Dundee au large de l'île d'Aruba. À la capitulation hollandaise, Pierre Goybet débarque à Aruba avec le corps de débarquement du croiseur Primauguet pour défendre les dépôts pétroliers de la Shell et de la Standard Oil. Le Primauguet retourne à Dakar le , alors que la défaite française est proche. Avant la signature de l'armistice avec l'Allemagne, il participe aux opérations d'évacuation dans l'estuaire de la Gironde.

Après le 22 juin 1940, le Primauguet reste dans la marine de Vichy. Il transfère notamment une partie des réserves d'or française de la Banque de France en Afrique. Il est présent à Dakar en juillet 1940 lorsque la Royal Navy attaque la flotte française à Mers-el-Kebir.

Deux mois après, les autorités de Vichy ont obtenu de la Commission allemande d'armistice d’envoyer à Libreville la 4e division de croiseurs et trois contre-torpilleurs pour s'opposer aux Français libres qui, fin août, avaient pris le contrôle des territoires d’Afrique-Équatoriale française (AEF), à l’exception du Gabon. Ils appareillent le , passent sans encombre le détroit de Gibraltar et vont ravitailler à Casablanca. Comme une réaction anglaise semble se préparer, ils mettent cap au sud à grande vitesse, laissant derrière eux la 10e division de contre-torpilleurs, qui n’a pas le rayon d'action suffisant pour les suivre. Mais les croiseurs anglais ont intercepté au large de la Guinée le pétrolier Tarn, escorté par le croiseur Primauguet, les contraignant à mettre le cap sur Casablanca. Le reste de la force française sera intercepté dans les mêmes eaux par les croiseurs britanniques HMS Cornwall et Delhi, mais les croiseurs Georges Leygues et Montcalm réussissent à gagner Dakar, le troisième, La Gloire, à cause de problèmes de machines est contraint de rallier Casablanca.

Le , le Primauguet se trouve à Casablanca lorsque les alliées lancent l'opération Torch. La combat est inégal entre les bâtiments légers français, opposés aux cuirassés et aux croiseurs lourds, ainsi qu'a l'aviation de l'US Navy. Le croiseur léger français est pris sous le feu du cuirassé américain Massachusetts et du croiseur lourd Wichita, armés de canons de 406 et 203 mm. Le Primauguet riposte courageusement de son artillerie de 155 mm. C'est un baroud d'honneur et le bâtiment français est mis hors de combat. On déplore 90 morts et plus de 200 blessés. Toute la nuit, le Primauguet est la proie des flammes. Il chavire le lendemain.

En mai 2001 et mi-février 2002, une campagne de déminage permet de récupérer 1 058 obus de 155 mm, 574 obus de 75 mm et 251 gargousses[2].

Aujourd'hui son épave, débarrassée de ses superstructures, gît toujours près des quais des conteneurs, recouverte par près de 4 mètres de vase, sans réel danger pour le trafic maritime.

Personnalités ayant servi sur le navire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Journal L'Ouest-Éclair, n° du 27 décembre 1927, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k657313r/f4.image.r=Plouarzel?rk=4334785;2
  2. Bernard Weller, « Opération Primauguet », L'Echo des Grands Fonds,‎ , p. 18 (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]