Olivier Abel

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Olivier Abel
Olivier Abel en 2019.
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ToulouseVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jean Abel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Olivier Abel, né le à Toulouse, est un philosophe français, professeur de philosophie et d'éthique à la faculté de théologie protestante de Montpellier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est le fils du pasteur Jean Abel et de Guillemette de Saint-Blanquat[1]. La famille réside jusqu’en 1965 en Ardèche, puis à Châtenay-Malabry dans les Hauts-de-Seine, où son père développe la paroisse de Robinson[2],[3]. C'est là qu'il noue ses premiers liens avec le philosophe protestant Paul Ricœur[4].

De 1972 à 1975, il étudie la philosophie à l'université de Montpellier, à l’école de la phénoménologie avec D. Souche et M. Henry. De 1975 à 1978, il poursuit ses études à l'université de Paris-Nanterre auprès de Paul Ricœur et d'Emmanuel Lévinas. De ses deux professeurs, il retient particulièrement la poétique et la philosophie du langage. Il réalise une maîtrise sur « La fonction imaginaire de la parole », avec Paul Ricœur. En 1978, il soutient un DEA sous la direction conjointe de Paul Ricœur et d'Emmanuel Lévinas, intitulée « La passivité selon Husserl »[4].

De 1978 à 1979, il enseigne la philosophie au lycée de Bongor, au Tchad, en tant que volontaire du service national. De 1979 à 1980 il enseigne à Montpellier, puis de 1980 à 1984 au lycée de Galatasaray d'Istanbul, en Turquie[5].

En 1983, il soutient sa thèse de doctorat de philosophie sous la direction de Paul Ricœur sur « Le Statut phénoménologique de la rêverie chez Gaston Bachelard », à l'université Paris-Nanterre. En , il soutient un mémoire d'habilitation en philosophie intitulé « L'Intervalle du temps éthique entre le courage et le pardon », à l'université d'Amiens.

De 1984 à 2014, il est professeur à la faculté de théologie protestante de Paris, dont il est doyen de 1988 à 1990[6]. Depuis 2014, il est professeur à la faculté de théologie protestante de Montpellier[4],[7].

En 2018, il est élu membre de l'Académie de Nîmes au fauteuil de Jacques Galtier[8],[1].

Prises de position politiques[modifier | modifier le code]

Avant le second tour de l'élection présidentielle de 2017, Olivier Abel publie dans La Croix un texte dans lequel il expose trois raisons qui le conduisent, en fidélité à la philosophie de Paul Ricoeur, à voter pour Emmanuel Macron[9]. Le 1er septembre 2020, dans la revue en ligne AOC, il fait un retour critique sur ce texte après plus de 3 années d'exercice du pouvoir par E. Macron[10].

Le mercredi 9 juin 2021, après la suppression de l'Observatoire de la laïcité par le Premier ministre Jean Castex[11] et à la suite d'une annonce en ce sens de Marlène Schiappa[12], Olivier Abel publie dans le journal Le Monde, aux côtés de Jean-Louis Bianco, Nicolas Cadène, Michel Wieviorka, Jean Baubérot, Dounia Bouzar, Valentine Zuber, Nilüfer Göle, Daniel Maximin, Philippe Portier, Stéphanie Hennette-Vauchez, Radia Bakkouch et Jean-Marc Schiappa, une tribune annonçant la création d'un organisme « indépendant et citoyen » intitulé « Vigie de la laïcité », avec pour objectif d'« apporter une expertise fondée sur la raison, la connaissance et le débat critique »[13],[14].

Publications[modifier | modifier le code]

  • La Justification de l'Europe, Genève, Labor et Fides, coll. « Entrée Libre » (no 24), 1992, rééd. 2018 (ISBN 978-2-8309-0682-0)
  • avec Mohammed Arkoun et Şerif Mardin, Avrupa'da etik, din, ve laiklik, Istanbul, Metis, , 79 p. (ISBN 978-975-342-064-8)
  • Paul Ricœur : la promesse et la règle, Paris, Michalon, coll. « Le bien commun », , 125 p. (ISBN 978-2-84186-027-2)
  • L'Éthique interrogative : Herméneutique et problématologie de notre condition langagière, Paris, PUF, coll. « L'interrogation philosophique », (ISBN 978-2-13-050806-9)
  • De l'Amour des ennemis : et autres méditations sur la guerre et la politique, Paris, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-13277-2)
  • Le Mariage a-t-il encore un avenir ?, Paris, Bayard], coll. « Le temps d’une question », , 165 p. (ISBN 978-2-227-47484-0)
  • La Conversation (ill. Anne Simon), Paris, Gallimard, coll. « Chouette ! Penser », , 67 p. (ISBN 978-2-07-057051-5)
  • avec Jérôme Porée, « Vocabulaire de Paul Ricœur », dans Jean-Pierre Zarader, Le Vocabulaire des philosophes, Ellipses, (ISBN 2729831657).
  • Le Oui de Paul Ricœur (ill. Eunhwa Lee), Paris, Les petits Platons, coll. « Articles sans C », , 63 p. (ISBN 978-2-36165-016-2)
  • (dir.) Jean Calvin et Thomas Hobbes: naissance de la modernité politique, avec Pierre-François Moreau & Dominique Weber, Labor et Fides, 2013.
  • Le Vertige de L'Europe, Genève, Labor et Fides, 2019 (ISBN 978-2-8309-1689-8).
  • Avec Jean Matouk, L'Europe et le destin de la démocratie, Brignon, La Fenestrelle, 2019 (ISBN 978-2-37871-037-8).
  • De l'humiliation : Le nouveau poison de notre société, Les Liens qui libèrent, , 224 p. (ISBN 979-10-209-0977-0)[15],[16].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Olivier Abel - Présentation », sur olivierabel.fr (consulté le )
  2. Patrick Cabanel, « Jean Abel », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours tome 1 : A-C, Paris, Éditions de Paris Max Chaleil, (ISBN 978-2846211901), p. 4-5.
  3. Olivier Abel, « Mai 68, une traversée subjective », Évangile et Liberté,‎ (lire en ligne)
  4. a b et c Cabanel 2015, p. 5.
  5. Lauriane Vofo Kana, « Enseignants et transmission : Olivier Abel, un passeur de savoir », Réforme,‎ (lire en ligne)
  6. « Olivier Abel | Institut Protestant de Théologie » (consulté le )
  7. Élodie Maurot, « Olivier Abel, un « pas de côté » vers le Sud », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  8. « Discours de réception d'Olivier Abel », sur www.academiedenimes.org
  9. La Croix, « Olivier Abel : « Toutes les sociétés européennes sont actuellement en crise de justification » », La Croix,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  10. « Le temps du courage - Macron trois ans après », sur AOC media - Analyse Opinion Critique, (consulté le ).
  11. « L’Observatoire de la laïcité remplacé par un comité interministériel », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  12. « Marlène Schiappa confirme au Sénat le remplacement de l’Observatoire de la laïcité », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « « Pourquoi nous créons la Vigie de la laïcité, un organisme indépendant et citoyen » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Qui sommes-nous », sur www.vigie-laicite.fr (consulté le )
  15. [compte rendu] Robert Maggiori, « L’humiliation, un poison lent et violent », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. [compte rendu] David Zerbib, « « De l’humiliation », d’Olivier Abel : l’humiliation, une question politique et sociale », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patrick Cabanel, « Olivier Abel », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours tome 1 : A-C, Paris, Éditions de Paris Max Chaleil, (ISBN 978-2846211901), p. 5-6.

Liens externes[modifier | modifier le code]