Obélisque de Marie-Antoinette
Quatre bornes indicatrices
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Restauration |
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21 m |
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Inscrit MH () |
Remplace |
Adresse |
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L'obélisque de Marie-Antoinette, parfois désigné pyramide de Fontainebleau ou simplement la Pyramide, est un obélisque situé à Fontainebleau, en France. Érigé en 1786 au centre de la place de l'Obélisque, il fait partie avec son terre-plein du domaine national du château de Fontainebleau. C'est une réduction de l'obélisque sur la place Saint-Pierre au Vatican[1]. Les quatre bornes routières, disposées à ses côtés et qui ont été plusieurs fois déplacées, sont inscrites aux monuments historiques depuis le 1949.
Situation et accès[modifier | modifier le code]
L'ensemble architectural comprenant l'obélisque et les bornes indicatrices est situé au carrefour de l'Obélisque, au sud-sud-ouest de la ville de Fontainebleau, à la lisière de la forêt, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne. Un repère de nivellement placé sur le socle à 24 centimètres au-dessus du sol fait état d'une altitude de 75,230 mètres[2].
Historique[modifier | modifier le code]
Fondation[modifier | modifier le code]
L'obélisque est situé à l'emplacement de l'ancienne croix Saint-Jacques, dont l'existence est encore mentionnée en 1764[3]. La reine Marie-Antoinette avait pour habitude de se rendre à cet endroit de la forêt quand la cour royale venait pour les périodes de chasse en automne[4]. Une légende prétend alors que l'obélisque est une offrande à Marie-Antoinette par les Bellifontains, tandis que son origine provient en réalité des crédits de travaux du château réalisés en 1785.
En 1785, André de Cheyssac, grand-maître des Eaux et Forêts du Languedoc, fait ériger l'obélisque par l'architecte Rousseau, qui en fait les dessins[5], à l'intersection des routes de Nemours, Morêt, Bourron et Ury.
Symbole de pouvoir[modifier | modifier le code]
En 1789, les inscriptions en bronze sur les quatre faces sont arrachées et leurs traces recouvertes d'une couche de plâtre[6]. Les fleurs de lys des colonnes milliaires, symboles de l'Ancien Régime, sont retirées en 1793. En 1792, un bonnet phrygien en fer-blanc, symbole de « liberté » et de la Révolution, est positionné au sommet de l'obélisque. Celui-ci est ensuite remplacé par l'Aigle impérial sous Napoléon en 1805. Ce dernier embellit la place en régularisant par de nouvelles plantations. Des colonnes milliaires avec des inscriptions indicatives sont placées à l'entrée des quatre grandes routes du carrefour[6]. L'aigle de drapeau au sommet de l'obélisque est finalement retiré sous l'ordre de Louis XVIII en 1814 (soit sous la Première Restauration)[3].
En 1817, Maximilien Hurtault, architecte au château de Fontainebleau, restaure l'obélisque et les colonnes[1]. Il place les bornes routières sur les côtés et des chaînes pour sa protection. Les inscriptions ne sont rétablies qu'en 1864 et sont presque disparues en 1912[3].
Réaménagement du carrefour[modifier | modifier le code]
Le carrefour de l'Obélisque est réaménagé en 2016 et un fossé est est creusé autour de l'obélisque. Les bornes indicatrices présentes au centre sont déplacées vers les intersections[7].
Structure[modifier | modifier le code]
L'obélisque se dresse sur un piédestal et s'élève à 21 mètres de hauteur. Chacune des quatre faces contient l'une des inscriptions suivantes en l'honneur de Marie-Antoinette et de ses enfants :
- « A MARIE ANTOINETTE D'AUTRICHE REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE »
- « LOUIS JOSEPH DAUPHIN NE LE XII OCTOBRE MDCCLXXXI »
- « LOUIS CHARLES DUC DE NORMANDIE NE LE XXVII MARS MDCCLXXXV »
- « MARIE THERESE DE FRANCE MADAME NEE LE XXVIII DECEMBRE MDCCLXXVIII »
Il est à noter que Marie-Thérèse de France est née le et non le [8]. On peut supposer que le sculpteur chargé de la restauration se soit appuyé sur l'un des ouvrages de référence contenant cette erreur : par exemple, l'Histoire de France abrégée et chronologique de Pierre-Nicolas Chantreau ou bien le Nouvel Abrégé chronologique de l'histoire de France de Charles-Jean-François Hénault[9],[10].
Statut patrimonial et juridique[modifier | modifier le code]
Les quatre bornes indicatrices sur le carrefour de l'Obélisque font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du , en tant que propriété de la commune[11].
Galerie[modifier | modifier le code]
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L'obélisque vers la fin du XVIIIe siècle.
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La rencontre entre Napoléon Ier et le pape Pie VII, le . L'obélisque est alors surmonté d'un aigle de drapeau.
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Le carrefour vers le début du XXe siècle.
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Vue aérienne du carrefour, en .
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Les bornes indicatrices autour de l'obélisque avant 2016.
Références[modifier | modifier le code]
- Flohic 2001, p. 574.
- « Repère de matricule W.D.M3 - 100 du nivellement général de la France », notice no 325971 [PDF], sur geodesie.ign.fr, plateforme du Service de géodésie et de métrologie, Institut national de l'information géographique et forestière,
- Will77, « Chemin de Croix à Fontainebleau », sur Le blog de Will77, (consulté le )
- (en-US) Finn-Olaf Jones, « Sunday in the Forest With Parisians at Play », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
- Jean-Pierre Hervet, Fontainebleau : Une forêt de légendes et de mystères, Ouest-France, coll. « Itinéraires de découvertes », , 142 p. (ISBN 978-2-7373-4741-2), p. 28-29
- Antoine-Laurent Castellan, Fontainebleau études pittoresques et historiques sur ce château considéré comme l'un des types de la Renaissance des arts en France au XVIe siècle, par feu A.-L. Castellan, 10 rue des Rats, Soissons, Imprimerie de Em. Fossé Darcosse, (lire en ligne), p. 399
- « Le carrefour de l'Obélisque de Fontainebleau en pleine métamorphose », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
- Archives départementales des Yvelines, Registre des baptêmes (1778) de l’église Notre-Dame de Versailles.
- Pierre-Nicolas Chantreau, Histoire de France abrégée et chronologique, vol. 1, Paris, Bernard, , 424 p. (lire en ligne ), p. 166
- Charles-Jean-François Hénault, Nouvel Abrégé chronologique de l'histoire de France, vol. 5, Paris, Amable Costes, , 424 p. (lire en ligne ), p. 271
- « Quatre bornes indicatrices », notice no PA00086970, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Flohic, , 1re éd., 1 507 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580
- [Hervet et Mérienne 2009] Jean-Pierre Hervet et Patrick Mérienne, Fontainebleau : Une forêt de légendes et de mystères, Rennes, Éditions Ouest-France, , 144 p. (ISBN 2-737-34741-6), « Le patrimoine forestier bellifontain », p. 27-39
Annexes[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à l'architecture :
- Carte topographique du palais royal de Fontainebleau datant de 1838, par Euge Lenoir, faisant figurer l'obélisque sous le nom de « Pyramide »