Obélisque de Marie-Antoinette

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Quatre bornes indicatrices

Obélisque de Marie-Antoinette
Faces est et nord de l'obélisque avec l'une des bornes déplacées en arrière-plan, en juillet 2020.
Présentation
Type
Fondation
Architecte
Matériau
Restauration
Hauteur
21 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Remplace
Localisation
Adresse
carrefour de l'Obélisque (d) Voir et modifier les données sur Wikidata
Fontainebleau, Seine-et-Marne
 France
Coordonnées
Carte

L'obélisque de Marie-Antoinette, parfois désigné pyramide de Fontainebleau ou simplement la Pyramide, est un obélisque situé à Fontainebleau, en France. Érigé en 1786 au centre de la place de l'Obélisque, il fait partie avec son terre-plein du domaine national du château de Fontainebleau. C'est une réduction de l'obélisque sur la place Saint-Pierre au Vatican[1]. Les quatre bornes routières, disposées à ses côtés et qui ont été plusieurs fois déplacées, sont inscrites aux monuments historiques depuis le 1949.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

L'ensemble architectural comprenant l'obélisque et les bornes indicatrices est situé au carrefour de l'Obélisque, au sud-sud-ouest de la ville de Fontainebleau, à la lisière de la forêt, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne. Un repère de nivellement placé sur le socle à 24 centimètres au-dessus du sol fait état d'une altitude de 75,230 mètres[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

L'obélisque est situé à l'emplacement de l'ancienne croix Saint-Jacques, dont l'existence est encore mentionnée en 1764[3]. La reine Marie-Antoinette avait pour habitude de se rendre à cet endroit de la forêt quand la cour royale venait pour les périodes de chasse en automne[4]. Une légende prétend alors que l'obélisque est une offrande à Marie-Antoinette par les Bellifontains, tandis que son origine provient en réalité des crédits de travaux du château réalisés en 1785.

En 1785, André de Cheyssac, grand-maître des Eaux et Forêts du Languedoc, fait ériger l'obélisque par l'architecte Rousseau, qui en fait les dessins[5], à l'intersection des routes de Nemours, Morêt, Bourron et Ury.

Symbole de pouvoir[modifier | modifier le code]

En 1789, les inscriptions en bronze sur les quatre faces sont arrachées et leurs traces recouvertes d'une couche de plâtre[6]. Les fleurs de lys des colonnes milliaires, symboles de l'Ancien Régime, sont retirées en 1793. En 1792, un bonnet phrygien en fer-blanc, symbole de « liberté » et de la Révolution, est positionné au sommet de l'obélisque. Celui-ci est ensuite remplacé par l'Aigle impérial sous Napoléon en 1805. Ce dernier embellit la place en régularisant par de nouvelles plantations. Des colonnes milliaires avec des inscriptions indicatives sont placées à l'entrée des quatre grandes routes du carrefour[6]. L'aigle de drapeau au sommet de l'obélisque est finalement retiré sous l'ordre de Louis XVIII en 1814 (soit sous la Première Restauration)[3].

En 1817, Maximilien Hurtault, architecte au château de Fontainebleau, restaure l'obélisque et les colonnes[1]. Il place les bornes routières sur les côtés et des chaînes pour sa protection. Les inscriptions ne sont rétablies qu'en 1864 et sont presque disparues en 1912[3].

Réaménagement du carrefour[modifier | modifier le code]

Le carrefour de l'Obélisque est réaménagé en 2016 et un fossé est est creusé autour de l'obélisque. Les bornes indicatrices présentes au centre sont déplacées vers les intersections[7].

Structure[modifier | modifier le code]

L'obélisque se dresse sur un piédestal et s'élève à 21 mètres de hauteur. Chacune des quatre faces contient l'une des inscriptions suivantes en l'honneur de Marie-Antoinette et de ses enfants :

  • « A MARIE ANTOINETTE D'AUTRICHE REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE »
  • « LOUIS JOSEPH DAUPHIN NE LE XII OCTOBRE MDCCLXXXI »
  • « LOUIS CHARLES DUC DE NORMANDIE NE LE XXVII MARS MDCCLXXXV »
  • « MARIE THERESE DE FRANCE MADAME NEE LE XXVIII DECEMBRE MDCCLXXVIII »

Il est à noter que Marie-Thérèse de France est née le et non le [8]. On peut supposer que le sculpteur chargé de la restauration se soit appuyé sur l'un des ouvrages de référence contenant cette erreur : par exemple, l'Histoire de France abrégée et chronologique de Pierre-Nicolas Chantreau ou bien le Nouvel Abrégé chronologique de l'histoire de France de Charles-Jean-François Hénault[9],[10].

Statut patrimonial et juridique[modifier | modifier le code]

Les quatre bornes indicatrices sur le carrefour de l'Obélisque font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du , en tant que propriété de la commune[11].

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Flohic 2001, p. 574.
  2. « Repère de matricule W.D.M3 - 100 du nivellement général de la France », notice no 325971 Accès libre [PDF], sur geodesie.ign.fr, plateforme du Service de géodésie et de métrologie, Institut national de l'information géographique et forestière,
  3. a b et c Will77, « Chemin de Croix à Fontainebleau », sur Le blog de Will77, (consulté le )
  4. (en-US) Finn-Olaf Jones, « Sunday in the Forest With Parisians at Play », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. Jean-Pierre Hervet, Fontainebleau : Une forêt de légendes et de mystères, Ouest-France, coll. « Itinéraires de découvertes », , 142 p. (ISBN 978-2-7373-4741-2), p. 28-29
  6. a et b Antoine-Laurent Castellan, Fontainebleau études pittoresques et historiques sur ce château considéré comme l'un des types de la Renaissance des arts en France au XVIe siècle, par feu A.-L. Castellan, 10 rue des Rats, Soissons, Imprimerie de Em. Fossé Darcosse, (lire en ligne), p. 399
  7. « Le carrefour de l'Obélisque de Fontainebleau en pleine métamorphose », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  8. Archives départementales des Yvelines, Registre des baptêmes (1778) de l’église Notre-Dame de Versailles.
  9. Pierre-Nicolas Chantreau, Histoire de France abrégée et chronologique, vol. 1, Paris, Bernard, , 424 p. (lire en ligne Accès libre), p. 166
  10. Charles-Jean-François Hénault, Nouvel Abrégé chronologique de l'histoire de France, vol. 5, Paris, Amable Costes, , 424 p. (lire en ligne Accès libre), p. 271
  11. « Quatre bornes indicatrices », notice no PA00086970, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Flohic 2001] Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de Seine-et-Marne, t. I, Paris, Flohic, , 1re éd., 1 507 p. (ISBN 2-842-34100-7), Canton de Fontainebleau, « Fontainebleau », p. 568-580Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Hervet et Mérienne 2009] Jean-Pierre Hervet et Patrick Mérienne, Fontainebleau : Une forêt de légendes et de mystères, Rennes, Éditions Ouest-France, , 144 p. (ISBN 2-737-34741-6), « Le patrimoine forestier bellifontain », p. 27-39Voir et modifier les données sur Wikidata

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]