Aller au contenu

Mélilot

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Melitotus)

Melilotus

Melilotus indicus - Muséum d'histoire naturelle de Toulouse.

Les mélilots sont des plantes herbacées de la famille des Fabaceae et du genre Melilotus, dont certaines espèces sont cultivées comme plantes fourragères ou mellifères.

Le nom générique Melilotus est formé à partir des mots grecs μέλι / méli, miel, et λωτός / lôtós, « lotus » ou « lotier », par allusion au caractère mellifère des plantes de ce genre.

Caractéristiques générales

[modifier | modifier le code]

Distribution

[modifier | modifier le code]

Ce genre est originaire de l'ancien monde : Europe, Asie, Afrique du Nord.

Classification

[modifier | modifier le code]

Le genre Melilotus est placé dans la sous-famille des Faboideae et la tribu des Trifolieae.

Le genre Melilotus pourrait cependant être inclus dans le genre Trigonella (Flora gallica)[2].

Liste d'espèces

[modifier | modifier le code]

Selon The Plant List (14 août 2018)[3] :

Utilisation

[modifier | modifier le code]

Autrefois cultivés comme fourrage, les mélilots ont pour intérêt leur rusticité (mais ils peuvent devenir envahissants), en particulier leur résistance au froid supérieure à celle de la luzerne sauf en ce qui concerne le mélilot des Indes (Melilotus indicus (en)) qui est semi-tropical. Ils sont aujourd'hui souvent remplacés par la luzerne ou le trèfle d'Alexandrie suivant les climats[4].

Mélilot officinal, planche botanique, 1891.

Lorsqu'ils sont cultivés comme fourrage, les mélilots risquent de provoquer chez les bovins la maladie du « mélilot gâté » lorsque le foin mal séché fermente. Au pâturage le bétail s'habitue progressivement à sa consommation[4]. La coumarine se transforme en dicoumarol ou hydroxycoumarine, une antivitamine K, anticoagulant utilisé à faible dose en médecine mais qui peut causer de graves hémorragies à forte dose, cette molécule étant utilisée comme appât rodenticide de type mort aux rats[5].

Très visités des abeilles, ils peuvent constituer un bon engrais vert.

Propriétés médicinales

[modifier | modifier le code]

Usage interne : la coumarine, hypnotique, expliquerait certaines propriétés antispasmodiques et sédatives (anti-insomnie) attribuées au mélilot, et aussi diurétique et légèrement antiseptique. La coumarine à haute dose peut s'avérer dangereuse pour la santé. La dose journalière tolérable doit être inférieure à 4,8 mg par jour pour un adulte de 60 kg. Une consommation trop régulière de mélilot peut induire des maux de tête voire une altération des perceptions (vertige, somnolence, etc.) ou des hépatites. Son utilisation est ainsi réglementée, voire interdite dans certains pays, en raison de sa teneur en coumarine. Cette plante doit donc être utilisée à petites doses (par exemple, la quantité utilisée pour une infusion n'est qu'environ 3 g/L). Comme dans l'aspérule odorante, si la plante moisit et fermente, il se forme du dicoumarol ou hydroxycoumarine, une antivitamine K, anticoagulant utilisé à faible dose en médecine mais qui peut causer de graves hémorragies à forte dose, cette molécule étant utilisée comme appât rodenticide de type mort aux rats[6].

Tous les mélilots ont des propriétés semblables et parmi eux, le mélilot officinal est une plante médicinale dont les sommités fleuries sont employées pour leurs propriétés anti-inflammatoires et protectrices du système vasculaire et anti-spasmodique. Ce serait un préventif des thromboses et embolies. Il est employé en médecine populaire pour ses propriétés résolutives, émollientes et calmantes (sédatives).

En phytothérapie il est utilisé sous forme de teinture mère de mélilot pour soigner les jambes lourdes et les bouffées de chaleur et pour lutter contre les effets indésirables de la ménopause, par son action fluidifiante sur le sang.

Utilisation en cuisine

[modifier | modifier le code]

Le mélilot peut s'utiliser frais, mais sa saveur est alors très discrète.

On l'utilise plutôt en faisant sécher soigneusement et rapidement les fleurs pour le conserver et surtout pour éviter la toxicité du dicoumarol. C'est sous cette forme séchée que les fleurs de mélilot (souvent conservées séchées réduites en poudre plus ou moins fine) expriment leurs arômes de vanille, de foin, d'amande amère, dus à la coumarine. On le compare également à la fève tonka, également riche en coumarine. On peut alors le faire infuser dans de l'eau, du lait, de la crème, du beurre, du chocolat ou bien émietté pour parfumer des desserts: compotes de fruits (pomme, poire,…), crème frangipane, pâtes à crêpes, pancakes, gâteaux, cookies, beignets.

Le mélilot est aussi utilisé pour accommoder les produits de la mer que sont les noix de St Jacques, langoustines ou crevettes. On l’utilise également dans les soupes et potages de courges et de patates douces. Il peut remplacer la noix de muscade ou le macis dans les béchamels, gratins… ou encore pour aromatiser des gelées.

Les graines sont utilisées comme aromates, notamment dans des pains.

Liens internes

[modifier | modifier le code]

Mélilot officinal

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 14 août 2018
  2. Société botanique de France., Foucault, Bruno de, (1951- ...)., Guiol, François. et Charpin, André (1937- ...)., Flora Gallica : flore de France, Mèze, biotope, 2014, cop. 2014, 1195 p. (ISBN 978-2-36662-012-2 et 2366620128, OCLC 892601040, lire en ligne), p. 757
  3. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 14 août 2018
  4. a et b Suttie, J. M., Conservation du foin et de la paille : pour les petits paysans et les pasteurs, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, (ISBN 92-5-204458-2 et 9789252044581, OCLC 61666682, lire en ligne)
  5. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 106.
  6. François Couplan, Eva Styner, Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Delachaux et Niestlé, , p. 106
  7. BNF 37667638