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Maurice Szafran

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Maurice Szafran
Image illustrative de l’article Maurice Szafran
Maurice Szafran en 2012.

Naissance (70 ans)
Drapeau de la France Paris
Profession Journaliste
Écrivain

Maurice Szafran, né le à Paris, est un journaliste et écrivain français, ancien PDG de l'hebdomadaire Marianne.

Biographie

Maurice Szafran est né le dans une famille juive du 16e arrondissement de Paris[1].

Il commence sa carrière professionnelle en 1977 au service des sports (dirigé alors par Jacques Marchand) du Matin de Paris, avant de passer à la section Culture de l'hebdomadaire Le Point, puis de devenir directeur de L'Événement du jeudi, dirigé par Jean-François Kahn. Il fonde avec ce dernier Marianne, dont il prend aussitôt la direction de la rédaction. Après la démission de Jean-François Kahn de la présidence du conseil d’administration, il est élu à l’unanimité le à la tête de l'hebdomadaire[2].

En juin 2011, il est l'un des dirigeants de Marianne visé par le SNJ-CGT dans un tract dénonçant « la forte augmentation des cinq plus hauts salaires de l'entreprise (87 % sur cinq ans) et l'importance des notes de frais de ces dirigeants (d'un montant total de 190 000 euros pour l'année 2010)[3]. »

Sa critique de l'ouvrage de Pierre Péan et Philippe Cohen Le Pen : une histoire française, et son refus de laisser y répondre le second des deux auteurs[4] pousse celui-ci, cofondateur de Marianne, à démissionner en janvier 2013, sur fond de querelles stratégiques et idéologiques. Commentant cette polémique, le philosophe Marcel Gauchet avance qu'elle serait « symptomatique de la dégénérescence de la presse française. La critique de Maurice Szafran est un cours de morale. Ce n'est pas une réponse sur des faits[5]. »

Le 6 novembre 2013, il annonce qu'il quitte ses fonctions de PDG de Marianne en raison d'une divergence stratégique avec d'autres actionnaires du titre, Jean-François Kahn affirmant que Marianne devait se démarquer des autres magazines d'actualité et se battre contre la « pensée unique »[6]. L'entreprise est notamment confrontée à une baisse de ses ventes et doit provisionner 3 millions d'euros de pertes en 2013[7].

En 2014, il est directeur éditorial des magazines du groupe Sophia Publications (à l'époque propriété de François Pinault), qui publie notamment La Recherche, Historia, L'Histoire et Le Magazine littéraire. Regroupés au sein de la société Sophia Communications créée pour l’occasion, Maurice Szafran et deux partenaires financiers, Thierry Verret et Gilles Gramat, rachètent Sophia Publications à Artémis au début de l’année 2014[8]. Placé en redressement judiciaire le 28 janvier 2015, quelques mois après l'entrée de Claude Perdriel au capital, le groupe de presse voit le juge du tribunal de commerce de Paris acter, en mai 2016, « l’arrêt du plan de continuation »[8]. Après avoir perdu un million d’euros en 2014 pour un chiffre d’affaires de 18 millions, le groupe renouait avec les bénéfices au cours de l'année 2015[8].

En mars 2017, lors de la campagne des élections présidentielles française, la société des journalistes de Challenges dénonce le parti-pris en faveur d'Emmanuel Macron du site internet du magazine, qui se distingue par le nombre important des éditoriaux de Maurice Szafran. La société de journalistes déplore également « les interventions multiples et déplacées de Maurice Szafran auprès de la direction et de l’équipe web à la suite de la parution d’un article critique à l’égard de Macron »[9].

Prises de position

En février 2010, il condamne l'attitude du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et de son président, Richard Prasquier, lors du procès du gang des barbares[10].

En mars 2017, il cosigne l'appel, publié dans Médiapart, des psychanalystes contre Marine Le Pen, ceux-ci décrivant le Front national comme un avatar du « courant contre-révolutionnaire » au pouvoir « sous l’Occupation nazie » et l'accusant de menacer « l’État de droit », « la liberté d’opinion et celle de la presse »[11].

En novembre 2017, il amalgame à l'antisémitisme le reproche de manque de patriotisme adressé à Emmanuel Macron par Laurent Wauquiez et d'autres : « Mais que veulent dire précisément, explicitement, Wauquiez, Dupont-Aignan, Guaino ou l’éditorialiste star du très bourgeois Figaro quand ils accusent pèle-mêle le chef de l’État d’incarner "l’anti-France", de ne "pas aimer la France et les Français", de ne "rien connaître à la province", de n’être rien d’autre qu’un "banquier d’affaires" (sous-entendu[Selon qui ?] un Rothschild boy, le fantasme Rothschild ne disparaîtra donc jamais ?…), de "sacrifier les intérêts de la France à ceux de l’Europe", etc ? Disons-le et redisons-le sans le moindre plaisir, bien au contraire avec tristesse : c’est précisément le langage, les mots, le vocabulaire de l’extrême-droite factieuse des années 30, celle qui, plus tard, versera dans la collaboration et… l’antisémitisme[12]. »

Poursuites judiciaires pour diffamation

En 1997, Jean-Marie Le Pen a intenté un procès en diffamation contre Maurice Szafran et Nicolas Domenach, tous deux auteurs du livre Le Roman d'un président (1997). Jean-Marie Le Pen reprochait aux deux journalistes de lui avoir prêté faussement des propos antisémites[13]. Le 10 novembre 1997, le tribunal correctionnel de Paris condamne Nicolas Domenach à 40 000 francs d'amende pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen[14]. Le tribunal, après avoir écouté l'enregistrement de l'interview de Jean-Marie Le Pen par les deux journalistes, a jugé que Jean-Marie Le Pen n'avait, à aucun moment, prononcé le mot « juif », ni jamais parlé de « complot juif ». Le tribunal, dans son jugement, a dénoncé les méthodes de Nicolas Domenach, y voyant un « procédé déloyal » et « contraire à toute déontologie du journalisme ». En revanche, Maurice Szafran a échappé à la condamnation en raison d'un vice de procédure.

Le tribunal de grande instance de Paris a condamné Maurice Szafran pour le journal Marianne, et Jean-Claude Jaillette, le 6 novembre 2015[15],[16],[17],[18] pour diffamation envers un fonctionnaire public, le professeur Gilles-Éric Séralini, et pour diffamation publique envers les chercheurs de l'équipe du professeur, et envers le CRIIGEN. Ils sont condamnés à verser 6 000  de dommages et intérêts au professeur Séralini. De plus, Jean-Claude Jaillette est condamné à une amende de 500  avec sursis, et de 1 000  à verser à la partie civile ; Maurice Szafran est condamné à une amende de 1 000  sans sursis, ayant déjà été condamné, et de 2 000  à verser à la partie civile[19].

Publications

Notes et références

  1. Fédération nationale de la presse française, « Annuaire des participants et intervenants au 15e congrès de la presse française » [PDF], sur sgpresse.fr, , p. 99.
  2. « Maurice Szafran devient Pdg de Marianne » sur le blog de Jean-Marc Morandini, .
  3. « Marianne, ses (très) hauts salaires, et sa déléguée syndicale poussée vers la sortie », Arrêt sur images, 13 septembre 2011.
  4. « Philippe Cohen est mort », Elisabeth Lévy, causeur.fr, 21 octobre 2013.
  5. Dominique de Laage, « Pourquoi Péan et Cohen sont inaudibles sur Le Pen », Sud-Ouest, 17 février 2013.
  6. « Maurice Szafran quitte ses fonctions de PDG de Marianne », Le Monde, 6 novembre 2013.
  7. « Maurice Szafran démissionne de son poste de PDG à Marianne », retroper.com, 6 novembre 2013.
  8. a b et c Voir sur liberation.fr.
  9. « La présidentielle à Challenges : les « observations » de la société des journalistes (SDJ) », communiqué de la société des journalistes de Challenges daté du 16 mars 2017.
  10. « CRIF : Une lettre de Jean Daniel à Maurice Szafran », Marianne, 23 février 2010.
  11. Appel des psychanalystes contre Marine Le Pen, mediapart.fr, 15 mars 2017.
  12. Maurice Szafran, « Tweet de Filoche : Macron encore victime de la haine anti-capitaliste et de l’antisémitisme », Challenges, 19 novembre 2012, en ligne.
  13. « Jean-Marie Le Pen conteste « Le Roman d'un président » », sur lemonde.fr, Le Monde, .
  14. « M. Le Pen obtient gain de cause contre un journaliste », sur www.lemonde.fr, Le Monde, .
  15. « Victoire du Pr Séralini, de son équipe et du CRIIGEN dans deux procès !! - CRIIGEN, Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique », sur www.criigen.org (consulté le ).
  16. « Le professeur Gilles-Eric Séralini remporte le procès en diffamation face à Marianne - France 3 Basse-Normandie », sur France 3 Basse-Normandie (consulté le ).
  17. « GMO Seralini – Seralini’s team wins defamation and forgery court cases on GMO and pesticide research », sur www.gmoseralini.org (consulté le ).
  18. « Inf'OGM », sur www.infogm.org (consulté le ).
  19. « OGM : un journaliste de Marianne condamné pour diffamation » Inf'OGM, 30 novembre 2015.

Liens externes