Mémorial de la ferme de Richemont

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Monument aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest dit « mémorial de la ferme de Richemont »
Image illustrative de l’article Mémorial de la ferme de Richemont
Présentation
En mémoire de Le massacre de la ferme de Richemont
Inscription Aux martyrs de la Résistance dans le Sud-ouest
Total inhumés 13
Date de construction 1953
Architecte André Mery-Riboulet, décoré de sculptures d’Armande Marty
Hauteur 35 m
Protection Logo monument historique Inscrit MH (2005)
Géographie
Pays France
Région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes
Subdivision administrative Gironde
Localité Saucats
Coordonnées 44° 37′ 49″ nord, 0° 37′ 51″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Monument aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest dit « mémorial de la ferme de Richemont »

Le mémorial de la ferme de Richemont est un monument aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest, morts pendant la Seconde Guerre mondiale, situé sur le territoire de la commune de Saucats (Gironde).

Localisation[modifier | modifier le code]

Le Monument aux martyrs de la Résistance du Sud-Ouest dit mémorial de la ferme de Richemont[1] est situé sur la route départementale D651 à environ 4 km au sud-ouest du bourg de Saucats dans le département français de la Gironde, en France. À partir de la D651 on suit, pendant 2 km, la D111E3, qui dessert exclusivement le monument.

Le monument[modifier | modifier le code]

L’érection du monument découle d'un événement tragique. En , un groupe de FFI (Forces françaises de l'intérieur), formé de jeunes gens entre 17 et 23 ans, se replie dans une ferme abandonnée au lieu-dit de Richemont, près de Saucats en Gironde. Ils sont attaqués le par les membres de la Gestapo Allemande et la Milice française. La ferme est détruite et presque tous les maquisards sont tués.

En 1946, il est décidé d'ériger un monument du souvenir dédié, au-delà même des jeunes gens de Saucats, à tous les résistants du Sud-Ouest. Les travaux commencent en 1948 et le monument est inauguré sur les ruines de la ferme de Richemont en 1953.

Il s'agit d'un obélisque de 35 m de hauteur, dont chaque face est décorée d'une sculpture, d'une hauteur de près de huit mètres chacune, symbolisant : la Foi, le Courage, le Sacrifice et la Victoire.

La ferme est figurée par quelques pierres, originaires de la ferme, en moellons jointés et blanchis formant un muret, un linteau de porte basse et ses deux montants sur lesquels des inscriptions rappellent les événements tragiques :

  • sur la face extérieure de la porte, on lit :
    • à gauche : « Le 14 juillet 1944 en ce lieu-même dans la ferme de Richemont où ils avaient constitué une école de cadres au service de la Résistance française, 13 jeunes hommes appartenant à l'élite intellectuelle de la nation »
    • à droite : « tombent sous les balles ennemies après 3 heures d'un combat héroïque et inégal. C'est pour rappeler leur sacrifice et celui de tous ceux qui sont tombés pour la même cause que ce mémorial a été élevé ».
  • sur l'autre face, sont inscrits les noms des jeunes victimes :
  • Lucien Anère,
  • Jean-Pierre Bouron,
  • Jean-Claude Bruneau,
  • Guy Célérier,
  • Daniel Dietlin,
  • Jacques Glotz,
  • Christian Huault,
  • Roger Hurteau,
  • François Mossé,
  • Michel Picon,
  • Jacques Rouin,
  • Roger Sabaté,
  • André Taillefer.

L'obélisque du mémorial a été érigé pour être vu de loin. On l'a appelé le Signal parce qu'il annonce et rappelle la détermination des hommes à perpétuer un idéal auquel ils veulent toujours croire. La première sculpture, lorsqu'on se rapproche du monument orne la face Nord. Elle représente la Victoire. Chacune des sculptures, disposées sur les trois autres faces de l'obélisque, symbolise : l'une la Foi inébranlable dans l'esprit des héros, une autre le Courage qui ne se démentait pas malgré la pression des évènements, la dernière étant le Sacrifice suprême.

Le monument est inscrit[1] à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le .

Historique de la création du monument[modifier | modifier le code]

Lorsque le un émouvant hommage fut rendu aux martyrs de la Résistance, dans le hall de la faculté des lettres de Bordeaux, puis le 21 à la cathédrale Saint-André de Bordeaux, l'idée se fit jour d'ériger un monument sur les ruines de la ferme de Richemont. Un « comité du Mémorial » fut créé, réunissant les personnalités de la région et les représentants de divers mouvements de résistants et présidé par le proviseur du lycée Michel-Montaigne de Bordeaux, décida ainsi de perpétuer le souvenir de tous ceux qui moururent au combat ou dans les prisons et d'en faire le symbole de la Résistance dans le Sud-Ouest.

Un concours a été ouvert aux artistes, peintres, sculpteurs, architectes, dessinateurs. Les projets ont été remis le et les résultats proclamés[2] le 1er juillet. Le choix du comité s'est porté sur le projet présenté par André Méry-Triboulet[M 1].

L'idée directrice du projet était :

  • Matérialiser l'esprit de la Résistance par un obélisque jaillissant, comme une flamme porteuse d'espoir, du lieu même où sont morts les jeunes gens.
  • Conserver quelques vestiges émouvants de la ferme (un pan de mur et une porte).
  • Expliciter l'esprit de la Résistance par quatre hauts-reliefs (Foi, Courage, Sacrifice, Victoire) sculptés à la base de la colonne.
  • Recourir au béton brut, un matériau à la fois contemporain, d'apparence sobre et austère, pour ne pas distraire le regard.

L'idée fut appuyée par l'allocution[3] de Maurice Schumann du , à la radio.

En 1948, le ministère de l'Intérieur donne son accord pour que soit érigé un monument sur le lieu des combats. La législation de l'époque, n'autorisant la construction que d'un seul monument commémoratif par région, donne un caractère officiel à cette création. Le Mémorial de Saucats devient ainsi le Mémorial de la Résistance du Sud-Ouest.

  • Il a fallu deux ans pour rassembler les fonds à l'aide de subventions et d'une souscription publique.
  • La réalisation, dirigée par André Méry-Triboulet, fut confiée à l'entreprise Eugène Pichon de Bordeaux et est enfin commencée en 1948.

Les travaux ont débuté par la construction d'une route, large de 12 m et longue de 2 km, tracée au milieu des pins, pour atteindre le futur édifice à partir de la route départementale la plus proche. En les fondations qui devaient soutenir l'obélisque de 35 m, « le signal », étaient achevées.

La réalisation des quatre sculptures était confiée à Armande Marty[M 2] sculptrice bordelaise. Les maquettes des sculptures sont faites en 1948.

En 1949, la première statue, haute de 7,85 m et symbolisant la Victoire, était mise en place.

Les subventions étant dépensées, il fut alors fait appel à la générosité publique et à celle des entreprises locales dont un grand nombre participa à la construction.

L'obélisque a été terminé en 1953, avec l'utilisation d'une partie des pierres de la ferme restées sur place .

L'inauguration du monument[modifier | modifier le code]

Le , date anniversaire du débarquement allié en Normandie, le monument était inauguré[4],[5] par Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux ; M. André Lahilonne, préfet de la Gironde (1951-1957) ; M. Lagoueyte, maire de Saucats et de nombreuses personnalités civiles, militaires et religieuses, ainsi que le recteur de l'académie et le proviseur du lycée Michel-Montaigne et d'une foule considérable, estimée à 5 000 personnes.

Historique du massacre[modifier | modifier le code]

Les maquisards[modifier | modifier le code]

La formation du groupe : Jean Dietlin, faisait déjà depuis longtemps de la résistance. Au printemps de 1944 il entra en relation avec François Mossé, nouvellement venu dans la région. Tous deux commencent à organiser le groupe. Pour son travail de renseignements, Jean employait certains élèves de la Corniche d'Amade du Lycée Michel-Montagne. Jean et François recrutent parmi les camarades de Jean qui préparait le concours d'entrée de Saint-Cyr (les Cyrards) et parmi ceux de son frère Daniel, qui préparait le concours d'entrée de l'École nationale de la France d'outre-mer (les Colos). Le recrutement se faisait aussi à Bordeaux parmi certains jeunes enrôlés dans l'organisation Todt.

Le groupe au complet, commandé par François Mossé[B 1] est : Lucien Anère[B 2] ; Philippe Béguerie[B 3] ; Jean-Pierre Bouron[B 4] ; ? Bourdon[B 5] ; Jean-Claude Bruneau[B 6] ; Guy Celérier[B 7] ; Henri Chanrion[B 8] ; Daniel Dietlin[B 9] ; Jacques Glotz[B 10] ; Marcel Hostein[B 11] ; Christian Huault[B 12] ; Roger Hurteau[B 13] ; Michel Picon[B 14] ; Ricou[B 15] ; Jacques Rouin[B 16] ; Roger Sabaté[B 17] ; André Taillefer[B 18] ; Pierre Viot[B 19]. En plus, il y avait trois soldats marocains : Milliani ben Meki[B 20] ; Abda Allah[B 21] et le sergent Driss ben Milou[B 22], prisonniers de guerre évadés. Et enfin, un membre resté anonyme : Ernest[B 23].

La liaison avec la Résistance à Bordeaux se faisait par l'intermédiaire de Jean Dietlin[B 24], frère de Daniel Dietlin.

Le maquis de Saucats, qui était un maquis de l'O.R.A. (Organisation de résistance de l'Armée), était composé de vingt-quatre jeunes gens, entre 17 et 23 ans. Leur mission consistait, dans un premier temps, à faire du renseignement. Par la suite, après le débarquement et un entraînement, ils devaient fixer les Allemands en faisant sauter des ponts ferroviaires sur la Garonne à Cérons, pour retarder leur progression vers le front de Normandie. Les messages donnant le signal de livraison d'armes pour le sabotage : « La panthère est enrhumée », puis « Le coucou chante en mai » passa à la T.S.F. le ...

L'avion vint dans la nuit du 16/ pour effectuer le parachutage promis, mais ne largua rien puisque personne n'était là pour répondre aux signaux.

Avant le 14 juillet 1944[modifier | modifier le code]

Synthèse du récit de Philippe Béguerie, rescapé du massacre :

Philippe Béguerie
  • Le les membres du futur maquis quittent Bordeaux par petits groupes pour se rejoindre à Saint-Magne, dans une maison du lieu-dit de Douence. Le ils déménagent vers une clairière dans la forêt landaise, à quelques kilomètres, où ils avaient l'intention de construire des cabanes. Le , après quelques jours de travail, ils sont informés qu'ils sont repérés et sont obligés de déménager hâtivement vers une cabane de berger.
  • Finalement, le ils se replient sur la ferme de Richemont, très isolée dans la forêt, à deux kilomètres de la route de Saucats - Saint-Magne. La ferme comprenait cinq pièces, dont deux chambres au sud du bâtiment. Ces deux chambres étaient séparées par un mur sans porte de communication avec le reste de la maison. (Ce détail fut crucial lors de l'attaque du , car la seule sortie pour les occupants était face à l'ennemi.)
  • Pendant quinze jours le groupe fait des entraînements militaires ; des repérages pour leurs actions de sabotage sur les voies ferroviaires pendant le mois de juillet. Ils sont inspectés par le 'commandant Perrin' (le général Jouhaud après la guerre), chef de la région bordelaise de l’Organisation de résistance de l'Armée (O.R.A.), qui les juge opérationnels.

Le soir du le groupe présent à la ferme était réduit à quinze :

  • Jean-Pierre Bouron était en permission à Bordeaux; il devait revenir le lendemain matin ;
  • Bâton et Abda étaient en tournée de repérage des ponts ferroviaires vers Langon ;
  • Toto faisait la liaison avec la Résistance de Bordeaux ;
  • Ernest est parti l'après-midi avec l'intention de chercher une voiture de l'organisation Todt du côté de Soulac ;
  • Gateux était en tournée de ravitaillement, il devait être de retour le  ;
  • Marcel Hostein est parti pour Bordeaux le soir-même.

Ce dernier a apparemment commis des imprudences dans un café de Bordeaux et il est arrêté par des miliciens[6] de l'équipe du 2e service de Lucien Déhan[B 25]. Il n'a pas résisté très longtemps à l’interrogatoire. Dehan se rend aussitôt auprès du chef du SD (Sicherheitspolizei/ Gestapo), l'allemand Dohse, en compagnie du commissaire René Penot, de la Délégation spéciale des Renseignements généraux [7]. Le SD promet son appui. L'expédition est décidée pour le lendemain matin à l'aube. C'est Marcel Hostein qui les a guidés vers la ferme le matin du . Il n'a pas été fusillé avec les autres, mais il ne pouvait pas échapper à la déportation.

Le 14 juillet 1944[modifier | modifier le code]

Un peu après 8 h du matin, Philippe est sorti de la ferme pour chercher de l'eau au puits. Driss et Milliani sont dans la cuisine, affairés avec la préparation d'un cuissot de bœuf apporté par Milliani pour le repas du . Les douze autres dorment dans leurs chambres.

Une cinquantaine de miliciens, sous le commandement du chef Robert Franc[B 26] (lieutenant-colonel d'aviation et chef régional de la Milice), et une quarantaine d'Allemands (SD, Feldgendarmes et douaniers) sous le commandement du lieutenant Kunech, se sont rendus à Saucats et encerclent la ferme. Le chef Franc somme les maquisards de se rendre. Il n'obtient aucune réponse.

Dès le premier coup de feu, Philippe retourne dans la cuisine pour avertir François Mossé et ses camarades.

  • Driss, qui avait une mitraillette, a gagné un trou de défense, creusé à l'extérieur de la ferme et a tiré sur les attaquants jusqu'à l'épuisement de ses munitions, puis il a gagné la forêt.
  • Milliani, qui n'avait pas d'arme, a gagné la forêt dès que possible.
  • François Mossé a été mortellement blessé dès le début de l'attaque.
  • Philippe Béguerie, dans la cuisine de la ferme, tire sur les attaquants; après avoir épuisé ses munitions, à son tour, a gagné la forêt. Il a attendu ses camarades au point de ralliement, comme convenu. Personne n'est venu et par une suite d'aventures rocambolesques, Philippe a réussi à rejoindre le maquis d'Armagnac et a ensuite participé à la libération de Toulouse.
  • Après environ trois heures de combat, les Allemands font intervenir une pièce d'artillerie de 77 mm qui tire de plein fouet six obus sur la ferme qu'ils pulvérisent.
  • Les onze résistants restants, confinés à l'intérieur de leurs chambres, tentent de sortir. La plupart sont déjà gravement blessés. Ils sont tous achevés par les miliciens et la Gestapo.
  • Jean-Pierre Bouron qui, le jour de l'attaque, revenait de permission à Bordeaux, a été capturé par les miliciens près de la ferme, qui, en même temps arrêtèrent un jeune charbonnier du coin, René Moretto, complètement étranger au maquis. Les deux hommes sont emprisonnés au fort du Hâ à Bordeaux pour interrogatoire par la Milice et la Gestapo. Jean-Pierre Bouron ne parla jamais sous la torture ; René Moretto non plus, car il ne savait rien. Les deux hommes sont fusillés le au camp de Souge[B 27]. Leurs noms figurent sur la liste des 273 fusillés du camp.
Le nom de Jean-Pierre Bouron a été ajouté à la liste des résistants tués à la ferme.

Après le 14 juillet 1944[modifier | modifier le code]

Avant de quitter les lieux, les chefs de la Milice et de la Gestapo avaient donné ordre à la mairie de Saucats d'envoyer des hommes pour enfouir les cadavres. Mais le commandant allemand à Bordeaux donna des contre-ordres : « Personne ne devait se rendre à Richemont; tout Français trouvé sur les lieux serait considéré comme complice ; le maire et son adjoint devaient être immédiatement arrêtés ». Ces deux personnes furent arrêtées, mais relâchées rapidement par l'intervention d'un médecin autrichien.

Les gendarmes entreprirent d'établir les signalements pour permettre l'identification ultérieure, rendue difficile par l'absence de presque tous les objets personnels, ceux-ci ayant été brûlés par les victimes ou emportés avec les objets de valeur par les miliciens.

Le maire, les habitants de Saucats, ainsi que les gendarmes, bravant l'interdiction, se chargèrent de donner des sépultures dignes d'eux, aux résistants assassinés.

Le curé de Saucats, Louis Pouydebat, bénit les corps dans la nuit du . Deux grandes tombes furent creusées près de la ferme et, le vers 16 heures, les cercueils furent descendus en terre et les tombes fleuries abondamment. Au moment de l'inhumation, les gendarmes rendirent les honneurs militaires.

Pour plus de photographies de ces évènements voir :

Le lundi , 'Gateux' est revenu à la ferme avec ses provisions. Il ne se doutait de rien; puis il découvrit la maison démolie et douze tombes alignées.

Le , l'adjudant de gendarmerie Martin de la Brigade de Bordeaux est venu apporter au censeur du lycée Michel-Montaigne quelques documents : des enveloppes, des papiers teintés de sang et des numéros d'économat prélevés sur des vêtements des victimes.

Faculté des Lettres
Parvis cathédrale Saint-André
Mémorial au Lycée Michel-Montaigne

Mémorial à la Faculté des Lettres et à la cathédrale Saint-André

Toute la nuit du 20 au , les cercueils ceints des trois couleurs ont été exposés, avec les fleurs, les drapeaux et les fanions des anciens combattants, dans le grand hall de la Faculté des Lettres, gardés par des élèves des classes préparatoires. Le matin du , les cercueils ont été portés, du hall de la Faculté aux fourgons militaires, sur les épaules de leurs camarades, puis conduits à la primatiale de Saint-André. Après l'absoute, sur le parvis Nord de la cathédrale, devant les cercueils rangés en demi-cercle, le Recteur de l'Académie de Bordeaux, Monsieur Marchand, a rappelé leur sacrifice. La foule les a ensuite accompagnés jusqu'au dépositoire du cimetière de la Chartreuse.

Ils avaient choisi la devise d'Henri de Bournazel :

« Mon âme est à Dieu, mon corps à la France, mon honneur est à moi. »

La transcription de cette devise, écrite sur la page de garde d'un livre de médecine qui appartenait à Jacques Rouin, fut retrouvée sous les décombres de la ferme.

À Léognan, la rue ou se situe le Collège François Mauriac porte le nom « rue de la Ferme de Richemont ». Nous pouvons[Qui ?] supposer que la municipalité de l'époque a décidé ce nom pour rendre hommage à ce massacre qui a eu lieu à une dizaine de kilomètres.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Document utilisé pour la rédaction de l’articleÉlèves anonymes du lycée Michel Montaigne et Philippe Béguerie, Un symbole de la Résistance : le combat de Saucats, Bordeaux, Imprimerie René Samie, , 77 p. (lire en ligne)
  • Dominique Lormier, La Résistance dans la Sud-Ouest, Bordeaux, Sud-Ouest, , 253 p. (ISBN 978-2-905983-96-1)
  • Jacques Delperrié de Bayac, Histoire de la milice : 1918-1945, Fayard, , 698 p. (ISBN 978-2-213-59288-6)
  • René Terrisse, La milice à Bordeaux : la collaboration en uniforme, Auberon, , 235 p. (ISBN 978-2-908650-65-5)
  • Document utilisé pour la rédaction de l’articleVincent Rivasseau, Demain dès l'Aube, Les Dossiers d'Aquitaine, coll. « Mémoires de France », , 128 p. (ISBN 978-2-84622-095-8)
  • Michel Slitinsky , 3 Filles et 20 Garçons - La Résistance en Gironde- Témoignages . Édition les Cahiers de la Résistance, 1968 . Page 202 à 207 sur l'attaque de la Ferme de Richemont .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes sur le monument[modifier | modifier le code]

  1. André Mery-Triboulet (1909-1979), architecte
  2. Armande Marty (1909-1991), sculptrice bordelaise. Née en 1909 de parents d'origine russe, Armande fait son apprentissage de sculpteur à Paris dans l'atelier La Grande Chaumière qui avait pour maître Antoine Bourdelle. Elle travaille aussi dans son atelier, impasse du Maine. En 1930 elle épouse le peintre bordelais Gaston Marty futur professeur à l'école des Beaux Arts de Bordeaux. Elle exécute à cette époque de nombreux portraits et part avec son mari à la Casa Velasquez à Madrid de 1933 à 1935. Même si elle vécut dans l'ombre de son mari, elle eut de nombreuses commandes publiques pour des écoles publiques, des églises et des lycées, le mémorial de Saucats, le Monument des victimes du Puch. Elle meurt en 1991 et cède tout son fonds d'atelier au Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan.

Notes biographiques des membres du maquis de Saucats[modifier | modifier le code]

Il était de rigueur dans la Résistance de connaître les camarades par un pseudonyme, pour des raisons de sécurité évidentes. Donc, pour certains membres du maquis de Saucats, il ne reste que leur nom de résistant et on ne connait pas leur biographie. Cependant, pour les treize victimes, des élèves du lycée Michel-Montaigne de Bordeaux, les archives du lycée et des documents fournis par les familles, ont permis de publier de courtes biographies dans le fascicule : Un symbole de la Résistance: le combat de Saucats, publié en 1946.

  1. François Mossé dit Denis, puis Noël : né le 14 novembre 1921 à Paris. Il était étudiant en Droit et Sciences politiques et entre dans la Résistance à Lyon en 1940. En 1942 il est nommé sous-lieutenant et se bat contre les Allemands dans la Résistance à Nice, Grenoble et le maquis du Vercors puis rejoint le maquis du Sud-Ouest en mai 1944 avec son cousin Jacques Glotz. Il réussit le sabotage de la centrale électrique de Cenon et accomplit des missions en Charente et dans les Landes. En juin 1944, il se trouve à Saucats à la tête du groupe.
  2. Lucien Anère dit Lulu : né le 12 mars 1924 à Bordeaux. Après son baccalauréat au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux il prépare le concours d'entrée de l’École Nationale de la France d'Outre-Mer. Il entre dans la Résistance en 1943 en commençant par la distribution clandestine de « Les Cahiers du Témoignage Chrétien », puis il intègre le maquis de Saucats.
  3. Philippe Béguerie dit 'Philippe : né à Bordeaux en 1925, a fait ses études au lycée Michel-Montaigne. Il a joint le maquis le 15 juin 1944. Après être rescapé du massacre de Saucats, Philippe est entré dans le maquis de l'Armagnac et a participé à la libération de Toulouse. La guerre finie, Philippe a vocation d'être prêtre. Il entre chez les spiritains et est ordonné prêtre en 1952. Il quitte son ordre quand Mgr Lefebvre en devient supérieur. Il est alors incardiné au diocèse de Paris et commence à s'intéresser à la liturgie, dans l'optique des réformes du Concile de Vatican II. En 1976 il décide de partir comme prêtre fidei donum trois ans au Cameroun. Ensuite, pendant une quinzaine d'années, il alterne apostolat en France et en Afrique. Il sera ainsi curé de Saint Séverin. Parmi ses publications, de nombreux parcours de catéchuménat adulte, dans lesquels il a essayé d'adapter à la France le travail qu'il a fait en Afrique. En 2010, il publie : Béguerie (postface Florien Michel), Vers Ecône : Mgr Lefebvre et les Pères du Saint-Esprit - chronique des événements 1960-1968, Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Pages d'Histoire », , 480 p. (ISBN 978-2-220-06212-9) , un livre significatif dans lequel il redit son désaccord avec le mouvement et explique sa décision de quitter son ordre. Ce livre présente en outre l'intérêt d'offrir des archives inédites que les spiritains avaient jusque-là refusé d'ouvrir.
  4. Jean-Pierre Bouron dit Bougie : né le 2 novembre 1925 à Saint-Nazaire. Élève du lycée Michel-Montaigne, il est bachelier à 16 ans et est reçu au concours d'entrée à Saint-Cyr en 1943, mais l'école est dissoute par les Allemands. Il est fusillé à le 1er aout 1944 au camp de Souge
  5. ? Bourdon dit Bâton : résistant anonyme, né à Bordeaux.
  6. Jean-Claude Bruneau dit Chérubin : né à Bordeaux le 14 février 1924. Il a fait ses études au lycée de Longchamps et a reçu son baccalauréat en 1943 et s'est inscrit à la faculté de médecine. Il rejoint le maquis en juin 1944.
  7. Guy Célérier dit Guy : né le 29 janvier 1927 est originaire d'Arcachon. Il a fait ses études au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux. Son père meurt en combattant pour la France, sa mère sert la Croix-Rouge, puis elle est résistante. Guy joint le maquis en juin 1944.
  8. Henri Chanrion dit Toto : né à Caudéran, un travailleur 'camouflé' dans les chantiers Dupuy à Bordeaux. Il rejoint le maquis de Saucats en juin 1944.
  9. Daniel Dietlin dit Dany : né le 25 décembre 1924 à Conakry. Il a fait ses études au lycée Michel-Montaigne de Bordeaux et a reçu son baccalauréat en 1941. Il est reçu au concours d'entrée à l’École Nationale de la France d'Outre-Mer
  10. Jacques Glotz dit Rivière : né en 1923 à Paris il a fait ses études au lycée Henri IV à Paris. En 1940/41, il est chassé du lycée Ampère de Lyon pour fait de la propagande en faveur de la Résistance. En mai 1942 il est engagé aux Chantiers de la jeunesse française, mais se trouve à nouveau chassé en juillet 1942 du fait qu'il est juif. Il est recruté par le service des renseignements et avec son cousin François Mossé il prépare les terrains d'opérations clandestines Il arrive à Bordeaux début mai 1944 et participe à de multiples actions de sabotages et des transports d'armes.
  11. Marcel Hostein dit Dédé : né à Bordeaux en 1926. Il rejoint le groupe le 21 juin. Malheureusement, il est arrêté par la Milice le 13 juillet 1943. C'est lui qui a indiqué l'emplacement de la ferme Richemont aux miliciens. Il est mort en déportation au camp de Dachau.
  12. Christian Huault dit Christian : né le à Villaines-les-Rochers en Touraine. Le il s'engage au 2eR.A. à Grenoble. En janvier 1943 il est appelé, pour l'organisation Todt à Saint-Jean-de-Luz. À Bordeaux il appartient à un groupe de Résistance et rejoint le maquis de Saucats le 21 juin 1944.
  13. Roger Hurteau dit Pacha : né en Syrie le 2 septembre 1923. En 1941, il travaille chez un constructeur de bateaux à Lormont et il aide les Résistants en les renseignant sur l'activité des Allemands dans le port de Bordeaux. Il rejoint le maquis de Saucats le 21 juin 1944 par l'intermédiaire de Lucien Anère.
  14. Michel Picon dit d'Harcourt : né le 15 janvier 1924 à Mayence. Pensionnaire au lycée Michel-Montaigne, il est reçu au baccalauréat en 1942 et prépare le concours d'entrée de l'école de St-Cyr. Avec son ami Roger Sabaté, ils ont une activité clandestine intense, en repérant des emplacements de D.C.A., en pénétrant dans la base sous-marine de Bordeaux ou le camp d'aviation de Mérignac. Il rejoint le maquis de Saucats le 15 juin 1944.
  15. ?? Ricou dit Gateux :
  16. Jacques Rouin dit Dunablat : né le 13 juin 1922 à Bordeaux. Il fait toutes ses études au lycée Michel-Montaigne avec l'ambition d'entrer à Santé-Navale de Bordeaux En 1940 son père et son frère meurent en combattant les Allemands et Jacques entre en Résistance. Avec ses amis François Mossé et Lucien Anère il rejoint le maquis de Saucats le 15 juin 1944.
  17. Roger Sabaté dit Corbin : né le 28 juin 1925 à Masparraute au Pays basque. Il a fait ses études au lycée de Bayonne, puis en 1941 au lycée Michel-Montaigne à Bordeaux. En mai 1944 il est reçu au concours d'entrée d'H.E.C. Il était entré dans la Résistance avec son ami Michel Picon depuis octobre 1943 et c'est avec lui qu'il rejoint le maquis de Saucats le 15 juin 1944.
  18. André Taillefer dit Rouquin : est né à Bordeaux. Sa mère, seule à subvenir à son éducation, doit renoncer de l'envoyer au lycée. Avec les évènements de 1940, André a toutes les chances de partir travailler en Allemagne. Pour y échapper, il se "camoufle" et travaille dans diverses maisons de commerce de Bordeaux. Le 6 juillet 1944 il part avec son ami Christian Huault, qui était en mission à Bordeaux, pour le maquis de Saucats.
  19. Pierre Viot dit Viau : est né à Bordeaux le 9 avril 1925. Il rejoint le groupe le 15 juin, puis le quitte quelques jours plus tard pour rejoindre l'Armée Secrète. Il se rend dans le village de Sainte-Abondance près de Marmande où il opère comme agent de liaison. Le groupe est ensuite incorporé au sein de la brigade légère Lot-et-Garonne et monte vers le front pour participer à la bataille d'Allemagne.
  20. Milliani ben Meki dit Milliani : Prisonnier évadé d'un groupe de soldats Nord-africains, sous la garde des soldats allemands, qui travaillaient sur un chantier d’abattage d'arbres dans la forêt landaise. Il rejoint le maquis le 26 juin.
  21. Abba Allah dit Abda : Prisonnier évadé d'un groupe de soldats Nord-africains, sous la garde des soldats allemands, qui travaillaient sur un chantier d’abattage d'arbres dans la forêt landaise. Il rejoint le groupe vers le 20 juin.
  22. Driss ben Milou dit Driss : Prisonnier évadé d'un groupe de soldats Nord-africains, sous la garde des soldats allemands, qui travaillaient sur un chantier d’abattage d'arbres dans la forêt landaise. Il rejoint le groupe vers le 20 juin.
  23. ?? ?? dit Ernest : résistant anonyme.
  24. Jean Dietlin dit Eric : né à Bordeaux, ancien élève du lycée Michel-Montaigne. Il était en liaison avec les organisations de résistance de Bordeaux. Surtout sous forme de repérage d'objectifs militaires des environs de Bordeaux.
  25. Lucien Déhan: condamé à mort par un Tribunal militaire en 1947, il fut fusillé au camp de Luchey (Mérignac) le 3 juin 1953.
  26. Robert Franc : condamné à mort par un Tribunal militaire le 14 octobre 1944, il fut fusillé le 24 octobre au camp de Souge.
  27. L'exécution ordonnée le 29 juillet sera reportée au 1er aout.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Notice d'inscription », notice no PA33000085, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Sud-Ouest,  : Proclamation du résultat du concours et photographie de la maquette du projet
  3. Extrait de l'allocution de Maurice Schumann.
  4. Sud-Ouest le 7 juin 1953
  5. Discours de ??
  6. Histoire de la Milice de J. Delperré de Bayac.
  7. La déposition de René Penot lors de son procès le 21 septembre 1944, décrivant les actions contre les maquisards est : Rapport Penot

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :

Le monument

Le maquis de Saucats