Louis Charles d'Hervilly

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Louis Charles d'Hervilly
Louis Charles d'Hervilly

Naissance
Paris
Décès (à 39 ans)
Londres
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Armée des émigrés
Grade Maréchal de camp
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Bataille des Tuileries
Bataille de Quiberon

Louis Charles Le Cat, comte d'Hervilly (26 février 1756, Paris – 14 novembre 1795, Londres[réf. à confirmer][1]), marquis de Leschelles, est un officier militaire royaliste durant la Révolution.

Biographie

Début de carrière

Il est le fils de Louis-Michel César Le Cat, marquis de Leschelles, seigneur de Devise, de Hiron, de Chigny, de la Flamengie et de Dury, lieutenant au Régiment du Roi-infanterie, en 1745 ; et de Rose Adélaïde de Castille de Chenoise. D'Hervilly se marie avec Marie Louise Augustine La Cour de Balleroy (1758-1830), le 7 octobre 1778 au château de Balleroy. Ils ont trois enfants.

Louis Charles d'Hervilly sert d'abord au Régiment du Roi-infanterie. Il participe à la guerre d'indépendance américaine, à partir de 1779.[réf. nécessaire] Selon Jules Michelet, il est « une épée connue ».[réf. nécessaire]

À son retour en France en 1783, d'Hervilly reçoit un brevet de colonel. Il commande le régiment de Rohan-Soubise[2] en garnison à Rennes.

Début de la Révolution

Le 25 mai 1790 et le 10 avril 1791, quand la ville de Nantes connaît des troubles, c'est d'Hervilly et son régiment qui rétablissent l'ordre, à la demande du maire. Hostile à la Révolution, il refuse d'acclamer le drapeau tricolore, et il est chassé de la ville[3].

Nommé Maréchal de camp, d'Hervilly commande les gardes à cheval de la Garde constitutionnelle du roi. Fidèle à celui-ci et n'ayant pas émigré, il participe à la défense du Palais des Tuileries avec le maréchal de France, de Mouchy (1715-1794), le 20 juin 1792. Il veille sur la sûreté de Louis XVI et de sa famille pendant toute cette journée révolutionnaire.[réf. nécessaire]

Le 10 août 1792, d'Hervilly supplie en vain le roi de l'autoriser à aller à l'arsenal chercher les armes de ses hommes[4]. Il accompagne la famille royale à l'Assemblée. C'est lui qui est chargé de porter aux Gardes suisses l'ordre de cesser le feu[réf. à confirmer][5].

Louis XVI ayant été conduit à la prison du Temple, d'Hervilly passe en Grande-Bretagne.

Débarquement de l'Armée des émigrés à Quiberon

D'Hervilly, passé en Grande-Bretagne, obtient l’autorisation de lever un régiment, l’une des unités de l’Armée des émigrés. La plupart des hommes sont des vétérans des guerres du continent venant de Brême ou de Toulon. Des émigrés bretons, des prisonniers français et des canonniers toulonnais font que son régiment compte rapidement 1 500 hommes[6]. Les officiers sont d’anciens officiers de l’émigration et de nombreux officiers de marine[7] L’ensemble des régiments est divisé en 4 brigades, mais se sont de faibles bandes composées de trop d’anciens officiers et de prisonniers venant des armées de la République ou de sa marine.

En 1795, d'Hervilly est nommé commandant de la première division du corps d’émigrés[8], destinée à opérer un débarquement en Bretagne.

Joseph de Puisaye, qui a la confiance de Pitt, est nommé coresponsable, avec d'Hervilly, de ce débarquement. Il est pourvu du titre de lieutenant général, avait pleine autorité sur les royalistes de l’intérieur en Bretagne et en Normandie. C’est un proche du futur Charles X[9], et d'Hervilly et le Régent, futur Louis XVIII, pensent à tort qu'il est un orléaniste[10] et qu’il veut attirer l’armée des émigrés dans un piège. D'Hervilly est hostile au projet de Quiberon, comme son prince et veut débarquer en Vendée.

Soldat du Régiment d'Hervilly.

Le 26 juin 1795, les Britanniques mouillent l’ancre devant Quiberon. Cependant, une première dispute éclate entre Puisaye et d'Hervilly. Le premier veut effectuer une action rapide, un débarquement immédiat afin de profiter de la désorganisation des Républicains. Mais d'Hervilly s'y oppose, car le jour même, il a reçu une lettre de Charles Brottier qui accuse Puisaye d'être un agent de l'Angleterre, et affirme que ses plans sont hostiles au retour des Bourbons. Brottier encourage d'Hervilly à la prudence et à n'obéir qu'après avoir mûrement réfléchit aux ordres. Une journée est perdue en missions de reconnaissance.

Les Républicains, menés par le général Hoche viennent rapidement contrer ce débarquement. Des combats ont lieu du 30 juin au 21 juillet 1795. Les mésententes entre les émigrés et les 15 000 chouans ont des résultats catastrophiques. Ces derniers sont des paysans qui sont mal armés et indisciplinés[11]. La puissance de feu de l’artillerie des républicains et leur habitude des combats provoquent la déroute des émigrés et des chouans. D’Hervilly est considéré comme le seul responsable de cette défaite, même s’il n’est pas le seul à commettre des erreurs de commandement.

Louis Charles d’Hervilly, grièvement blessé à la poitrine, meurt à Londres des suites de ses blessures le 4 novembre 1795[12]. Le régiment d’Hervilly est licencié le 24 décembre 1795. Louis Charles d’Hervilly est inhumé au cimetière de la vieille église de Saint-Pancrace.

Notes et références

  1. Correspondance de Buffon, édition électronique, Lettre L148.
  2. Régiment de Rohan-Soubise.
  3. Dumouriez : Héros et proscrit, de Jean-Pierre Bois, p. 165.
  4. Charette, de Anne Bernet, p. 43.
  5. The Life Of Marie Antoinette, Charles Duke Yonge, p. 311.
  6. M. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, t. 19, p. 362 et p. 363.
  7. Forneron, Henri (1834-1886), Histoire générale des émigrés, t. II, p. 104.
  8. La 1re division est constituée du Régiment Royal-Marine (ou d’Hector), 700 hommes ; du Régiment d’Hervilly, 1318 hommes ; du Régiment Loyal-Émigrants, 200 hommes ; du Régiment du Dresnay, 560 hommes ; du Royal-Artillerie, 566 hommes ; d'ingénieurs, 18 hommes.
  9. La France foutue : tragédie lubrique et royaliste en trois actes et en vers : à Barbe-en-Con, en foutro-manie, l’an des fouteurs, 1796, p. 12.
  10. Charette, de Anne Bernet, p. 395.
  11. La plupart sont là car ils refusaient d’aller combattre pour défendre la France.
  12. Pierre Dominique, Le 10 août 1792, p. 40n.

Annexes

Bibliographie

  • M. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, T. 19, p. 362 et 363.

Articles connexes