Le Sillon

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Le Sillon
Ancien foyer du Sillon, au n° 38 boulevard Raspail.
Histoire
Fondation
Dissolution
Successeur
Le Sillon catholique de Paris (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Siège
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Organisation
Fondateur
Idéologie
Publication

Le Sillon est un mouvement politique et idéologique français fondé en 1894 par Marc Sangnier (1873-1950). Il vise à rapprocher le catholicisme de la République, en offrant aux ouvriers une alternative aux mouvements de la gauche anticléricale et « matérialiste ».

Histoire

En 1891, le pape Léon XIII prône une ouverture de l’Église sur la société dans son encyclique Rerum Novarum. C’est dans la brèche ouverte par cette politique de ralliement de l’Église à la République que naît, en 1894, Le Sillon, et la revue du même nom[1],[2], créée par Paul Renaudin, puis dirigée par Marc Sangnier.

D'abord journal philosophique, Le Sillon devient à partir de 1899 un vaste mouvement destiné à réconcilier les ouvriers et le christianisme. Il fédère puis intègre en 1905 les nombreux « cercles d'études catholiques », où jeunes et prêtres discutent de religion, de société. L’ambiance est nouvelle : la vérité ne tombe pas du haut, de l’institution, c’est l’échange qui prime. Le mouvement rassemble jusqu'à 25 000 personnes[3]. À cette époque, Le Sillon bénéficie de l'appui du pape Pie X et de l'épiscopat français[4].

Cependant trop moderniste et républicain par rapport au reste de l’Église, traumatisée en 1905 par la loi de séparation de l'Église et de l'État, le mouvement est de plus en plus critiqué, notamment parce qu’il affirme l’autorité des chrétiens sur l’Église et non celle du pape et des évêques. Le Sillon est finalement condamné par la lettre pontificale du Notre charge apostolique[5] et, accusé de « modernisme social », le mouvement se dissout de lui-même[6].

En 1912, Marc Sangnier fonde la Ligue de la jeune République dans le prolongement de ce catholicisme social.

Idées

« Le Sillon a pour but de réaliser en France la république démocratique. Ce n’est donc pas un mouvement catholique, en ce sens que ce n’est pas une œuvre dont le but particulier est de se mettre à la disposition des évêques et des curés pour les aider dans leur ministère propre. Le Sillon est donc un mouvement laïque. »

— Marc Sangnier, La Croix, 1905

Notes et références

  1. Notice de périodique du catalogue général de la BnF.
  2. 18 années disponibles - 442 numéros sur gallica.bnf.fr.
  3. Ralph Schor, Histoire de la société française au XXe siècle, Belin, , 479 p. (ISBN 978-2-7011-3213-6, OCLC 300273613), p. 75.
  4. Emile Poulat, « Jean de Fabrègues, Le Sillon de Marc Sangnier », Annales, vol. 21, no 2,‎ , p. 444–445 (lire en ligne, consulté le )
  5. (fr + la) « ACTA PII PP. X, Lettre aux archevêques et évêques français » (Lettre du pape Pie X adressée aux archevêques et évêques français datant du 25 août 1910 et rendue publique par la gazette officielle du Vatican, l'Acta Apostolicae Sedis.), Acta Apostolicae Sedis, no 16,‎ , p. 607-633 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  6. Claude Bressolette, La Papauté, éditions de l'Atelier, , p. 26-27.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes