James Caulfeild

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 29 décembre 2014 à 20:47 et modifiée en dernier par OrlodrimBot (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

James Caulfeild, Earl of Charlemont
Image illustrative de l’article James Caulfeild
à un âge avancé

Biographie
Naissance
Dublin
Décès
Père James Caulfeild, 3rd Viscount Charlemont
Conjoint Miss Hickman

James Caulfeild KP PC (18 août 17284 août 1799), 1er comte de Charlemont, était un homme d'État irlandais.

Second fils de James Caulfeild, 3e vicomte Charlemont, il naquit à Dublin. Le fils aîné, William, étant mort jeune, ce fut James qui succéda à son père comme 4e vicomte en 1734. Le titre de Charlemont leur venait de Sir Toby Caulfeild (1565–1627), originaire de l'Oxfordshire, Angleterre, qui obtint des terres en Irlande et fut créé baron Charlemont, selon le nom d'un fort sur le fleuve Blackwater, le 22 décembre 1620, pour services rendus au roi Jacques Ier, aux Pays-Bas et en Espagne. William, le 5e baron (mort en 1671), fut promu vicomte par Charles II en 1665.

Lord Charlemont n'alla pas à l'école publique, mais fut éduqué à la maison paternelle par plusieurs précepteurs. Le dernier, un universitaire du nom de Murphy, lui communiqua l'amour de l'art et de la culture classique, qu'il conserva toute sa vie. Il partit à l'étranger en 1746 et passa plus de neuf années sur le Grand Tour. Il commença par visiter la Hollande, puis il passa en Italie. À Turin, où il étudia pendant une année, il fit la connaissance de David Hume, alors secrétaire de l'ambassade d'Angleterre, et se lia d'amitié avec le futur roi, Victor-Amédée III de Sardaigne. Il poursuivit son voyage en Grèce, en Turquie et en Égypte. Partout sur son passage, il recueillit avec soin tous les documents propres à l'éclairer sur les antiquités, les mœurs et les usages de chaque pays.

De retour par l'Italie, il séjourna deux ans à Rome, où il eut des relations très suivies avec de hauts dignitaires catholiques, comme le cardinal Albani, protecteur des arts et des lettres et neveu du pape Clément XI, et le cardinal Passionei, plusieurs fois nonce apostolique, partisan d'un catholicisme libéral, et considéré comme un protecteur des jansénistes. Par l'intermédiaire de l'ambassadeur de France à Rome, le duc de Nivernois, qui l'avait pris en amitié, il rencontra plusieurs fois le pape d'alors, Benoît XIV. Sur le chemin du retour, il passa par l'Espagne et par la France. De passage à Bordeaux, il fut reçu trois jours par Montesquieu, qui l'accueillit très chaleureusement selon le récit de Lord Charlemont lui-même, impressionné par la simplicité du vieux philosophe.

Rentré à Dublin, il employa l'architecte écossais Sir William Chambers pour remodeler sa résidence principale, Marino House, faire les plans de sa résidence urbaine, Charlemont House, et de l'exceptionnel Casino at Marino, pavillon de style néoclassique, situé dans les jardins de Marino House.

Charlemont peint par Pompeo Batoni, vers 1753-56.

À son retour en Irlande, il alla siéger à la chambre des Lords irlandaise. En 1763, par suite de la part qu'il prit à la répression de la rébellion qui eut lieu en Irlande sous la vice-royauté du comte de Northumberland, il fut créé comte de Charlemont.

Lord Charlemont est historiquement intéressant pour ses relations politiques avec Henry Flood et Henry Grattan; c'était un homme cultivé, avec un goût pour la littérature et les arts. Aussi bien à Dublin qu'à Londres, c'était un homme extrêmement influent socialement. À Dublin, il se lia plus particulièrement avec Edmund Burke, William Gerard Hamilton et Henry Flood. À Londres, où il vint en 1764, il fut introduit auprès d'artistes et écrivains comme Johnson, Goldsmith, Reynolds et Hogarth, qu'il protégea généreusement.

En 1770, il prit parti avec Flood contre l'administration du Lord lieutenant d'Irlande, George Townshend. En 1775, il contribua à assurer l'élection de Grattan à la chambre des communes irlandaise par le bourg de Charlemont, permettant à ce célèbre orateur de siéger pour la première fois le 11 décembre de cette année-là. Il accompagna Grattan dans sa lutte pour l'indépendance politique de l'Irlande, qui fut obtenue en 1782.

Ayant pris une part très active à la formation de cette milice, Charlemont fut nommé en novembre 1783 président de la convention des Volontaires irlandais, rassemblée pour défendre le pays contre une éventuelle invasion étrangère. En 1779, le nombre de volontaires se montait à 42 000. En 1783, Charlemont fut nommé membre du Conseil privé d'Irlande, et pour ses divers services rendus en Irlande, il fut fait chevalier fondateur de l'Ordre de Saint-Patrick. En 1786, il fut le premier président de la Royal Irish Academy, qu'il enrichit d'utiles mémoires, et il fut également membre de la Royal Dublin Society.

Avec Henry Grattan, il fut l'un des plus farouches opposants à l'Acte d'Union de 1800.

Son fils aîné, qui lui succéda, fut fait baron anglais en 1837. Sa biographie par Francis Hardy parut en 1810.

Œuvres

  • Blackguardiana (1795)
  • Original letters (1820), contenant ses lettres et celles de Burke et de Flood
  • History of Italian poetry, depuis Dante jusqu'à Métastase

Sources