Jacques Servier

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Jacques Servier
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Servier
-
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Jacques Paul ServierVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jacques Servier, né le à Vatan (Indre) et mort le [1] à Neuilly-sur-Seine (France)[2], docteur en médecine et en pharmacie[3], est un chef d'entreprise et milliardaire français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Servier est le fils de Marcel Servier et Léontine Bazin, pharmaciens à Vatan dans l'Indre[4]. Son grand-père paternel, originaire du Cantal, est instituteur[5].

Après le lycée à Orléans, où son père s'est établi comme petit industriel, il fait ses études à la faculté de médecine et de pharmacie de Paris.

En 1945, il épouse Janine Pinard, docteure en médecine. Ils ont quatre filles : Dominique, Christine, Isabelle et Pascale.

En 1954, Jacques Servier, en sa qualité de pharmacien, reprend l'affaire familiale à Orléans ; cette dernière, sous sa direction, devient l'une des plus importantes firmes pharmaceutiques françaises, et le premier laboratoire privé et indépendant.

Le 8 mars 1957, il soutient une thèse de docteur en pharmacie à l'université de Lille intitulée Contribution à l'étude du rauwolfia serpentina et aperçu sur quelques espèces voisines[6].

Entre 1982 et 1991, il publie plusieurs ouvrages, dont Le Médicament, inventer ou mourir et La Passion d'entreprendre.

Jacques Servier soutient l'Association des amis de Pierre Deniker pour l'enseignement de la psychiatrie, depuis sa création en 2001 par les professeurs Jean-Pierre Olié et Henri Lôo.

Le , le président de la République française, Nicolas Sarkozy, lui décerne la Grand-croix de la Légion d'honneur ; il a alors 86 ans. Nicolas Sarkozy lui remet la distinction le , accompagnée de ces mots : « Jacques, vous êtes un entrepreneur comme la France en compte peu. En tant qu'entrepreneur, vous avez été souvent sévère à l'endroit de l'administration française. Vous critiquez l'empilement des mesures, des normes, des structures et vous avez raison. La nation vous est reconnaissante de ce que vous faites. »

En 2011 l'entreprise de Jacques Servier est condamnée plusieurs fois à verser des dommages et intérêts pour l'Isoméride, nom commercial de la dexfenfluramine, et plusieurs dossiers sont portés en justice concernant le Mediator, nom commercial du benfluorex.

Il dispose d'une fortune estimée à 3,8 milliards € en 2018 ({9éme fortune de France)[7].

Il meurt le , à 92 ans, sans avoir été jugé dans l'affaire du Mediator, son décès ayant entraîné l'extinction des poursuites à son encontre.

Il est inhumé au Grand cimetière d'Orléans[8].

Affaire du Mediator[modifier | modifier le code]

Lors de ses vœux 2011 au personnel du groupe, Jacques Servier a déclaré : « Le Mediator, ce n'est que trois morts ; 500 est un beau chiffre marketing. Les autres avaient déjà des valvulopathies ». Xavier Bertrand, ministre de la Santé, s'est dit stupéfié par de tels propos[9].

Jacques Servier, en tant que président du laboratoire fabriquant le Mediator, est cité à comparaître avec d'autres responsables de la firme Servier le devant la 15e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Nanterre (reprise de l'annonce du Figaro du )[10].

En , Jacques Servier est mis en examen pour homicides et blessures involontaires dans le cadre d'un des volets de l'enquête sur le Mediator conduite à Paris[11]. Il meurt le 16 avril 2014, et de ce fait, l'action à son encontre est éteinte.

Le , les Laboratoires Servier sont condamnés à 2,7 millions d'euros d'amende pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires »[12]. Le parquet de Paris fait appel de la relaxe partielle ("obtention indue d’autorisation de mise sur le marché » et d’« escroquerie ») [13]. Les laboratoires Servier font appel de leur condamnation[14].

La Cour d'Appel a condamné le mercredi 20 décembre 2023, les laboratoires Servier dans la cadre de la mise sur le marché du médicament Médiator, pour les motifs de « tromperie aggravée », « homicides et blessures involontaires » et « escroquerie ». Dans sa décision, la Cour d’appel a fait droit à l’intégralité des demandes formulées par les caisses d’assurance maladie avec un préjudice reconnu de 415 M€ pour l’ensemble des régimes obligatoires et complémentaires. Plus de 10 ans après le début de la procédure, 7 mois d’audience en 1ère instance et 6 mois de procès en appel, la condamnation des laboratoires Servier est une réelle victoire pour l’ensemble des victimes et l’Assurance Maladie qui ont porté ce combat[15].

Ce scandale de santé publique a touché des milliers de victimes.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Le médicament, inventer ou mourir, Paris, La Table Ronde, 1982.
  • Le médicament français : une industrie de pointe en voie de liquidation ?, Paris, Institut économique de Paris, 1986.
  • La passion d'entreprendre, Paris, Le Rocher, 1991.
  • Le médicament et la vie : débat avec Jacques Marseille, Paris, Perrin, 2007.
  • Mediator, un crime chimiquement pur", d'Irène Frachon et Eric Giacometti, éd. Delcourt, 2023.
  • Mediator 150 mg, combien de morts ?, d'Irène Frachon, éd. Dialogues, 2010.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Servier est mort, europe1.fr
  2. Acte de décès no 307 établi à l'état civil de la mairie de Neuilly-sur-Seine le .
  3. « Jacques Servier, fondateur du groupe pharmaceutique Servier, est mort », Le Monde, (consulté le )
  4. Vatan n'en revient pas - 15/05/2012 - La Nouvelle République Indre
  5. « Mail, Weather, Search, Politics, News, Finance, Sports & Videos », sur yahoo.com (consulté le ).
  6. « couverture du document - University of North Carolina at Chapel Hill’s Health Sciences Library »
  7. Classement des plus grandes fortunes: Jacques Servier et sa famille
  8. Cimetières de France et d'ailleurs
  9. Mediator : Bertrand « stupéfait » par les propos de Servier, Le Parisien, 06 janvier 2011
  10. Mediator: Jacques Servier devant la justice, sur le site de L'Express, 17 janvier 2011
  11. Huffington Post 11 décembre 2012 : Jacques Servier mis en examen pour homicides et blessures involontaires
  12. « Scandale du Mediator : les laboratoires Servier et l'Agence du médicament condamnés », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  13. « Mediator : le parquet de Paris fait appel de la relaxe partielle des laboratoires Servier », Le Monde avec AFP, (consulté le )
  14. « Les laboratoires Servier font appel de leur condamnation dans l’affaire du Mediator », Le Monde avec AFP, (consulté le )
  15. « Mediator : lourdement condamné en appel, le laboratoire Servier en appelle à la Cour de cassation », La Tribune, (consulté le )
  16. « Décret du 31 décembre 2008 portant élévation », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  17. « Décret du 29 mars 2002 portant élévation », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  18. « Décret du 31 décembre 1992 portant promotion », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  19. http://www.jeunesse-entreprises.com/ressources/file/AJE50_MD.pdf
  20. http://www.lexpress.fr/pictures/192/98330_photo-datee-du-21-mai-1985-a-l-elysee-du-president-des-laboratoires-servier-jacques-servier-g-decore-par-francois-mitterrand-de-l-ordre-national-du-merite.jpg
  21. Site de l'Académie de pharmacie.
  22. Who's who.
  23. « Prix Renaissance des arts », sur cerclerenaissance.info.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]