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J. M. Barrie

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James Matthew Barrie
Portrait photographique de James Matthew Barrie par Herbert Rose Barraud (1909).
Titre de noblesse
Baronnet
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 77 ans)
MaryleboneVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
James Matthew BarrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université d'Édimbourg
Dumfries Academy (en)
The Glasgow Academy
Forfar Academy (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
Conjoint
Mary Ansell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Influencé par
Site web
Distinction
Archives conservées par
Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits (GEN MSS 1400)
University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC046)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason
Œuvres principales
The Little White Bird, Peter et Wendy, The Little Minister, The Admirable Crichton (d), The Old Lady Shows Her Medal (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de J. M. Barrie
Signature

Sir James Matthew Barrie, plus connu sous la signature de J. M. Barrie, 1er baronnet, né le à Kirriemuir (Écosse) et mort le à Marylebone (Londres, Angleterre) est un écrivain et dramaturge écossais, célèbre pour avoir créé le personnage de Peter Pan.

Biographie

J. M. Barrie est né le à Kirriemuir, dans le comté d'Angus, en Écosse[2]. Il est le neuvième enfant, et le troisième garçon, du couple formé par David et Margaret Barrie, née Ogilvy. Son père est ouvrier tisserand[3]. Sa mère, une femme forte et intelligente, a une importance capitale dans sa vie. Elle lui donne tout d'abord le goût de la fiction en lui lisant des histoires, les Mille et une nuits, le Pilgrims’s Progress de Bunyan ou le Robinson Crusoë de Defoë[4].

Le fils préféré de sa mère, David, meurt alors que J. M. Barrie n'a que six ans. Le petit Jimmy (diminutif de James) essaye de le remplacer dans le cœur de sa mère, allant jusqu'à s'habiller avec les vêtements du défunt pour s'identifier à lui. L'enfance de J. M. Barrie est marquée par ce drame et le petit James se construit sur une fêlure. Toute sa vie, il essaye d'emporter l'amour de sa mère, mais n'y parvient jamais tout à fait. Il se donne mission de consoler sa mère de cette perte et son besoin d'écrire provient très probablement d'une volonté de récréer le monde en niant le drame, le thème de la jeunesse éternelle est récurrent dans son œuvre. On retrouve un personnage appelé David dans plusieurs de ses œuvres ainsi qu'un certain nombre de fantômes[5].

J. M. Barrie rejoint son frère aîné devenu professeur à Glasgow en 1868, il y fréquente plus tard les écoles de Forfar et Dumfries[3]. En 1872, la famille Barrie emménage dans une maison plus vaste et le jeune James se passionne pour Walter Scott.

Durant ses années d'étude à Glasgow, James Barrie découvre Shakespeare et le théâtre et monte une troupe d'amateurs avec ses camarades.

Il entre à l'université d'Édimbourg[3] en 1878, d'où il ressort, quatre ans plus tard, muni d'un Master of arts. Il travaille ensuite comme journaliste pour le Journal de Nottingham, expérience relatée dans When a Man's Single[3] (1888) ; c'est là qu'il contracte l'habitude de fumer la pipe, qu'il exalte dans My Lady Nicotine en 1890. Il s'installe à son compte à Londres en 1885 et collabore à différents journaux. Il se fait remarquer en 1889 par la publication d'un recueil de chroniques, Les Onze d'Édimbourg.

En 1890, J. M. Barrie compose une petite pièce, Le Fantôme d'Ibsen, qui tourne en dérision le dramaturge norvégien, alors très apprécié de la scène londonienne. Son roman, The little minister remporte un certain succès en 1891 et, en 1892, notre jeune auteur rencontre son compatriote Conan Doyle (tous deux sont écossais) avec qui il devient ami[6].

Sa pièce, A professor's love story, rencontre également un grand succès en 1894 et il épouse, la même année, l'actrice Mary Ansell, mais le mariage est un échec. Sans enfant, le couple divorcera en 1909[3] à la demande de l'épouse (qui prend un amant) et contre la volonté de l'écrivain qui s'oppose à la séparation. J. M. Barrie était un homme menu et fluet, de petite taille. On a parfois souligné sa démarche quasi-enfantine (tel son héros Peter qui ne veut pas grandir). On suppose, sans la moindre preuve, que ce personnage atypique était asexuel et que ce fut l'une des raisons du divorce (cf. syndrome de Peter Pan).

En 1897, dans le parc de Kensington (Londres), James Barrie rencontre les enfants Llewelyn Davies (George, Jack, Michael et Peter) pour lesquels il imagine les aventures de Peter Pan[7]. Il se lie aux parents, Sylvia, fille de l’écrivain George du Maurier, et Arthur, avocat respecté.

J. M. Barrie par George Charles Beresford (1902)

En 1902, James Barrie est devenu un dramaturge incontournable ; deux de ses pièces triomphent sur les scènes londoniennes (L'admirable Crichton[3] et Quality Street). Le personnage de Peter Pan apparaît pour la première fois dans un roman fantaisiste intitulé Le petit oiseau blanc. J. M. Barrie développe le personnage de Peter pour créer la pièce de théâtre Peter Pan; or, The Boy Who Wouldn't Grow Up (Peter Pan, ou le garçon qui ne voulait pas grandir) dont la première eut lieu à Londres le .

La carrière de J. M. Barrie n'a dès lors guère d'interruption. Après son divorce d'avec la belle actrice Mary Ansell, qui avait donc pris un amant et lui reprochait son manque de virilité, son amie Sylvia Llewelyn Davies — veuve depuis 1907 — meurt à son tour d'un cancer. Le dramaturge, qui n'a pas d'enfants, devient le tuteur légal des garçons de ses amis. Pour Daphné du Maurier (cousine des enfants Llewelyn Davies), il est l'« oncle Jim ».

La version romanesque de Peter Pan, Peter and Wendy est publiée en 1911. Le décès de George Llewelyn Davies sur le front en 1915 et la mort de son frère par noyade en 1921 assombrissent les années d'après guerre.

Il connaît encore le succès entre 1917 et 1920 avec A kiss for Cinderella, Dear Brutus et Mary Rose.

La carrière de James Barrie n'a pas manqué d'honneurs : un titre de baronnet lui a été décerné[3] en 1913. Il reçoit l'ordre du Mérite en 1922, le rectorat de l'université de St Andrews (Écosse) — devant laquelle il prononce une émouvante allocution (Courage, 1922) —, puis les fonctions de chancelier de l'université d'Édimbourg.

Il revient au roman en 1930 avec Adieu, Miss Julie Logan, un récit fantastique.

Barrie meurt d'une pneumonie le . Il est enterré au cimetière de Kirriemuir, son lieu de naissance, aux côtés de ses parents et de sa fratrie. Sa maison natale, au 4 Brechin Road, est entretenue et transformée en musée par le National Trust for Scotland.

Tuteur des garçons Llewelyn Davies

Il est un ami très intime de la famille Llewelyn Davies, surtout des enfants, qui lui inspirent les personnages de Peter Pan et pour qui il est donc « l'oncle Jim ». Il cultive une amitié ambiguë, mais respectueuse, avec Sylvia Llewelyn Davies, la mère des enfants.

Lorsque Arthur Llewelyn Davies meurt en 1907, Barrie est devenu un proche des Davies, leur fournissant un soutien financier, les revenus de sa pièce Peter Pan et d'autres oeuvres, pourvoyant largement aux besoins de subsistance et d'éducation des enfants. Il propose à Sylvia de l'épouser, ce qu'elle refuse.

Cette période de la vie de J. M. Barrie est retracée dans le film Neverland[8] (avec quelques adaptations par rapport à la vraie histoire).

Sylvia meurt en 1910, demandant que James Matthew Barrie soit l'administrateur et le tuteur de ses garçons, avec sa mère Emma, son frère Guy Du Maurier et le frère d'Arthur, Compton. Cela montre aussi sa confiance en J. M. Barrie comme protecteur de ses fils et son désir qu'ils le traitent avec une confiance absolue et sincérité. Il s'occupe donc des garçons pendant leur enfance et leur adolescence, devient leur tuteur et traite ses pupilles George, Jack, Peter, Michael et Nicholas comme ses fils.

Deux des enfants connaissent une mort prématurée qui affecte J. M. Barrie très profondément. George est tué en 1915 pendant la Première Guerre mondiale ; Michael, avec qui J. M. Barrie a tenu une correspondance tous les jours jusqu'à l'université, se noie en 1921 avec son ami Rupert Buxton, à Sandford Lock près d'Oxford, environ un mois avant son 21e anniversaire.

Peter devint éditeur (Peter Davies Publishing). Mais, à la suite d'une grave dépression nerveuse, il se suicida en se jetant sous une rame de métro[9] à la station « Sloane Square » à Londres, le . Il était âgé de 63 ans.

La rencontre de J. M. Barrie avec la famille Llewelyn Davies et la création de Peter Pan est ainsi racontée de manière assez éloignée de la réalité dans le film Neverland.

Citations

« Chaque fois qu'un enfant dit : « Je ne crois pas aux fées », il y a quelque part une petite fée qui meurt. »

Œuvre

En langue originale

  • Bandolero, the Bandit
  • Caught Napping
  • Auld Licht Idylls
  • Better Dead
  • When a Man's Single
  • A window in the Thrums
  • An Edinburgh Eleven
  • My Lady Nicotine
  • The Little Minister
  • Ibsen's Ghost
  • Richard Savage
  • A Holiday in Bed / Life in a Country Manse
  • Walker
  • Jane Annie
  • Two of Them
  • Tillyloss Scandal
  • A Lady's Shoe
  • Becky Sharp
  • Professor's Love Story
  • The Sabbath Day
  • Sentimental Tommy
  • Margaret Ogilvy
  • Tommy and Grizel
  • A Platonic Friendship
  • An Auld Licht Manse
  • The Allahakbarries Book
  • The Wedding Guest
  • Quality Street
  • The Little White Bird (Le Petit Oiseau blanc)
  • The Admirable Crichton
  • Little Mary
  • Peter Pan or the Boy Who Would Not Grow Up
  • Pantaloon
  • Alice Sit-by-the-fire
  • Josephine
  • Punch
  • Peter Pan in Kensington Gardens
  • What Every Woman Knows
  • When Wendy Grew Up : an Afterthought
  • George Meredith
  • Old Friends
  • A Slice of Life
  • The Twelve-pound Look
  • Peter and Wendy
  • Rosalind
  • The Dramatist Get What They Want
  • The Will
  • The Adored One
  • Half Hours
  • Der tag
  • Rosy Rapture, the Pride of the Beauty Chorus
  • The Fatal Typist
  • The New World
  • Kiss for Cinderella
  • The Real Thing at Least
  • Irene Vanbrugh's Pantomime
  • Shakespeare's Legacy
  • Dear Brutus
  • The Old Lady Shows Her Medals
  • Reconstructing the Crime
  • Who Was Sarah Findlay ?
  • A Well-remembered Voice
  • Echoes of the War
  • The Truth About the Russian Dancers
  • Mary Rose
  • Shall We Joint the Ladies ?
  • Neil and the Tintinnabulum
  • Representative Plays
  • Barbara's Wedding
  • The Plays of J. M. Barrie
  • Farewell Miss Julie Logan : A Wintry Tale
  • The Boy David - A Play in Three Acts

Quelques traductions

  • James Matthew Barrie, Peter Pan, l'École des loisirs, 2013. Traduction de Stéphane Labbe.
  • James Matthew Barrie, Le Petit Oiseau blanc, Terre de Brume, 2006 ; nouvelle édition revue et corrigée en 2013. Traduction Céline-Albin Faivre.
  • James Matthew Barrie, Peter Pan dans les Jardins de Kensington, Terre de Brume, 2010. Traduction Céline-Albin Faivre.
  • James Matthew Barrie, Margaret Ogilvy, Actes Sud, 2010. Traduction Céline-Albin Faivre.
  • James Matthew Barrie, Adieu, Miss Julie Logan, Actes Sud, 2012. Traduction Céline-Albin Faivre.
  • James Matthew Barrie, Mary Rose, Terre de Brume, 2014, Traduction Céline-Albin Faivre.
  • James Matthew Barrie, Hook à Eton, Revue Belphegor, 2011, Traduction de Céline-Albin Faivre.

Notes et références

  1. « https://uvic2.coppul.archivematica.org/j-m-barrie-collection » (consulté le )
  2. (en) « J. M. Barrie | Scottish author », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. a b c d e f et g Margaret Drabble, The Oxford Companion to English Literature, OUP/Guild Publ., (ISBN 0198662335), « Barrie (Sir Jame Matthew) »
  4. D'après (en) Lisa Chaney, Hide-and-Seek with Angels : A Life of J. M. Barrie, Londres, Arrow Books, .
  5. (en) Anthony Lane, « Why J. M. Barrie Created Peter Pan: The deep wounds that inspired the beloved children’s character. », The New Yorker,‎ (lire en ligne).
  6. Dans son autobiographie, A. Conan Doyle écrit : « J. M. Barrie est l'une de mes premières amitiés littéraires : je l'ai rencontré un an ou deux avant que nous ne venions tous deux à Londres. Il venait d'écrire son Window in Thrums et comme tout le monde, je l'ai acclamé. » ; cité dans R. Lancelyn Green, The Uncollected Sherlock Holmes, Penguin Books, , « Sherlock Holmes parodies », p. 367.
  7. Alicia Paulet, « Une première édition de Peter Pan mise en vente à Londres », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  8. La rédaction, « Neverland : qui est la famille Llewelyn Davies qui a inspiré l'auteur de Peter Pan ? », Première,‎ (lire en ligne)
  9. (en) Piers Dudgeon, Neverland : J.M. Barrie, the Du Mauriers, and the Dark Side of Peter Pan, Pegasus Books, , 352 p. (ISBN 1605981915)

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • (en) Andrew Birkin, J. M. Barrie and the Lost Boys, Yale, 2003.
  • Béatrice Balti : J. M. Barrie : Celui qui préférait les Fées aux Femmes, Editions Complicités, 2018.
  • Kathleen Kelley-Lainé, Peter Pan ou l’Enfant triste, Calmann-Lévy, 1992.
  • Jackie Wullschläger, Enfances rêvées, Alice, Peter Pan… nos nostalgies et nos tabous, Autrement, 1997.
  • Alain Montandon, Du récit merveilleux ou l’Ailleurs de l’enfance, Imago, 2001.
  • François Rivière, James Matthew Barrie, le garçon qui ne voulait pas grandir, Calmann Lévy, 1991 ; réédité en 2005.
  • Viara Timtcheva, Le Merveilleux et la Mort dans Le Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien, Peter Pan de J. M. Barrie, L’Histoire sans fin de Michael Ende, L’Harmattan, 2006.
  • Isabelle Cani, Harry Potter ou l’anti-Peter Pan, Fayard, 2007.
  • Isabelle Cani, Monique Chassagnol & Nathalie Prince, Peter Pan, figure mythique, Autrement, 2010.
  • George Didier et Pierre Trigano, La Dispute Peter Pan, Réel Éditions, 2015.
  • (en) Herbert Garland, A Bibliography of Sir James Matthew Barrie.
  • (en) Denis Mackail, The Story of J. M. Barrie.
  • (en) J.A. Hammerton, Barrie : The Story of a Genius.
  • (en) Patrick Chalmers, The Barrie Inspiration.

Articles connexes

Liens externes