Izz al-Din al-Qassam
Naissance | |
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Cimetière musulman de Haïfa à Nesher (d) |
Nom dans la langue maternelle |
عز الدين القسام |
Nationalités |
ottomane (- royaume arabe de Syrie (- État des Alaouites (- |
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Conflit |
Izz al-Din al-Qassam (عزّ الدين القسّام) est un soufi tijani de nationalité syrienne né en Syrie le et mort le lors d'une bataille contre les Britanniques. Il est considéré par les Palestiniens, comme le précurseur du mouvement islamiste du nationalisme palestinien. Il est le premier à appeler au Jihad (la lutte armée religieuse) pour soutenir son action politique d'abord contre les Français en Syrie puis contre le mouvement sioniste et les Britanniques en Palestine mandataire.
Izz al-Din al-Qassam est né à Jabla un village près du port de Lattaquié en Syrie dans une famille paysanne. Il a fait ses études à l'université al-Azhar en Égypte où il s'est nourri des idées de l'islam réformiste et salafiste. Lors de son séjour, il s'est opposé à l'islam institutionnel du mufti et des oulémas. Anti-colonialiste et anti-sioniste, son but était l'établissement d'un État islamique en Palestine grâce au jihad armé.
Le terrorisme en Palestine
Il s'oppose d'abord à l'occupation française de son pays après la Première Guerre mondiale. Il est condamné à mort par un tribunal français. Il passe clandestinement en Palestine, où leader du mouvement, il organise en tant que prédicateur doté d'une grande éloquence, dès son arrivée à Haïfa en 1921, le terrorisme contre le mandat britannique sur la Palestine, dont il estime qu'elle prépare de fait la mainmise des mouvements sionistes sur les terres jusqu'alors occupées par les arabes, et la création d'un foyer national juif. Son action repose sur ces principes :
- former des cadres pour le terrorisme et les entrainer physiquement, politiquement et militairement ;
- lancer une révolution armée, seule façon de mettre fin au mandat britannique et d'empêcher la création d'un État Juif ;
- mobilisation du peuple pour qu'il soutienne la révolution et y participer éventuellement
En tant que cheikh, Izzedine voyage beaucoup et s'adresse à différentes franges de la population. Ses sermons politiques et religieux enseignent que la solution du problème palestinien passe par la lutte armée. Il s'oppose également aux dirigeants des grandes familles et aux riches propriétaires fonciers car il pense qu'ils font le jeu du mandat britannique et des sionistes.
Fedayin
Pour les Palestiniens, la figure emblématique de la violence palestinienne avant 1948 est Izz al-Din al-Qassam qui est tué lors d'une fusillade avec des soldats britanniques en 1936. Pour l'historiographie palestinienne, il est le premier « fedayin », les « auto-sacrifiés ». Il est à l'origine d'une campagne de terrorisme qui débute par une embuscade et le meurtre de trois membres du kibboutz Yagur le , d'un attentat échoué contre des habitations juive à Haïfa ainsi que d'attaques contre des Juifs en Galilée début 1932, puis le , un père et son fils sont tués par une bombe lancée dans une maison à Nahalal[1]. Farhan al-Sa'di (en), un des membres de l'organisation de Izz al-Din al-Qassam[2], chef d'un groupe nommé Ikhwan al-Qassam tend le une embuscade à un bus reliant Naplouse à Tulkarem. Trois passagers Juifs en sont extraits, deux d'entre eux sont abattus, le troisième grièvement blessé[1]
Selon Abudullah Schleifer, le leitmotiv des sermons d'al-Qassam et de son idéologie s'illustre par ces déclarations « La mort du Martyr est le bois d'allumage du Jihad et de l'islam » et « Le Mujahid est l'avant-garde, il illumine la voie de ses disciples »[3]. Selon Khalid Sulaiman, l'objectif des actions violentes perpétrées et encouragées par Al-Qassam à partir de 1930 est de « galvaniser les Arabes musulmans palestiniens » et de « glorifier le martyre et le djihad ». Abd al-Rahim Mahmud, un poète palestinien qui participa à la Grande Révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire au côté d'Al-Qassam et tué en 1947, écrit deux poèmes intitulés : Le Martyr et Appel au Jihad afin d'inciter les Arabes à suivre cette voie[4],[5].
Groupe al-Qassam
En 1925, il conduit un mouvement pour réaliser son programme, sous le couvert d'activités religieuses ce qui lui permet de ne pas être inquiété par les autorités britanniques, composé de cellules de 5 personnes, constituées surtout de paysans qui ont perdu leur bien et nombreux dans les quartiers misérables de Haïfa[6]. Jusqu'en 1935, il a enrôlé entre 200 et 800 partisans. Les muftis refusent qu'il utilise l'argent destiné à l'entretien des mosquées pour financer son mouvement armé. C'est auprès des nationalistes arabes qu'il trouve du soutien en particulier chez Istiqlal. Son mouvement est composé de cinq départements qui ont pour tâche de[7]:
- Préparer le peuple à la révolution
- Assurer l'entrainement militaire. Il est aidé par d'anciens officiers de l'armée ottomane
- S'occuper de l'achat d'armes, caches et entretien
- Observation et surveillance de l'ennemi
- S'occuper des relations extérieures.
En décembre 1932, Al Qassam estime que son groupe est assez entrainé et installe son quartier général dans les grottes dans une région montagneuse de Jénine. Le groupe mène également sa première attaque en prenant pour cible une colonie juive de Nahalal située en Jénine et Haïfa[7].
À la fin de 1935 et à l'occasion de l'anniversaire de la déclaration Balfour, Izz al-Din réunit ses lieutenants et décide de passer à l'action ouverte. Il envoie un émissaire pour transmettre à son rival le mufti Amin al-Husseini le message suivant : « Le moment de lancer la révolution est arrivé. Je déclenche la lutte armée dans le Nord, faites de même dans le Sud ». Le mufti lui répond : « Moi, je recherche une solution pacifique »[7].
Sa mort
Certains lui font remarquer la faiblesse de ses troupes, 200 hommes environ, mais il répond « Peu importe, il nous faut seulement un exemple au peuple ». À partir de novembre 1935, il mène la révolte populaire arabe à l'écart des dirigeants traditionnels, avec une nette coloration d'islam populiste et de guerre sainte. Le 19 novembre, Izz al-Din et ses hommes sont assiégés par 600 soldats britanniques dans les forêts de Jénine. Il se livre dans une bataille inégale à l'issue de laquelle il trouve la mort avec trois de ses compagnons[8]. Après sa mort, en novembre, une grève générale est lancée pour obtenir l'arrêt de l'immigration juive et la vente des terres aux Juifs. Elle se prolongera jusqu'en . Parallèlement, les actions de guérilla contre les installations britanniques se multiplient.
Devenu un martyr, ses idées ne sont pas oubliées par les mouvements de résistance palestiniens. En 1965, le journal Al-Fatah écrit « Aujourd'hui avec les principes et les idéaux d'al-Qassam au cœur de notre mouvement de libération nationale Fatah, nous nous souvenons de lui comme du premier combattant palestinien de la liberté et de l'un des plus nobles et des plus dévoués révolutionnaires de cette région du monde »[8]. Son nom est récupéré par les nationalistes sécularistes, et a été donné à la branche armée du Hamas : les Brigades Izz al-Din al-Qassam.
Izz al-Din al-Qassam est aujourd'hui enterré au cimetière musulman de Haïfa et sa tombe a été profanée à plusieurs reprises (notamment en 1999) par des extrémistes juifs[9].
Voir aussi
Livres
- Le Cheikh Izz al-Din al-Qassam dans l'histoire palestinienne de Bayan Nuwayhid Al-Hout, 1987.
Notes et références
- (en)Shai Lachman, Arab Rebellion and Terrorism in Palestine 1929-39: The Case of Sheikh Izz al-Din al-Qassam and His Movement, dans Zionism and Arabism in Palestine and Israel, Éditions Frank Cass, 1982, 250 pages, p. 65-66
- (en)Kimmerling, Baruch and Migdal, Joel S. (2003). The Palestinian People: A History. Harvard University Press, p. 119. (ISBN 978-0-674-01129-8)
- (en)Abudullah Schleifer, The Life and Thought of Izz al-Din al-Qassam, Islamic Quaterly 5, numéro 23, 1969, p. 69,72
- (en) Khalid Sulaiman, Palestine and Modern Arab Poetry, Zed Books, 1984, p. 29-30
- (en)http://islam.gov.kw/Pages/en/PortalServicesDetails.aspx?id=94
- Xavier Baron : Les Palestiniens, Genèse d'une nation. p 46.
- Xavier Baron : Les Palestiniens, Genèse d'une nation. p 47
- Xavier Baron : Les Palestiniens, Genèse d'une nation. p 48
- Palestineremembered.com