Grand Quartier général (1914-1919)
Le Grand quartier général (ou GQG, ou G.Q.G.) était une structure de commandement française utilisée à l'occasion de la Première Guerre mondiale. Le GQG a assuré le commandement de l'ensemble du corps de bataille français, d'août 1914 jusqu'à 1919.
Commandement
Lors de la mobilisation de 1914, le général Joseph Joffre, précédemment « chef d'état-major général de l'armée » est nommé « commandant en chef des armées » le 2 août. Il choisit le général Émile Eugène Belin (premier sous-chef d'état-major de l'armée) comme major-général, les généraux Henri Berthelot (adjoint au premier sous-chef) et Céleste Deprez comme aides-majors.
- chancellerie : lieutenant-colonel Gaston Dupuis ;
- chef du 1er bureau : colonel Bernard ;
- chef du 2e bureau : lieutenant-colonel Dupont ;
- chef du 3e bureau : lieutenant-colonel Ferdinand Auguste Pont ;
- chef du 4e bureau : général Henri Linder ;
- directeur des services de l'arrière : général Édouard Laffon de Ladebat[1].
Les principaux changements ultérieurs sont :
- le 21 août 1914, le colonel Maurice Pellé remplace le général Deprez comme aide-major ;
- le 4 octobre 1914, le général Ferdinand Foch est nommé adjoint du commandant en chef ;
- le 22 mars 1915, le général Pellé remplace le général Belin comme major-général ;
- le 2 décembre 1915, le général Joffre prend le titre de commandant en chef des armées françaises ;
- le 11 décembre 1915, le général Édouard de Castelnau est nommé chef d'état-major général des armées françaises ;
- le 17 décembre 1916, le général Robert Georges Nivelle est nommé à la place du général Joffre comme commandant en chef, avec le lieutenant-colonel Eric Audemard d'Alançon comme chef du 3e bureau ;
- le 17 mai 1917 le général Philippe Pétain remplace Nivelle[2].
À partir du 26 mars 1918, le GQG français est placé sous les ordres du grand quartier général des armées alliées (GQGA) en France, dirigé par le général Foch[3].
Organisation
Comme tous les états-majors français de l'époque responsables d'un groupe d'armées, d'une armée ou d'un corps d'armée, le GQG est structuré en quatre bureaux spécialisés :
- le 1er bureau est responsable des effectifs, de l'équipement et de la mobilisation ;
- le 2e bureau est celui du renseignement et des services secrets ;
- le 3e bureau s'occupe des ordres d'opération et de l'instruction ;
- le 4e bureau, chargé des étapes et du transport :
- la direction de l'arrière a la charge de l'approvisionnement ;
- la direction des chemins de fer, s'occupant du transport ferroviaire[1].
Localisations
Le GQG, à l'instar de son équivalent allemand l’Oberste Heeresleitung (OHL), a déménagé plusieurs fois au long du conflit. Joffre quitte Paris le 5 août en automobile, accompagné du ministre de la Guerre Adolphe Messimy qui l'accompagne jusqu'à Lagny[4]. Les différents emplacements du GQG furent :
- Vitry-le-François, le 5 août 1914 ;
- Bar-sur-Aube, le 31 août 1914 ;
- Châtillon-sur-Seine, le 6 septembre 1914 ;
- Romilly-sur-Seine, le 28 septembre 1914 ;
- Chantilly (hôtel Le Grand Condé), le 29 novembre 1914 ;
- Beauvais, le 10 janvier 1917 ;
- Compiègne (château), le 4 avril 1917 ;
- Provins, le 26 mars 1918[5] ;
- Metz, le 2 décembre 1918 ;
- Chantilly, à nouveau, le 29 janvier 1919.
Notes et références
- Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande guerre, vol. 1, t. 1 : Les préliminaires, La bataille des frontières, Paris, Impr. nationale, , 602 p. (BNF 41052951, lire en ligne), p. 536.
- Les Armées françaises dans la Grande guerre, vol. 1, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : grands quartiers généraux, groupe d'armées, armées, corps d'armée, Paris, Impr. nationale, , 966 p. (lire en ligne), p. 5-9.
- AFGG 1923, tome 10, volume 1, p. 3.
- Jean-Yves Le Naour, 1914 : La grande illusion, Paris, Perrin, , 404 p. (ISBN 978-2-262-03034-6), p. 206.
- AFGG 1923, tome 10, volume 1, p. 9.
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Franc, Le Haut-commandement français sur le front occidental, Saint-Cloud, SOTECA 14-18, , 464 p. (ISBN 978-2-9163-8578-5).