Famille de Grolée

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Famille de Grolée
Image illustrative de l’article Famille de Grolée
Armes

Blasonnement Gironné d'or et de sable de huit pièces.
Devise « Je suis Grolée. »
Période 1180-1965
Pays ou province d’origine Bugey
Fiefs tenus Aromas, Bressieux, Châbons, Chanas, Châteaufort, Châteauvillain, Corveissiat, Groslée, Marchastel, Montrevel, Neyrieu, Peyre, Saint-André, Sandrans, Virville.
Demeures Châteaufort, Groslée, Saint-André, Villard
Charges Sénéchal de Lyon
Fonctions ecclésiastiques Abbesses, chanoine-comte de Lyon, prieures, prieurs

La famille de Grolée ou Groslée, originaire du Bugey, est une famille éteinte de la noblesse française, d'extraction féodale, dont la filiation remonte au XIIe siècle.

La famille de Grolée s'est éteinte en ligne masculine en 1965, avec le décès de Léon-Marie-Gabriel-Alexandre, marquis de Grolée-Virville-Sansedoni (né en 1897), mort sans postérité. Le nom a depuis été relevé par adoption par la famille Peyre, non parente.

Titres[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive des titres que porta la famille de Grolée suivant les périodes :

Histoire[modifier | modifier le code]

La famille serait originaire du château éponyme, situé dans l'actuel département de l'Ain. Il aurait été construit au XIIe siècle puis restauré au XVe et XVIe siècles. Au XVIIIe siècle, il est démantelé et il n'en reste que le donjon.

La première mention d'un membre de cette famille est Jacques de Groslée, sénéchal de Lyon, qui vivant en 1180[6],[7]. Il est à l'origine de la fondation du couvent de Saint-Bonaventure, à Lyon (couvent des Cordeliers)[8],[6] et c'est en son souvenir qu'une des rues de la ville porte le nom de Grolée.

La seigneurie de Groslée fut vendue par Antoine de Grolée au duc Amédée VIII de Savoie qui la donna à Pierre de Bourbon (l'époux de sa petite-fille maternelle Anne de Beaujeu). Vers 1420, les Grolée héritèrent de la baronnie de Bressieux, quatrièmes des anciennes baronnies du Dauphiné, par le mariage d'Alix de Bressieux et de Guillaume de Grolée. En 1455, Jean de Grolée, chanoine de Lyon, s'accorde avec Pierre de Bourbon pour qu'il lui revende la seigneurie de Groslée[9].

Comme toutes les familles nobles, les Grolée avaient de nombreux droits, tels que celui de bac sur le Rhône au port de Grolée en Bugey[10], ou de péage dans la seigneurie de Rossillon[10].

Les dépendances du comté de Grolée (érigé en 1580 en faveur de Claude de Grolée, par le duc de Savoie) sont Lhuis, Ordonnaz ou encore Innimont[2].

Les Grolée se sont installés ou avaient des possessions en Dauphiné, en Bresse, en Jura, en Languedoc[11]etc. Ils donnèrent de nombreux sénéchaux[12], des chanoines-comtes de Lyon, abbés et religieuses, des chevaliers des Ordres du Roi, de l'Ordre de l'Annonciade, des chambellans des ducs de Savoie, des militaires, un Gouverneur militaire de Lyon, (Humbert de Grolée), et de Montélimaretc. et ils jouèrent un rôle important, notamment dans le Lyonnais.

La branche aînée des seigneurs de Grolée s'éteint en 1620 avec le dernier enfant mâle, fils du chevalier Pierre-Pompée de Grolée, comte de Grolée[7]. Une des filles de ce dernier, Marie-Claire de Grolée, voit son époux Joachim du Cros relever le nom et les armes de la famille Grolée, donnant naissance aux du Cros de Grolée[7],[13]. Selon Gustave de Rivoire de La Bâtie, la famille du Cros de Grolée serait tombée « dans celle de Barral-Montferrat un peu avant la Révolution de 1789 »[13].

Claude-François de Grolée, comte de Virville meurt en 1714, sans postérité[14]. Avec lui s'éteint, en ligne masculine la branche de Virville[14]. Ses biens passent à sa sœur Jeanne-Anne-Magdelaine de Grolée de Virville, épouse de François Olivier de Senozan[14].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de la famille de Grolée

Les armes de la famille de Grolée se blasonnent ainsi :

Gironné d'or et de sable de huit pièces[6],[14] Devise des Grolée est : "Je suis Grolée"[6],[14]

Cimier : une queue de paon d'or[15].

Supports : deux anges au naturel[15].

La branche des comtes de Grolée s'éteint en 1620[7].

Branches
  • Grolée, seigneurs de Châteaufort
François de Grolée[16] (vivant en 1579), marié à Claudine de Montluel, acquiert, en 1586, par arrêt du Sénat de Savoie, le château de Châteaufort et donne naissance à cette branche.
Branche tombée en quenouille, vers 1670, ses biens passant à la famille de Mareste[7].
  • Grolée, seigneurs de Mépieu, Bouvesse et Saint-Romain.
Gironné d'argent et de sable de huit pièces, le premier giron de sable chargé d'un croissant montant d'or[14].
Branche des seigneurs de Mépieu, installée en Dauphiné. Seigneurs de Bouvesse et Saint-Romain, en 1646[7]. Éteinte au XVIIe siècle, dans la famille Joly de Choin[7].
  • Grolée-Meuillon ou Grolée-Mévouillon
Branche des Grolée-Meuillon ou Mévouillon ou encore Mévillon, marquis de Bressieux, quatrièmes barons de Dauphiné[7]. Passée par mariage à la famille de Grolée en 1427[7]. Éteinte au XVIIe siècle[7]
L'historien Joseph Roman (1888) indique que le nom vient de l'héritage de Guillaume de Mévouillon ou Meuillon (1425), sénéchal de Beaucaire. Ce dernier ne relève pas de la famille des barons de Mévouillon, mais il est issu de la famille de la Chaup qui a repris (vers 1290) le nom d'une branche de la famille baronnale[17]. Le titre de marquis de Bressieux et les terres qui y sont attachées passent à une cousine germaine, puis à son époux qui appartient aux La Baume de Suze[7].
  • Grolée-Bressieux.
Gironné d'argent et de sable de huit pièces[14]
Support et cimier : trois lions d'or, lampassés de gueules[15]
  • Grolée-Virville, comtes et marquis de Virville.
Gironné d'argent et de sable de huit pièces, brisé en cœur d'une couronne [de marquis] d'or[14],[18].
Branche des Grolée-Virville éteinte en 1714[14]. Passe par mariage à la famille de Senozan[14]. Puis au XXe siècle dans la famille Lepri di Rota. Une partie de cette branche s’installa en Italie au château de Podernovo, près de Florence, où on les voit jusqu'au XXe siècle, représentés par l'avocat florentin Léon-Marie-Gabriel-Alexandre de Grolée-Virville, marquis de Grolée-Virville-Sansedoni, décédé en 1965, sans postérité. Avec lui s'éteint la famille de Grolée[19].
  • Seigneurs de Gerboules et de Chapeaucornu
Éteinte[14]
  • Seigneurs de Charray, Passins, Cousance et Bouvesse
Voir branche de Châteauvilain. Éteinte[14]
  • Seigneurs de Saint-André-de-Briord
Éteinte[14]
  • Grolée de la Combe et de la Forcatière
Éteinte[14]
  • des Boches (branche naturelle)
Éteinte[14]
  • Cros de Grolée.
Ecartelé d'azur à la fasce d'or, accompagnée en chef de deux croisettes d'argent et en pointe d'une étoile d'or, qui est de Cros, et de Grolée (gironné d'or et de sable de huit pièces).
Famille relevant le nom de la branche aînée[13] (voir section « Historique »).

Personnalités[modifier | modifier le code]

Laïcs
Ecclésiastiques

Possessions[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Grolée :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Par lettre patente d'Emmanuel-Philibert, duc de Savoie
  2. a et b Jules Baux, Nobiliaire du département de l'Ain (XVIIe et XVIIIe siècles), 1862-1864 p. ??.
  3. Hippolyte de Barrau, Documens historiques et généalogiques sur les familles du Rouergue, tome II, 1854, p. ??[réf. incomplète].
  4. Par succession de la famille de Chambut[réf. nécessaire].
  5. M.L Sandret, Revue héraldique, historique et nobiliaire, tome VI, 1870-1871, p. ??[réf. incomplète].
  6. a b c d et e Paul Guillemot, Monographie historique du Bugey, Léon Boitel, , 272 p. (lire en ligne), p. 81, VI Seigneuries indépendantes dans le Bugey. XIe siècle.
  7. a b c d e f g h i j k et l Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 290 (lire en ligne)
  8. Samuel Guichenon, Histoire de Bresse et du Bugey, 1650, p. 112.
  9. Recueil de généalogies pour servir de suite ou de supplément au dictionnaire de la noblesse, tome XIV, 1784, p. 264.
  10. a et b Arrêt du conseil d’État du Roi, .
  11. Louis Lainé, Dictionnaire véridique des origines des maisons nobles ou anoblies du royaume de France, 1819, p. 125.
  12. « Jean de Grolée », sur le site du Musée d'histoire militaire de Lyon et de la région Rhône-Alpes.
  13. a b et c Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 181 (lire en ligne)
  14. a b c d e f g h i j k l m n et o Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 292 (présentation en ligne)
  15. a b et c Rivoire de La Bâtie, 1867, p. 293 (présentation en ligne)
  16. a et b Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 199.
  17. Joseph Roman, Montres et revues des capitaines dauphinois : documents dauphinois, Grenoble, Allier, , 93 p. (lire en ligne), p. 21.
  18. Cette brisure doit dater de l'érection du comté de Grolée en marquisat[réf. nécessaire].
  19. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire Français, SEDOPOLS, 2012, pp. 631-632.

    « Alain Marie Joseph Peyre, né le 12 octobre 1932, a été adopté, suivant jugement du tribunal de grande instance d'Albertville du 23 juin 1964, par l'avocat florentin Léon Marie Gabriel de Grolée-Virville-Sansedoni (1897-1965), dernier représentant de la branche italienne d'une famille issue de la noblesse du Bugey et du Dauphiné. Il est donc devenu à l'état civil Peyre de Grolée-Virville et a pris le titre de marquis. »

  20. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 332.
  21. Article sur le sitesclunisiens.org.
  22. Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, , 99 p. (lire en ligne), p. 48.
  23. Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 106.
  24. Mémoires d'Eustache Piemond, collectif, 1885, p. 608.
  25. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 146-147.
  26. Catherine Santschi, « Jean de Grolée » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  27. a et b Thomas Jérôme, Entre apogée et déclin : vivre sa foi au Grand Siècle, dans les chartreuses féminines, 1570-1715 (Thèses, École doctorale Sciences de l'homme et de la société), Villeneuve d'Ascq, (présentation en ligne).
  28. catholic-hierarchy.org, p. Archbishop Jean-Philippe de Groslée †.
  29. Jean-Paul Bergeri, Histoire de Moûtiers. Capitale de la Tarentaise, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 503 p. (ISBN 978-2-84206-341-2, lire en ligne), p. 202, notice.
  30. M.J. Brun-Durand, « Histoire ecclésiastique du Dauphiné. XII. Vernaison », Bulletin de la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme,‎ , p. 465 (lire en ligne).
  31. Dans le Beaujolais, vendu en 1452 par Antoine de Grolée à Antoine de L'Aubespine
  32. Pierre Louvet, Histoire du Beaujolais, 1903, p. ??.
  33. Relevé des registres du notaire Étienne Bout, 3E411 à 3E416, par Roger Durante
  34. Michèle Brossard, Les Châteaux de Savoie, Cabédita, 2004, p. 106.
  35. Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 423..

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]