Décyclage

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En gestion des déchets, le décyclage (en anglais, downcycling), aussi appelé dévalorisation, est un procédé par lequel on transforme un déchet matériel ou un produit inutile en un nouveau matériau ou produit de qualité ou de valeur moindre[1],[2].

Cela est souvent dû à l'accumulation d'éléments d'impuretés qui rendent la matière inapte à une utilisation pour des produits de qualité. Par exemple, l'acier provenant des véhicules en fin de vie est souvent contaminé par du cuivre provenant des câbles et par de l'étain utilisé dans les traitements de surface[3],[4]. Ces rebuts contaminés donnent un acier qui ne respecte pas les spécifications d'acier pour l'industrie automobile, de telle sorte qu'il est principalement utilisé dans le secteur de la construction[5],[6].

Des exemples similaires de décyclage existent pour les plastiques, qui peuvent être transformé en plastiques de grade moindre.

Origine et effets[modifier | modifier le code]

Décyclage de l'acier des véhicules usagés (contaminé par d'autres métaux), qui est recoulé pour produire des aciers pour le bâtiment (qui peuvent contenir jusqu'à 0.4% de cuivre)[3].

Le terme décyclage (downcycling en anglais) a été utilisé dès 1994 par Reiner Pilz[7]. Abordant au cours d'une interview le sujet de la directive européenne sur les déchets de démolition, il réagit sur le terme recyclage employé : « J'appelle cela du décyclage. Ils détruisent les briques, ils détruisent tout. Ce dont nous avons besoin, c'est du surcyclage qui donne de la valeur aux produits usagés, et non pas en enlève. »[7]

Ce terme a été réutilisé par la suite par William McDonough et Michael Braungart dans leur livre Du berceau au berceau : refaire notre façon de faire, paru en 2002[2]. Ils remarquent que la plupart de ce que l'on appelle recyclage est en réalité du décyclage, en s'appuyant notamment sur les exemples des plastiques et de l'aluminium. En fin de vie, le mélange des plastiques, tout comme le mélange des alliages d'aluminium amène à des produits de moindre qualité[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Ana Pires, Sustainable Solid Waste Collection and Management, Springer, (ISBN 978-3-319-93200-2, lire en ligne)
  2. a b et c (en) William McDonough et Michael Braungart, Cradle to Cradle: Remaking the Way We Make Things, North Point Press, , 56-57 p. (ISBN 978-0-86547-587-8)
  3. a et b (en) L. Savov, E. Volkova et D. Janke, « Copper and tin in steel scrap recycling », RMZ - Mater. Geoenviron., vol. 50, no 3,‎ , p. 627–640 (lire en ligne)
  4. Y. Igarashi, I. Daigo, Y. Matsuno et Y. Adachi, « Estimation of the Change in Quality of Domestic Steel Production Affected by Steel Scrap Exports », ISIJ Int., vol. 47, no 5,‎ , p. 753–757 (DOI 10.2355/isijinternational.47.753 Accès libre)
  5. (en) Stefan Pauliuk, Tao Wang et Daniel B. Müller, « Moving Toward the Circular Economy: The Role of Stocks in the Chinese Steel Cycle », Environmental Science & Technology, vol. 46, no 1,‎ , p. 148–154 (ISSN 0013-936X, PMID 22091699, DOI 10.1021/es201904c, hdl 11250/2393654 Accès libre, lire en ligne)
  6. J.M. Cullen, J.M. Allwood et M.D. Bambach, « Mapping the global flow of steel: from steel making to end-use goods. », Environmental Science & Technology, vol. 46, no 24,‎ , p. 13048–13055 (ISSN 0013-936X, PMID 23167601, DOI 10.1021/es302433p)
  7. a et b Thornton Kay, « Salvo in Germany - Reiner Pilz », SalvoNews, no 23,‎ , p. 14 (lire en ligne)