Classe préparatoire littéraire

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Le lycée Louis-le-Grand, où sont nées les premières classes préparatoires littéraires.

Les classes préparatoires littéraires constituent en France une des quatre filières des classes préparatoires aux grandes écoles — les trois autres étant la filière économique et commerciale, la filière scientifique et la filière technologique. Par une formation célèbre pour son exigence, elles préparent en deux ans aux prestigieux concours littéraires d'admission des Écoles normales supérieures, au concours de l'École nationale des chartes[1], mais aussi aux concours des écoles supérieures de commerce et de gestion ou encore aux concours de certains Instituts d'études politiques.

En argot scolaire, khâgne est le surnom qui fut donné au XIXe siècle en raillerie à ces classes préparatoires, par les élèves préparant les écoles militaires (voir plus bas). Le terme désigne plus précisément la deuxième année qui était autrefois la seule qui existait (officiellement « première supérieure »). La première année (officiellement « lettres supérieures »), qui s'est intercalée entre la terminale et la première supérieure, fut baptisée hypokhâgne (du grec hypo, « en dessous »).

Historique

Le lycée Henri-IV, à l'origine de la répartition du cursus en deux ans.

Jusque vers 1890, les bacheliers préparaient le concours de l'École normale supérieure en retournant en classe de rhétorique (actuelle classe de Première) avec les élèves non-bacheliers, où les professeurs leur donnaient des exercices plus difficiles qu'aux autres. Le lycée Louis-le-Grand créa une classe spéciale pour regrouper ces élèves de première « vétérans » : la classe de première supérieure (ou rhétorique supérieure, ou rhétosup). Le lycée Henri-IV ajouta ensuite la classe de lettres supérieures (lettres sup) avant la Première supérieure. La classe de lettres supérieures puis celle de première supérieure constituaient désormais une préparation à l'ENS sous forme d'une prolongation en deux ans des études en lycée, après la classe de rhétorique (première) et la classe de philosophie (actuelle terminale). Ce système finit par devenir la règle au cours des années 1930.

Origine du nom khâgne

Être cagneux, c'est avoir les genoux tournés en dedans (pieds écartés, genoux rapprochés). Dans la seconde moitié du XIXe siècle, ce mot de cagneux a été utilisé pour se moquer des universitaires, répétiteurs, professeurs ou autres normaliens, férus d'études classiques, toujours plongés dans leurs livres. Par exemple, le 21 février 1866, Edmond de Goncourt note :

« Je remarque que les fougueux célébrateurs du nu, des vieilles civilisations athlétiques et gymnastiques, sont en général de cagneux universitaires, au pauvre et étroit torse, enfermé dans un gilet de flanelle. »

En 1869, dans Le testament d'un blagueur, Vallès écrit :

« Il y en a en tuniques à collets verts, ce sont les normaliens ; ils ont sur le crâne et au flanc un claque et une épée ! Une épée ! non, c'est sans doute dans ce fourreau de cuir qu'on place une plume d'oie à la barbe triste et au bec sale, la plume des cuistres ! Pourquoi une épée ? En voici un dans cet uniforme qui est cagneux, boiteux et tire la patte. Donnez-lui donc des béquilles plutôt ! »

Comme le précise Pierre Vidal-Naquet dans le premier tome de ses mémoires, c'est quand les premières classes de rhétorique supérieure (ancêtre de la première supérieure) sont créées que les cornichons, qui font de l'équitation et de l'escrime pour préparer l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, se mettent à utiliser cette moquerie à l'encontre des élèves de rhétosup, qui se consacrent à des activités intellectuelles et seront plus tard universitaires et professeurs[réf. souhaitée]. De là, les cagneux, puis la cagne. Les littéraires se mettent alors eux-mêmes à employer cette dénomination, mais vers les années 1910, élaborent l'orthographe pseudo-grecque khâgneux et khâgne (puis hypokhâgne), afin de la faire apparaître plus savante et d'occulter sa réelle signification[réf. souhaitée].

Folklore et traditions

Si la plupart des classes préparatoires françaises possèdent leurs traditions, la mythologie de la khâgne est sans doute une des plus riches[2], même si l'ancienneté réelle de ces pratiques est sujette à débat et que les réformes successives ont fait disparaître un bon nombre de traditions. Citons entre autres : la tendance à ajouter des racines pseudo-grecques ou pseudo-latines aux termes (khâgneux, khrâssage, khôlle, mestre… On retrouve déjà cette pratique chez l'ex-khâgneux Alfred Jarry) ou la déesse fictive de la khâgne, Vara (ou Whara, de varus, a, um, « cagneux » en latin), nom donné à la chouette d'Athéna, symbole de sagesse, dont la figure orne les livres des éditions des Belles Lettres. Le bizuthage, parfois appelé « intrônisation » ou « thîronnage », varie d'un établissement à l'autre, et est en voie de disparition du fait de l'interdiction nationale.

Typologie

Depuis les années 80, Il existe deux types d'hypokhâgne : l'« hypokhâgne A/L » (« Lettres et Arts, Langues Vivantes, ou Sciences Humaines ») qui amène de façon indifférenciée à l'une des deux « Khâgnes A/L » ainsi que l'« hypokhâgne B/L » (« lettres et sciences sociales ») qui amène à la « khâgne B/L ».

Il existe donc trois grands types de khâgnes : les « khâgnes B/L », les « khâgnes Ulm » (qui suivent le programme du concours de l'École normale supérieure de Paris) et les « khâgnes Lyon » (anciennement « LSH », qui suivent le programme de l'École Normale Supérieure de Lyon), chacune préparant respectivement un des trois types de concours suivants :

  • le concours « B/L » de la banque commune d'épreuves de Sciences Sociales des trois ENS (ENS de Cachan section Sciences sociales, ENS de Lyon et ENS de Paris série Sciences Économiques et Sociales),
  • le concours « A/L » de l'ENS de Paris (« Ulm »),
  • le concours « A/L » de l'ENS Lyon.

Depuis la session 2009, une « banque d'épreuves littéraires » (BEL) a été mise en place pour rapprocher les épreuves écrites des deux ENS Ulm et ENS Lyon, l'École nationale des Chartes et, à plus ou moins court terme, faire adhérer d'autres écoles au système (écoles de commerce et de management, IEP…).

La traduction concrète de cette réforme est qu'il est désormais possible aux étudiants de présenter les concours des deux ENS Ulm et Lyon (et les trois ENS pour les spécialistes d'anglais) quel que soit le type de khâgne dans lequel ils suivent leurs études, comme en filière B/L.

L'adhésion d'autres écoles à la BEL est en cours de négociation, mais certaines grandes écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP…) et l'ISMaPP ont rejoint la banque commune dès la première session en 2009 et l'École nationale des Chartes en 2010.

Outre ces grands groupes d'épreuves auxquels les trois khâgnes respectives sont appelées à préparer leurs étudiants, il existe d'autres concours spécifiques auxquels certaines catégories d'élèves peuvent prétendre : le concours Anglais de l'ENS de Cachan pour les khâgneux Lyon spécialisés en anglais, les écoles de commerce, etc.

Khâgnes de Lettres et Sciences sociales (B/L)

Une première distinction se fait entre les khâgnes de Lettres dites A/L et les khâgnes de Lettres et Sciences Sociales dites «B/L», qui dispensent un enseignement supplémentaire en mathématiques et en sciences sociales, mais où la géographie, le latin et la langue vivante B sont facultatifs. En philosophie, en français et en histoire, l'enseignement des B/L n'est pas similaire à celui des autres khâgnes : Il n'y a pas de programme fixé à l'avance en philosophie et en Français, et l'histoire est exclusivement contemporaine (monde 1914 à nos jours et France 1870 à nos jours).
Ces khâgnes préparent au concours B/L (« lettres et sciences sociales ») des Écoles Normales Supérieures : 25 postes sont ouverts pour l'ENS Paris, 17 à l'ENS de Cachan, et 5 à l'ENS de Lyon.

Khâgnes de Lettres (A/L « Ulm » et « Lyon »)

Parmi les khâgnes de Lettres, on distingue les « khâgnes Lyon » et les « khâgnes Ulm ».

  • La « Khâgne Ulm » (ou « Khâgne A/L » lorsqu'on l'oppose à la khâgne B/L, ou anciennement « khâgne classique » lorsqu'on l'opposait à la khâgne LSH aussi dite khâgne moderne). Elle prépare au concours « A/L » de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (Paris). Sa singularité réside dans son caractère généraliste et dans l'absence de programmes pour certaines disciplines (en voie de disparition : le programme est désormais commun en Français, Histoire, LVA et Philosophie avec l'ENS de Lyon). Toutes les matières du concours se passent à la fois à l'oral et à l'écrit. Les six épreuves écrites sont affectées du même coefficient : une composition française sur programme, des dissertations de philosophie et d'histoire contemporaine sur programme, une version de langue ancienne, une version et commentaire d'un texte en langue vivante, et une épreuve d'option. A l'oral, les épreuves d'explication française, de philosophie, de langue étrangère et de langue ancienne sont dépourvues de programme et le programme d'histoire est plus large. Les épreuves d'option, elles, sont soumises à des programmes spécifiques. (pour le détail des options proposées, voir plus bas). Environ 2 000 élèves par an suivent cette formation.
  • La « Khâgne Lyon » (anciennement « khâgne LSH » ou « moderne », et autrefois khâgnes « St Cloud » et « Fontenay »). Elle prépare au concours de l'ENS de Lyon. Cette école est plus récente que celle de Paris et ne fut pas toujours sa rivale, mais la réunion des deux concours a scellé une certaine forme d'égalité qui se solde par une complémentarité dans certains domaines. L'enseignement obligatoire inclut la géographie à la place des langues anciennes (dont l'enseignement obligatoire est théoriquement conservé pour la filière « Lettres et arts »). La totalité des épreuves se fait sur un programme qui change tous les ans ; les coefficients de l'option rendent le concours plus spécialisé que celui de l'ENS de Paris, puisque les deux épreuves de spécialité sont affectées d'un coefficient 2 et corrigées avec une plus grande sévérité que pour les non-spécialistes. Cette formation concerne chaque année environ 3 000 élèves.

Contrairement à une croyance assez répandue, la distinction entre khâgne « classique » et « moderne » par laquelle on a parfois opposé les khâgnes Ulm et les khâgnes Lyon ne renvoie pas à l'opposition entre lettres classiques et lettres modernes, puisque l'option lettres classiques existe aussi au concours de l'ENS Lyon, tout comme celle de lettres modernes au concours de Paris[3]. Elle renvoie en fait à la distinction entre « enseignement classique » et « enseignement moderne », introduite par la réforme de Ribot, ministre de l'Instruction publique, en 1902 : autrefois, toutes les classes des lycées étaient « classiques », c'est-à-dire que les langues anciennes étaient obligatoires (y compris pour les profils les plus scientifiques), et cette réforme mena à la création de sections dites « modernes », c'est-à-dire sans langue ancienne – sections alors méprisées. Cette distinction s'est longtemps maintenue ; classique en est venu à signifier « avec langue ancienne » et moderne « sans langue ancienne », ce qui explique les appellations « khâgnes classiques » et « khâgnes modernes ».

Année d'hypokhâgne

La différenciation entre khâgne B/L et khâgne purement littéraire (A/L) se fait dès la première année : il est impossible d'entrer en deuxième année de B/L sans avoir fait une hypokhâgne B/L.

Il en allait de même autrefois pour la différenciation entre khâgne « classique » (A/L) et « moderne » (ex-« LSH »), mais depuis une réforme introduite en 2007, celle-ci ne se fait désormais plus qu'après la première année, et l'alignement des deux concours en 2010 a considérablement réduit la différence entre les deux préparations, beaucoup de prépas préparant indifféremment leurs élèves aux deux concours dans une même classe. Les hypokhâgnes pouvant mener à des khâgnes Ulm ou à des khâgnes Lyon sont donc indifférenciées, la réforme ayant rendu obligatoire la géographie (autrefois seulement obligatoire en hypokhâgne « moderne ») et au moins deux heures hebdomadaires d'une langue ancienne (autrefois seulement obligatoire en hypokhâgne « classique »).

Doublement de l'année de khâgne

Un khâgneux ayant échoué au concours peut retourner en classe de khâgne (il est alors appelé cube ou khûbe) aux côtés des carrés ou khârrés (élèves issus de l'hypokhâgne, et faisant donc une khâgne pour la première fois). Il est aussi possible d'être bicarré ou bikhârré (se dit d'un élève qui triple son année de khâgne, ce qui est plus rare). Le redoublement est interdit en hypokhâgne, sauf motif de santé.

Statistiques

Chiffres de 2007 :

  • Hypokhâgne : 6 796 étudiants ( + 1,6 % par rapport à 2006)
    • 132 hypokhâgnes de Lettres (Ulm et Lyon confondues, bien que la réforme d'indifférenciation des hypokhâgnes modernes et classiques n'ait été appliquée que l'année suivante) avec comme effectif moyen 43,5 étudiants
    • 21 hypokhâgnes de Lettres et Sciences Sociales (B/L) avec comme effectif moyen 41,3 étudiants
  • Khâgne : 4 444 étudiants (dont 25 % de cubes) soit un ratio de 3 333/6 722 entrants en Lettres supérieures.
    • 38 khâgnes « Ulm » avec comme effectif moyen 39 étudiants, pour quatre options en général
    • 74 khâgnes « Lyon » avec comme effectif moyen 29,8 étudiants
    • 23 khâgnes B/L avec comme effectif moyen 28,8 étudiants

Généralités sur l'enseignement

En hypokhâgne, tous les élèves suivent un enseignement de 5h en français et en histoire, 4h en philosophie et langue vivante A, 3h en langue et cultures de l'Antiquité (2h de langue ancienne, latin ou grec, et une heure de culture antique) et 2h en géographie et langue vivante B. S'y ajoutent des enseignements optionnels, en arts, langue ancienne, géographie et langue vivante B.

En Khâgne, les matières obligatoires et les horaires dépendent du type de classe suivie. Dans tous les types de khâgnes, les élèves doivent choisir une spécialité.

  • Khâgnes Ulm et B/L. L'épreuve de spécialité compte autant que les autres matières à l'écrit, elle est légèrement surcoefficientée à l'oral et en khâgne Lyon. Les spécialités proposées sont :
    • en B/L :
      • enseignement de spécialité en sciences sociales,
      • langue vivante,
      • langue ancienne,
      • géographie
    • en A/L :
      • enseignement de spécialité sur programme en lettres modernes (qui comporte du latin), en philosophie, en histoire-géographie (pour Lyon) ou en géographie (pour Ulm),
      • lettres classiques (c'est-à-dire les deux langues anciennes, le latin, le grec et l'histoire ancienne),
      • langues vivantes, ce qui implique, à la fois une épreuve sur programme de première langue et l'étude d'une seconde langue vivante,
      • « Arts » : musicologie, histoire de l'art, études cinématographiques ou études théâtrales.

Réforme du concours d'entrée

Effective à partir de la session 2009, la réforme des concours d'entrée modifie les épreuves du concours A/L et des concours de l'ENS de Lyon afin de fonder une Banque d'épreuves littéraires (BEL). Certaines épreuves écrites obligatoires de ces concours (philosophie, histoire, langue vivante dès 2009, français à partir de 2010) deviennent communes. La singularité des deux écoles est maintenue dans les autres épreuves écrites obligatoires, dans les épreuves d'option et les épreuves orales, notamment en ce qui concerne le caractère généraliste des concours d'entrée à l'École normale supérieure de Paris.

L'un des objectifs de cette réforme est l'élargissement des débouchés des CPGE littéraires par l'adhésion de nouvelles écoles à la BEL. L'ISMaPP (Institut Supérieur du Management Public et Politique) a formellement rejoint la BEL dès sa première session, et l'alignement avec la BCE (Banque Commune d’Épreuves) des grandes écoles de commerce est à peu près terminé, alors que les accords avec les Instituts d’Études Politiques (« Science-Po ») sont en bonne voie.

Débouchés

  • Les écoles normales supérieures sont l'objectif originel de ces classes préparatoires, mais le taux de sélection y est très élevé. Les différents types de khâgnes préparaient à l'origine à différentes ENS :
    • pour les khâgneux Ulm-A/L, l'École normale supérieure de Paris, rue d'Ulm,
    • pour les khâgneux Lyon-A/L, l'ENS de Lyon (et l'ENS de Cachan pour ceux ayant pris un enseignement de spécialité en anglais),
    • pour les khâgneux B/L, il existe un concours spécifique dans chacune des trois ENS, les préparationnaires présentant généralement les trois concours.

Désormais, les khâgneux A/L peuvent se présenter aux concours des deux principales ENS (et aux trois pour les spécialistes d'anglais).

  • Les Grandes Écoles de commerce (HEC, ESSEC, ESCP Europe, EM Lyon, Audencia, Télécom Ecole de Management, Rouen Business School, EDHEC, Reims Management School, Bordeaux école de management, etc.), par la voie littéraire ;
  • L'École nationale de la statistique et de l'administration économique, concours économie (pour les khâgneux B/L) ;
  • L'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, concours lettres. On le prépare souvent dans des classes spéciales, les corniches, dans des lycées de la défense, autrefois nommés lycées militaires (comme celui du lycée militaire de Saint-Cyr, du lycée militaire d'Aix-en-Provence ou le Prytanée de La Flèche) ;
  • L'École nationale des chartes, Grande école qui délivre le diplôme d'archiviste-paléographe et débouche sur des carrières d'archiviste ou de bibliothécaire, plus marginalement d'enseignant-chercheur en histoire et de conservateur de musée, après une khâgne A/L ou très rarement une khâgne B/L ;
  • L'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (ENSSIB) qui ouvre sur les métiers du livre (bac+3) ;
  • Les instituts d'études politiques (« Sciences-Po »), à l'issue d'une hypokhâgne (bac+1) ou d'une deuxième khâgne (bac+3) ;
  • Les écoles de journalisme ou de communication (CELSA, CFJ, ESJ, etc.) ;
  • Les écoles d'arts telles que l'ENSATT, l'École du Louvre ou divers conservatoires ;
  • L'université : La majorité des élèves des classes préparatoires littéraires poursuivent cependant leurs études à l'Université. Pendant leurs années de prépa, ils sont inscrits en parallèle dans une université (non obligatoire) qui peut leur accorder des équivalences (crédits ECTS). Il est généralement possible après l'année d'hypokhâgne d'obtenir une équivalence de première année de licence dans une ou plusieurs disciplines. Dans la grande majorité des cas, après une première Khâgne, les étudiants obtiennent une équivalence de deuxième année de licence, toutefois, surtout en Khâgne moderne, celle-ci est plus facilement accordée dans la matière dans laquelle le candidat suit l'enseignement d'option. Une sous-admissibilité à une École Normale Supérieure permet d'obtenir d'office cette équivalence. Après une deuxième Khâgne, la khûbe, on peut souvent obtenir une équivalence partielle ou totale de dernière année de licence.
  • Une voie médiane pour les khâgneux ayant effectué deux khâgnes est de postuler à une des ENS en tant qu'« auditeur libre » : ceux-ci sont des étudiants recrutés sur dossier, qui viennent suivre à l'ENS un cursus de master (ou de préparation à l'agrégation) similaire à celui des normaliens, à cette différence près qu'ils ne sont pas rémunérés ni liés au service public par contrat décennal. L'ENS de Lyon recrute traditionnellement plus d'auditeurs que celle de la rue d'Ulm, et leur offre par ailleurs une situation plus avantageuse, avec notamment de nombreuses réductions du coût de la vie étudiante, ou encore une priorité dans l'accès aux logements du campus, que ne propose pas l'ENS de Paris. Certains masters des ENS n'étant pas dans la ligne droite d'une des sections du concours sont ainsi peuplés majoritairement d'auditeurs, comme le master « Architecture de l'information » récemment créé à l'ENS de Lyon, mais aussi les nombreux master cohabilités avec d'autres écoles et universités.

Notes et références

  1. La section A se prépare dans des classes préparatoires littéraires spécifiques, voir Classe préparatoire à l'École des chartes.
  2. Une bonne compilation des mythologies khâgnales est disponible sur le site de la khâgne du Parc : http://khagnalugdunensis.free.fr/. Le Lycée du Parc est en effet un des derniers lycées de France à conserver un appareil de rites et traditions khâgnals réellement conséquent, et un thirronage (sorte de bizutage khâgnal) organisé sur plus d'une semaine, avec l'aide des professeurs.
  3. Cette distinction renvoie elle-même aux concours de recrutement des professeurs de français du secondaire : depuis 1961, l'ancienne « agrégation de lettres » a été divisée en « agrégation de lettres classiques » (la continuation de l'ancienne agrégation de lettres, avec de la littérature française, du latin et du grec) et « agrégation de lettres modernes » (linguistique du français moderne et de l'ancien français, littérature française, générale et comparée et un peu de latin et une langue vivante).

Liens externes