Château de La Motte (Lyon)

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Château de La Motte
Image illustrative de l’article Château de La Motte (Lyon)
Château de La Motte
Période ou style Renaissance
Début construction XVe siècle
Fin construction XVIe siècle
Propriétaire initial Jean de Villeneuve
Propriétaire actuel Grand Lyon
Destination actuelle parc urbain (en cours)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1983, partiellement)
Coordonnées 45° 44′ 41″ nord, 4° 51′ 09″ est
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Rhône
Commune Lyon
Géolocalisation sur la carte : Lyon
(Voir situation sur carte : Lyon)
Château de La Motte
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de La Motte

Le château de La Motte (ou La Mothe[1]) est situé dans le 7e arrondissement de Lyon, rive gauche, dans le département du Rhône. Il se dresse au voisinage de la bifurcation des anciennes routes de l’est et du sud de Lyon, à la frontière entre le Dauphiné et le Lyonnais. Il occupe une petite élévation, une motte castrale, (d’où il tire son nom) qui le mettait à l’abri des inondations et lui assurait une bonne visibilité avant l’urbanisation du quartier de la Guillotière.

Description[modifier | modifier le code]

Dans l’attente des résultats des fouilles archéologiques entreprises sur les lieux, il n’est pas possible d’établir avec certitude une occupation antérieure au XVe siècle.

Les bâtiments, flanqués de tours rondes et d’une tour carrée composent un quadrilatère irrégulier entourant une cour d’honneur. L’entrée, au sud, a conservé des mâchicoulis. Un donjon domine l’ensemble. Au XVIIIe siècle, le mur occidental fut remplacé par une terrasse. Une chapelle était encore visible au XIXe siècle.

Une plaque à la mémoire du général Toussaint Campi (17771832) est apposée sur la façade est du château.

Les dépendances, sans doute édifiées à la fin du XVIe siècle, comprennent deux étables avec greniers, un auvent abritant un pressoir et un bassin, et deux granges.

Des origines jusqu’au XIXe siècle, le domaine couvre un peu plus de 17 hectares.

Les façades et les toitures sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [2].

Une partie du domaine est ouverte au public. actuellement en travaux

Historique[modifier | modifier le code]

Le site est chargé de plusieurs siècles d'histoire [3]

Création de la Grande-Motte[modifier | modifier le code]

Le lieu-dit la Grande-Motte à la Guillotière est créé artificiellement à l'époque gallo-romaine pour protéger des inondations et assurer une grande visibilité et une meilleure défense. Au Moyen Âge, un château baptisé La Motte est érigé pour conforter la position stratégique du lieu, au débouché des routes reliant Lyon aux Alpes, à l'Italie et à la vallée du Rhône.

Lieu de résidence prisée[modifier | modifier le code]

Estampe du Château de La Motte, vers 1830.

Au XVe siècle et au début du XVIe siècle, la famille de Villeneuve[4] est propriétaire du fief. Jean accueille en 1476 les assises du Parlement de Grenoble ; il épouse Catherine de Bletterens ( - 1491); Humbert ( - 1515), fils des précédents, est lieutenant général de la sénéchaussée de Lyon, puis second président au Parlement de Toulouse, puis premier président au Parlement de Bourgogne; Charles, fils du précédent, baron de Joux, épouse Marie d’Amanzé ; il vend le domaine.

En 1530, Hugues du Puys, conseiller du Roi et lieutenant de la sénéchaussée de Lyon, achète la propriété au précédent.

En 1556, le cardinal Caraffa, neveu et légat du pape Paul IV, y attend la venue du roi Henri II à qui il doit remettre une épée bénie par le pape.

En 1600, Marie de Médicis, qui va épouser Henri IV à Lyon, assiste à une messe au château de La Motte et y dîne. Elle y retourne en 1622, avec Anne d’Autriche et Richelieu, à la rencontre de Louis XIII revenant de Montpellier où il avait dû réduire une révolte de Protestants. Un « petit palais » et un théâtre sont édifiés à l’occasion sous la direction d’Hugues Cripier[5].

En 1642, Richelieu oblige Gaston d’Orléans, frère du roi, à assister à l’exécution de Cinq-Mars et de Thou. Le prince loge au château de La Motte.

À partir de 1655, la communauté des religieuses du couvent de Sainte-Élisabeth entreprend le rachat de toutes les parcelles du domaine morcelé entre les dix-neuf successeurs d’Hugues du Puys[6], précédemment cité. Les six dernières parcelles sont achetées à Jacques de Laube, seigneur de Bron. Les religieuses en conserveront la propriété jusqu’à la Révolution.

En 1662, on y fait des préparatifs pour la venue de Louis XIV à Lyon.

La vocation militaire[modifier | modifier le code]

Militaires réunis devant le fort Lamothe début XXè siècle

En 1791, le domaine est vendu comme bien national à un lyonnais, Pierre Étienne Verd.

En 1821, Pierre Ducreux, avoué à Lyon, en devient propriétaire. Ayant refusé l’offre de rachat du général Rohault de Fleury, il est exproprié.

En 1831, le Gouvernement de Louis-Philippe décide de la construction - de 1831 à 1853- d'un système de fortifications destiné à protéger Lyon. L’État ayant acquis le domaine, un fort est construit ; la nouvelle enceinte englobe le château.

En 1864, La Motte devient le troisième plus important fort de l'agglomération et loge 1193 hommes. La construction d'une seconde enceinte de fortifications lui fait perdre son rôle stratégique : le site est transformé en casernement.

Après la première guerre mondiale, à l'initiative du ministre de la Guerre, André Maginot, une cité militaire est édifiée avec quatre blocs d'habitation.

Le , le lieu est dénommé “Caserne Sergent Blandan” à l'occasion du centenaire de la mort héroïque à 23 ans, dans le cadre de la Campagne d'Afrique, du Sergent Blandan (d'origine lyonnaise).

Le projet de parc public d'agrément[modifier | modifier le code]

Château de la Motte dans le parc sergent Blandan

En 1999, l'armée quitte définitivement le château et le domaine, laissant la place à la Police Nationale. En 2007, Le Grand Lyon signe les actes d'acquisition du domaine dans le but d'y réaliser un parc urbain. En 2014, le Grand Lyon lance un appel à projets pour une réhabilitation en concept hôtelier. Mais le projet échoue du fait de la crise sanitaire liée au COVID[7].

En 2022, une partie de son toit s'écroule[7].

Le 27 mars 2024, la Métropole de Lyon annonce un nouveau projet confié au groupe Carré d'Or et visant à faire du château de la Motte, un lieu de réception à l'horizon 2027[8].

Armoiries[modifier | modifier le code]

  • Villeneuve: losangé d’or et d’azur et parti d’or à trois viroles d’azur l’une dans l’autre
  • Villeneuve (Humbert de): écartelé au premier et quatrième losangé d’or et d’azur qui est de Villeneuve ; aux deux et troisième d’argent à trois demi annelets (appelés aussi vires) de gueules l’un dans l’autre mouvant au deuxième quartier à dextre et au troisième à sénestre

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Une rue conduisant au château porte le nom de rue Lamothe. Le nom retenu ici est celui donné par les monuments historiques.
  2. Notice no PA00117786, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Du Château de la Motte au Parc Blandan, Direction de la Communication du Grand Lyon, Le Parc Blandan, no 1, juillet 2012
  4. On attribue L'origine du Cartulaire municipal de la ville de Lyon, composé à partir de 1336, à Étienne de Villeneuve, ancêtre de Jean. On ne doit pas confondre cette famille avec les Villeneuve, seigneurs de La Motte en Provence.
  5. «ung théâtre et logement pour loger le Roy à son abord pour y veoir passer les pennonnages et recepvoir les harangues que les corps de la dite ville luy feront» (acte consulaire, 1622).
  6. Hugues du Puys n’a qu’une fille qui épouse Jean de Lucarnier. Ces derniers ont deux filles, Marie et Françoise. L’une épouse François de Platel; la seconde épouse Christophe de Bourdon sieur de Malleval et de Chazottes. En 1602, elles se partagent le château. En 1626, les neuf enfants de Françoise vendent la part de leur mère à noble Henri Cabon, sieur de la Griffonnière, ancien échevin.
  7. a et b L.M., « Lyon : le toit du château du parc Blandan s'effondre, une expertise judiciaire est en cours », LyonMag,‎ (lire en ligne)
  8. Gérald Bouchon, « Le Château de la Motte sur la voie de la renaissance », sur Lyon Demain, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Recherches pour servir à l’histoire de Lyon, Tome premier (Lyon, 1757)
  • Nicolas Cochard: Notice sur le château de La Motte (Barret, 1823)
  • Jean Baptiste Dumas: Histoire de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Tome 2 (Lyon, 1839)
  • Léonard Boitel: Album du Lyonnais: villes, bourgs, villages, églises et châteaux du département du Rhône (Lyon, 1843)
  • Théodore Ogier: La France par cantons et par communes: Département du Rhône, Tome 1 (Paris, 1856)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]