Bergen-Belsen
Bergen-Belsen | ||
Stèle d'entrée du camp. | ||
Présentation | ||
---|---|---|
Type | camp de concentration | |
Gestion | ||
Date de création | 1940 | |
Date de fermeture | 1945 | |
Victimes | ||
Morts | 150 000 | |
Géographie | ||
Pays | Allemagne | |
Région | Basse-Saxe | |
Coordonnées | 52° 45′ 28″ nord, 9° 54′ 28″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
| ||
modifier |
Bergen-Belsen, parfois appelé Belsen, était un camp de concentration nazi situé au sud-ouest de la ville de Bergen, près de la localité de Belsen, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Celle, en Basse-Saxe (Allemagne), dans la lande de Lunebourg. Il a été ouvert en 1940 pour interner les prisonniers de guerre français et belges mais accueille à partir de l'été 1941 plus de 20 000 prisonniers soviétiques[1].
Histoire
D'abord camp de travailleurs, camp d'entraînement de la Wehrmacht, puis dépôt de matériel et d'armes, il est transformé en camp d'internement de prisonniers de guerre (1940), agrandi en vue de la guerre contre l'URSS. Il est transformé en camp d'échange 1943-1944, où sont regroupés notamment des Juifs possédant une nationalité de pays neutre comme des Turcs ou des Espagnols de Salonique, des Juifs avec des papiers sud-américains, des Polonais à double nationalité, des Juifs « palestiniens », des femmes françaises de prisonniers de guerre, et leurs enfants, venues de Drancy en mai et juillet 1944, qui sont au camp de l'étoile. En fait peu de Juifs sont libérés : 222 peuvent émigrer en Palestine, 1683 juifs hongrois peuvent gagner la Suisse[2].
Le camp est intégré au système concentrationnaire à partir de 1943 par l'Office central pour l'économie et l'administration (SS Wirtschafts-Verwaltungshauptamt, WVHA. Il est divisé en plusieurs secteurs, jusqu'à huit qui correspondent à des groupes distincts et à des régimes différents[2]. 4 secteurs correspondent à des juifs pouvant être échangés, 3 à des détenues nouvellement transferées, le dernier secteur reçoit à partir de 1944 des détenus nécessitant soin et repos[3].
Les conditions s'aggravèrent avec l'arrivée de nombreux prisonniers transférés des camps d’Auschwitz, Buchenwald, Ravensbrück, Flossenburg, Mauthausen… devant l'avance des armées alliées. le camp compte 15 000 détenus en novembre 1944 et 60 000 en avril 1945[3]. Dans ce court laps de temps 35 000 personnes décèdent dont Anne Frank et Hélène Berr.
Avec le surpeuplement, la désorganisation, les épidémies, la mortalité est très forte. Les Juifs d'échange du camp de l'étoile, du camp des Hongrois, du camp des neutres et du camp spécial, sont évacués par 3 trains pour Theresienstadt. Le troisième train, « le transport perdu », arrive près de Tröbitz en Saxe le 23 avril. Il est libéré par l'Armée rouge.
Le camp fut libéré par les troupes britanniques le . La mortalité resta toutefois élevée en raison d'une épidémie de typhus que les Britanniques ne purent circonscrire rapidement faute de moyens et d'avoir perçu immédiatement l'ampleur du problème. Le camp fut finalement mis en quarantaine et les baraques furent brûlées. Les cadavres furent ensevelis dans des fosses communes.
Environ 70 000 personnes y ont trouvé la mort, dont 20 000 prisonniers soviétiques. Parmi les victimes, Anne Frank et sa grande sœur Margot Frank, mortes en février (la date exacte reste inconnue) et le 31 mars 1945 à la suite du typhus, et deux anciens députés français : Claude Jordery, mort le 9 février de cette année, et Augustin Malroux, le 10 avril.
Prisonniers de guerre soviétiques
À partir de mai 1941, il abrite le Stalag 311 (XI C). En juillet 1941, il y a déjà 20 000 prisonniers de guerre soviétiques qui ne sont pas internés dans des baraquements, mais internés en plein air. Les cinq baraques en pierre n'étaient pas encore construites. Jusqu'au début de l'année 1942, sur les 18 000 prisonniers de guerre soviétiques encore présents, 14 000 moururent de froid[2], de faim et de maladie. Les prisonniers soviétiques restants sont éliminés ou déportés ailleurs en avril 1943, tandis que les Français sont transférés à Fallingbostel.
Une petite partie du camp abrite un Lazaret ou hôpital militaire pour de nouveaux prisonniers de guerre, tandis que la plus grande partie du camp est donnée aux SS qui y font venir majoritairement des déportés juifs venus de pays extérieurs à l'Allemagne.
Un grand nombre de prisonniers de guerre soviétiques est enterré à un kilomètre du camp. Quatorze stèles rappellent le souvenir de ces 50 000 morts soviétiques (officiellement l'Allemagne en a reconnu ici 23 215).
Morts au Camp Bergen-Belsen
Parmi les milliers de personnes décédées à Bergen-Belsen on relève notamment les noms de :
- Anne Frank, Margot Frank
- Joseph Delhalle, résistant belge mort d'épuisement en mars 1945.
- Hélène Berr
- Augustin Malroux
- René Paty
- Claude Jordery
- Josef Čapek
- Jean Maurice Paul Jules de Noailles, duc d'Ayen.
- Georges Valois, homme politique français mort du typhus en février 1945.
- Fernand Dumont, poète surréaliste belge.
- Jacques Kahn, Grand-rabbin de la Moselle, puis de Vichy mort le 14 janvier 1945
- Augusta Marcoux , institutrice maternelle, résistante
Survivants du camp Bergen-Belsen
Plus de 125 000 personnes furent emprisonnées à Bergen-Belsen. Parmi les survivants, on note les noms de :
- Jean Améry (1912-1978), écrivain et essayiste autrichien.
- Émile Bollaert (1890-1978), haut fonctionnaire et résistant français.
- Pierre Bridonneau, résistant, historien et essayiste français.
- Yves Castet (1922-1968) résistant français.
- Francine Christophe (née ne 1933), écrivaine française.
- Léon Delarbre (1889-1974), résistant, artiste peintre et conservateur de musée français.
- Otto Frank (1889-1980), père de Anne Frank.
- Abbé Froidure (1899-1972), prêtre belge, fondateur d'œuvres sociales.
- Zvi Koretz (1884-1945) grand rabbin de Salonique, mort du typhus très peu de temps après la libération du camp.
- Jean Mattéoli (1922-2008), homme politique et résistant français.
- Léon Meyer (1868-1948), ancien député-maire du Havre.
- Boris Pahor (né en 1913), écrivain slovène.
- Israël Shahak (1933-2001), auteur et militant politique radical israélien.
- Lucienne Soubbotnik (1911-2014), résistante française.
- Simone Veil (née en 1927), femme politique française.
Commandants nazis et personnel du camp
- Commandants
- Adolf Haas (de) (1893-1945), lieutenant-colonel SS, mit en place le camp en mai 1943 et le commanda jusqu'en décembre 1944. Il prit ensuite la tête d'un bataillon panzer SS et disparut le 1er mai 1945.
- Josef Kramer (1906-1945), commandant SS du camp de décembre 1944 à avril 1945, condamné à mort à la Libération.
- Dr Fritz Klein , médecin SS du camp.
- Dr Siegfried Seidl , médecin SS du camp.
- Johanna Bormann (en)
- Gardiennes
- Herta Bothe (1921-2000)
- Irma Grese (1923-1945), condamnée à mort à la Libération.
- Elisabeth Volkenrath (1919-1945), condamnée à mort à la Libération.
Bibliographie
- Albert Bigielman, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen, préface de Simone Veil, Paris, éd. Le Manuscrit-Fondation pour la mémoire de la Shoah, (FMS), 2005, 150 p.
- Francine Christophe, Une petite fille privilégiée, Paris, L’Harmattan, Collection Mémoire du XXe siècle, 1996, 176 p. Une petite fille privilégiée : une enfant dans le monde des camps : 1942-1945, rééd. Paris, Pocket, 2001, 216 p.
- Eberhard Kolb, Bergen-Belsen. Du « camp d’hébergement » au camp de concentration, 1943-1945, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1986, rééd. All. 2002, 106 p.
- (de) Monika Gödecke, Gedenkstätte Bergen-Belsen, Begleitheft zur Dauerausstellung, Celle, Stiftung niedersächsische Gedenkstätten, 2007, 72 S. (Le mémorial de Bergen-Belsen, guide de l’exposition, Fondation pour les mémoriaux de Basse-Saxe)
- Hetty Velrome, La Maison des enfants, Collection France Loisirs, 2007
Filmographie
Les enfants otages de Bergen-Belsen de Teri Wehn-Damisch, prod. : Cinétévé et France 5, 2013, 52'
Voir aussi
- Liste des camps de concentration nazis
- Cimetières militaires soviétiques en Allemagne
- George Rodger a photographié le camp Bergen-Belsen.
Liens externes
Notes et références
- (en) Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-035-83781-3), p. 133
- Dictionnaire de la Shoah, p. 133
- Dictionnaire de la Shoah, p. 134