All Red Line

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La All Red Line (littéralement la « ligne toute rouge ») était le nom informel du système de lignes de télégraphie électrique qui reliaient une grande partie de l'Empire britannique. Inaugurée le , elle était nommée ainsi car, sur de nombreuses cartes politiques, les territoires de l’Empire britannique étaient de couleur rouge (ou rose).

Historique[modifier | modifier le code]

Certaines parties de la ligne ont été achevées bien avant 1902. Le premier câble télégraphique transatlantique a connecté l’Irlande et Terre-Neuve en 1858, mais il est tombé en panne rapidement. En 1866, le Great Eastern établit un lien durable entre l'île de Valentia, en Irlande, et Terre-Neuve. En 1870, Suez a été reliée à Bombay et de là à Madras, Penang et Singapour. L'Australie a été reliée aux câbles télégraphiques britanniques en 1870, en prolongeant une ligne de Singapour à Darwin en Australie (elle traversait toutefois le territoire hollandais de Java). En 1872, des messages pouvaient être envoyés directement de Londres à Adélaïde et à Sydney. L'Australie a été reliée par câble à la Nouvelle-Zélande en 1876.

Pour achever la All Red Line, le dernier projet important de pose de câble était, par conséquent, la section trans-Pacifique. Le comité du câble du Pacifique "Pacific Cable Comittee" a été créé en 1896 pour étudier le projet et, en 1901, le conseil du câble du Pacifique ("Pacific Cable Board") a été constitué de huit membres : trois de Grande-Bretagne, deux du Canada, deux d’Australie et un de Nouvelle-Zélande. Le financement du projet a été partagé entre les gouvernements anglais, canadien, néo-zélandais, de Nouvelle-Galles du Sud et des états de Victoria et du Queensland. En 1902, le Colonia, un câblier nouvellement construit, a commencé à immerger les 8 000 tonnes de câbles nécessaires à la liaison entre Bamfield, au Canada, et l’île Fanning. Le coût final a été d'environ 2 millions de livres.

À l'origine, le gouvernement britannique estimait que la ligne, pour des raisons de sécurité, ne devait traverser que des terres contrôlées par les Britanniques. Pour cette raison, la Grande-Bretagne cherchait activement à acquérir l’île Fanning afin de l'utiliser comme un point médian de régénération d'énergie entre l'ouest du Canada et l’Australie sur la branche trans-Pacifique de la ligne.

En 1911, le Comité impérial de défense a déclaré dans un rapport la All Red Line achevée. Le réseau avait tellement de redondance que 49 coupures seraient nécessaires pour isoler le Royaume-Uni, 15 pour le Canada, et 5 pour l'Afrique du Sud. De nombreuses colonies, telles l'Afrique du Sud et l'Inde, avaient également des lignes terrestres. La Grande-Bretagne possédait également la plus grande partie des équipements et de l’expertise pour le déploiement et la réparation des câbles télégraphiques sous-marins du monde, et le monopole de l'isolation avec le gutta-percha des lignes sous-marines. Le rapport de 1911 déclarait que la liaison sans fil impériale ne devrait être qu'« en réserve » de la ligne All Red Line, parce que les ennemis pourraient interrompre ou intercepter les liaisons radio. En dépit de son coût très élevé, le réseau télégraphique avait atteint son objectif ; les communications britanniques sont restées ininterrompues pendant la Première Guerre mondiale, alors que la Grande-Bretagne a réussi à couper rapidement le réseau mondial de l'Allemagne[1].

Itinéraires[modifier | modifier le code]

La ligne All Red Line

Océan Atlantique

Océan Pacifique

Océan Indien

Compléments[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) P. M. Kennedy, « Imperial Cable Communications and Strategy, 1870–1914 », The English Historical Review, vol. 86, no 341,‎ , p. 728–752 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]