Alfredo Pizzoni

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Alfredo Pizzoni (Crémone, Milan, ) fut un politicien italien. Il présida le Comité de libération nationale de l'Italie du Nord, dès sa fondation et jusqu'à la fin de la guerre de libération.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études, carrière militaire et politique[modifier | modifier le code]

Médaille d'argent de la valeur militaire, en Italie

Fils du général Paolo Pizzoni, le début de la Première Guerre mondiale le force à interrompre ses études secondaires. Il devient officier d'infanterie et sera décoré d'une médaille d'argent de la valeur militaire. Après une période d'emprisonnement en Autriche, il fait partie du Corps expéditionnaire international en Palestine, en tant qu'officier de liaison.

Après avoir étudié à Oxford et à Londres, il obtient un diplôme de jurisprudence à Pavie en 1920. Il est ensuite employé par le Credito Italiano de Milan, où il entamera une brillante carrière dans le domaine de la banque. En 1922 il épouse Barbara Longa, surnommée Ninì, qui lui donnera cinq enfants : Paolo, Franca, Emma, Maria Grazia et Pietro. Après l'arrivée au pouvoir de Mussolini, il se rapproche du groupe antifasciste Giustizia e Libertà. Il subit alors d'importantes vexations dans son travail. En 1933, cédant aux pressions de son épouse, il prend la carte du Parti national fasciste. Bien que son statut de banquier lui permette d'échapper à la mobilisation durant la Seconde Guerre mondiale, il se porte volontaire en 1940. Comme Major d'infanterie, il est à nouveau décoré, cette fois de la médaille de bronze de la valeur militaire. Il est démobilisé en 1942 pour des raisons de santé, et réintègre son poste de banquier à Milan.

La direction du CLNAI[modifier | modifier le code]

Le , après l'annonce officielle de l'Armistice de Cassibile, Alfredo Pizzoni, bien qu'il n'appartienne à aucun parti politique, est nommé président du Comité de libération nationale de la Lombardie, qui deviendra en 1944 le CLNAI (Le Comité de libération nationale de l'Italie du Nord). Son expérience fait de lui l'homme idéal pour occuper ce poste car Pizzoni, antifasciste convaincu et militaire expérimenté, possède une solide connaissance des milieux bancaires et financiers lombards, ce qui est essentiel pour pouvoir organiser le financement interne de la résistance. Pizzoni possède également une connaissance approfondie de l'anglais, ce qui représentait un atout dans les discussions avec les représentants des forces alliées. Pendant deux ans, Pizzoni coordonne les ressources humaines, les finances et l'organisation de la résistance.

Le , dans la Salle Royale du Grand Hôtel de Rome, en compagnie de Giancarlo Pajetta, de Ferruccio Parri et d'Edgardo Sognode, Pizzoni ratifie les Accords de Rome avec les Alliés, en particulier avec le SACMED (le Haut Commandement Allié pour la Méditerranée), représenté par le général Henry Maitland Wilson.

Ces accords, en plus de reconnaître le rôle joué par le CLNAI au sein de la Résistance en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, permettent de financer cette dernière grâce à un prêt de 160 millions de lires par mois (un prêt qui sera remboursé par le Gouvernement Italien à partir de janvier 1945). L'accord assure la pleine collaboration du CLNAI avec les Alliés, garantit la survie du mouvement de résistance et établit les bases de sa légitimité politique plus que militaire.

Le retrait de la vie publique[modifier | modifier le code]

Tout de suite après la Libération, le , Alfredo Pizzoni est remplacé à la tête du CLNAI par Rodolfo Morandi, candidat de la délégation du Parti Socialiste italien pour l'unité prolétaire (PSIUP). Pizzoni retourne à ses occupations de banquier, devenant président du Credito Italiano.

Son rôle dans la Résistance est rapidement oublié. Entre 1945 et 1948, il rédige ses mémoires, qu'il confie à ses enfants en leur demandant expressément de ne les publier qu'au moins vingt-cinq ans après sa mort. Ils sont édités par Einaudi en 1993, avec une préface de l'historien italien spécialiste de la période fasciste Renzo De Felice. Les trois-mille exemplaires de cet ouvrage ne seront cependant jamais mis en vente. La Maison d'édition Il Mulino les réédite en livre de poche en 1995.

Publications[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Tommaso Piffer, Il banchiere della Resistenza. Alfredo Pizzoni, il protagonista cancellato della guerra di liberazione, Milan, Mondadori, 2005.
  • (it) Stefano Poddi, Alfredo Pizzoni e i buoni partigiani del CLNAI, CN CRONACA NUMISMATICA n.189, octobre 2006

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]