Alberto Breccia

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Alberto Breccia
Naissance
Montevideo Drapeau de l'Uruguay Uruguay
Décès (à 74 ans)
Buenos Aires Drapeau de l'Argentine Argentine
Nationalité argentin
Profession
Famille

Alberto Breccia (Montevideo, - Buenos Aires ) est un auteur de bande dessinée argentin.

Éléments biographiques

D'abord influencé par la bande dessinée d'aventures nord-américaine (Milton Caniff), il s'était forgé un style très personnel et en constante évolution, qui empruntait à l'art grotesque, à l'expressionnisme et au clair-obscur.

Il commença sa carrière professionnelle en 1939, en rejoignant la maison d'édition Manuel Láinez. Il participa à des magazines tels que Tit-Bits, Rataplán ou El Gorrión où il créa des comic strips comme Mariquita Terremoto, Kid Río Grande ou El Vengador (d'après un roman à succès).

Pendant les années 1950, il devint membre honoraire du groupe de Venise, composé d'artistes italiens expatriés comme Hugo Pratt, Ido Pavone, Horacio Lalia, Faustinelli ou Ongaro. Avec Hugo Pratt, il ouvrit l'école panaméricaine d'art à Buenos Aires. En 1957 il rejoignit Frontiera Editorial, alors dirigé par Héctor Germán Oesterheld, qui scénarisait Ernie Pike. En 1958, Breccia lance la série Sherlock Time (es) sur un scénario de Héctor Oesterheld dans Hora Cero Extra.

En 1960, il commença à travailler pour des éditeurs européens via une agence artistique basée à Buenos Aires : Il dessina quelques westerns et histoires de guerres pour la maison d'édition anglaise Fleetway. Cette période ne dura pas longtemps. Son fils Enrique dessina également quelques histoires de guerres pour Fleetway à la fin des années 1960 : Spy 13.

En 1962, il produisit avec Héctor Oesterheld (desaparecido de la dictature argentine) peut-être sa plus importante bande-dessinée : Mort Cinder. Il donna à l'antiquaire Ezra Winston son propre visage vieilli, et à son compagnon Mort Cinder celui de son ami Horacio Lalia. Mort Cinder parut entre le (no 714 du magazine Misterix) et 1964.

En 1968, il dessine avec son fils Enrique sur un scénario de Héctor Germán Oesterheld une biographie en bande dessinée de Che Guevara : Che. Pour échapper à la répression du régime, on raconte qu'ils cachèrent les planches dans leur jardin. Cette légende est démentie par Enrique Breccia dans une interview donnée au magazine Casemate 18 (août 2009) à l'occasion de la réédition de l'album aux éditions Delcourt..

Au cours de la décennie suivante, Breccia innove tant au niveau du noir et blanc que de la couleur en réalisant, sur des scénarios de Carlos Trillo, deux séries majeures : Un tal Daneri (Un certain Daneri) et Chi ha Paura delle Fiabe ? (Qui a peur des fables ?) Dans cette dernière, une satire sociale appuyée sur un détournement des contes des frères Grimm, il multiplie les collages et les mélanges de texture dans un style qui aura une profonde influence sur des anglo-saxons comme Bill Sienkiewicz et Dave McKean.

Dans les années 1980, Breccia et Juan Sasturain travaillent à la série Perramus satire féroce des régimes totalitaires sud américains, tout en rendant hommage aux cultures populaires du sous continent et qui marque l'apogée du style noir et blanc de Breccia.

Dans ses dernières œuvres, Breccia diversifie avec beaucoup de réussite sa production en couleur, notamment dans ses adaptations des nouvelles d'Edgar Allan Poe.

Ses liens avec l'Italie lui permirent de publier en 1985 le luxueux Quattro incubi (Quatre incubes) aux éditions Editiemme de Milan, avec lithographie (reprenant L'ultime visite du gentilhomme Malato, La nuit de Camberwell (Jean Ray), La marche de la mort rousse (Edgar Allan Poe), et Le chat noir (Edgar Allan Poe))

Œuvres publiées (partiel : traductions françaises)

Distinctions

  • Médaille d'or d'honneur de la Commission Nationale de la Culture argentine, au 7e salon annuel des dessinateurs argentins à Buenos Aires
  • Yellow Kid, au Festival de bande dessinée de Lucques en 1973
  • Président du jury au Festival de bande dessinée de Lucques en 1975
  • Médaille d'or des éditions argentines Dante Quinterno, au 9e salon annuel des dessinateurs argentins
  • Prix Cinzano, au 11e salon annuel des dessinateurs argentins
  • Mention Spéciale en Reconnaissance pour son Œuvre, à la Biennale de l'Humour et de la Bande Dessinée de Cordoba en 1979.

Autres activités

  • Vice-président de l'Association des dessinateurs argentin (A.D.A.), de 1962 à 1964
  • Directeur et professeur de l'Institut d'Art de Buenos Aires (qu'il a créé)
  • Professeur de dessin de l'École Panaméricaine d'Art de Buenos Aires[1].

Notes et références

  1. Il est parfois cité comme un grand pédagogue, par exemple dans « Alberto Breccia », dans 100 cas de maîtres, Éditions de la martinière,

Bibliographie

Revues

Ouvrages

  • Jan Baetens, « Liré Ché “politiquement” », dans Formes et politiques de la bande dessinée, Louvain : Peeters, 1998, p. 107-118.
  • Michèle Costa-Magna, « L'Aventure au collet », dans Jacky Goupil (dir.), Bande dessinée 1981-1982, Hounoux : SEDLI, 1982, p. 21.
  • Latino Imparato, Alberto Breccia, ombres et lumières, Vertige Graphic, coll. « Tracés », 1992.

Documents vidéo

  • Alberto Breccia, ombres et lumières (int. par Latino Imperato), Angoulême : CNBDI, coll. « Portraits d'auteurs », 1992, 26 minutes. [vidéo] Disponible sur YouTube