Abbaye de Neath

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Abbaye de Neath
image de l'abbaye
Les ruines de l'abbaye se reflétant dans le Tennant Canal (en)
Nom local Ystrad Marchell
Diocèse Llandaff
Patronage Vierge Marie
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCXLIV (244)[1]
Fondation 1129
Origine religieuse Savigniens
Cistercien depuis
Dissolution Février 1539
Abbaye-mère Strata Marcella
Lignée de Savigny (1129-1147)
Clairvaux (1147-1539)
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Savigniens (1129-1147)
Cisterciens (1147-1539)
Coordonnées 51° 39′ 39″ N, 3° 49′ 36″ O[2]
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Nation Pays de Galles
comté préservé Glamorgan
County borough Neath Port Talbot
Communauté Neath
Géolocalisation sur la carte : pays de Galles
(Voir situation sur carte : pays de Galles)
Abbaye de Neath
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Abbaye de Neath

L'abbaye de Neath (en gallois Abaty Nedd) est une ancienne abbaye cistercienne située au Pays de Galles, dans la vallée de la rivière du même nom (en) et plus précisément face à la villé éponyme, le long du Tennant Canal (en).

Fondée en 1129, l'abbaye est alors savignienne. En 1147, elle rejoint l'ordre cistercien avec toute la congrégation. Fondée dans un contexte difficile, elle accroît peu à peu son patrimoine au point de devenir assez prospère.

Elle ferme en  ; à cette époque, John Leland la considère comme « la plus belle [abbaye] de tout le pays de Galles ». Elle échoit en 1542 à Richard Williams (en), qui la transforme en manoir, petit à petit transformé par les propriétaires suivants.

Durant la Révolution industrielle, l'abbaye devient une fonderie de cuivre, avant que sa valeur patrimoniale et historique ne soit redécouverte au XXe. Il s'agit de l'un des édifices cisterciens les mieux préservés du pays de Galles.

Situation et toponymie[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Neath est située dans un cadre actuel très inhabituel, puisqu'elle est située en plein milieu d'une zone industrielle, bordée par le Tennant Canal (en) au sud, par la ligne de la vallée du Swansea (en) au nord, et entourée d'entrepôts et d’usines[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation savignienne puis claravalienne[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Neath est fondée en 1129 par Richard de Grenville (en), qui la fonde en tant que fille directe de l'abbaye normande de Savigny. L'année suivante, en 1130, l'abbé Richard et douze moines arrivent de Normandie pour fonder ce deuxième établissement britannique savignien[4].

Le , la Congrégation de Savigny tout entière est rattachée à l'ordre cistercien, dans la filiation de Clairvaux[3].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les moines se rendent rapidement compte que les terres données par Richard de Grenville sont trop dispersées pour une gestion efficace, et envisagent à la fin du XIIe siècle de transposer l'abbaye à Exford, de l'autre côté du Canal de Bristol, dans le Somerset. Mais, au moment où cette décision est prise, l'abbaye de Cleeve est fondée en 1186 à moins de dix kilomètres d'Exford. Pour ne pas empiéter sur les terres de leurs frères, les cisterciens de Neath décident de rester et de consolider leurs avoirs fonciers sur place[4].

En 1224, le seigneur d'Afan Morgan Gam incendie l'abbaye[5]. À la suite de cette tragédie, l'abbaye est entièrement reconstruite ; la communauté disposant désormais de ressources plus importantes, le monastère est agrandi pour pouvoir loger vingt_quatre moines et une cinquantaine de convers[4].

À la fin du XIIIe siècle, l'abbaye de Neath a géré son patrimoine foncier avec tant d'habileté qu'elle est devenue une des maisons religieuses les plus riches du Pays de Galles. Entre 1280 et 1320, elle profite de cette manne financière pour remplacer l'église romane originelle, datant du XIIe siècle, par une abbatiale gothique. Le roi Édouard Ier, ayant conquis le Pays de Galles, s'intéresse au projet et offre en 1284 à la nouvelle église un baldaquin destiné au maître-autel][4].

Toutefois, après la mort de Gilbert de Clare en 1314, la révolte de Llywelyn Bren dévaste et ruine l'abbaye[4].

Revers et fermeture[modifier | modifier le code]

Gravure du dix-neuvième siècle montrant les ruines d'une abbaye le long d'un canal.
L'abbaye vers 1850, gravure de John Newman & Co.

D’autres difficultés frappent l'abbaye au XVe siècle, mais Neath semble s'en être remise vers 1500. À cette période, tombée en commende, l'abbaye connaît une nouvelle période de travaux, l'aile des moines étant réaménagée en logis abbatial pour l'abbé Leyshon Thomas. Ces travaux grèvent fortement l'abbaye, qui ne présente en 1535 qu'un revenu annuel de 132 livres, bien inférieur aux prévisions. Néanmoins, afin d'éviter la fermeture dès 1536, la communauté réussit à payer l'amende de cent cinquante livres exigée, ce qui lui offre un répit de trois ans. L'abbaye est définitivement dissoute en [4].

Richard Williams (en) l’acquiert et en commence la transformation en manoir de style Tudor, œuvre prolongée à partir de 1600 par son nouveau propriétaire, John Herbert (en). À partir du XVIIIe siècle, les bâtiments sont délaissés et commencent à tomber en ruines. Durant la Révolution industrielle, l'abbaye devient une fonderie de cuivre[3],[4].

L'abbaye[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 98.
  2. Luigi Zanoni, « Neath », sur cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. a b et c (en) « Neath Abbey », Castle Wales (consulté le ).
  4. a b c d e f et g (en) « Cistercian Abbeys : Neath », Digital Humanities Institute (consulté le ).
  5. « 1224: Destruction », Monastic Wales (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Gentleman's Magazine 1861] (en) « Excursion to Margam and Neath Abbey », Gentleman's Magazine, vol. 11,‎ , p. 392-393
  • [Walter de Gray Birch 1902] (en) Walter de Gray Birch, A History of Neath Abbey derived from original documents : with some account of the castle and town of Neath [and] notices of the other monasteries of Glamorganshire, Neath,
  • [Neath Antiquarian Society 1939] (en) « Possessions of the abbey of Neath », Transactions, Neath Antiquarian Society, vol. 2, no 7,‎ , p. 92-93
  • [South Wales 1950] (en) « Two deeds relating to Neath Abbey », Publications, South Wales & Monmouth Record Society, vol. 2,‎ , p. 201-206
  • [Cowley 1967] (en) F. Cowley, « Neath versus Margam: Some 13th Century Disputes », Transactions of the Port Talbot Historical Society, vol. 1,‎ , p. 7-14
  • [Lawrence A. S. Butler 1974] (en) Lawrence A. S. Butler, « Medieval floor tiles at Neath abbey », Archaeologia Cambrensis (en), no 122,‎ , p. 154-158 (ISSN 0306-6924)
  • [Department of the Environment 1973] (en) Neath Abbey, Glamorgan, Londres, Department of the Environment,
  • [Butler 1976] (en) R. Butler, A History of Neath Abbey, Londres, Her Majesty's Stationery Office,
  • [Lawrence A. S. Butler 1985] (en) Lawrence A. S. Butler, « Neath abbey: the twelfth-century church », Archaeologia Cambrensis (en), no 133,‎ , p. 147-151 (ISSN 0306-6924)
  • [Lawrence A. S. Butler 2001] (en) Lawrence A. S. Butler, « The foundation charter of Neath Abbey », Archaeologia Cambrensis (en), no 148,‎ , p. 214-216 (ISSN 0306-6924)
  • [Rhianydd Biebrach 2014] (en) Rhianydd Biebrach, « The Fairest Abbey of All Wales: Neath Abbey and its Estates », Journal of Medieval Monastic Studies, South Wales & Monmouth Record Society, vol. 3,‎ , p. 97-118 (ISSN 2034-3515)
  • [Stephen Daniel 2015] (en) Stephen Daniel, « The patronage and benefaction of Cistercian monasteries in the frontier zones of the Marcher Lordship of Glamorgan, 1130-c. 1256: Neath and Margam Abbeys », Morgannwg, vol. 59,‎