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=== Maladies et parasitisme ===
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Cuba est touchée par le [[virus du Nil occidental]], qui cause la [[fièvre du Nil occidental]] ; une surveillance épidémiologique a été établie en 2002, et les premières preuves de l'existence de cette affection collectées en 2003 et 2004<ref>{{Article|lang=en|prénom1=Maritza|nom1=Pupo|prénom2=Maria Guadalupe|nom2=Guzmán|prénom3=Roberto|nom3=Fernández|prénom4=Alina|nom4=Llop|titre=West Nile Virus Infection in Humans and Horses, Cuba|périodique=Emerging Infectious Diseases|volume=12|numéro=6|date=2006-6|issn=1080-6040|pmid=16707068|pmcid=3373050|doi=10.3201/eid1206.051235|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3373050/|consulté le=2022-10-05|pages=1022–1024|format=pdf|accès url=libre}}.</ref>.
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== Culture ==
== Culture ==

Version du 5 octobre 2022 à 23:01

Cheval à Cuba
Image illustrative de l’article Cheval à Cuba
Deux chevaux et un homme à Cuba

Espèce Cheval
Statut Introduit en 1511
Nombre 773 900 (2017)
Races élevées Appaloosa, trait belge, Paso cubain, Trotteur cubain, Pure race espagnole, Morgan, Patibarcino, Percheron, Pinto cubain, Shetland, Welsh, Pur-sang, Quarter Horse et Arabe

Le cheval à Cuba (espagnol : caballo) arrive avec les troupes des conquistadors et des premiers colons accompagnant Diego Velázquez de Cuéllar en 1511. Elément décisif des victoires espagnoles contre les Arawaks, il est rapidement élevé sur place, dans un premier temps comme animal militaire, puis pour le travail avec le bétail.

Quatorze races de chevaux sont désormais élevées à Cuba.

Histoire

Vendeur de lait à La Havane vers 1904.

Des fossiles de chevaux sauvages datant de la Préhistoire ont été retrouvés sur tout le continent américain[1]. Le cheval disparaît environ 10 000 ans av. J.C., peut-être sous la pression de la chasse des populations humaines[1].

L'espèce est réintroduite par des explorateurs et des colons européens sous sa forme domestique, au XVe siècle[1].

Premières arrivées

La population native de Cuba étant rapidement subjuguée par les colons espagnols, l'élevage des chevaux et des bovins s'y implante rapidement[2],[3]. Les premiers chevaux, une douzaine, sont débarqués en 1511 par les navires de Diego Velázquez de Cuéllar en provenance de l'île d'Hispaniola, qui fut la première colonisée par les Espagnols[2],[4]. Velázquez de Cuéllar déclare lui-même que ces quelques chevaux ont pour but d'« imposer le respect » aux populations locales, afin de rendre la conquête plus simple[2]. Le conquistador Pánfilo de Narváez est alors le seul véritable cavalier parmi ces colons espagnols arrivés en 1511[5]. La jument qu'il monte, d'un prix élevé, est luxueusement caparaçonnée et porte une barde ornée de petites clochettes[5],[6]. D'après le chroniqueur Herrera, les Arawaks sont très fortement impressionnés par cette jument, « très effrayés de voir un animal si grand qu'ils n'avaient jamais vu auparavant », porter un homme et exécuter des mouvements sous son contrôle[5]. La présence de ce cavalier et de sa monture se révèle décisive pour les premières victoires des Espagnols à Cuba, et contre les raids des Arawaks[5],[7].

D'autres chevaux sont débarqués sur l'île de Cuba au fil du temps, mais une partie d'entre eux échappent au contrôle humain, redevenant semi-sauvages[8]. Au contact de ces chevaux sans maître, les Arawaks perdent leur crainte initiale à l'égard de ces grands animaux, apprennent à les maîtriser et à les utiliser, pour devenir au final d'excellents cavaliers[2]. Le chef tribal cacique amérindien Hatuey, fuyant l'oppression de son peuple sur l'île d'Hispaniola, débarque à Cuba et y dirige pendant quelques temps des raids ciblant les chevaux des Espagnols[2]. Cela entraîne la promulgation d'une loi locale interdisant strictement aux Amérindiens de posséder un cheval et une selle, et de pratiquer l'équitation[2]. Cette loi reste en vigueur pendant plus d'un siècle à Cuba, jusqu'à ce que le manque de main d'œuvre agricole européenne et la demande en vaqueros cavaliers travaillant avec le bétail entraînent sa suppression[2].

Généralisation de l'élevage

Cavaliers de la révolution cubaine de 1959.

Les chevaux sont initialement rares, chers et difficiles à obtenir[5]. La campagne d'Hernán Cortés à Cuba, puis à Mexico-Tenochtitlan (avec seize chevaux cubains emmenés[7]), fait comprendre à la couronne espagnole l'importance stratégique de la cavalerie dans ces victoires, rendant l'importation de chevaux plus facile[5],[9]. Leur élevage s'implante rapidement[5]. Les conquistadors donnent leur préférence aux chevaux nés dans les Antilles pour leurs expéditions, en raison de leur moindre coût et de leur résistance aux maladies locales[10],[11].

Quand Narvaez part dans sa campagne d'exploration de la Floride en 1527, il parvient à se fournir entièrement en chevaux à Cuba[5],[12]. Hernando de Soto ne rencontre aucune difficulté à en trouver localement, en 1539[10],[12]. Il fait appel à un éleveur, Vasco Porcallo de Figueroa, et trouve avec lui 50 chevaux[10]. Lors de son arrivée à Santiago de Cuba, pendant la Pentecôte de 1538, il est accueilli par plusieurs cavaliers caparaçonnées qui l'escortent jusqu'à La Havane, plus de 150 cavaliers l'escortent ainsi[10],[11]. D'après Garcilaso de la Vega, de Soto teste la bravoure de ses hommes en les faisant participer à une tauromachie à cheval sur des montures cubaines ; cependant ce type d'entrainement faisait sans doute partie intégrante de la formation militaire des habaneros[10].

Cuba s'impose comme un centre d'élevage de chevaux sur le continent américain pendant 400 ans[10], l'élevage du bétail géré par des cavaliers représentant la base de l'économie cubaine jusqu'au début du XIXe siècle[3]. Chaque guajiro, habitant de la campagne cubaine, se doit de posséder au moins un cheval[10],[13]. Des chevaux de trait néerlandais, des Pur-sangs, des hobbies et des ambleurs acadiens sont importés sur l'île dans le cadre du commerce triangulaire, mais le cheval ibérique continue de constituer la majorité du cheptel local, le plus utilisé localement pour le travail de ranch[10]. Au contraire des îles voisines, Cuba n'a pas de populations de chevaux cimarrones[14].

Dans les années 1940, Cuba a environ un cheval pour sept habitants[4]. Il n'existe pas de soutien particulier à l'élevage de la part de l'Etat[15]. En 1961, sur la base des données de la FAO, la population chevaline à Cuba est estimée à 400 000 têtes[16].

Pratiques et usages

Chevaux attachés devant une maison de Trinidad.

L'équitation est longuement restée le principal moyen de transport à Cuba[17]. Les chevaux locaux sont alors utilisés par toute la population, depuis la Garde Civile espagnole jusqu'aux pirates[17],[15]. Comme dans d'autres pays américains, le cheval d'allures capable d'aller l'amble marchador est particulièrement apprécié[17],[18].

Durant la période où les Cubains sont influencés par le baroque européen, il est fréquent de voir des calèches élégantes dans les rues de La Havane[10].

Malgré la bonne qualité des chevaux locaux, ces animaux n'ont été que rarement exportés vers les États-Unis, pour des raisons politiques[17].

Élevage

En 2017, dans l'ouvrage Equine Science, la population chevaline de Cuba est estimée à 507 600 têtes, ce qui représente 0,86 % de la population chevaline mondiale[19]. L'ouvrage de Chris J. Mortensen indique un cheptel de 773 900 têtes en 2014[16]

Races élevées

La base de données DAD-IS indique la présence de quatorze race de chevaux à Cuba : l'Appaloosa, le trait belge, le Paso cubain, le Trotteur cubain, le Pure race espagnole, le Morgan, le Patibarcino, le Percheron, le Pinto cubain, le Shetland, le Welsh, le Pur-sang, le Quarter Horse et l'Arabe[20].

Certains Paso Fino enregistrés aux Etats-Unis proviennent de Cuba[21].

Maladies et parasitisme

Cuba est touchée par le virus du Nil occidental, qui cause la fièvre du Nil occidental ; une surveillance épidémiologique a été établie en 2002, et les premières preuves de l'existence de cette affection collectées en 2003 et 2004[22].

La piroplasmose équine est localement transmise par Theileria equi ou Babesia caballi[23].

Culture

La couleur de robe isabelle est particulièrement appréciée des Cubains, qui l'appellent dorado ou mohato[24].

Notes et références

  1. a b et c (en) Nora Bowers, Rick Bowers et Kenn Kaufmann, Mammals of North America, Houghton Mifflin Harcourt, (ISBN 978-0-618-15313-8, lire en ligne), p. 172.
  2. a b c d e f et g Bennett 1998, p. 177.
  3. a et b Cabrera 2004, p. 129.
  4. a et b Cabrera 2004, p. 130.
  5. a b c d e f g et h Bennett 1998, p. 178.
  6. Cabrera 2004, p. 180-181.
  7. a et b Cabrera 2004, p. 131.
  8. Bennett 1998, p. 177-178.
  9. Cabrera 2004, p. 131-132.
  10. a b c d e f g h et i Bennett 1998, p. 179.
  11. a et b Cabrera 2004, p. 133.
  12. a et b Cabrera 2004, p. 132.
  13. Cabrera 2004, p. 129-130.
  14. Cabrera 2004, p. 134.
  15. a et b Cabrera 2004, p. 135.
  16. a et b (en) Chris J. Mortensen, The Handbook of Horses and Donkeys: Introduction to Ownership and Care, 5m Books Ltd, (ISBN 978-1-912178-99-5, lire en ligne).
  17. a b c et d Bennett 1998, p. 180.
  18. Cabrera 2004, p. 136-137.
  19. (en) Rick Parker, Equine science, Delmar Cengage Learning, , 5e éd., 640 p. (ISBN 978-1-305-94972-0 et 1-305-94972-2, OCLC 1054197727, lire en ligne), p. 32.
  20. « Races par espèces et pays | Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS)  », sur www.fao.org, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (consulté le ).
  21. Bennett 1998, p. 175.
  22. (en) Maritza Pupo, Maria Guadalupe Guzmán, Roberto Fernández et Alina Llop, « West Nile Virus Infection in Humans and Horses, Cuba », Emerging Infectious Diseases, vol. 12, no 6,‎ , p. 1022–1024 (ISSN 1080-6040, PMID 16707068, PMCID 3373050, DOI 10.3201/eid1206.051235, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ).
  23. (en) Adrian Alberto Díaz-Sánchez, Marcus Sandes Pires, Carlos Yrurzun Estrada et Ernesto Vega Cañizares, « First molecular evidence of Babesia caballi and Theileria equi infections in horses in Cuba », Parasitology Research, vol. 117, no 10,‎ , p. 3109–3118 (ISSN 1432-1955, DOI 10.1007/s00436-018-6005-5, lire en ligne Accès libre [PDF], consulté le ).
  24. Cabrera 2004, p. 136.

Annexes

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Article connexe

Bibliographie