Cheval en Ouzbékistan

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Cheval en Ouzbékistan
Image illustrative de l’article Cheval en Ouzbékistan
Un attelage à Tachkent, en 1964.

Espèce Cheval
Statut natif

L'histoire du cheval en Ouzbékistan, pays de culture nomade, laisse naturellement une large place à cet animal et aux traditions qui lui sont liées. La principale race locale est le Karabaïr. La viande de cheval est abondamment consommée dans ce pays, notamment sous forme de beshbarmak et de saucisses naryn.

Histoire[modifier | modifier le code]

Selle de cheval ouzbèke au musée du quai Branly.
Un grand nombre de cavaliers rassemblés à flanc de colline, probablement pour un jeu d'équitation traditionnel appelé bayga. Photographie en couleur prise à Samarcande par Sergueï Prokoudine-Gorski, vers 1911.

Le territoire ouzbèke pourrait être l'un des premiers où s'est pratiquée la domestication du cheval, le site archéologique d'Ayakagytma recelant de nombreux restes de chevaux remontant à 8 000–7 400 ans avant le présent[1].

Comme dans tous les pays de culture nomade, les Ouzbeks pratiquent abondamment l'élevage équin[2]. L'équitation représente une part centrale de leur culture et de leur mode de vie sous toutes ses formes, en assurant leurs déplacements[3].

L'élevage de chevaux semble s'être développé tôt dans toute l'Asie centrale, dès le Ier millénaire av. J.-C., dans le but d'obtenir des animaux plus grands et aptes à être montés[4]. Environ 100 ans avant notre ère, la vallée de Ferghana, située en grande partie dans l'actuel Ouzbékistan, élève des montures réputées, surnommées « Dawan » par les Chinois[5],[6].

En 1980, les Russes mènent une étude sur l'engraissement des chevaux ouzbèkes destinés à fournir de la viande[7]. L'élevage local du cheval est d'autant facilité que l'agriculture ouzbèke est particulièrement performante, fournissant de la nourriture en abondance[3].

Élevage[modifier | modifier le code]

Peinture de Heinrich Vogeler, un matin en Ouzbékistan.

La base de données DAD-IS ne répertorie que deux races de chevaux élevées actuellement ou par le passé en Ouzbékistan : l'Adaev et le Karabaïr[8]. Ce dernier forme le cheval classique local, il est élevé dans tout le pays, y compris au haras national de Gallyaaral[2].

Des chevaux de Przewalski ont été introduits dans la réserve de Boukhara[9]. Par ailleurs, la province de Boukhara compte de nombreuses petites fermes d'élevage équin, alors que dans la province de Syr-Daria, cet élevage est insignifiant. Le nombre de chevaux détenus dans de petites exploitations personnelles a augmenté, alors que celui des chevaux utilisés par les entreprises agricoles a diminué[10].

Pratiques[modifier | modifier le code]

Le bouzkachi est traditionnellement pratiqué en Ouzbékistan[11], avec un cheval Karabaïr[12].

Aspects culturels[modifier | modifier le code]

Assiette contenant différents morceaux de viande cuite, de couleur marron.
Plat de viande de cheval servi dans un restaurant ouzbek au Kazakhstan. De gauche à droite, du qarta (en) et du kazy.

La cuisine ouzbèke laisse une large place à la viande de cheval. Le beshbarmak se compose de nouilles servies avec de la viande équine et un bouillon. Le naryn est une saucisse de cheval, servie avec des nouilles froides[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Lasota-Moskalewska, Alicja; Szymczak, Karol; Khudzhanazarov, Mukhiddnin, « A PROBLEM OF THE EARLIEST HORSE DOMESTICATION. DATA FROM THE NEOLITHIC CAMP AYAKAGYTMA ‘THE SITE’, UZBEKISTAN, CENTRAL ASIA », Archaeologia Baltica, no 11,‎ , p. 14-21 (lire en ligne).
  2. a et b (en) MaryLee Knowlton, Uzbekistan, vol. 24 de Cultures of the world, Marshall Cavendish, , 144 p. (ISBN 0-7614-2016-9 et 9780761420163, lire en ligne), p. 16.
  3. a et b Hendricks 2007, p. 246.
  4. (en) H. G. Creel, « The Role of the Horse in Chinese History », The American Historical Review, vol. 70,‎ , p. 647-672 (DOI 10.2307/1845936, lire en ligne, consulté le ).
  5. François Pernot, Les routes de la soie, Paris, Editions Artemis, , 199 p. (ISBN 978-2-84416-654-8 et 2-84416-654-7, lire en ligne), p. 33-34.
  6. Porter et al. 2016, p. 460.
  7. (ru) Kholmirzaev, D., « Horse fattening in the foothill areas of Uzbekistan [Feeding rations, meat productivity, economic effectiveness] », Konevodstvo i konnyi sport,‎ (ISSN 0023-3285, lire en ligne, consulté le )
  8. « Breeds from species:Horse », DAD-IS (consulté le ).
  9. (en) Karim Bahloul, Olga B. Pereladova, Natalia Soldatova et Galina Fisenko, « Social organization and dispersion of introduced kulans (Equus hemionus kulan) and Przewalski horses (Equus przewalski) in the Bukhara Reserve, Uzbekistan », Journal of Arid Environments, vol. 47, no 3,‎ , p. 309–323 (DOI 10.1006/jare.2000.0714, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) S. Djalalov et C. M. Gemma, Tendencies in Uzbekistan farm production. Review, Tashkent, Centre for Effective Economical Policy, (lire en ligne).
  11. Terres d'Aventure, « Découverte Ouzbekistan - Spécial Navrouz et Bouzkachi », sur www.terdav.com (consulté le )
  12. Porter et al. 2016, p. 478.
  13. Lonely Planet, « Cuisine ouzbèke », dans Asie centrale 4 - Ouzbékistan, Place des éditeurs, (ISBN 2816147843 et 9782816147841), p. 252-253.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]