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Diagramme de séquence de la morsure de cisaillement du machairodonte ''[[Homotherium serum]]'' : Le diagramme A montre le machairodonte qui presse ses canines inférieures et ses grandes incisives dans le ventre de la proie, créant un pli avec le mouvement ascendant. Le diagramme B montre le crâne dépressif par les muscles du cou et transperce la peau. Le diagramme C montre les mâchoires serrées fermement autour de la peau et de la graisse, et avec les incisives agrippant la peau, le machairodonte le retire, déchirant le lambeau de peau du ventre.]]
Diagramme de séquence de la morsure de cisaillement du machairodonte ''[[Homotherium serum]]'' : Le diagramme A montre le machairodonte qui presse ses canines inférieures et ses grandes incisives dans le ventre de la proie, créant un pli avec le mouvement ascendant. Le diagramme B montre le crâne dépressif par les muscles du cou et transperce la peau. Le diagramme C montre les mâchoires serrées fermement autour de la peau et de la graisse, et avec les incisives agrippant la peau, le machairodonte le retire, déchirant le lambeau de peau du ventre.]]
==Hypothèse de la morsure au cou==
La méthode de chasse les machairodontinés est vivement débattue. À l'origine on pensait qu'ils se servaient de leurs dents comme de poignards (ouvrant toutes grandes leurs mâchoires, découvrant leurs dents et s’en servant pour l’attaque). Cependant on n’y croit plus guère{{refnec}} car les dents, du fait de leur longueur, étaient fragiles, et en se débattant une proie de grande taille aurait pu facilement les endommager, ce qui aurait handicapé l’animal dans la chasse. Quelques spécialistes suggèrent que ces [[félins]] auraient tranché avec leurs dents le ventre de grands animaux et attendu ensuite qu’ils soient morts vidés de leur sang, mais là aussi le risque de briser les dents était toujours élevé. Cependant, quand le chat à dents de poignard mordait le cou d'un grand [[ongulé]], la morsure pouvait couper toutes les artères et les veines, pendant qu’il s’agrippait à la trachée. Cette méthode aurait bien été risquée pour les dents si la proie s’était trop débattue, mais moins toutefois que la méthode du coup de poignard ; en mordant le cou, le félidé s’agrippait avec ses incisives et ses canines inférieures. Aussi, au cas où les Machairodontinae auraient chassé en bandes (il y a des preuves que c’était le cas, au moins pour certaines espèces), ils pouvaient immobiliser l'animal avant de le tuer par morsure.
La théorie la plus commune et largement acceptée de la chasse des machairodontes est la morsure qui coupe la gorge. Les les félidés actuelle se servent de cette technique, une morsure placée autour de la partie supérieure de la gorge, pour étouffer la proie en comprimant la trachée<ref name="Turner's Big Cats" />. Leurs canines servent à perforer la peau et permettent généralement une meilleure prise en main, sans causer de dommages importants à la proie. Les machairodontes, eux aussi, auraient causé des dommages s'ils utilisaient la même technique que leurs parents modernes<ref>{{Cite journal |last1=Andersson |first1=K. |last2=Norman |first2=D. |last3=Werdelin |first3=L. |editor1-last=Soares |editor1-first=Daphne |title=Sabretoothed Carnivores and the Killing of Large Prey |journal=PLoS ONE |volume=6 |issue=10 |pages=e24971 |year=2011 |pmid=22039403 |pmc=3198467 |doi=10.1371/journal.pone.0024971 |bibcode=2011PLoSO...624971A}}</ref>.

L'inconvénient majeur de ces méthodes est que la grande quantité de sang répandue pourrait être sentie par d'autres carnivores proches, tels que d'autres machairodontes ou des [[Canis dirus|loups sinistre]]. Les prédateurs forment souvent des relations de concurrence dans lesquelles la dominance peut passer d'une espèce à l'autre, comme dans le lion moderne et l'[[hyène tachetée]] d'Afrique. Dans de telles situations, les querelles ne sont pas rares. Le rapport de force et de domination entre ces prédateurs supérieurs reste un mystère en raison du facteur social. La force du nombre peut être importante dans ces luttes. Par exemple, on pense que des groupe de ''[[Canis dirus]]'' aurait voyagé par petits groupes et, même s'ils étaient individuellement subordonnés, leur nombre aurait peut-être suffi à tuer un machairodonte.

Cependant, le félidé aurait peut-être pu se nourrir des cadavre de proies tué par ''[[Canis dirus]]''. Deux machairodontes solitaires développeraient rapidement un ordre hiérarchique avec le premier individu dominant. En raison de cette incertitude, une grande partie de la [[niche écologique]] des machairodontes est encore inconnue. Les diverses variations de cette hypothèse nécessitent toutes un animal calme et immobile.
==== Hypothèse de la morsure et battre en retraite ====
La première hypothèse impliquant le cou sensible est que les machairodontes aurait simplement retenu l'animal puis mordu le cou, sans trop de spécificité quant à l'emplacement, pour causer des dommages importants, puis se retirant pour permettre à l'animal de saigner à mort. Les stipulations comprennent le fait de ne pas mordre la nuque où le contact avec les vertèbres pourrait casser les dents, mais une morsure profonde n'importe où dans la nuque serait fatale<ref name="McHenry et al 2007">{{cite journal |last=McHenry |first=C. R. |author2=Wroe, S. |author3=Clausen, P. D. |author4=Moreno, K. |author5=Cunningham, E. |title=Supermodeled sabercat, predatory behavior in ''Smilodon fatalis'' revealed by high-resolution 3D computer simulation |journal=Proceedings of the National Academy of Sciences |year=2007 |volume=104 |issue=41 |pages=16010–16015 |doi=10.1073/pnas.0706086104 |pmid=17911253 |pmc=2042153 |bibcode=2007PNAS..10416010M |df=}}</ref>.

Cette morsure générale serait utilisée partout où elle pourrait être atteinte et nécessite moins de prédateurs. En comparaison avec l'hypothèse de cisaillement du ventre, ''[[Megantereon]]'' pourrait tuer un grand [[Cervidae|cerf]], et peut-être un cheval, avec peu de risque de casser les [[canines]]. La raison en est que la morsure peut être appliquée pendant que le carnivore garde la plupart du temps son corps derrière la proie, évitant ainsi les jambes saccadées tout en appuyant avec son poids pour le maintenir immobile. Cela aurait été une bouchée rapide, convenant au style de traque et de chasse en embuscade qu'impliquent les corps lourds et lourds de la plupart des machairodontes. Il aurait également été possible pour un machairodonte isolé de blesser de cette manière une grosse proie, puis de le relâcher et de le suivre jusqu'à ce qu'il soit mort à cause des blessures.
==Hypothèse de la morsure et la pression==
Lorsque l'animal est blessé par une morsure de machairodonte (en ignorant l'emplacement des vaisseaux sanguins, qui sont négligeables dans cette hypothèse), les canines auraient été insérées derrière la trachée-artère et les prémolaires auraient englobé la trachée. Cette variation indique que les machairodontes auraient comprimé la trachée-artère après avoir mordu, servant à la fois à étouffer et à blesser la proie. Perforer les gros vaisseaux sanguins dans la gorge et provoquer des saignements massifs accélérerait la mort de l'animal.

Les chats modernes, et vraisemblablement les genres basaux de tous les félins, tels que ''[[Pseudaelurus]]'' et ''[[Proailurus]]'', utilisent la [[pince de gorge]] comme méthode habituelle d’envoi de la proie. La suffocation empêcherait le son de la proie paniquée, une méthode utilisée par les [[guépard]]s et les [[léopard]]s modernes. La blessure des canines et le manque d'air tueraient alors l'animal proie.

Cette méthode pourrait inhiber le plein effet de la blessure créée par les canines. Garder les canines dans la plaie entraverait le flux sanguin du corps et pourrait maintenir l'animal en vie plus longtemps, même si la proie est incapable de vocaliser. Cette méthode de mise à mort ne présente aucun avantage significatif pour les canines plus longues par rapport aux chats ancestraux aux canines courtes et coniques. Au contraire, les dangers de casser des dents dans la gorge d'un animal pris de panique, même s'ils sont bien maîtrisés, l'emportent sur les avantages possibles, de sorte que cette méthode a souvent été considérée comme improbable.
[[File:Throat_shear.jpg|thumb|right|350px|Diagramme illustrant la trajectoire des machoires pour obtenir le maximum de dommages lors d’une morsure soigneuse: ''[[Megantereon]]'' est représenté ici avec le cou d'un cheval en coupe transversale. A - œsophage, B - quatre vaisseaux sanguins principaux, C - trachée-artère et D - vertèbres<ref name="Turner's Big Cats" />]]
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== Liste des [[taxon|sous-taxons]] ==
== Liste des [[taxon|sous-taxons]] ==

Version du 22 novembre 2019 à 14:13

Machairodontinés · Machairodontes

Les machairodontinés (Machairodontinae) ou simplement machairodontes (du grec ancien μάχαιρα / mákhaira « couteau » et ὀδούς / odoús « dent ») forment une sous-famille éteinte de très grands félins apparus vers le début du Miocène (Langhien), il y a environ 16 millions d'années et qui ont totalement disparu au début de l'Holocène il y à environ 10 000 ans[1].

Ce groupe se caractérise par le fait que ses représentants possèdent une augmentation anormalement grande de la longueur des canines situé dans le maxillaire, d'où le célèbre surnom de « tigres à dents de sabre » ou plus correctement les « félins à dents de sabre ». La sous-famille inclut le célèbre Smilodon et tout autre genres de félidés fossiles ayant cette caractéristique similaire.

Squelette

Crâne

Crâne d'Amphimachairodus comparé à un chat.

La section la plus étudiée du groupe des Machairodontinae est le crâne, et plus particulièrement les dents. Avec une large gamme de genres, une bonne représentation des fossiles, des parents modernes comparables, une diversité au sein du groupe et une bonne compréhension des écosystèmes habités, la sous-famille des machairodontes constitue l’un des meilleurs moyens de recherche pour l’analyse des hypercarnivores, la spécialisation et la relations entre prédateur et proie. Les machairodontes se divisent en deux types: celui à dents de sabre et celui à dents de cimeterre qui sont répartit en quatre tribu (Smilodontini, Homotherini, Machairodontini et Metailurini). Les félins à dents de sabre avaient des canine supérieure, allongée, étroites et avaient généralement un corps trapu. Les félins à dents de cimeterre avaient une canine supérieure plus large et plus courte et un corps généralement souple avec des jambes plus longues. Les félins à dents plus longues ont souvent un rebord osseux qui s'étend de la partie inférieure de la mandibule. Cependant, un genre, Xenosmilus, connu uniquement par deux fossiles assez complets, à remit en question le groupe car ce genre posséde à la fois les membres robustes et lourds associés aux félins à dents de sabre et les canines robustes d'un félins à dents de cimeterre. C'est d'ailleurs avec cette caractéristique qu'il sera classé avec les Homotherini. Les carnivores réduisaient le nombre de leurs dents car ils se spécialisaient dans la consommation de viande au lieu de broyer des matières végétales ou des insectes. Les chats ont le moins de dents de tous les groupes de carnivores et les machairodontes en réduisent encore le nombre. La plupart des machairodontes conservent six incisives, deux canines et six prémolaires dans chaque mâchoire, avec deux molaires dans la mâchoire supérieure uniquement. Certains genres, tels que Smilodon, ne portent que huit prémolaires, une de moins sur la mandibule, ne laissant que quatre grandes prémolaires sur la mandibule, ainsi que deux canines rabougris et six incisives coriaces. Les canines sont courbées dans le dos, en douceur, et des dentelures sont présentes, mais elles sont mineures et s'usent avec l'âge, laissant la plupart des machairodontes d'âge moyen (vers quatre ou cinq ans). les canines plus longues nécessitent un gape plus large. Un lion peut ouvrir la gueule jusqu'a 95 ° et ne peut pas porter de canines de neuf pouces de long car il ne pourrait pas laisser d'espace entre les canines inférieures et supérieures plus grandes qu'un pouce environ, ce qui est insuffisant pour tuer. Les machairodontes, de même que les autres groupes d'animaux ayant acquis des dents similaires par évolution convergente, avaient besoin d'un moyen de changer leur crâne pour accueillir les canines de plusieurs manières.

Crâne de Smilodon fatalis, ouvert au maximum (128°).
Crâne de chat domestique, ouvert au maximum (80°).

Les principaux inhibiteurs d’une large gorge chez les mammifères sont les muscles temporales et masséter à l’arrière de la mâchoire. Ces muscles ont la capacité d'être puissants et subissent de nombreuses modifications pour varier les forces de morsure, mais ils ne sont pas très élastiques en raison de leur épaisseur, de leur placement et de leur force. Pour ouvrir la bouche plus largement, ces espèces avaient besoin de réduire les muscles et de changer de forme. La première étape consistait à réduire le processus coronoïde. Les muscles masséter, et spécialement les muscles temporaux, s'insèrent sur cette bande d'os en saillie. La réduction de ce processus signifiait donc la réduction des muscles. Moins de masse pour chaque muscle permettait une plus grande élasticité et moins de résistance à un large bâillement. La modification de la forme du muscle temporal à cet égard a créé une distance plus grande entre l'origine et l'insertion, de sorte que le muscle est devenu plus long et plus compact, ce qui est généralement un format plus approprié pour ce type d'étirement. Cette réduction a entraîné une morsure plus faible. Les crânes des machairodontes suggèrent un autre changement dans la forme du muscle temporal. La principale contrainte à l’ouverture des mâchoires est que le muscle temporal se déchire s’il est étiré au-delà d’un degré critique autour du processus glénoïdale lors de l’ouverture de la bouche. Chez les félidés modernes, l'os occipital se prolonge en arrière, mais les muscles temporaux qui s'attachent à cette surface sont tendus lors de l'ouverture de la mâchoire lorsque le muscle s'enroule autour du processus glénoïdien. Pour réduire l'étirement du muscle temporal autour du processus inamovible, les machairodontes ont développé un crâne avec un os occipital plus vertical. Le chat domestique peux ouvrir la mâchoire jusqu’à 80 °, tandis qu'un lion de 95 °. Chez Smilodon, l'ouverture est de 128 ° maximum et l'angle entre le ramus de la mandibule et l'os occipital est de 100 °. Cet angle est le principal facteur limitant de l'ouverture de la mâchoire, et réduire l'angle de l'os occipital par rapport au palais de la bouche, comme chez Smilodon, a permis de de continuer à augmenter l'angle d'ouverture. Si l'os occipital n'avait pas été tendu vers le palais et plus près de la perpendiculaire, le gape serait théoriquement inférieur, à environ 113 °. Les crânes de nombreux prédateurs à dents de sabre, y compris les machairodontes, sont grands de haut en bas et courts d’avant en arrière. Les arcades zygomatiques sont comprimées et la partie du crâne portant les traits du visage, tels que les yeux, est plus haute, tandis que le museau est plus court[2],[3]. Les machairodontes avaient également des canines inférieures réduites, maintenant la distance entre celles des mâchoires supérieure et inférieure.

Squelette post-crânien

Les machairodontes à dents de sabre, y compris Smilodon, Megantereon, et Paramachairodus, sont définis par la robustesse et la force avec le plus primitif (Paramachairodus) étant plus petit et plus souple que le Smilodon, plus avancé, et l'intermédiaire Megantereon. Comparés au lion moderne, leur cage thoracique était semblable à un tonneau avec des extrémités antérieures étroites et élargies. Leur scapula était très bien développée, en particulier chez Smilodon, afin de permettre une plus grande surface d'attachement pour les muscles massifs de l'épaule et du triceps. Les vertèbres cervicales sont très robustes et les attachements des muscles étaient puissants. La section lombaire de la colonne vertébrale a été raccourcie. Les queues étaient, du plus primitif au plus avancé, de plus en plus courtes, créant ainsi la queue de Smilodon semblable à celle d'un lynx roux. Lorsque qu'on regarde les restes post-craniaux, leur structure est plus semblable à celle des ours qu'à celle des félins modernes[4].

Les machairodontes à dents de cimeterre (Machairodontini, Homotherini et Metailurini), forment un groupe beaucoup plus diversifié et la plupart des machairodontes appartiennent à ce type moins spécialisé. Les canines de ce groupe plus important sont nettement plus courtes et généralement plus fermes. En raison de la diversité des genres, il est difficile d’illustrer un type spécifique. Homotherium était autrefois supposé être plantigrade, mais s'est avéré être digitigrade[5]. Ce groupe est généralement beaucoup plus maigre et plus petit en moyenne, bien que Machairodus soit l’un des plus importants, sinon le plus important des machairodontes, avec Smilodon et Homotherium. Certains présentent un dimorphisme sexuel élevé, contrairement aux chats à dents de sabre. Homotherium avait un dos incliné qui aurait pu le rendre excellent pour courir de longues distances, semblable au hyènes actuels. Ils avaient généralement les jambes plus longues et une forme plus souple. Ils avaient plus de dents que le machairodonte à dents de sabre de taille moyenne, avec six prémolaires sur la mandibule. Lorsqu'elles ne visionnaient que des restes post-craniens de machairodontes à dents similaires, leurs formes étaient comparativement similaires à celles des pantherinés modernes[4].

Anatomie et caractéristiques

Force de mâchoires

Les mâchoires des machairodontes, en particulier les espèces les plus dérivées dotées de canines plus longues, telles que Smilodon et Megantereon, sont exceptionnellement faibles. Les reconstitutions numériques des crânes de lions et de Smilodon montrent que ces derniers auraient eu de la difficulté à supporter le stress de se tenir sur leurs proies en difficulté. Le principal problème était le stress subi par la mandibule: une force puissante menaçait de se briser la mâchoire alors que la pression était exercée sur ses points les plus faibles[6].

Rugissememt

Les comparaisons des os hyoïde fossile de Smilodon et autres machairodontes au lions actuels indiquent qu'ils pourraient potentiellement rugir comme les panthérinés (qui sont d'ailleurs leurs plus proches parents actuels)[7],[8].

Rapport avec les autres félins

L’appellation « tigres à dents de sabre » induit en erreur. Les Machairodontinae n’appartenaient même pas à la même sous-famille que les tigres, il n’existe aucune preuve que leur pelage ait été le même et ce vaste groupe d'animaux ne vivait et ne chassait certainement pas de la même façon que le tigre actuel. L'analyse de l'ADN publiée en 2005 a confirmé et clarifié l'analyse cladistique selon laquelle les machairodontinés ont divergé de bonne heure des ancêtres des félins modernes sans se rapprocher d'aucune espèce féline actuelle.

L'appellation « chats à dents de sabre » est sans doute un anglicisme, bien que d'autres mammifères carnivores aux dents allongées sont également appelés tigre à dents de sabre, bien qu'ils n'appartiennent pas aux Felidae. Outre les machairodontes, des prédateurs possédants de longues canines sont également apparus chez les nimravidés, les barbourofélidés, les Machaeroidinae, les Hyaenodonta et même dans deux groupes de métathériens (Sparassodonta et les Deltatheroidea)[9].

Habitat

On pense généralement que les Machairodontinae ont vécu seulement dans des secteurs froids au cours des glaciations. Alors que certains ont connu des conditions neigeuses pendant une période glaciaire, les machairodontinés remontent aux climats plus chauds de l'Oligocène et leur diversification a été parallèle à la croissance de biomes herbacés ; ils se sont éteints seulement au cours des 10 000 dernières années. Toutefois, il est possible que les canines longues et recourbées de certains de ces félins aient servi à la manière de celles des morses, à savoir de dragues pour fouiller les fonds vaseux des rivières ou de piolets pour s'accrocher aux berges. Cela supposerait un habitat au moins partiellement aquatique pour les machairodontinés, hypothèse qui ne devrait pas surprendre outre mesure (les tapirs passent beaucoup de temps dans l'eau, et pourtant rien dans leur anatomie ne le suggère). De plus, les actuels félins aquatiques, comme le Chat viverrin ont une morphologie rappelant celle des félins à dents de sabre (queue courte, silhouette trapue, tête allongée).

Techniques de chasse

Diagramme de séquence de la morsure de cisaillement du machairodonte Homotherium serum : Le diagramme A montre le machairodonte qui presse ses canines inférieures et ses grandes incisives dans le ventre de la proie, créant un pli avec le mouvement ascendant. Le diagramme B montre le crâne dépressif par les muscles du cou et transperce la peau. Le diagramme C montre les mâchoires serrées fermement autour de la peau et de la graisse, et avec les incisives agrippant la peau, le machairodonte le retire, déchirant le lambeau de peau du ventre.

Hypothèse de la morsure au cou

La théorie la plus commune et largement acceptée de la chasse des machairodontes est la morsure qui coupe la gorge. Les les félidés actuelle se servent de cette technique, une morsure placée autour de la partie supérieure de la gorge, pour étouffer la proie en comprimant la trachée[10]. Leurs canines servent à perforer la peau et permettent généralement une meilleure prise en main, sans causer de dommages importants à la proie. Les machairodontes, eux aussi, auraient causé des dommages s'ils utilisaient la même technique que leurs parents modernes[11].

L'inconvénient majeur de ces méthodes est que la grande quantité de sang répandue pourrait être sentie par d'autres carnivores proches, tels que d'autres machairodontes ou des loups sinistre. Les prédateurs forment souvent des relations de concurrence dans lesquelles la dominance peut passer d'une espèce à l'autre, comme dans le lion moderne et l'hyène tachetée d'Afrique. Dans de telles situations, les querelles ne sont pas rares. Le rapport de force et de domination entre ces prédateurs supérieurs reste un mystère en raison du facteur social. La force du nombre peut être importante dans ces luttes. Par exemple, on pense que des groupe de Canis dirus aurait voyagé par petits groupes et, même s'ils étaient individuellement subordonnés, leur nombre aurait peut-être suffi à tuer un machairodonte.

Cependant, le félidé aurait peut-être pu se nourrir des cadavre de proies tué par Canis dirus. Deux machairodontes solitaires développeraient rapidement un ordre hiérarchique avec le premier individu dominant. En raison de cette incertitude, une grande partie de la niche écologique des machairodontes est encore inconnue. Les diverses variations de cette hypothèse nécessitent toutes un animal calme et immobile.

Hypothèse de la morsure et battre en retraite

La première hypothèse impliquant le cou sensible est que les machairodontes aurait simplement retenu l'animal puis mordu le cou, sans trop de spécificité quant à l'emplacement, pour causer des dommages importants, puis se retirant pour permettre à l'animal de saigner à mort. Les stipulations comprennent le fait de ne pas mordre la nuque où le contact avec les vertèbres pourrait casser les dents, mais une morsure profonde n'importe où dans la nuque serait fatale[12].

Cette morsure générale serait utilisée partout où elle pourrait être atteinte et nécessite moins de prédateurs. En comparaison avec l'hypothèse de cisaillement du ventre, Megantereon pourrait tuer un grand cerf, et peut-être un cheval, avec peu de risque de casser les canines. La raison en est que la morsure peut être appliquée pendant que le carnivore garde la plupart du temps son corps derrière la proie, évitant ainsi les jambes saccadées tout en appuyant avec son poids pour le maintenir immobile. Cela aurait été une bouchée rapide, convenant au style de traque et de chasse en embuscade qu'impliquent les corps lourds et lourds de la plupart des machairodontes. Il aurait également été possible pour un machairodonte isolé de blesser de cette manière une grosse proie, puis de le relâcher et de le suivre jusqu'à ce qu'il soit mort à cause des blessures.

Hypothèse de la morsure et la pression

Lorsque l'animal est blessé par une morsure de machairodonte (en ignorant l'emplacement des vaisseaux sanguins, qui sont négligeables dans cette hypothèse), les canines auraient été insérées derrière la trachée-artère et les prémolaires auraient englobé la trachée. Cette variation indique que les machairodontes auraient comprimé la trachée-artère après avoir mordu, servant à la fois à étouffer et à blesser la proie. Perforer les gros vaisseaux sanguins dans la gorge et provoquer des saignements massifs accélérerait la mort de l'animal.

Les chats modernes, et vraisemblablement les genres basaux de tous les félins, tels que Pseudaelurus et Proailurus, utilisent la pince de gorge comme méthode habituelle d’envoi de la proie. La suffocation empêcherait le son de la proie paniquée, une méthode utilisée par les guépards et les léopards modernes. La blessure des canines et le manque d'air tueraient alors l'animal proie.

Cette méthode pourrait inhiber le plein effet de la blessure créée par les canines. Garder les canines dans la plaie entraverait le flux sanguin du corps et pourrait maintenir l'animal en vie plus longtemps, même si la proie est incapable de vocaliser. Cette méthode de mise à mort ne présente aucun avantage significatif pour les canines plus longues par rapport aux chats ancestraux aux canines courtes et coniques. Au contraire, les dangers de casser des dents dans la gorge d'un animal pris de panique, même s'ils sont bien maîtrisés, l'emportent sur les avantages possibles, de sorte que cette méthode a souvent été considérée comme improbable.

Diagramme illustrant la trajectoire des machoires pour obtenir le maximum de dommages lors d’une morsure soigneuse: Megantereon est représenté ici avec le cou d'un cheval en coupe transversale. A - œsophage, B - quatre vaisseaux sanguins principaux, C - trachée-artère et D - vertèbres[10]

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Liste des sous-taxons

Sous-famille des † Machairodontinae
Tribu Image Genre Espèce
Incertae sedis Tchadailurus[13],[14] Bonis et al., 2018
  • T. adei
Homotherini Amphimachairodus[15] Kretzoi, 1929
  • A. alvarezi
  • A. coloradensis
  • A. giganteus
  • A. kabir
  • A. kurteni
Homotherium Fabrini, 1890
Lokotunjailurus Werdelin, 2003
  • L. emageritus
  • L. fanonei
Nimravides[15] Kitts, 1958
  • N. catacopsis
  • N. galiani
  • N. hibbardi
  • N. pedionomus
  • N. thinobates
Xenosmilus Martin et al., 2000
  • X. hodsonae
Machairodontini Hemimachairodus Koenigswald, 1974
  • H. zwierzyckii
Fichier:Machairodus sp..png Machairodus Kaup, 1833
  • M. alberdiae
  • M. aphanistus
  • M. horribilis
  • M. horribilis
  • M. laskerevi
  • M. pseudaeluroides
  • M. robinsoni
Miomachairodus Schmidt-Kittler, 1976
  • M. pseudaeluroides
Metailurini Adelphailurus Hibbard, 1934
  • A. kansensis
Dinofelis Zdansky, 1924
  • D. aronoki
  • D. barlowi
  • D. cristata
  • D. darti
  • D. diastemata
  • D. paleoonca
  • D. petteri
  • D. piveteaui
Metailurus Zdansky, 1924
  • M. boodon
  • M. major
  • M. mongoliensis
  • M. ultimus
Stenailurus
  • S. teilhardi
Yoshi[16] Spassov et Geraads, 2014
  • Y. garevskii
  • Y. minor
Smilodontini Megantereon Croizet et Jobert, 1828
  • M. cultridens
  • M. ekidoit
  • M. hesperus
  • M. inexpectatus
  • M. microta
  • M. nihowanensis
  • M. vakhshensis
  • M. whitei
Paramachairodus Pilgrim, 1913
  • P. maximiliani
  • P. orientalis
  • P. transasiaticus
Promegantereon[15] Kretzoi, 1938
  • P. ogygia
Rhizosmilodon Wallace et Hulbert, 2013
  • R. fiteae
Smilodon Lund, 1842

Phylogénie

Le cladogramme suivant reprend les résultats des principales études phylogénétiques sur les Machairodontinae entre 1990 et 2013[17],[18],[19],[5],[20] :

 †Machairodontinae 
 †Metailurini 

 †Dinofelis 


Dinofelis paleoonca



Dinofelis petteri




Dinofelis aronoki



Dinofelis barlowi



Dinofelis cristata



Dinofelis darti



Dinofelis diastemata



Dinofelis piveteaui



 †Metailurus 

Metailurus boodon



Metailurus major



Metailurus mongoliensis



Metailurus ultimus




 †Adelphailurus 

Adelphailurus kansensis


 † Stenailurus 

Stenailurus teilhardi


 †Yoshi[21] 

Yoshi garevskii



Yoshi minor




 †Tchadailurus 

Tchadailurus adei



 †Smilodontini 



 †Megantereon 



Megantereon cultridens



Megantereon ekidoit




Megantereon whitei




Megantereon hesperus



Megantereon inexpectatus



Megantereon microta



Megantereon nihowanensis



Megantereon vakhshensis



 †Smilodon 

Smilodon fatalis




Smilodon gracilis



Smilodon populator





 †Rhizosmilodon 

Rhizosmilodon fiteae[22]



 †Paramachairodus 

Paramachairodus maximiliani



Paramachairodus orientalis



Paramachairodus transasiaticus




 †Promegantereon 

Promegantereon ogygia[15]




 †Machairodontini 
 †Machairodus 

Machairodus alberdiae



Machairodus aphanistus



Machairodus horribilis



Machairodus laskerevi



Machairodus pseudaeluroides



Machairodus robinsoni



 †Miomachairodus 

Miomachairodus pseudaeluroides


 †Hemimachairodus 

Hemimachairodus zwierzyckii



 †Homotherini 
 †Amphimachairodus[15] 

Amphimachairodus kurteni



Amphimachairodus alvarezi



Amphimachairodus coloradensis



Amphimachairodus giganteus



Amphimachairodus kabir



 †Nimravides[15] 

Nimravides catacopsis



Nimravides galiani



Nimravides hibbardi



Nimravides pedionomus



Nimravides thinobates




 †Lokotunjailurus[15] 

Lokotunjailurus emageritus



Lokotunjailurus fanonei




 †Xenosmilus 

Xenosmilus hodsonae


 †Homotherium 

Homotherium ischyrus



Homotherium latidens




Homotherium serum



Homotherium venezuelensis










Cryptozoologie

Le témoignage de tribus au Tchad rapportent qu'ils auraient observé à plusieurs reprises, des félins possédant des longues canines. Il fut surnommé, le Tigre d'Ennedi et les cryptozoologues le décrivent comme l'un des derniers représentants des machairodontinés[23].

Annexes

Notes et références

  1. (en) Paleobiology Database: Machairodontinae basic info
  2. Per Christiansen, « Evolution of Skull and Mandible Shape in Cats (Carnivora: Felidae) », PLoS ONE, vol. 3, no 7,‎ , e2807 (PMID 18665225, PMCID 2475670, DOI 10.1371/journal.pone.0002807, Bibcode 2008PLoSO...3.2807C)
  3. Greg Laden, « Greg Laden's Blog: About » [archive du ]
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  10. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Turner's Big Cats
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  13. (en) http://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/pdf/g2018v40a3.pdf
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  21. (en) Nikolai Spassov et Denis Geraads, « A New Felid from the Late Miocene of the Balkans and the Contents of the Genus Metailurus Zdansky, 1924 (Carnivora, Felidae) », Journal of Mammalian Evolution, vol. 22,‎ , p. 45–56 (DOI 10.1007/s10914-014-9266-5)
  22. (en) « Archived copy » [archive du ] (consulté le )
  23. (en) https://www.pinebarrensinstitute.com/cryptids/2018/8/18/cryptid-profile-ennedi-tiger%3fformat=amp

Article connexe

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