« Empathie des personnes autistes » : différence entre les versions

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=== Motivation sociale diminuée ===
=== Motivation sociale diminuée ===
La théorie de la motivation sociale diminuée, issue du champ de la [[psychologie sociale]], postule que les personnes autistes ne recherchent pas d'interactions sociales car ces interactions ne leur procurent pas d'émotions signifiantes et agréables (notamment à cause de l'absence de maîtrise du langage), contrairement aux personnes non-autistes<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Geraldine|nom1=Dawson|prénom2=Karen|nom2=Toth|prénom3=Robert|nom3=Abbott|prénom4=Julie|nom4=Osterling|titre=Early social attention impairments in autism: social orienting, joint attention, and attention to distress|périodique=Developmental Psychology|volume=40|date=2004-03-01|issn=0012-1649|pmid=14979766|doi=10.1037/0012-1649.40.2.271|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14979766|consulté le=2016-06-10|pages=271–283}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Peter R.|nom1=Hobson|prénom2=Gayathri|nom2=Chidambi|prénom3=Anthony|nom3=Lee|prénom4=Jessica|nom4=Meyer|titre=Foundations for self-awareness: An exploration through autism|périodique=Monographs of the Society for Research in Child Development|volume=71|date=2006-01-01|issn=0037-976X|pmid=17177915|doi=10.1111/j.1540-5834.2006.00387.x|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17177915|consulté le=2016-06-10|pages=vii–166}}.</ref>.
La théorie de la motivation sociale diminuée, issue du champ de la [[psychologie sociale]], a récemment (2012) fait l'objet d'un grand intérêt. Elle s'oppose aux études qui voient dans le manque d'empathie des autistes un manque ou une absence de [[théorie de l'esprit]], puisqu'elle ne postule pas une empathie dysfonctionnelle, mais un manque de motivation des personnes autistes pour les situations d'interactions sociales<ref>{{Article|langue=en|prénom1=C.|nom1=Chevallier|prénom2=G.|nom2=Kohls|prénom3=V.|nom3=Troiani|prénom4=E.S.|nom4=Brodkin|titre=The Social Motivation Theory of Autism|périodique=Trends in Cognitive Sciences|volume=16|date=2012-04-01|issn=1364-6613|pmid=22425667|pmcid=3329932|doi=10.1016/j.tics.2012.02.007|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3329932/|consulté le=2016-06-10|pages=231–239}}</ref>. Ces interactions ne procurent pas d'émotions signifiantes et agréables aux personnes autistes (notamment à cause de l'absence de maîtrise du langage), contrairement aux personnes non-autistes<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Geraldine|nom1=Dawson|prénom2=Karen|nom2=Toth|prénom3=Robert|nom3=Abbott|prénom4=Julie|nom4=Osterling|titre=Early social attention impairments in autism: social orienting, joint attention, and attention to distress|périodique=Developmental Psychology|volume=40|date=2004-03-01|issn=0012-1649|pmid=14979766|doi=10.1037/0012-1649.40.2.271|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/14979766|consulté le=2016-06-10|pages=271–283}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Peter R.|nom1=Hobson|prénom2=Gayathri|nom2=Chidambi|prénom3=Anthony|nom3=Lee|prénom4=Jessica|nom4=Meyer|titre=Foundations for self-awareness: An exploration through autism|périodique=Monographs of the Society for Research in Child Development|volume=71|date=2006-01-01|issn=0037-976X|pmid=17177915|doi=10.1111/j.1540-5834.2006.00387.x|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17177915|consulté le=2016-06-10|pages=vii–166}}.</ref>. Une étude par questionnaire sur 23 adolescents tend à démontrer que plus la forme d'autisme est sévère, plus la motivation sociale est diminuée<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Coralie|nom1=Chevallier|prénom2=Julie|nom2=Grèzes|prénom3=Catherine|nom3=Molesworth|prénom4=Sylvie|nom4=Berthoz|titre=Brief report: Selective social anhedonia in high functioning autism|périodique=Journal of Autism and Developmental Disorders|volume=42|date=2012-07-01|issn=1573-3432|pmid=21986875|doi=10.1007/s10803-011-1364-0|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21986875|consulté le=2016-06-10|pages=1504–1509}}</ref>.


== Théorisation ==
== Théorisation ==

Version du 10 juin 2016 à 12:03

Exemple de quiproquo possible entre une personne autiste et une personne qui ne l'est pas, en raison de l'intellectualisation des émotions (mauvaise empathie cognitive)

L'empathie des personnes autistes est un sujet complexe, étudié dans le cadre des recherches sur les troubles du spectre autistique (TSA). La théorie dite de la « mère réfrigérateur », évoquée dans les années 1950, incriminait la mère dépourvue d'empathie pour son enfant comme responsable d'un retrait émotionnel de ce dernier. Cette théorie est depuis largement discréditée. Les chercheurs britanniques Simon Baron-Cohen et Uta Frith évoquent en 1985 une absence de théorie de l'esprit. Les recherches suivantes démontrent que les personnes autistes ne sont pas totalement dépourvues d'empathie, mais cette empathie est défaillante, réduite, ou bien différente, car basée sur un processus cognitif conscient et sur des associations logiques, plutôt que sur des processus automatiques comme chez les personnes non-autistes. Les causes potentielles de ce fonctionnement sont la présence d'alexithymie, une défaillance des neurones miroir, un cerveau « hypermasculin », une particularité de l'amygdale, ou encore un déséquilibre entre une empathie affective surefficiente et une empathie cognitive réduite.

Certaines études suggèrent que les personnes autistes à haut niveau de fonctionnement expérimentent une détresse personnelle supérieure en présence de quelqu'un qui souffre. Les personnes autistes ressentent des émotions et disposent d'un accès au sens moral grâce à leur capacité à systémiser, contrairement aux personnalités dites psychopathes. Leur empathie particulière est cependant à l'origine de nombreux problèmes pour interagir en société. Un entraînement aux habiletés sociales permet aux personnes autistes de compenser leurs difficultés à empathiser, parfois au point de les rendre invisibles à l'âge adulte, mais au prix d'un effort d'attention qui entraîne une fatigue.

Définition et description

Les personnes autistes présentent de nombreuses particularités émotionnelles qui affectent leurs relations sociales, ces problèmes étant considérés comme l'aspect central de l'autisme[1]. Montrer de l'empathie est nécessaire à de bonnes relations sociales : plusieurs chercheurs ont décrit l'autisme comme étant un « trouble de l'empathie »[2]. Dans la définition qu'en fournit le Dr Peter Vermeulen, l'empathie peut être résumée par la « capacité à voir le monde à travers les yeux de quelqu'un d'autre »[3]. Elle comprend des éléments cognitifs, nécessaires à la compréhension à partir de la perspective d'autrui, et des éléments affectifs, décrits comme l'expérience de l'émotion à partir de et en résonance avec la perception d'un élément émotionnel[2]. Trois prérequis sont nécessaires au fonctionnement de l'empathie : connaître l'expression des sentiments d'autrui, comprendre la vision ou le point de vue des autres (empathie cognitive ou théorie de l'esprit), et réagir de manière adaptée aux émotions, en éprouvant la même émotion (empathie affective). De manière générale, les personnes autistes sont décrites comme « difficilement empathiques »[3]. Le manque d'empathie est décrit chez d'autres personnes que les autistes : c'est le cas également des personnalités dites narcissiques et psychopathiques (ou « antisociales »), mais les raisons sont différentes[4]. L'idée selon laquelle les personnes autistes n'auraient pas du tout d'empathie reste répandue. Tony Attwood l'a beaucoup nuancée, notamment pour ce qui concerne la forme d'autisme dite syndrome d'Asperger :

« Il est important de comprendre que la personne Asperger a des aptitudes ToM et une empathie immatures ou réduites, mais non pas une absence d'empathie. Sous-entendre une absence d'empathie serait une terrible insulte aux personnes Asperger, avec pour corollaire qu'elles ne peuvent connaître ou se soucier des sentiments des autres. Elles ne sont pas capables de reconnaître les signaux subtils des états émotionnels, ou de « lire » des états d'âme complexes. »

— Tony Attwood, Le Syndrome d'Asperger, guide complet[5]

Les personnes autistes ne bénéficient pas toujours d'une mesure exacte de leur capacité d'empathie lors de tests en laboratoire : il est fréquent que leurs performances en conditions de laboratoire soient supérieures à leurs performances en conditions réelles[6].

Fonctionnement de l'empathie autistique

L'empathie « difficile » des personnes autistes n'est vraisemblablement pas due à une volonté délibérée d'ignorer les émotions des autres, mais à un ensemble de particularités : difficulté pour reconnaître les émotions et savoir comment y réagir, hiérarchisation différente des informations (les informations sociales n'étant généralement pas perçues, ou perçues comme moins importantes que d'autres)[7], traitement plus long de ces mêmes informations[8]. Peter Vermeulen cite à titre d'exemple le cas d'une fillette autiste verbale de 12 ans qui, voyant l'une de ses camarades pleurer, a dit à son éducatrice qu'elle faisait un « drôle de bruit », n'étant pas en mesure de comprendre la signification des larmes. Il cite également des exemples de compassion exprimée par des personnes autistes, dès lors qu’elles sont en mesure de comprendre ce que ressent l'autre, notamment grâce à leur expérience personnelle[9]. L'existence de comportements de consolation ou d'ennui volontaire chez les enfants autistes, dès deux ans (bien que rare), prouve d'après Vermeulen l'existence précoce d'une forme d'empathie chez les personnes autistes[10]. Placée dans une situation qui demande de l'empathie (voir par exemple la bande dessinée dans ce chapitre), une personne autiste donnera généralement une réponse peu sociale, basée sur la logique et sur le concret[11], sans évaluer la gène potentielle qu'elle peut causer. Par exemple, elle pourra parler de sujets sensibles (comme la mort) ou se montrer « trop honnête » en faisant une remarque sur le physique d'une autre personne[12]. Les difficultés d'empathie des personnes autistes semblent se situer dans la détermination de ce qui est acceptable socialement, avec peu d'attention dirigée vers les sentiments, les réactions et le point de vue d'autrui[13]. Cette particularité affecte l'utilisation du langage[14].

Mise en situation d'une personne autiste répondant à une question susceptible d'entraîner une émotion négative. La personne non-autiste à gauche est complexée par son poids et attend une réponse empathique (même s'il s'agit d'un mensonge) plutôt que la réponse logique fournie par la personne autiste à droite.

Peter Vermeulen en conclut que la plupart des manifestations visibles d'empathie de la part de personnes autistes reposent sur de l'égocentrisme : il leur faut avoir vécu elles-mêmes la situation émotionnelle de l'autre (ou s'être documentées grâce à des livres ou à la télévision[15]), mais elles ne sont pas capables de manifester d'empathie spontanée pour une personne qui vit une situation émotionnelle qui leur est inconnue[9]. La plupart des comportement de personnes autistes considérés comme non-empathiques et socialement inacceptables, même répétés, ne relèvent jamais (ou presque) d'une volonté délibérée d'ennuyer, de faire souffrir ou de manipuler l'autre, mais de l'absence de conscience de l'impact de ce comportement sur l'autre[16].

Apprentissage pour compenser les difficultés d'empathie

D'après Peter Vermeulen, les personnes autistes dotées d'une bonne intelligence et de capacités de concentration peuvent compenser leurs difficultés d'empathie au point de les rendre invisibles. Cependant, cela demande un apprentissage, du travail, du temps et de bons conseils. Il insiste sur la difficulté que représente la réalisation de cette tâche. Les personnes autistes fournissent un travail intellectuel permanent en cas de situation sociale, là où les personnes non-autistes n'ont aucun effort à fournir dans la même situation[6]. Parmi les entraînements permettant de développer les habiletés sociales, certains, comme le « jeu des trois figures », conviennent tout spécialement au développement de l'empathie[17]. Les personnes autistes à haut niveau intellectuel pourront paraître très empathiques, alors qu'elles « se raccrochent à des scénarios qu'elles ont vécus », parfois en ayant mémorisé des « bibliothèques de situations » leur permettant de déduire l'émotion de l'autre, sans forcément l'éprouver elles-mêmes[18]. Le Dr Temple Grandin, femme autiste, témoigne avoir mémorisé de véritables vidéothèques de situations sociales émotionnelles, lui permettant de trouver la bonne manière de réagir face aux émotions d'autrui, en faisant appel à des associations de situations et à sa logique[18].

Histoire

Leo Kanner, le découvreur de l'autisme infantile, avait supposé un premier temps que les enfants autistes seraient privés d'empathie parce qu'ils n'en ont eux-mêmes pas reçu de leurs parents, et en particulier de leur mère. Cette hypothèse fausse, qu'il a abandonnée à la fin de sa vie[19], a néanmoins été reprise et propagée par Bruno Bettelheim dans son ouvrage La Forteresse vide[20]. Un débat scientifique sur l'empathie des personnes autistes est lancé en 1985 par trois chercheurs britanniques, dont Simon Baron-Cohen et Uta Frith, qui publient l'article Does the autistic child have a “theory of mind”? (Les enfants autistes ont-ils une « théorie de l'esprit » ?)[21]. La conclusion tirée des premières expériences est l'existence d'un déficit spécifique de l'empathie, indépendant du niveau intellectuel. Les auteurs précisent dans cet article que « nos résultats renforcent fortement l'hypothèse selon laquelle les enfants autistes considérés à l'échelle du groupe échouent à employer la théorie de l'esprit »[Trad 1],[21]. La publication de cet article entraîne un intérêt pour ce champ de recherche, et de nombreuses autres publications suivent[22].

En 1992, une étude porte sur 18 enfants autistes sans déficience intellectuelle, comparés à un groupe d'enfants non-autistes. Des questions sont posées sur le ressenti des émotions par l'enfant, l'interprétation de l'émotion de l'autre et les raisons du ressenti. Les enfants autistes obtiennent de moins bons résultats aux trois types de questions. De plus, ils présentent une expression de concentration sur le visage, et prennent davantage de temps que les non-autistes pour répondre à ces questions. Ces observations tendent à démontrer que la réponse leur demande un temps d'analyse ou de calcul[23]. Le groupe de chercheurs compare également les performances des enfants autistes à ce test avec leur QI : les enfants de QI plus élevé donnent en moyenne de meilleures réponses que ceux de QI plus bas. Cette différence n'existe pas chez les personnes non-autistes, chez lesquelles le degré d'empathie n'est pas en relation avec le QI[15].

La chercheuse britannique Uta Frith révise en 2004 le cas spécifique de la forme d'autisme sans déficience intellectuelle nommée le syndrome d'Asperger (alors individualisée) : « les données expérimentales suggèrent que les personnes atteintes du syndrome d'Asperger peuvent manquer de théorie intuitive de l'esprit (mentalisation), mais peuvent être en mesure d'acquérir une théorie explicite de l'esprit »[Trad 2],[24]. À sa parution en 2013, le DSM-V inclut l'ancien diagnostic du syndrome d'Asperger aux autres troubles du spectre autistique (TSA), et cite parmi les critères diagnostiques de ces TSA un déficit de « réciprocité socio-émotionnelle »[25].

Ces dernières années, d'après le pédopsychiatre et psychanalyste Jean-Noël Trouvé, de nombreuses avancées concernant l'empathie appliquée au champ des troubles autistiques ont permises « des prolongements pratiques très intéressants, mais elles ont aussi entraîné de telles polémiques médiatiques qu’il faudra encore un peu de temps pour que les passions cèdent la place à la raison scientifique »[19].

Causes

Plusieurs causes neurologiques et psychologiques susceptibles d'expliquer l'empathie autistique ont été explorées. Bien qu'un déficit de cognition sociale puisse expliquer une partie des troubles liés à l'autisme, cette explication ne suffit vraisemblablement pas à expliquer l'ensemble des particularités vécues par les personnes avec troubles du spectre autistique[26].

Alexithymie

Une étude sur des personnes autistes « à haut niveau de fonctionnement » a démontré une prévalence élevée de l'alexithymie[27], une construction de la personnalité caractérisée par l'inaptitude à reconnaître et à exprimer clairement ses propres émotions et celles d'autrui[27],[28],[29]. D'après deux études d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, l'alexithymie est responsable d'un manque d'empathie chez les personnes avec TSA[30],[31]. Le manque d'harmonisation empathique inhérent aux états alexithymiques peut réduire la qualité[32] et la satisfaction[33] dans les relations. Une étude neurologique a suggéré en 2010 que les déficits d'empathie associés au spectre de l'autisme peuvent être dus à une comorbidité significative entre l'alexithymie et le spectre autistique, plutôt qu'être le résultat d'une déficience sociale[34].

Neurones miroir

En 2005, une étude neuroscientifique a révélé que, par rapport au développement général des enfants, les enfants autistes à haut niveau de fonctionnement montrent une réduction de l'activité des neurones miroirs dans le gyrus frontal inférieur du cerveau (pars opercularis) en imitant et en observant les expressions émotionnelles[35]. L'électroencéphalogramme révèle un nombre très réduit de mu dans le cortex sensoriel des personnes autistes. L'activité dans ce domaine est inversement proportionnelle à la gravité des symptômes dans le domaine social, ce qui suggère qu'un système de neurones miroir dysfonctionnel peut sous-tendre les déficits sociaux et de communication observés dans l'autisme, y compris une altération de la théorie de l'esprit et de l'empathie[36]. Le système des neurones miroirs est essentiel à l'empathie émotionnelle[37].

Cerveau hypermasculin

Les recherches de Simon Baron-Cohen tendent à démontrer que les hommes autistes ont généralement moins d'empathie que les femmes[38],[39]. La théorie du cerveau hypermasculin suggère que les individus avec TSA se caractérisent par une déficience dans l'empathie en raison des différences de genre du cerveau. En particulier, les personnes ayant des troubles du spectre de l'autisme montrent un profil masculin exagéré. Une étude a montré que certains aspects de neuroanatomie des autistes semblent correspondre à un profil masculin extrême, qui peut être influencé par des niveaux élevés de testostérone fœtale plutôt que par le sexe lui-même[38],[40],[41]. Une autre étude portant sur des scanographies du cerveau de 120 hommes et femmes a suggéré que l'autisme affecte le cerveau des hommes et des femmes différemment. Les femmes atteintes d'autisme ont des cerveaux qui semblent être plus proches de ceux des hommes non-autistes que des femmes, mais le même genre de différence n'a pas été observé chez les hommes atteints d'autisme[42].

Particularités de l'amygdale

Vue 3D de l'amygdale (en rouge).

Deux études ont également soupçonné qu'un dysfonctionnement de l'amygdale puisse être à l'origine de difficultés à reconnaître les émotions d'autrui[43],[44]. Les personnes autistes ne semblent cependant pas présenter de lésions évidentes du système limbique[45].

Déséquilibre entre empathie cognitive et empathie affective

La théorie d'un déséquilibre important entre empathie émotionnelle et empathie cognitive a été suggérée par le psychologue Adam Smith en 2009, lequel pose l'hypothèse d'une surefficience de l'empathie affective chez les personnes autistes, par rapport à l'empathie cognitive. Cela pourrait entraîner des surcharges émotionnelles, et donc des difficultés de relations avec les autres. Cette théorie s'oppose à celle du « cerveau hypermasculin »[46].

À l'appui de cette théorie, des études par auto-évaluation ont montré que les individus sur le spectre de l'autisme ont des niveaux inférieurs d'empathie, montrent aucune ou peu de réponse réconfortante à l'égard de quelqu'un qui souffre, mais présentent des niveaux égaux ou supérieurs de détresse personnelle par rapport aux témoins[47]. La combinaison de la réduction de l'empathie et de l'augmentation de la détresse personnelle peut conduire à la réduction globale de l'empathie constatée chez les personnes avec TSA[47]. Simon Baron-Cohen suggère que les personnes atteintes d'autisme classique manquent souvent à la fois d'empathie cognitive et affective[48], cependant, d'après Anke Scheeren, les résultats de ces tests sont souvent corrélés à la présence ou non du langage. Cela ne permet pas de conclure que les autistes sévères soient dépourvus de théorie de l'esprit, mais tendrait à démontrer que l'impossibilité d'accès au langage affecte leur raisonnement mental[49].

La recherche suggère également que les personnes avec syndrome d'Asperger peuvent avoir des problèmes pour comprendre les perspectives des autres en termes de théorie de l'esprit, mais qu'en moyenne, elles démontrent une empathie et une détresse personnelle supérieure à celle des groupes contrôle[50]. La détresse personnelle généralement accrue chez les personnes avec des troubles du spectre de l'autisme a été proposée comme explication à l'affirmation selon laquelle au moins certaines personnes atteintes d'autisme semblent avoir une empathie émotionnelle accrue[47],[51], bien que l'empathie émotionnelle dépende de l'activité des neurones miroirs, qui est généralement réduite chez les personnes autistes. L'empathie des personnes avec TSA est donc généralement réduite[37],[47]. Lors d'une étude avec groupe témoin sur 38 personnes avec syndrome d'Asperger, les individus Asperger ont obtenu de moins bons résultats dans l'empathie cognitive, mais ils se sont montrés dans la moyenne sur l'empathie affective. Le déficit d'empathie affecte plus spécifiquement la reconnaissance des émotions positives[52].

Motivation sociale diminuée

La théorie de la motivation sociale diminuée, issue du champ de la psychologie sociale, a récemment (2012) fait l'objet d'un grand intérêt. Elle s'oppose aux études qui voient dans le manque d'empathie des autistes un manque ou une absence de théorie de l'esprit, puisqu'elle ne postule pas une empathie dysfonctionnelle, mais un manque de motivation des personnes autistes pour les situations d'interactions sociales[53]. Ces interactions ne procurent pas d'émotions signifiantes et agréables aux personnes autistes (notamment à cause de l'absence de maîtrise du langage), contrairement aux personnes non-autistes[54],[55]. Une étude par questionnaire sur 23 adolescents tend à démontrer que plus la forme d'autisme est sévère, plus la motivation sociale est diminuée[56].

Théorisation

Théorie de l'esprit

L'hypothèse de la théorie de l'esprit, dite également « hypothèse de la cognition sociale », serait que le déficit majeur des troubles du spectre autistique provient d'une absence ou d'un manque de théorie de l'esprit[22]. Des études antérieures ont suggéré que les personnes autistes ont une déficience dans cette capacité à comprendre les perspectives des autres, les intentions d'autrui[50],[57]. Les termes d'empathie cognitive et de théorie de l'esprit sont souvent interchangeables, mais en raison du manque d'études qui comparent les différents types d'empathie chez les personnes autistes, il est difficile de savoir s'ils sont équivalents[50]. La théorie de l'esprit repose sur des structures du lobe temporal et du cortex préfrontal. L'empathie, à savoir la possibilité de partager les sentiments des autres, repose sur les sensorialités corticales ainsi que les structures limbiques et para-limbiques. L'absence de distinctions claires entre théorie de l'esprit et empathie peut avoir entraîné une compréhension incomplète des capacités empathiques des personnes avec syndrome d'Asperger[50]. De nombreux rapports sur les déficits empathiques des personnes atteintes du syndrome d'Asperger sont en fait basés sur les déficiences dans la théorie de l'esprit[50],[58],[59]. Peter Vermeulen estime que « les personnes avec autisme, principalement les plus intelligentes, ne souffrent pas tellement d'un déficit en théorie de l'esprit, mais bien d'une « intuition » de l'esprit ». Il ajoute qu'« au contraire, vu les efforts que les personnes avec autisme fournissent pour comprendre le monde intérieur d'autrui, on pourrait même dire qu'elles sont les seules à posséder une théorie de l'esprit »[60].

Théorie empathisation-systémisation

La théorie empathisation-systémisation (E-S) de Simon Baron-Cohen propose de classer les gens sur la base de leurs capacités selon deux dimensions indépendantes, l'empathisation (E) et la systémisation (S). Ces capacités peuvent être déduites par des tests qui mesurent le quotient d'empathisation (QE) et de systématisation (QS). Cinq types de cerveaux différents peuvent être observés parmi la population sur la base de ces scores, ce qui doit être en corrélation avec des différences au niveau neuronal. Dans la théorie E-S, l'autisme et le syndrome d'Asperger sont associés à une empathie inférieure à la moyenne et une systémisation moyenne ou supérieure à la moyenne. La théorie E-S a été étendue dans la théorie du cerveau hypermasculin, ce qui suggère que les personnes ayant un TSA sont plus susceptibles d'avoir un type de cerveau hypermasculin, correspondant à une systémisation supérieure à la moyenne, mais une empathie réduite[38].

Peter Vermeulen est en désaccord avec l'opposition entre empathie et systémisation proposée par Simon Baron-Cohen. Il estime que la systémisation fait partie du processus d'empathie, et que de manière générale, le fonctionnement émotionnel et cognitif humain ne peut s'évaluer grâce à des algorithmes[61].

Théories psychothérapeutiques

La psychologue-psychanalyste française Graciela C. Crespin estime que le concept d’empathie est central dans les syndromes autistiques[62]. D'après le pédopsychiatre et psychanalyste Jean-Noël Trouvé, bien que la théorie de la mère réfrigérateur soit totalement discréditée par de nombreux travaux (y compris de psychanalystes), elle continue à faire des « ravages dans quelques « noyaux durs » de la psychopathologie »[19]. D'après la psychanalyste Marie Christine Laznik, Frances Tustin et Geneviève Haag ont soupçonné que les personnes avec autisme puissent être affectées d'hypersensibilités affectives. Elle observe que les bébés autistes « peuvent avoir des facteurs d’hypersensibilité qui les mènent à se fermer à la relation avec l’adulte dès que des pensées inquiétantes surgissent dans l’esprit de ce dernier, parfois à son insu », mais aussi que « les enfants autistes se montrent incapables d’empathie avec leurs petits camarades au point de leur rendre la vie sociale bien difficile », un apparent paradoxe qu'elle explique en reprenant la théorie d'Adam Smith, par un excès d'empathie émotionnelle, au point que cette dernière en deviendrait handicapante[63].

L'hypothèse de Jean-Noël Trouvé « est que les personnes qui vont se constituer comme autistes ont des difficultés et même renoncent à construire une conscience de soi basée sur la dialectique de la reconnaissance par l’autre. Dans les replis les plus sévères, cette demande de reconnaissance est pratiquement absente, la personne autiste semblant avant tout préoccupée de maintenir un sentiment de Soi qui demeure pour elle incertain, et même à le défendre contre les tentatives de reconnaissance réciproque proposées par l’environnement ». Il précise que dans des cas moins sévères de type syndrome d'Asperger, « la demande de reconnaissance est bien énoncée, mais présente un caractère conflictuel, désaccordé, surtout par le fait de ne pas pouvoir reconnaître les indices du désir de l’autre ». Il estime que les personnes autistes sont sensibles au ressenti et aux intentions des autres, mais que les « capacités fonctionnelles et structurales nécessaires à leur expression » créent un « terrible décalage », ainsi qu'un malentendu entre eux et les personnes non-autistes[19].

Sens moral et conscience de soi

Pour Simon Baron-Cohen, l'empathie « 0 » des personnes autistes se distingue de celle des personnes psychopathes.

Du fait de l'existence de déficits d'empathie, les personnes autistes ont rapidement été soupçonnées d'être dépourvues de sens moral, tout comme les personnes psychopathes[64]. L'association entre autisme et psychopathie est réfutée par des chercheurs et des personnes avec autisme. Citant plusieurs études, Peter Vermeulen estime que contrairement aux psychopathes, les personnes autistes se soucient des émotions des autres, sont sensibles aux décès et respectent les règles morales. Si les deux semblent manquer d'empathie, les raisons n'en sont pas les mêmes : la personne psychopathe est insensible aux émotions d'autrui, alors que la personne autiste est ignorante des règles sociales, et se montre maladroite[11]. Simon Baron-Cohen tient à distinguer les particularités d'empathie propres à l'autisme de celles qui sont propres à la psychopathie. Dans son ouvrage Zero Degrees of Empathy: A new theory of human cruelty (en français : Les degrés zéro de l'empathie : une nouvelle théorie de la cruauté humaine), il distingue le zéro négatif, propre aux personnalités psychopathes dépourvues de sens moral, du zéro positif, propre aux personnes avec TSA. D'après lui, le zéro positif se distingue par une empathie réduite, mais une capacité supérieure à reconnaître des motifs récurrents ou à systémiser, permettant un accès au sens moral[48]. De même, la philosophe Sarah Arnaud estime que les personnes autistes sont généralement pourvues de qualités morales : « ces particularités [dans le fonctionnement de l'empathie] ne les empêchent en aucun cas de faire partie de la communauté morale. Les personnes autistes peuvent être de rigoureux agents moraux, c’est-à-dire qu’elles présentent une certaine intransigeance et inflexibilité morale ». Elle ajoute que ces qualités morales reposent sur « une surutilisation de raisonnements cognitifs délibérés et basés sur des règles, plutôt que des processus automatiques »[65]. Plusieurs personnes autistes montrent un profond sens de la justice et de l'équité[66].

Simon Baron-Cohen signale la possibilité qu'ont les personnes autistes d'expérimenter un réel et profond sentiment d'amour, citant en exemple l'amour de Daniel Tammet pour le nombre pi[48]. Le philosophe avec autisme Josef Schovanec a écrit en 2015 De l'Amour en Autistan, un ouvrage qui aborde la vie émotionnelle intérieure des personnes autistes, mettant en avant l'amour physique, mais aussi celui du savoir et des livres[67].

La théorie de l'esprit influence directement la conscience de soi. Selon Uta Frith et F. Happe, il est possible que les personnes avec syndrome d'Asperger aient une conscience d'elles-mêmes différente des personnes non-autistes, car faisant appel à l'intelligence et à l'expérience plutôt qu'à l'intuition. Elle se révélerait naturellement plus proche de celle d'un philosophe[68]. Tony Attwood adhère à cette vision, et cite en exemple des autobiographies de personnes Asperger, dont les qualités sont d'après lui « quasiment philosophiques »[69].

Perception par la société

La prise en charge de l'autisme par le secteur de la psychiatrie légale (qui traite des crimes et délits) a entraîné une confusion et une assimilation erronée, dans l'opinion publique, entre l'autisme et la psychopathie[11]. Peter Vermeulen s'étonne que le reproche du « manque d'empathie » soit fréquemment adressé aux personnes autistes, alors qu'il s'agit d'une composante de leur handicap. Cela équivaut, d'après lui, à reprocher à une personne aveugle de ne pas voir[6].

Un nombre croissant de personnes de la communauté autistique remettent en cause la façon dont les « neurotypiques » comprennent le fonctionnement autistique, et insistent sur les difficultés qu'elles rencontrent à cause de ces méconnaissances et d'un « manque de respect de leur différence »[19].

Notes et références

traductions

  1. Traduction libre de « Our results strongly support the hypothesis that autistic children as a group fail to employ a theory of mind ».
  2. Traduction libre de : « Experimental evidence suggests that individuals with Asperger syndrome may lack an intuitive theory of mind (mentalising), but may be able to acquire an explicit theory of mind ».

Références

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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