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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Panthera

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Le nom de Panthera apparaît parmi les ancêtres de Jésus. Certaines sources juives l'appellent Jésus ben Panthera, mais pour d'autres sources juives Panthera est seulement le nom d'un des grands pères de Jésus. Ce nom associé à Jésus apparaît dès le IIe siècle sous la plume de Celse qui indique avoir recueilli ces informations auprès d'un Juif. Par la suite les écrivains chrétiens indiquent eux aussi des personnages appelés ou surnommés Panthera parmi les ancêtres de Jésus mais pour eux il ne s'agit jamais du père de Jésus. Il en est de même dans les versions des manuscrits de Vienne et de Strasbourg des Toledot Yeshu.

Conclusions[modifier | modifier le code]

Les données qui ressortent des généalogies données par Jules Africain (relayée par Eusèbe de Césarée), la généalogie du Messie et de la Vierge (Caverne des trésors), la Didascalie syriaque, André de Crête, Jean Damascène, etc. conduisent à se poser la question de savoir si Joachim le père de la vierge Marie et Heli(akim) le père légal de Joseph ne sont pas le même personnage ce qui expliquerait que Jésus est qualifié de mamzer dans de nombreuses sources juives. D'autant que certaines de ces sources juives disent que Marie était fille d'Hélie et que ce nom a la même signification que Joachim et donc est en fait le même nom. Par ailleurs de nombreux écrivains chrétiens des premiers siècles (Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Origène, Epiphane, Saint Augustin, Jean Damascène) soutiennent que la généalogie de "Luc" est celle de la mère de Jésus.

En tout cas de nombreuses sources chrétiennes disent que le père d'Héli était Melchi (Jules l'Africain (relayée par Eusèbe de Césarée), la Didascalie syriaque, Jean Damascène, la version de l'évangile selon Luc lue par Eusèbe et Africain), il est donc très probable que la version actuelle de la généalogie figurant dans l'évangile selon Luc soit fautive et que c'est la version qui a été écartée qui était la bonne. Par ailleurs, dans "la généalogie du Messie et de la Vierge Marie" Joachim, le père de Marie, est explicitement donné comme le frère de Jacob, le père de Joseph, tout comme Héli est donné comme le frère de Jacob par les explications de Jules Africain reprises par Eusèbe.

On constate que les auteurs chrétiens ne contestent jamais le nom Panthera (parfois orthographié Panther) mais qu'ils tentent de justifier l’appellation juive polémique de "Jésus fils de Panthera" en intégrant des personnages appelés ou surnommés "Panthera" parmi les ascendants de Jésus. A l'exception d'Epiphane qui dit que Jacob le père génétique de Joseph était surnommé Panthera, tous les autres écrivains chrétiens introduisent des Panthera dans la généalogie de Marie en fournissant toutefois des généalogies contradictoires. Comme l'indique Thierry Murcia la généalogie de Jean Damascène a d'ailleurs pour but « de concilier les généalogies contradictoires de Matthieu et de Luc tout en intégrant les noms de Panther et de Barpanther[1]. » D'autant que les explications fournies par les sources chrétiennes n'expliquent pas vraiment l'appellation "Jésus fils de Panthera" car dans leur logique il faudrait que ce soit Joseph qui ait été surnommé "Panthera" ce qu'aucun de ces écrivains ne proposent.

On peut donc émettre l'hypothèse que tant le chamboulement de la généalogie de l’Évangile selon Luc que l'introduction des noms Panthera et barPanther dans les généalogies de Marie (Didascalie de Jacob, Jean Damascène) avaient le même but: brouiller les pistes pour qu'on ne puisse pas s'apercevoir que les ancêtres de Joachim étaient les mêmes que ceux de celui appelé Héli, càd que Joachim le père de la vierge Marie et Héli le père légal de Joseph était le même personnage et donc que Marie avait épousé son frère, tout au moins selon la loi juive. Ce qui correspond à ce qu'écrit Flavius Josèphe pour la reine Hélène d'Adiabène. Même si Joseph n'était le frère de Marie que d'un point de vue légal et pas d'un point de vue génétique il semble que ce soit cette union qui était reproché au couple et qui selon le judaïsme pharisien faisait de Jésus était un mamzer, ce qui d'après eux excluait qu'il puisse prétendre à tout titre de distinction. Il s'agissait de masquer que non seulement Joachim et Héli(akim) étaient le même nom, mais qu'en plus leurs ancêtres avaient les mêmes noms ce qui laissait peu de doute sur cette question. Ainsi la Didascalie de Jacob se contente d'appeler Panther le père de Joachim qui devient le frère de Melchi donné comme le père d'Héli. Son auteur a probablement profité du fait que Melchi était lui aussi surnommé Panthera comme d'autres ancêtres de Jésus et l'a dédoublé en deux personnes distinctes, tous deux fils de Lévi. C'est le même schéma qu'utilise Jean Damascène en rajoutant même un personnage dont il ne donne même pas le nom puisqu'il se contente de l'appeler "Barpanther". Selon les autorités juives de l'époque et notamment les héritiers des Pharisiens, Jésus ne pouvait être ni un prophète et encore moins le Messie puisque issu d'une union entre personnes ayant un lien familial trop proche, mais en même temps cela jetait le discrédit sur la mère de Jésus. Un discrédit qui traverse toutes les sources juives où Jésus est un mamzer aussi car Marie est parfois présentée comme une femme infidèle (Talmud , ben Stada), mais va aussi finalement présenter Jésus comme étant né d'une relation sexuelle par surprise par un autre homme que Joseph, alors que Marie lui était fiancé (Toledot Yeshu, manuscrits de Vienne).

On peut aussi remarquer que le premier texte chrétien qui utilise la forme Joachim pour donner le nom du père de Marie est le Protévangile de Jacques (vers 150), alors que tant dans la généalogie de l’Évangile selon Luc que dans la "Généalogie du Messie et de la Vierge Marie" il existe des ancêtres de Jésus appelés "Eliakim". Ce second texte indique explicitement qu'il s'agit de généalogie de Marie, alors que pour "Luc" c'est aussi l'avis de certains Pères de l'Eglise. Comme de l'avis des spécialistes, le Protévangile de Jacques a été écrit afin « de lutter contre la polémique de milieux judéens qui font de Marie une impure et adultérine mise enceinte par un soldat romain du nom de Panthera[2]. », il est vraisemblable que le choix de la forme Joachim ait été choisie par l'auteur pour couper tout lien avec le père Joseph appelé Héli dans l'Evangile selon Luc. Selon les spécialistes, le protévangile de Jacques « sert à fonder la doctrine orthodoxe concernant les « frères » de Jésus cités dans le Nouveau Testament, qui auraient été les enfants de Joseph d'un mariage antérieur à celui de Marie.[3],[4]. » Dans le prolongement de ces objectifs, il est donc vraisemblable que l'auteur de cet écrit a choisi la forme "Joachim" pour induire que ce dernier était différent de Héli mentionné dans l'Évangile selon Luc.

Il est donc admis que dans les Talmuds, "Ben Pandera" est Yeshu haNostri càd Jésus le Nazaréen. Par ailleurs il est probable que la généalogie de Joseph passant par Héli soit : Lévi -> Melchi -> Héli -> Joseph contrairement à ce qu'on lit dans l'Evangile selon Luc et que cet Héli(akim) soit le même que le père de la "Vierge Marie" appelé Joachim.

ben Stada

Sources[modifier | modifier le code]

Chronologiquement le premier à parler de Pandera est Celse (vers 170[5]) dans son Discours véritable. Cet ouvrage est perdu mais on en connait certains passages grâce à la critique qu'en a fait Origène dans son Contre Celse.

Généalogie de "Luc" et Jules l'Africain[modifier | modifier le code]

La généalogie ne mentionne aucun Panthéra parmi les ancêtres de Jésus. Il en est de même de Jules l'Africain. Pour ce dernier, Joseph a Héli pour père légal et Jacob comme père génétique tandis que "Luc" se contente de mentionner Héli comme père de Joseph.

Luc
  • Jannaï->Melchi->Lévi->Matthat->Héli-Joseph-Jésus
Jules l'Africain et Eusèbe
  • Melchi+Esta->Héli (mort sans fils)
  • Matthan+Esta->Jacob->Joseph->Jésus
  • Héli et Jacob sont des demi-frères ayant la même mère, Jacob a pratiqué un mariage léviratique avec l'épouse d'Héli après sa mort.

Eusèbe de Césarée[modifier | modifier le code]

« selon Luc, depuis Nathan, fils de David, celui qui est semblablement le troisième avant la fin est Melchi : car Joseph est le fils d'Héli, fils de Melchi. »

La contradiction entre les deux sources n'est pas expliquée et est ignorée par Eusèbe de Césarée comme s'il lisait une autre version de l’Évangile selon Luc que celle que nous connaissons.

Celse[modifier | modifier le code]

Pour le Juif qui a informé Celse, Pandera est le nom du père de Jésus. « la mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandé en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat nommé Panthera[5]. » Dans la version Wagenseil des Toledot Yeshu, Joseph Panthera est présenté comme étant « de haute taille, valeureux à la guerre »[6]. Il faut toutefois remarquer que Celse est entièrement dépendant du Juif qu'il a interviewé et qui lui a donné les informations qu'il possédait sans que l'on puisse en évaluer la fiabilité.

Celse reproche aussi à Jésus « d’être issu d’un bourg de Judée, et né d’une femme du pays, pauvre fileuse. Il affirme : Convaincue d’adultère, elle fut chassée par son mari, charpentier de son état. Il dit ensuite que rejetée par son mari, honteusement vagabonde, elle donna naissance à Jésus en secret ; que celui-ci fut obligé, par pauvreté, d’aller louer ses services en Égypte ; il y acquit l’expérience de certains pouvoirs magiques dont se targuent les Égyptiens ; il s’en revint, tout enorgueilli de ces pouvoirs, et grâce à eux, il se proclama Dieu (I, 28 ; trad. Borret)[7] »

Si en effet [la mère de Jésus] était d’une race illustre, comme le prétendent les chrétiens, l’eût-elle ignoré (Tertullien, Contre Celse, II, 32) ? (Vraisemblablement en opposition avec "la fileuse" de Celse)

Tertullien[modifier | modifier le code]

« Le voici, leur dirais-je, ce fils d’un charpentier ou d’une prostituée, ce destructeur du sabbat, ce Samaritain qui a un démon ! Le voilà celui que vous avez acheté du perfide Judas ; celui que vous avez déchiré sous vos coups, insulté par vos soufflets, déshonoré par vos crachats, abreuvé de fiel et de vinaigre ! Le voilà celui que ses disciples ont dérobé secrètement pour propager le mensonge de sa résurrection, ou qu’un jardinier a déterré furtivement, afin d’empêcher sans doute que les laitues de son jardin ne fussent foulées aux pieds par la multitude des passants[8]. »

Généalogie de Matthieu[modifier | modifier le code]

Eléazar->Matthan->Jacob->Joseph->Jésus

Origène et Eusèbe[modifier | modifier le code]

Ni Origène et Eusèbe, ni aucun « Pères de l'Eglise n'a jamais prétendu que ce nom de Panthera était « une pure invention »[9]. » « Eusèbe fait simplement remarquer que c'est le Seigneur lui-même, dans les Écritures, en Osée 4, 14 (et 13, 7) dans la version des Septante, s'attribue ce nom de « Panthera »[10]. » « Eusèbe confirme l'origine juive cette tradition[10]. »

Epiphane de Salamine[modifier | modifier le code]

Selon Mimouni, « Au IVe siècle, Épiphane affirme dans le Panarion 78, 7, que Pantera a été le surnom de Jacob, le père de Joseph, l'époux de Marie[11]. » Selon Thierry Murcia, « Joseph était d'une part le frère de Clopas, et il était, d'autre part, le fils de Jacob surnommé Panther (ou Pantera): l'un et l'autre étaient [fils] du surnommé Panther (Pantheros)[12]. »

Si Héli(akim) est Joachim, alors Joseph et Marie étaient « frères (et sœur) selon la loi » (en l'occurrence la Torah et la loi léviratique). On peut remarquer que Aquila de Sinope est qualifié de πενθερίδής de l'empereur Hadrien: (πενθερίδής ou πενθερός) est considéré comme signifiant « frère selon la loi » d'Hadrien (πενθερίδής Dialogue de Thimothée et Aquila 117; πενθερός selon le pseudo-Athanase dans le Chronicon Pascale[note 1])[13], c'est-à-dire pentheridès ou pentheros. On peut donc se demander si "Jésus fils de Panthera" ne signifie pas simplement que Jésus est né d'un mariage entre deux personnes étant légalement frère et sœur, ce qui en faisait un mamzer.

Didascalie Jacobi ou Didascalie syriaque ou Doctrina Jacobi[modifier | modifier le code]

Branche maternelle de la généalogie

Selon S.-C. Mimouni, « dans la Didascalie syriaque, un écrit liturgico-canonique du début du VIIe siècle, la mère de Jésus est fille de Joachim, fils de Pantera, frère de Melchi, de la famille de Nathan et fils de David[11]. » Thierry Murcia indique que l'ouvrage est daté par son auteur de 634 (et estime qu'il a été écrit peu après (c. 640))[14].

La citation de Thierry Murcia est plus complète. Extrait: « Marie est une femme, c'est la fille de Joachim et sa mère était Anne. Joachim est le fils de Panther, Panther était frère de Melchi issu [...] de Nathan le fils de David de la lignée de Juda. Lorsque mourut Matthan le père de Jacob, Melchi fils de Lévi prit la femme de Matthan, qui était veuve, la mère de Jacob qui, avec sa mère entra sous le toit de Melchi le frère de Panther, le père de Joachim. Melchi ayant engendré Héli de la mère de Jacob, il se trouva que Jacob et Héli étaient frères utérins de pères différents. Lorsque Héli mourut sans enfants après son mariage, conformément à la Loi, Jacob fut contraint de prendre la femme de son frère Héli, pour "susciter une descendance à son frère", et il engendra ainsi de la femme de son frère Héli un enfant nommé Joseph[14]. »

Ici c'est la mère de Jésus dont certains ancêtres s'appellent Panthera, ce qui ne peut justifier les formulations juives "Jésus fils de Panthera", ni celle concernant Joseph dans certaines versions des Toledot Yeshu.

Jean Damascène[modifier | modifier le code]

Au VIIe – VIIIe siècle, Jean Damascène écrit que « Lévi, descendu de David par Nathan, eut pour fils Melchi et Panther. Panther engendra barpanther et de barpanther sortit Joachim, père de la sainte vierge[15]. » Mais surtout il ajoute la branche dont est issue Joseph. « De la lignée de Salomon, fils de David, Matthan pris femme qui lui donna Jacob. Matthan étant mort, Melchi de la famille de Nathan, fils de Lévi, frère de Panther, épousa la femme de Matthan, mère aussi de Jacob, et d'elle il engendra Héli, Jacob et Héli furent frères utérins, mais Jacob de la famille de Salomon, et Héli de la famille de Nathan. Héli de la famille de Nathan mourut sans enfant, et Jacob son frère de la famille de Salomon, prit sa femme et donna une descendance à son frère, engendrant Joseph. Donc Joseph, d'après la nature, est fils de Jacob et descend de Salomon et d'après la Loi, fils d'Héli et descend de Nathan[16]. »

Premier livre des Maccabées éthiopiens (1 Meqabyan)[modifier | modifier le code]

en:wiki[modifier | modifier le code]

Le texte compte 36 chapitres au total et rend compte de deux révoltes distinctes contre la domination séleucide sur la Judée. Le premier récit commence par déclarer qu'il y avait un roi idolâtre de Médie et de Madian qui se consacrait au culte de ses idoles. Contrairement au récit plus familier trouvé dans les livres des Maccabées, son nom est donné comme "Tseerutsaydan" (ou "Tsirutsaydan"); il s'agit peut-être d'un souvenir folklorique du roi séleucide historique Antiochus IV Epiphane, qui a tenu sa cour dans les villes phéniciennes, après avoir commencé à frapper des pièces avec les noms " Tyr et Sidon " ( Tsur u Tsaydan ) estampillés en punique à côté de son image[17].

Selon ce livre, un certain homme du territoire de Benjamin appelé Maccabée[18] avait trois fils : Abijah ( amharique : አብያ ), Shelah ( amharique : ሴላ ) et Pantera ( amharique : ፓንደር ), qui s'opposait à la politique tyrannique de le roi et refusa d'adorer ses idoles. Leur récit ne consomme qu'une courte section du livre, couvrant les chapitres 1 à 4. Ils sont notés ailleurs dans le texte hagiographique du Synaxaire éthiopien et organisent un jour de fête au sein de l'Église éthiopienne[19].

Un deuxième groupe de frères est introduit plus tard au chapitre 15. Ils sont appelés Juda (amharique : ይሁዳ), Meqabis (ou Maccabeus) et Mebikyas, et on dit qu'ils ont mené une révolte réussie contre l'impitoyable roi Akrandis de Madian. Il s'agit peut-être d'une allusion historique au roi Alexandre Ier Balas, qui régna sur l'Empire séleucide après la mort d'Antiochus IV[20], et qui soutint la légitimité de la cause des Maccabées. Cependant, dans cette interprétation folklorique de l'histoire, Mebikyas entre dans le camp militaire du roi et le décapite à sa table de dîner, alors que sa nourriture était encore dans sa bouche.

Le reste du livre ne contient pas d'autres récits sur les Maccabées et n'offre aucun autre récit historique, se concentrant plutôt sur des principes tels que la primauté de Dieu, la résurrection des morts[21], l'importance des bonnes œuvres et la vanité des choses terrestres, pouvoir, souvent illustré à l'aide d'exemples tirés de l'Ancien Testament. Une grande partie du texte s'intéresse au jugement de Dieu sur les justes et les injustes[22].

Il semble donc que le nom Pantera existait dans une des branches des Macchabées.

Si le second groupe de frères sont bien les Macchabées qui sont devenus célèbres, le premier groupe comporte un des frères qui s'appelle Pantera et dont le père est appelé Maccabé. C'est peut-être de ce Macchabée là qu'est tiré un des noms de la dynastie Hasmonéenne, alors que Judas Macchabée ne peut pas être celui qui donne ce nom à la dynastie.

Sources juives[modifier | modifier le code]

Mishna[modifier | modifier le code]

« La Mishna ne mentionne jamais explicitement Jésus, ni sous son nom, ni sous celui de Ben Panthera[23]. » [Il faudrait toutefois vérifier à quelle partie du Talmud appartiennent les passages qui parlent de Ben Kalba Savoua.]

Talmud ; Ben Stada et Ben Panthera[modifier | modifier le code]

Sanhedrin 67a

Après avoir exposé la jurisprudence pour obtenir des aveux de la part des dissimulateurs qui "égarent Israël", le texte poursuit:
« C'est ainsi que l'on procéda avec Ben Stada à Lod et ils le pendirent la veille de la pâque. Ben Stada était le fils de Pandéra.
Rabbi Hisda dit:
– Le mari était Stada, l’amant c’était Pandéra.
– Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Mais sa mère c'était Stada. Sa mère c'était Marie megadddela neshaya : comme on disait à Pumbaditha : infidèle (Stath) fut-elle (ha) à son mari[24]). »

Thiery Murcia traduit la dernière phrase: « comme on disait à Pumbedita : elle s'est écartée (satat da) de son époux[25] », en indiquant que selon lui la traduction de J.-P. Osier est fautive (p. 330, note no 91).

Shabbat 104b

« On rapporte: Rabbi Eliezer demanda aux sages :
– Ben Stada n'a t-il pas rapporté d'Egypte des sortilèges dans une incision de sa propre chair ?
– Il était fou, lui répondirent-ils, on ne saurait tirer des preuves d'un fou !
– Ben Stada était le fils de Pandéra.
Rabbi Hisda dit:
– Le mari était Stada, l’amant c’était Pandéra.
– Le mari c'était Paphos ben Yehudah. Mais sa mère c'était Stada. Sa mère c'était Marie megadddela neshaya : comme on dirait à Pumbaditha : infidèle (Stath) fut-elle (ha) à son mari[24]). »

Discussion[modifier | modifier le code]

L'identification de Ben Stada avec Jésus est discutée par les critiques. Pour Thierry Murcia, Ben Stada est un « illustre inconnu » qui « ne doit en aucun cas être confondu avec Jésus[26] ». Pourtant les éléments communs avec Jésus sont assez nombreux:

  • Dans les Talmudim Jésus est très souvent appelé Ben Pandera ;
  • Le Talmud indique même explicitement que Ben Pandera est Yeshu haNostri (Jésus le Nazaréen);
  • Dans d'autres sources juives et notamment certaines versions des Toledot Yeshu, Jésus est issu d'un Pandera qui a fait l'amour par surprise avec Marie, la mère de Jésus et qui n'est donc pas le mari légitime de Marie;
  • Dans d'autres passages du Talmud la mère de Jésus est appelée Marie megadddela neshaya (une claire référence au personnage (double) qui dans les évangiles est appelée "Marie la Magdaléenne"), il en est de même dans la version Wagenseil;
  • Il est considéré comme un sorcier par les autorités juives, comme l'était Jésus dans les milieux juifs à la moitié du IIe siècle selon ce que rapporte Celse;
  • Comme le rapporte Celse sur ce que disaient les Juifs à propos de Jésus, il est allé vivre en Egypte puis en est revenu avec des connaissances des pratiques de sorcellerie;
  • Comme Jésus, Ben Stada est condamné par les autorités juives pour pratiques de la sorcellerie et pour avoir "égaré Israël", ce qui lui vaut la classification de "dissimulateur";
  • Enfin comme Jésus, Ben Stada est crucifié « la veille de la pâque » (certains manuscrits du Talmud précisent même la veille de la Pâque et la veille du shabbat, comme dans l’Évangile selon Jean). l'expression « ils le pendirent la veille de la pâque » correspond à une crucifixion. Dans le judaïsme l'exécution par crucifixion n'existe pas, en revanche il existait le fait d'exposer le condamné pendu "au bois" en général après sa mort.

« La veille de la pâque on a pendu Yeshu ha-Nostri » est d'ailleurs strictement l'expression utilisée en Sanhédrin 43a et qui concerne sans aucun doute Jésus le Nazaréen:

« On a appris, la veille de la pâque on a pendu Yeshu ha-Nostri. [...] Yeshu ha-Nostri sort pour être lapidé car il a pratiqué la sorcellerie, et a séduit et dévoyé Israël. [...] Mais on n'a trouvé personne pour sa défense et on l'a pendu la veille de la Pâque[27] (B Sanhédrin 43a). »

Pour Thierry Murcia, « ce n'est qu'à l'époque des amoraïm que [Ben Stada], inconnu par ailleurs, a été identifié avec Jésus par les rabbins eux-mêmes[26]. » Il fait remarquer que le Talmud palestinien ne contient pas le passage qui dit que Ben Stada a été pendu « la veille de la pâque » et il estime que ce qu'il pense n'être qu'une confusion avec Jésus n'est intervenue qu'après l'écriture de la Mishna et durant la période des amoraïm (200 - 400). La remarque est étonnante car il fait remarquer par ailleurs et avec raison que la Mishna ne parle jamais de Jésus. Ce qui est d'ailleurs logique si tous les écrits concernant Jésus (sauf les évangiles dans la période 70 - 115) ont été systématiquement interdits et détruits. D'autre part, on pourrait tout à fait considérer que cela est dû à la censure chrétienne, car ces passages font clairement partie des passages qui ont été censurés par les autorités chrétiennes à partir du moment où le christianisme est devenu la religion officielle de l'Empire et que le plus ancien manuscrit connu du Talmud date de 1342. Dans le livre de Jean-Pierre Osier ces passages sont rassemblés dans un chapitre intitulé: "Leçons retranchées du Talmud et du Midrash". Ces passages ne figurent en général pas dans les éditions actuelles du Talmud. Une censure dont l'existence est établie au moins à partir des croisades (de 1095 jusqu'au XIVe siècle) mais qui naturellement n'a pu s'exercer que dans les territoires contrôlés par l'empire romain et auquel le Talmud de Babylone a échappé car ce territoire n'a jamais été contrôlé par les Romains. De même, la censure des empereurs romains ne pouvait s'exercer que dans l'Empire romain, ce qui explique peut-être que ces passages ne se trouvent que dans le Talmud de Babylone.

Toutefois, les écrits de Celse (vers 170) nous permettent de savoir que tous les éléments de la description de Ben Stada et de sa naissance, ainsi que son identification avec Jésus sont présents dans le judaïsme bien antérieurement à l'écriture même de la Mishna (vers 200) et donc encore plus antérieur à l'écriture du Talmud de Babylone. Celui-ci n'est donc pas le premier à dire que Jésus est né d'un adultère commis par Marie avec un homme appelé Pandera ou Panthera et que Jésus était considéré par les autorités juives comme un sorcier ayant ramené ses connaissance en sorcellerie d'un séjour en Egypte. Celse indique que ces informations lui ont été fournies par un « Juif » anonyme dont il ne nous dit rien d'autre. Mais ces informations polémiques étaient donc largement répandues parmi les Juifs avant 170, que celles-ci soient vraies ou non, ou qu'il s'agisse d'une confusion - comme le pense Thierry Murcia - ou d'une mise en parallèle de deux personnages comme c'est le cas dans les sources juives pour plusieurs autres personnages.

Selon Origène, pour le Juif qui a informé Celse, Panthera est le nom du père de Jésus. « la mère de Jésus a été chassée par le charpentier qui l'avait demandé en mariage, pour avoir été convaincue d'adultère et être devenue enceinte des œuvres d'un soldat nommé Panthera[5]. » Jésus fut ensuite contraint d'aller vivre en Egypte; « il y acquit l'expérience de certains pouvoirs magiques dont se targuent les Egyptiens; il s'en revint, tout enorgueilli de ces pouvoirs et grâce à eux il se proclama Dieu[7]. » Il faut toutefois remarquer que Celse est entièrement dépendant du Juif qu'il a interviewé et qui lui a donné les informations qu'il possédait sans que l'on puisse en évaluer la fiabilité historique.

Un point supplémentaire indique que Ben Stada fait référence à Jésus, mais aucun critique ne l'a souligné. « Sa mère c'était Marie megadddela neshaya : comme on disait à Pumbaditha : infidèle (Stath) fut-elle (ha) à son mari[24]). » Le texte dit clairement que Stada est un surnom dévalorisant, une pratique très répandue dans le judaïsme de l'époque de Jésus. Toutefois en général ce surnom était formé à partir de la déformation d'un des noms du personnage. Stada pourrait donc être la déformation de Tzada le titre que l'on trouve écrit sur le sarcophage retrouvé dans le tombeau de la reine Hélène d'Adiabène sur lequel est gravé en hébreu et en araméen Tzada machalta, c'est-à-dire "reine Tzada". Dans ce cas, le roi Iza d'Adiabène qui règne au moment de la prise de Jérusalem serait notre Jésus/Îsâ.

Toutefois, dans la description du Talmud deux points ne sont pas mentionnés en relation avec Jésus dans d'autres sources que les sources juives. Il s'agit d'un interrogatoire de Ben Stada qui se serait déroulé à Lod (Lydda) et du fait que l'époux ou le fiancé de la mère de Jésus est appelé Paphos ben Yehudah. Laissons provisoirement de côté la ville de Lod tout en notant que la reine Hélène d'Adiabène y possédait un de ses palais.

Dans la version Huldreich des Toledot Yeshu, Paphos ben Yehudah est l'époux de « Marie la fille de Kalpos, sœur de Rabbi Simon Kalpos » et cette Marie est aussi appelée « Miriam megaddelet sear nashaya ». Pandera — qui cette fois est appelé Joseph Pandera — séduit cette Marie qui s'enfuit avec lui à Béthléem où elle donne naissance à un fils appelé Jésus. Or, comme le fait fort justement remarquer Thierry Murcia « Marie la fille de Qalpos, sœur de Rabbi Simon Qalpos » est parfaitement identifiable. Kalpos ou Qalpos est clairement une déformation du nom Clopas et « Rabbi Simon Qalpos » est clairement Siméon de Clopas qui est devenu évêque de Jérusalem quelque années après la prise de Jérusalem par les Romains (69 ou 70). Selon Épiphane de Salamine, Siméon de Clopas était un cousin germain de Jésus car Clopas et Joseph le père de Jésus étaient frère. « Marie la fille de Qalpos » était donc aussi une cousine de Jésus mais beaucoup plus jeune que lui et il est donc naturel qu'elle ait appelé son fils du nom de Jésus, car ce nom se trouvait dans la famille parmi les ancêtres commun à Jésus et à elle.

Il est donc possible que les Juifs aient effectué très tôt un parallèle entre ces deux Jésus qui avaient de nombreux points communs, ce qui permettait aussi de parler de Jésus/Îsâ malgré l'interdiction romaine d'écrire à son sujet. Les autorités romaines trouvant même un avantage à ce parallèle qui ne pouvait que brouiller les pistes autour de la véritable identité de Jésus.

Ben Panthera, Ben Pandéra et Joseph Pandéra[modifier | modifier le code]

Dans plusieurs passages du Talmud le nom « Yeshua Ben Panthera » est utilisé. Yeshua Ben Penthera est notamment le nom qu'aurait pu invoquer Jacob le Min pour tenter de guérir Eléazar ben Dama, fils de la sœur de Rabbi Ishmaël (Tosefta Houllin II, 24 et passages parallèles du traité Aboda Zara 27b du Talmud de Babylone et dans les Qohelet Rabba 1, 8, 3). D'autres passages relatent une guérison un peu plus tardive par « un de ceux de ben Pandira » (TJ Shabbat XIV, 4, 14d-15a et TJ Aboda Zara II, 2, 40d-41a)[28]
D'autres passages évoquent la comparution devant le légat de Syrie de Rabbi Eliézer ben Hyrcanos. Il est arrêté et conduit devant le gouverneur romain pour y être jugé, à cause de propos qualifiés « d'hérétiques » par les écrits rabbiniques. Cette comparution semble avoir eu lieu sous le règne de Trajan (98 - 117)[29],[30] ou lors de la répression ayant eu lieu sous Domitien[30] (vers 95). Ce récit est principalement rapporté par la Tosefta Houllin II, 24, mais aussi par les passages parallèles du traité Aboda Zara 27b du Talmud de Babylone et dans les Qohelet Rabba 1, 8, 3[31]. Ce récit est principalement rapporté par la Tosefta Houllin II, 24, mais aussi par les passages parallèles du traité Aboda Zara 16b-17a du Talmud de Babylone où il est précisé que Jacob était un disciple de Yeshu haNostri (Jésus le Nazarééen), alors que le même récit en Qohelet Rabba 1, 8, 3[32] indique qu'il était disciple de Ben Pandera. Ce qui confirme qu'entre le VIe siècle et le VIIIe siècle, "Ben Panthera" (parfois orthographié "Ben Pandera" ou "Ben Pandira") était identifié à Jésus le Nazaréen dans les milieux juifs.

Toledot Yeshu[modifier | modifier le code]

Mis à part dans la version Huldreich, Joseph ben Pandéra est soit le fiancé légitime (manuscrit de Vienne, p. 33 et 37), soit le violeur par surprise de Marie (manuscrit de Strasbourg, p. 69, 70, 71). Dans les versions Wagenseil (p. 87, 89, avec une hésitation "ben Pandéra" p. 88[33]) et Huldreich (p. 105, 106, 108) il n'est plus question de Joseph ben Pandéra, mais de Joseph Pandéra.

Joseph ben Pandéra correspond à ce que disait Epiphane qui disait que Jacob le père de Joseph était surnommé Panthera, avec une petite variation Pandéra/Panthera. En revanche dans la version Huldreich (appelée Yeshu contre Yezus) l'amant est appelé Joseph Pandera et l'on peut donc supposer qu'il s'agit de deux personnages différents. De plus la Marie Megaddela présentée comme la mère d'un Jésus est clairement Marie la fille de Clopas sœur de Siméon de Clopas, c'est-à-dire non pas la mère de notre Jésus/Îsâ mais sa nièce. La version Huldreich est d'ailleurs la seule qui reprend l'historiette du Talmud qui fait de cette Marie une femme adultère car son époux Paphos ben Yehouda « ne lui permettait pas de sortir de sa maison », alors que dans toutes les autres versions Marie qui à ce moment là n'est que fiancée a des relations sexuelles par surprise avec quelqu'un qu'elle croit être son fiancée à cause de l'obscurité. (Ce qui est clairement humoristique.)
Il semble bien que dans un but polémique ce qui correspondait à une histoire qui ne concernait que Marie de Clopas (Talmud, version Huldreich) a peu à peu été plaqué sur l'histoire de Jésus. Ce serait pour cela que dans le manuscrit de Vienne le fiancé légitime s'appelle Joseph ben Pandera, ce qui correspond à Joseph selon Epiphane. Peut-être une version intermédiaire avant que Joseph Pandera devienne le violeur nocturne (manuscrit de Strasbourg) pour correspondre à la version polémique de la naissance de Jésus. Il est donc difficile de considérer que le nom Yohanan de l'autre protagoniste ait une quelconque réalité historique. On peut noter que vers 170 le parallèle entre les deux Jésus avait déjà débouché sur une confusion sur les conditions de leur naissance comme en témoignent les écrits de Celse.

Manuscrit de Vienne[modifier | modifier le code]

Son titre est "Histoire de la mère et de son fils".
Joseph ben Pandera est l'époux de Marie.
Yohanan est le voisin impie qui parvient à coucher avec Marie par surprise dans la nuit du shabbat alors que Marie est sur le point d'être impure.
Lorsque Joseph apprend que Marie est enceinte il s'enfuit en Babylonie pour ne plus revenir et y meurt.
30 ans plus trad les sages font une enquête à ce sujet, il déclare Marie innocente, Yehoshuah sera désormais appelé Yeshua. Yohanan est condamné et exécuté.
Le nom de Yehoshuah est choisi car c'est le nom de l'oncle de Marie, frère de sa mère.
Yeshu est choisi car il veut dire « que l'on efface son nom et son souvenir. Aussi lui donne-t-on ce nom depuis cette époque et jusqu'à ce jour. »

A noter que les indications chronologiques données sont volontairement incohérentes. Au temps de l'empereur Tibère (mort en 37) et de Hérode II le maître de Joseph est Simon ben Shetah (contemporain d'Alexandre Jannée et Salomé Alexandra).

Manuscrit de Strasbourg[modifier | modifier le code]

Dans ce texte les rôle de Joseph ben Pandera et de Yohanan sont inversés.

Son titre est "Histoire de Jésus haNostri".
Yohanan est l'époux de Marie.
Joseph ben Pandéra est le voisin impie qui parvient à coucher avec Marie par surprise dans la nuit du shabbat alors que Marie est sur le point d'être impure.
Lorsque Joseph apprend que Marie est enceinte il s'enfuit en Babylonie pour ne plus revenir et y meurt.
30 ans plus trad les sages font une enquête à ce sujet, il déclare Marie innocente, Yehoshuah sera désormais appelé Yeshuh (ou Yeshu ?). Yohanan est condamné et exécuté.
Le nom de Yehoshuah est choisi car c'est le nom de l'oncle de Marie, frère de sa mère.
Yeshu est choisi car il veut dire « que l'on efface son nom et son souvenir. Aussi lui donne-t-on ce nom depuis cette époque et jusqu'à ce jour. »

A noter que les indications chronologiques données sont volontairement incohérentes. Au temps de l'empereur Tibère (mort en 37) et de Hérode II le maître de Joseph est Simon ben Shetah (contemporain d'Alexandre Jannée et Salomé Alexandra).

Version Wagenseil[modifier | modifier le code]

Les événements sont placés « sous le règne de Jannaï » et au temps de la « reine Hélène, femme du roi Jannaï susmentionné et elle régnait après la mort de son époux. On l'appelait également Oleina. Son fils était Munbaz, le roi Nicanor, que tua Hérode son serviteur. »
Yohanan est l'époux de Marie.
Joseph Pandéra (et pas Ben Pandéra) est le voisin impie qui parvient à coucher avec Marie par surprise dans la nuit du shabbat alors que Marie est sur le point d'être impure.
Lorsque Joseph apprend que Marie est enceinte il s'enfuit en Babylonie pour ne plus revenir.
Le nom de Yehoshuah est choisi car c'est le nom de l'oncle de Marie, frère de sa mère.
Yeshu est choisi car il veut dire « que soit effacé son nom et sa mémoire. »

Marie, fille d'Héli[modifier | modifier le code]

Que Marie ait été fille d'Héli, ce sont les Juifs mêmes qui nous l'attestent. On trouve dans le Talmud de Jérusalem, au traité Chagigah, une prétendue révélation qui porte que « Marie, fille d'Héli, a été vue dans l'ombre de la mort, suspendue par le bout des mamelles et [...] le "verrouil" de la porte de l'enfer est fiché dans son oreille.

Or, Marie est fille de Joachim "dans l'Évangile des ébionites, dans le protévangile de Jacques et dans un livre sur la naissance de Marie". « Or on sait que Joakim et Héliakim sont des noms synonymes, dont Héli n'est que le diminutif et qu'ils sont donnés l'un et l'autre à l'un des derniers rois de Juda. Don Calmet a prouvé que le grand-prêtre qui vivait du temps de Manassès est nommé Hil (Héli ?), Helcias, Heliakim et Joachim. »

« Le Talmud achève de confirmer que la généalogie de saint Luc est celle de Jésus-Christ par sa mère, car dans les blasphèmes que ce recueil abominable profère contre la Reine du ciel, il l'appelle Marie fille d'Héli. (Voyez Talmud de Jérusalem, traité Sanhédrin 23, 3; traité Hhagigha, édition de Venise). [...] En outre, le Talmud Babylonien, nous apprend que Jésus était issu de la famille royale de David (traité Sanhedrin, fol. 43 verso) »

A noter[modifier | modifier le code]

B Sanhédrin 43a
Selon Thierry Murcia

« On a appris: La veille de la pâque on a pendu Yeshu ha-Nostri. Et le héraut est sorti pendant 40 jours [disant]:
-- Yeshu ha-Nostri sort pour être lapidé car il a pratiqué la sorcellerie, et a séduit et dévoyé Israël. Toute personne qui a connaissance d'un élément pour sa défense, qu'elle vienne et donne l'information à son sujet!
Mais on n'a rien trouvé pour sa défense et on l'a pendu la veille de la Pâque.
Ulla dit:
-- Pensez-vous que Yeshu ha-Nostri était de ceux pour qui on plaide en sa faveur? C'était un séducteur! Et le miséricordieux dit: Tu ne l'épargneras pas et tu ne le couvriras pas (Deutéronome 13,9), mais là c'est différent Jésus était proche de ceux qui dirigent (ou proche du pouvoir, ou du gouvernement)[34]. »

Selon Jean-Pierre Osier (meilleure traduction)

« On a appris: La veille de la pâque on a pendu Yeshu ha-Nostri. Quarante jours auparavant le héraut le précédait en annonçant:
-- On emmène Jésus le Nazaréen pour le lapider en châtiment des chefs suivant: sorcellerie, séduction, et égarement d'Israël. Quiconque a connaissance de quelque chose qui soit à sa décharge doit se présenter et plaider en sa faveur!
Mais on ne lui trouva rien qui soit à sa décharge et on le pendit la veille de la Pâque.
Ulla dit:
-- Croyez-vous que Jésus le Nazaréen (Yeshu ha-Nostri) était de ceux dont on recherche ce qui est à sa décharge? C'était un séducteur! Et la Torah dit: Tu ne l'épargneras pas et tu ne l'excuseras pas (Deutéronome 13,8), mais le cas est différent: Jésus était proche du gouvernement (littéralement « était proche de ceux qui dirigent »)[35]. »

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cela peut être expliqué par un passage de Théodoret de Cyr, dans la quatrième question sur son Livre des Juges, « toutefois, il est appelé « frère selon la Loi » (beau-frère), comme frère de la jeune mariée et maintenant beaucoup appellent ceux-ci ou de telles personnes: pentheridas. »; voir Natalio Fernández Marcos et A. Saens Badillos, Theodoreti Cyrensis Quaestiones in Octateuchum. Editio Critica., Madrid, 1979, 290, 16-18.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Murcia 2014, p. 77.
  2. Simon Claude Mimouni, Les Traditions anciennes sur la Dormition et l'Assomption de Marie. Études littéraires, historiques et doctrinales, Leyde-Boston, Brill, coll. « Supplements to Vigiliæ Christianæ, 104 », 2011, p. 343-344.
  3. « Et le grand-prêtre dit à Joseph : « Tu es désigné par le choix de Dieu afin de recevoir cette vierge du Seigneur pour la garder auprès de toi. » Et Joseph fit des objections disant : « J'ai des enfants et je suis vieux, tandis qu'elle est fort jeune ; je crains d'être un sujet de moquerie pour les fils d'Israël. » Protévangile de Jacques, chap. IX.
  4. Jean Maximovitch, La Vénération de la mère de Dieu dans l'Église orthodoxe, L'Âge d'homme, La Lumière du Thabor, p. 26. [1]
  5. a b et c Murcia 2014, p. 63.
  6. J.-P. Osier, Version Wagenseil, p. 87.
  7. a et b Murcia 2014, p. 356.
  8. Daniel Barbu, L’Évangile selon les Juifs : à propos de quelques témoignages anciens, 40, p. 157-180.
  9. Murcia 2014, p. 65.
  10. a et b Murcia 2014, p. 66.
  11. a et b Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 109.
  12. Murcia 2014, p. 67.
  13. Natalio Fernández Marcos, The Septuagint in Context: Introduction to the Greek Version of the Bible, 2000, Brill, Leyde, p. 111, note no 10.
  14. a et b Murcia 2014, p. 68.
  15. Jean Damascène, La source de la Sagesse, De fide orthodoxa, IV, 14 ; James Tabor, The Jesus Dynasty, éd. Simon & Schuster, New-York, 2007, p. 65.
  16. Murcia 2014, p. 76.
  17. John Mason Harden, An Introduction to Ethiopic Christian Literature, 1926, p. 38; Ernst Hammerschmidt, Äthiopien: Christliches Reich zwischen gestern und morgen, 1967, p. 105.
  18. (en) Eugen J. Pentiuc, Hearing the Scriptures: Liturgical Exegesis of the Old Testament in Byzantine Orthodox Hymnography, (ISBN 978-0-19-023965-7, lire en ligne)
  19. (en) D. P. Curtin, The First Book of Ethiopian Maccabees, (ISBN 9781987019636, lire en ligne)
  20. (en) D. P. Curtin, The First Book of Ethiopian Maccabees, (ISBN 9781987019636, lire en ligne)
  21. Wills, L. M. (2021). Apocalypses and Visionary Literature. In Introduction to the Apocrypha: Jewish Books in Christian Bibles (pp. 172–216). Yale University Press. https://doi.org/10.2307/j.ctv1pdrqtj.9
  22. Wills, L. M. (2021). Conclusion: Common Themes in the Books of the Apocrypha. In Introduction to the Apocrypha: Jewish Books in Christian Bibles (pp. 227–232). Yale University Press. https://doi.org/10.2307/j.ctv1pdrqtj.11
  23. Murcia 2014, p. 73.
  24. a b et c Osier 1984, p. 137.
  25. Murcia 2014, p. 330.
  26. a et b Murcia 2014, p. 374-375.
  27. Murcia 2014, p. 332.
  28. Mimouni 2004, p. 110.
  29. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, éd. du Cerf, Paris, 2001, p. 200.
  30. a et b Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 115.
  31. Mimouni 2004, p. 102-103
  32. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 111.
  33. « Qui soupçonnes-tu ? ». « Uniquement ben Pandéra car c'est un habitué des prostitués et il habite près de la maison de Marie » (hésitation "ben Pandéra" version Wagenseil p. 88). Alors que dans le manuscrit de Strabourg à cette même question est répondu: « À ben Pandéra car il est près de sa maison. » Le texte II dépend peut-être du texte n° I.
  34. Murcia 2014, p. 424.
  35. Osier 1984, p. 148.