Synaxaire
Un synaxaire (en grec byzantin : συναξάριον, de σύναξις, « assemblée religieuse », « messe ») est, dans l'Église orthodoxe et les Églises catholiques de rite byzantin, une compilation de textes hagiographiques correspondant approximativement au martyrologe de l'Église romaine. Le synaxaire constitue aussi un calendrier des fêtes, indiquant les lectures appropriées pour chacune.
Forme du synaxaire
[modifier | modifier le code]Le synaxaire prend deux formes :
- le Petit synaxaire contient la liste des saints, ordonnée selon leur date anniversaire, et constitue un calendrier liturgique ;
- le Grand synaxaire ou synaxaire historique contient des notices sur la vie des saints. De cette catégorie relèvent le Ménologe de Basile II et le synaxaire de Sirmond[1]. Les lectures de la Divine Liturgie sont toujours des Vies de saints, réunies dans le synaxaire.
Histoire
[modifier | modifier le code]Le contenu du synaxaire a évolué au cours du temps. C'était à l'origine un index des vies de saints à lire aux différents offices ; puis il fut augmenté du texte complet des péricopes. Pour ce qui concerne la Divine Liturgie, le synaxaire était initialement un simple index des lectures évangéliques, bibliques, hagiographiques requises. Ces textes furent progressivement incorporés au synaxaire qui, d'index devint un rituel. L'index proprement dit est appelé menologion heortastikon. On en fait peu usage : le typicon fournit cette information parmi d'autres.
Certains calendriers médiévaux étaient également appelés synaxaires. Karl Krumbacher décrit ceux composés par Christophe de Mytilène (XIe siècle) et Théodore Prodrome (XIIe siècle)[2].
Les premiers synaxaires connus datent du Xe siècle. Un grand nombre de manuscrits médiévaux nous ont transmis des synaxaires anciens. Ils sont importants pour l'héortologie et l'histoire des Églises d'Orient — Églises orthodoxes et Églises catholiques de rite byzantin —.. Les notices hagiographiques qui les composent ont été rédigées ou compilées par divers auteurs, dont le plus important est Syméon Métaphraste. Ces récits sont de valeur historique très inégale. L'empereur Basile II, vers 985, ordonna une révision du synaxaraire sur laquelle sont fondées les versions actuelles[3].
Usage actuel
[modifier | modifier le code]Aujourd'hui, le synaxaire n'est pas utilisé comme ouvrage indépendant : il est incorporé dans le Menaion[4]. La lecture concernant le saint ou la fête du jour est faite lors de l'orthros, après la sixième ode du canon ; elle est imprimée à sa place dans le rituel du jour et porte le titre de « synaxaire » : dans l'usage contemporain, ce terme ne désigne pas l'ouvrage entier mais chacune des lectures du Menaion et autres recueils liturgiques. Les lectures du synaxaire peuvent être éditées en volumes indépendants ou incorporées dans d'autres rituels liturgiques comme le Menaion ou l’Horologion.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Hippolyte Delehaye (dir.), « Synaxarium », Encyclopædia Britannica, Cambridge University Press, vol. 26 (11e éd.), , p. 292 (lire en ligne).
- K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Literatur, 2e éd., Munich, 1897, pp. 738, 75.
- Analecta Bollandiana, 14 (1895), p. 404.
- On a dit en français « un ménée».
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208) vol. 3, 1991, article « synaxarion »
- (la + he) Stefano Antonio Morcelli, Kalendarium ecclesiae Constantinopolitanae, Rome, 1788. En ligne sur Google Books : vol. 1; vol. 2
- Hippolyte Delehaye, « Le Synaxaire de Sirmond », dans Analecta Bollandiana, 14 (1895), p. 396-434, qui explique la terminologie ; du même auteur, Synaxarium Ecclesiae Constantinopolitanae e codice Sirmondiano, Bruxelles, 1902, formant le volume Propylaeum ad acta sanctorum novembris