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Utilisateur:LIU PeiQiang/Brouillon

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L'Espérance, barque catalane[modifier | modifier le code]

L'Espérance
Gréement voile latine
Histoire
Architecte Joseph STENTO
Chantier naval STENTO, Sète
Lancement 1952
Équipage
Équipage 3 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 10,90 m
Longueur de coque 10.90m
Maître-bau 3,28 m
Tirant d'eau 0,9 ou 1,9 m en fonction du safran
Tonnage 8T
Voilure 70m2
Propulsion Voile et/ou moteur
Caractéristiques commerciales
Capacité 20 personnes
Carrière
Armateur MALET, Laurent et Isabelle
Port d'attache Le Barcarès Drapeau de la France France



L'Espérance est une barque catalane à voile latine, un bateau de pêche traditionnel du golfe du Lion. Elle a été construite entre 1951 et 1952 à Sète au chantier naval de Joseph Stento, pour le compte d’un pêcheur des Saintes Maries de la Mer grâce à un « rachat de sinistre »[1].

L'Espérance fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques depuis le 11 avril 2019, et est labellisée Bateau d'Intérêt Patrimonial maritime et fluvial depuis 2007.

Construction et motorisation[modifier | modifier le code]

La construction[modifier | modifier le code]

L'Espérance a été construite en 1951-1952 à Sète au chantier naval de Joseph Stento, installé alors au Souras bas, tout près du môle Saint Louis, pour le compte d’un pêcheur des Saintes-Maries-de-la-Mer, Monsieur Jean Sellier. Ce bateau a été construit grâce à un « rachat de sinistre ».

La quasi-totalité de la flottille de pêche a été détruite vers la fin de la deuxième guerre mondiale, au moment du retrait des forces d’occupation. On raconte qu’avant de quitter la ville de Sète, les soldats allemands ont lancé une grenade dans chaque bateau encore à flot. La Libération venue, il a fallu reconstituer cette flotte. Les patrons pêcheurs ont reçu des indemnités pour faire face aux frais d’une construction nouvelle, les "rachats de sinistres". Certains, trop vieux ou découragés ont vendu leurs droits à reconstruire. C'est ainsi que monsieur Sellier a pu faire construire une embarcation, sans doute à moindre coût.

Le temps du travail à la voile était révolu ; il y avait des moteurs fiables ; les conditions de travail avaient changées par rapport à avant la guerre... mais dans l’esprit des pêcheurs la barque catalane avait gardé la réputation d'un bateau marin, robuste, assez facile à entretenir, que l’on pouvait amourer sur une plage, qui n’avait donc pas besoin d’un port..

Il y avait au début du XXe siècle plus de cent barques catalanes amarrées au Môle Saint Louis à Sète, dans le port de Palavas il n’y avait que des catalanes. À cette époque le pêcheur se méfiait un peu de la modernité et de ces chalutiers que l’on commençait à construire. Ce qui explique pourquoi la plupart des chantiers du golfe du Lion construisaient des catalanes à tout va dans les années qui ont suivi la Libération.

L'Espérance est l’une des dernières catalanes construites au chantier STENTO. Elle est l’œuvre de Joseph CANDELA et Toinou RUGGIERO, alors jeunes charpentiers de marine.

Le moteur BAUDOUIN DB 2 de L'Espérance[modifier | modifier le code]

La particularité de la barque est qu'elle a été conçue pour être motorisée... un paradoxe pour voilier de pêche ! Le moteur autour duquel a été conçu la barque est un imposant moteur Baudouin DB2, première génération des moteurs diesel mis au point par la société Baudouin en 1936. Le DB2 est le plus petit de la série DB (Diesel Baudouin).

Le DB2 n’affiche que 25 CV mais doté d’un couple extraordinaire et régulé par un volant d’inertie de plus de cent kilos, il est d’une très grande fiabilité et d’une robustesse à toute épreuve. Le moteur d'origine équipe aujourd'hui encore L'Espérance et fonctionne comme au premier jour.

Vu le poids et le volume de ce moteur, les charpentiers ont du construire une embarcation adaptée à cette motorisation. Les formes sont plus rondes, surtout vers l’arrière pour supporter le poids de l’engin. Tous les échantillonnages sont calculés en fonction de cela et sont surdimensionnés par rapport aux barques plus anciennes.

L'histoire de L'Espérance[modifier | modifier le code]

1952 - 1989 : la pêche[modifier | modifier le code]

La barque (baptisée à l'époque Li Enforos, "l’en dehors" ou "ce qui est loin" en provençal, désignait un lieu de pêche pour les pêcheurs des Saintes) est mise à l’eau le 5 juin 1952. La marraine est une pharmacienne de Sète, Mme Buonomo. Le bateau a été livré avec un mât, une antenne et deux safrans, il a été francisé à Sète le 22 octobre 1952. Il n’y avait pas de port aux Saintes-Maries, la barque fut amarrée sur le petit Rhône à port Dromard.

La barque pêche autour du delta du Rhône entre les Saintes et le golfe de Fos à la pêche au poisson bleu à la traîne (le trahin) et au thon à la ligne. A son changement d'activité, le patron prête la barque à un parent patron pêcheur du Grau du Roi. Il fait installer une cabine sur l’arrière pour abriter la timonerie.

Entre 1970 et 1975, la barque est revendue à un plaisancier qui la rebaptise au nom de ses enfants "Sandy-Serge". Il ne l'utilise pas et la revend finalement à un patron pêcheur des Saintes, Roger Taillet.

Elle est baptisée L'Espérance et réarmée pour la pêche à la traine. Elle servira jusqu'à la retraite de monsieur Taillet pour la pêche à la traine, principalement aux loups ou aux maquereaux.

1989 - 2021 : un des fleurons de la renaissance des voiles latines[modifier | modifier le code]

En juillet 1989, Bernard VIGNE, Robert ISSALIS et Gérard BRION découvrent L'Espérance à port Dromard. Ils retrouvent rapidement le propriétaire qui accepte de la leur vendre. La barque était inutilisée depuis trois ans et avait bien besoin d’une remise en état. La barque fut tout d’abord remise dans son état d’origine : démontage de la cabine, remplacement des capots et réalisation du gréement mât, antenne, voile. Dès l’été 1990, la navigation à la voile a été possible.

L'Espérance participe aux « Fêtes maritimes de Brest 92 ». L’important travail de Bernard Vigne et son équipage a été récompensé par l’obtention de plusieurs prix :
le 5ème prix dans leur catégorie,
un prix spécial de la restauration (après 6 mois au chantier de Jo Candela qui avait construit la barque plus jeune),
un prix spécial du gréement,
et même un prix spécial de la maquette.

Le bateau a navigué très régulièrement et participé à de nombreux rassemblements et rencontres sur le littoral méditerranéen. Des trobadas en pays catalan, Cadaquès, Calella de Palafrugell, aux fêtes d’Escale à Sète, aux biennales des bateaux de caractère de Paulilles : L'Espérance est de tous les rendez vous.

Des trajets en pleine mer sont aussi effectués : 2009 : El viatge dels sardinals, une navigation qui conduit la barque à l’île de Minorque où elle participe aux régates organisées par l’association des voiles latines de Fornells. 2011 : Cambrils, petit port de pêche entre Barcelone et le delta de l’Ebre, pour une autre rencontre. 2020 : Majorque où L’Espérance participa à plusieurs rencontres.

depuis 2021 : changement de patron et Académie des voiles latines du golfe du Lion[modifier | modifier le code]

En 2021, Bernard VIGNE, Robert ISSALIS et Gérard BRION choisissent de transmettre le relai à Laurent et Isabelle MALET. Le carénage de l'hiver 2021 et le convoyage de la Barque jusqu'au port du Barcarès sont réalisés main dans la main.[2]

Dès décembre 2021, son nouvel équipage prend en main L'Espérance et prépare la saison des trobades de 2022. Le nouveau patron confirme sa volonté de perpétuer la tradition de la barque en l'insérant dans projet plus large visant à la promotion de la navigation à voile latine, à la sauvegarde et protection du patrimoine matériel et immatériel associés aux voiles latines, et à la promotion de l’art de vivre lié à la culture de la navigation à voile latine. [3]

Une association « Les amis de la barque catalane L'Espérance » destinée à entretenir le bateau et le faire découvrir au plus grand nombre est créée.

En avril 2022, L'Espérance s'inscrit comme bateau amiral de l'académie des voiles latines du golfe du Lion dont l’objet est notamment l’enseignement et la pratique de la voile latine ou encore la pérennisation de la mémoire des métiers et des arts associés.[4][5][6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Beaudouin François, Bateaux de côtes de France, Grenoble, Glénat 1990, 374p.

BREST 92, Album souvenir de la fête, le Chasse Marée Douarnenez, 1992.

Thersiquel Michel & Gilles Michel, Gréements des côtes de France, le Chêne, Paris, 1996

Huet Jean, Rigaud Philippe, Vigne Bernard, Renaissance des bateaux méditerranéens, Voile latine, Le Chasse Marée, 2004

L'Espérance barque catalane à voile latine

Une escale à Sète particulièrement réussie pour Les amis du pays catalan

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