Utilisateur:L3 2020 Robert Alexis/Brouillon

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Francisco Pizarro
Francisco Pizarro González
L3 2020 Robert Alexis/Brouillon
Portrait de Francisco Pizarro par Amable-Paul Coutan, 1835.

Surnom François Pizarre
Naissance
Trujillo, Couronne de Castille
Décès (à 66 ans)
Lima, Nouvelle-Castille
Allégeance Drapeau de l'Empire espagnol Empire espagnol
Grade Conquistador
Années de service 14961541
Conflits Conquête de l'empire inca
Faits d'armes Bataille de Punta Quemada (janvier 1525), Bataille de Cajamarca (16 novembre 1532), Bataille de Las Salinas (26 avril 1538)
Distinctions Marquis de la Conquête
Autres fonctions Capitaine général de Nouvelle-Castille (1529 - 1541)
Gouverneur du Pérou (1535 - 1541)
Famille Gonzalo Pizarro, Juan Pizarro, Hernando Pizarro et Francisco Martin de Alcántara
Signature de Francisco Pizarro

Emblème

Francisco Pizarro González (né le à Trujillo et mort le à Lima) est un conquistador espagnol qui a lancé au début du XVIe siècle la conquête du Pérou.

Né à Trujillo, en Espagne, dans une famille pauvre, Pizarro choisit de poursuivre la fortune et l’aventure dans le Nouveau Monde. Pizarro est éduqué dans le milieu paysan auquel appartient sa mère, il n'est pas destiné à devenir un grand conquistador. Sa jeunesse est marquée par ses débuts comme soldat mais le début de sa carrière militaire reste mal connue. Il mène la conquête de l’Empire inca, ce qui précipite également sa chute. C'est grâce à sa détermination qu'en 1535 Pizarro est nommé gouverneur de la Nouvelle-Castille.

Son voyage débute lorsqu'il se rend dans le golfe d'Urabá et accompagne Vasco Núñez de Balboa dans sa traversée de l’isthme de Panama (1513). Pizarro est nommé maire de la nouvelle ville de Panama pendant quelques années. Dans un premier temps il entreprend deux expéditions ratées au Pérou (1524-1528). En 1528, Pizarro revient en Espagne, obtient la permission du Roi Charles Quint et part faire sa troisième expédition au Pérou. Les habitants qui vivent le long de la côte résistent à cette invasion, Pizarro se déplace alors à l’intérieur des terres et fonde la première colonie espagnole au Pérou, San Miguel de Piura. Après une série de manœuvres stratégiques, Pizarro capture l’Empereur inca Atahualpa à la bataille de Cajamarca en novembre 1532. Une rançon pour la libération de l’empereur est exigée et Atahualpa remplit donc une pièce avec de l’or, mais le cruel Pizarro l’accuse alors de divers crimes et l’exécute en juillet 1533. La même année, Pizarro prend la capitale inca de Cuzco et termine sa conquête du Pérou. En janvier 1535, Pizarro fonde la ville de Lima, un projet qu’il considère comme son plus grand accomplissement. Cependant, des querelles éclatent entre Pizarro et son compagnon d’armes notamment Diego de Almagro. Les querelles entre conquistador mènent à la bataille de Las Salinas (), après quoi Almagro est exécutée. En juin 1541, un parti dirigé par le fils d’Almagro assassine alors Pizarro à Lima.

Par ailleurs, le conquistador et son clan lègue un héritage important, en effet, les frères de Pizarro poursuivent la conquête du Pérou. De plus, de nombreux monuments sont érigés en son honneur et celui de son clan comme au Pérou et en Espagne. L'héritage légué par Pizarro se traduit aussi par l'impact sur les sociétés du conquistador, en plus de prendre une place dans l'histoire Pizarro, marque notamment les différentes cultures populaires des sociétés péruviennes, espagnoles et françaises encore de nos jours.

Les origines d’un conquistador[modifier | modifier le code]

Parents et fratrie[modifier | modifier le code]

Francisco Pizarro naît en le à Trujillo, en Estrémadure. Il est le fils illégitime d'un soldat issu de la petite noblesse, Gonzalo Pizarro Rodríguez de Aguilar (es), et d'une femme de chambre, Francisca Gonzaléz Mateos.

Gonzalo Pizarro, né vers 1446 à Trujillo, fait ensuite une carrière militaire honorable au service de la couronne de Castille. Il se distingue notamment, après la naissance de Francisco, durant la guerre de Grenade, qui lui vaut d'être surnommé « le Romain » ou « le Grand ». Il ne se marie qu'une fois, en 1503, avec sa cousine Isabel Vargas y Rodríguez de Aguilar. Ce mariage lui donne deux filles et son seul fils légitime, Hernando, un conquistador. Après le décès d'Isabel en 1508, il a trois autres fils qui participent à la conquête des Amériques avec María Alonso, une fille de meunier : Gonzalo, Juan et Diego. Il meurt en 1522 après avoir été touché par une arquebuse lors du siège d’Amaya ; son corps est ramené à Trujillo afin de reposer dans l’église San Francisco. Son parcours et sa carrière sont typiques de ce que laissait présager sa naissance noble et provinciale[1].

Francisca Gonzales vient quant à elle d’un tout autre milieu. Ses parents ouvriers agricoles l'ont attachée au service du couvent de San Francisco comme c’est le cas pour beaucoup de jeunes filles sans fortune et quasi orphelines. Elle a rencontré Gonzalo Pizarro car elle était au service de sa tante Beatriz Pizarro de Hinojosa.

Francisco Pizarro a donc de nombreux demi-frères et demi-sœurs, bien plus jeunes que lui. S'il est reconnu par son père entre deux campagnes, il n’apparaît pas sur son testament. Francisco a également un demi-frère par sa mère, Francisco Martín de Alcantara, dont il reste proche jusqu'à sa mort en 1541. L’importance de la fratrie se retrouve dans les conquêtes du Pérou et de Pizarro car tout au long de ses campagnes Francisco Pizarro s'entoure d’amis, de connaissances, de parents proches ou éloignés pour la plupart originaire de Trujillo.

Une jeunesse déshéritée[modifier | modifier le code]

L'enfance de Pizarro est mal connue en l'absence de sources écrites sur cette période de la vie du conquistador. Né hors mariage d’une servante et d’un jeune militaire prêt à partir à la guerre, Francisco Pizarro a vécu l’enfance des enfants illégitimes de son temps. Installé à la campagne dans le milieu des « labradores » auquel appartient sa mère, il en adopte les comportements et mentalités et ne bénéficie pas de l’éducation donnée aux jeunes hidalgos. Malgré cette absence de prédispositions sociales à une carrière militaire glorieuse, il s'engage dans l'armée, ce milieu lui offrant la seule opportunité d'échapper à une vie de paysan[2].

De modestes débuts dans l'armée[modifier | modifier le code]

Le début de la carrière militaire Francisco est lui aussi mal connu. Un document officiel postérieur à la conquête du Pérou fait mention d’états de service militaire en Italie[3]. Il est possible qu'il ait combattu sous les ordres de Gonzalve de Cordoue dans les guerres d'Italie entre 1495 et 1498 et qu'après avoir servi en Calabre et Sicile comme simple homme de troupe, il soit revenu en Espagne.

Francisco embarque pour les Antilles en février 1502 comme simple soldat sous les ordres de Nicolas de Ovando afin de conquérir de Saint Domingue. Comptant 2500 hommes répartis sur trente navires, la flotte auquel il appartient est alors la plus grande jamais envoyée traverser l'Atlantique. Elle associe soldats en quête d’engagement, fonctionnaires dépêchés par la Couronne, religieux, artisans et même quelques familles décidées à s’installer dans le « Nouveau Monde ».

La conquête du Pérou[modifier | modifier le code]

Les prémices de la conquête de Pizarro[modifier | modifier le code]

Vers la terre ferme golfe d’Uraba[modifier | modifier le code]

De 1509 à 1510 deux navires de 300 hommes partent pour le Sud et les terres qu’ils ont à conquérir, ces préparatifs se font dans la tension, Francisco Pizarro est encore un simple soldat. Les premiers contacts avec les Indiens sont encore difficiles, les incursions des Espagnols dans l’arrière-pays provoquent des massacres sans précédent dus à la résistance des indigènes. Ces résistances déciment les troupes espagnoles, Ojeda décide de repartir cherche du renfort à Hispaniola et nomme pour mener les 60 soldats restant Francisco Pizarro qui a fait ses preuves dans des conditions très difficiles, on lui ordonne de tenir 50 jours dans l’attente de renforts [4]. Pour la première fois, après 10 années de conquête en Amérique, Francisco Pizarro quitte l’anonymat et devient un protagoniste de l’Histoire.

Avec Balboa à la découverte de la Mer du Sud[modifier | modifier le code]

Après un voyage tumultueux, Pizarro débarque à San Sebastian, commandé par le bachelier Martin Fernandez de Encisco qui les a sauvés de la noyade, de nature exécrable et autoritaire Martin Fernandez ne tarde pas à se faire d’ennemis et est fait prisonnier par ses soldats. C’est alors Vasco Nunuez de Balboa élu par ses soldats qui prend la tête du commandement positionné dans la ville de Santa Maria et fait de Pizarro son lieutenant. Balboa entend parler d’une mer existant vers le couchant, il part alors en expédition avec 190 hommes, au terme d’un voyage éprouvant et non meurtrier il trouve « la Mer du Sud », fort de cette découverte il n’hésite pas à acter cette grande découverte, dans cet acte nous retrouvons les trois grands noms de l’expédition : Balboa, l’aumônier Andres de Vera et le lieutenant Francisco Pizarro[5].

L’exploitation de l’Isthme de Panama (1514-1522)[modifier | modifier le code]

On retrouve Pizarro en qualité de lieutenant de plusieurs conquistadors, Pedro Arias Dávila, Juan Caro de Tavira (en) et dont l’objectif est un archipel « l’ile des perles » sur la côte pacifique de l’Isthme[6]. Si le butin rapporté est intéressant, il l’est beaucoup moins d’un point de vue humain, dévastateur et cruel il marque les hommes présents lors de cette expédition, il est à chaque fois lieutenant, des qualités d’hommes et de commandant feront de lui un homme de confiance du gouverneur, en effet Pizarro fait preuve d’un courage exceptionnel face aux différentes épreuves mise en travers de ses avancées sur le territoire indigène tel que le climat, les hostilités et la faim.

Fondation de la nouvelle capitale du Panama par Pedro Arias Dávila ()[modifier | modifier le code]

Pizarro débarque à Panama au côté de Pedro Arias Dávila qui fait de Panama la capitale du Panama le [7]. La ville marque l’avancée des Espagnols sur le territoire américain, elle est un symbole. Pedro Arias Dávila , même si il est loin de faire l’unanimité parmi les administrés est un allié fidèle de Pizarro, c’est en effet sous la direction de Pedro Arias Dávila que Francisco est nommé lieutenant du gouverneur, le bras droit pour les choses militaires. Pizarro a enfin réussi à se frayer une place, il fait maintenant partie de la petite vie aristocratique panaméenne. Il est même élu premier magistrat « alcade » pour un an selon la coutume, une véritable consécration. Mais Panama n’est qu’un triste reflet des véritables ambitions des conquistadors espagnols, en effet l’arrière-pays de Panama ne suffit pas et n’est pas assez riche.

A la recherche du Pérou : Les différentes expéditions[modifier | modifier le code]

Le parcours d’exploration de Francisco Pizarro lors de la conquête du Pérou (1531-1533).

Un premier voyage orchestré par Pizarro qui se transforme en échec (novembre 1524 - juillet 1525)[modifier | modifier le code]

Pour la première fois Pizarro est la tête d’une expédition qu’il a conçue, il quitte Panama avec 110 hommes dans le but de descendre sur le Sud et de longer l’actuelle Colombie. Très vite il comprend la difficulté à laquelle il est confronté, sur chaque île, terres où il s’arrête il fait face à une hostilité des indiens, des conditions climatiques extrêmes qui s’ajoutent au manque de moyens et de nourritures baissent le moral de ses hommes. Une bataille stoppe net l’avancer du conquistador « la Bataille de Punta Quemada »[8], la rencontre entre les indigènes et les espagnols fut brève mais sanglante, c’est au cours de ce conflit que Pizarro perd conscience, ses hommes le pensent mort. Le replie vers Panama est inévitable.

Un deuxième voyage plein de promesses (janvier 1526-mars 1528)[modifier | modifier le code]

Malgré un premier échec, une deuxième expédition vers les côtes Sud est prévue, des renforts sont là, dirigés par Diego de Almagro, Hernando de Luque et Pedro Arias Dávila, les espagnols sont mieux armés pour continuer la découverte de l’Amerique. Mais la côte et ses différents villages de la Colombie actuelle se révèlent encore une fois être dévastateur, très vite il est demandé à Almagro d’aller chercher des renforts à Panama. Au retour d’Almagro, les hommes sont au plus bas malgré l’arrivée de renforts, la discorde entre les hommes qui veulent rentrer et ceux qu’ils veulent la gloire est grandissante.Une scène reste gravée dans la mémoire de la conquête américaine : « Los Trece de la Fama » sur l’île de Gallo : fatigué Pizarro propose a ses hommes de rentrer ou de rester avec lui vers la gloire et la fortune. Seuls 13 hommes franchissent « la ligne » faite sur le sable et rejoignent le conquistador [9]. Après deux mois d’attentes avec ses 13 hommes du renfort de Bartolomé Ruiz de Estrada (es) arrivent, Bartolomé informe Pizarro que la couronne ne lui laisse plus que 6 mois pour mener à bien son expédition, le conquistador décide de continuer sa route vers le Sud, le long périple s’achève par la découverte de Tumbes, ville en frontière de la côte Péruvienne. À son retour Pizarro fut reçu avec les honneurs, le Pérou est découvert.

Une préparation minutieuse de l’assaut du Pérou (1528-1531)[modifier | modifier le code]

Maintenant que le Pérou est découvert il faut le conquérir, à Panama on se concerte entre les principaux conquistadors, Pizarro, Almagro et Luque se rencontrent, ils souhaitent avoir le soutien de la couronne, malgré des divergences c’est Pizarro qui est choisi avec un homme de confiance de Luque : Diego de Corral pour proposer l’expédition finale vers le Pérou à la couronne. Quatre mois après être rentré à Panama, Francisco Pizarro retourne en Espagne, à son arrivée a Séville il est fait captif pour dettes à la couronne, très vite libérer par le gouverneur, le conquistador doit rencontrer Charles Quint a Tolède pour présenter les différents objets exotiques ramenés et convaincre qu’il faut continuer cette expédition. Les « capitulaciones » de Tolède sont créées le [10], elles mettent en avant le soutien total de la couronne pour Pizarro qui lui attitre des titres majeurs : Gouverneur et capitaine général du Pérou, accompagnées de rentes exceptionnelles. Après être passé par son village natal Trujillo, Pizarro rentre à Panama au cours de l’année 1530.

Une troisième expédition concluante (1531-1533)[modifier | modifier le code]

L’expédition quitte le port avec un peu plus de 180 hommes, une trentaine de chevaux. Les premières décisions de Pizarro sont de ne pas s’arrêter sur la côte colombienne qui a laissé des traces dans les mémoires des hommes, il décide aussi de nommer Hernando Pizarro en qualité de lieutenant qui n’est autre que son frère et Juan capitaine avec Juan de Escobar et Cristóbal de (es). Ils atteignent l’île de la Puna le, après avoir fait captifs les indiens de l’île et les avoirs exécutés qui eux étaient en conflit avec les indiens de Tumbes, il décide de créer une alliance avec les indiens de Tumbes dans le but d’arriver à Tumbes sans hostilité particulière. Lors de leurs arrivées à Tumbes le village est vide, les indiens ont déserté, encore une fois les alentours paraissent vides, non nourriciers, les hommes sont déçus des promesses de Pizarro. Selon le chroniqueur Pedro Pizarro : « les hommes se mirent à maudire le gouverneur Pizarro car ils les avaient conduits dans un pays si lointain et si peu peuplés ». Malgré sa Pizarro insiste et a écho d’une guerre civile dans l’empire Inca, les deux fils de Huayna Capac se sont déclarés une guerre de succession. C’est en effet Atahualpa qui prend le dessus sur son frère Huascar. L’avancée du conquistador se fait par le Nord du Pérou, le 16 Novembre 1532 Pizarro obtient une entrevue avec Atahualpa à Cajamarca, et grâce à une stratégie militaire il le capture[11]

La prise de Cuzco signe la fin des conquêtes de Pizarro[modifier | modifier le code]

La mise à sac de la ville de Cuzco (Novembre 1533)[modifier | modifier le code]

Peinture d’Atahualpa conservée au Musée national d’archéologie, d’anthropologie et d’histoire du Pérou, Lima.

En effet après avoir mis la main sur Atahualpa, une rançon exceptionnelle est demandée par Pizarro pour libérer le chef de l’empire Inca, mais malgré 6 tonnes d’or livré il fait exécuter Atahualpa le pour éviter une rébellion. Afin de mettre fin et signer une victoire totale des Espagnols sur l’Empire Inca il faut faire tomber le capital de l’Empire Inca soit Cuzco. Le 15 novembre 1533, Francisco Pizarro entre dans l'enceinte de Cuzco à la tête de son armée de conquistadors, il met définitivement un terme à l'Empire Inca par la mise à sac de la ville. Pizarro s’assure alors le contrôle de l’empire en utilisant Manco Capac II, frère de l’empereur Atahualpa, pour pouvoir gouverner les Incas à travers celui-ci, il nomme aussi son frère Juan vice-gouverneur de Cuzco[12]. Cuzco donne entière satisfaction via les nombreux trésors qui y regorgent comme de l'or, des plumes et des vêtements…

Peinture représentant Pizarro capturant Atahualpa par John Everett Millais 1845.

La montée des tensions entre Pizarro et Almagro[modifier | modifier le code]

Entre Pizarro et Almagro rien ne va plus, la propriété de la ville de Cuzco est un sujet de discorde et est le motif des premières escarmouches entre pizarristes et almagristes, jusqu'à ce que Pizarro persuade Almagro d'entreprendre une expédition pour la conquête du Chili (1535-1536). Malgré la surveillance du clan Pizarro sûr Manco Capac II, il s’échappe et les abus des frères de Pizarro allument une révolte à travers tout le pays. Manco Capac revient attaqué Cuzco et provoque le siège de la ville le jusqu'en Mars 1537 pendant 10 mois. C’est à ce moment qu’Almagro de retour du Chili profite de la situation pour aider les incas et capture Hernando et Gonzalo Pizarro et les emportent à Abancay[13]. Très vite averti malgré son expédition vers Lima Francisco Pizarro tentent de multiples stratégies pour libérer ses frères, en effet Gonzalo s'est déjà évadé, les diverses tentatives de conciliation aboutissent donc à la libération d'Hernando Pizarro, mais la guerre reprend: à la bataille de Las Salinas (avril 1538)[14],les almagristes sont défaits. Hernando Pizarro fait juger et exécuter Almagro en Juillet 1538, Francisco Pizarro n'a jamais pris parti du conflit entre son frère et Almagro directement.

Lima, symbole de la fin de la conquête Pizarro[modifier | modifier le code]

Meurtre de Francisco Pizarro aux mains des almagristes, illustré avec une gravure du XIXe siècle.

En Aout 1536, Pizarro attaque avec ses hommes Lima il réussit à la conquérir sans trop de difficultés. Le conquistador décide de faire de Lima la nouvelle capitale du Pérou. Francisco Pizarro a reçu le titre de marquis qui est très rare, Charles Quint lui laisse décider quelle région veut-il administré, le conquistador choisi une région au Nord-Est de Lima, qui parut surprenant au vu de la non-connaissance de la région. Mais malgré une légitimité gagner au cours de conquêtes difficiles et âpres, Pizarro a écho d’un complot des Almagristes autour du fils D’Almagro tué par Hernando, Almagro le jeune veut venger son père, les premiers partisans favorables à Almagro sont concentrés alentours de Cuzco[15]. Au terme d’un traquenard d’une douzaine hommes de main d’Almagro le jeune, Francisco Pizarro est tué dans sa demeure à Lima malgré une défense hargneuse [16].Almagro crie dans toute la ville qu’il a vengé son père et que maintenant plus personne n’est au-dessus de lui. Francisco Pizarro est mort le , après une brève sépulture accepté par Diego Almagro au sein de l’église et organisé par un ancien valet du marquis Juan de Barbaran, il s’empresse d’ailleurs inhumer le corps car les rumeurs courent qu’Almagro veut planter la tête de Pizarro sur un pique, les rivalités entre conquistadors sont un réel problème d’image pour la couronne.

Après sa mort l’héritage légué par Pizarro et son clan[modifier | modifier le code]

L’héritage du clan Pizarro[modifier | modifier le code]

Les frères Pizarro, une fratrie de conquistadors poursuivant l’œuvre de conquête de leur frère[modifier | modifier le code]

En effet, Gonzalo Pizarro est né en 1502 à Trujillo province espagnole de Cáceres, il venge la mort de son frère Francisco en assassinant le vice-roi de Lima en 1546. Alors proclamé gouverneur du Pérou (1544-1546), il est renversé et exécuté par l'envoyé spécial de l'empereur Charles Quint en 1548. Juan Pizarro est né en 1505 à Trujillo, province espagnole de Cáceres, il est gouverneur de Cuzco en 1535 et meurt pendant le siège de la ville en 1536. Hernando Pizarro est quant à lui né en 1508 à Trujillo province espagnole de Cáceres, il cède le titre de gouverneur de Cuzco à son frère Juan en 1535 et gagne face à Almagro qui assiège la ville en 1537, et le fait exécuter en 1538. Il est rappelé en Espagne en 1539 et est emprisonné jusqu'en 1560. Il meurt à Trujillo en 1578.[17]

Des monuments en l’honneur du conquistador[modifier | modifier le code]

Statue équestre de Pizarro à Lima, Pérou.

Pizarro est un personnage emblématique représenté sous forme de statue. Au début des années 1930, le sculpteur Ramsay MacDonald a créé trois statues identiques d’un fantassin européen anonyme ressemblant à un conquistador avec un casque et brandissant une épée en chevauchant un cheval. La première copie a été offerte au Mexique pour représenter Cortés, mais elle est rejetée. La statue est donc prise par la ville de Lima en 1934 et est réutilisé pour représenter Pizarro. Une autre copie de la statue réside dans le Wisconsin aux Etats-Unis. Pendant plusieurs années la statue était positionnée sur une place adjacente au Palais du Gouvernement péruvien. C’est en 2003 que le maire de Lima, Luis Castañeda Lossio, approuve le transfert de la statue à un autre endroit. En effet, depuis 2004 la statue de Pizarro se trouve dans un parc du le district de Rímac, elle fait face à la rivière et au Palais du Gouvernement.

Statue équestre de Pizarro à Trujillo, Espagne.

En ce qui concerne la statue équestre de Pizarro sur la Plaza Mayor à Trujillo, en Espagne, elle est réalisée par le sculpteur américain Charles Rumsey (1879-1922) et est donnée à la ville par sa veuve en 1926.

Palais de la Conquête à Trujillo.

De retour du Pérou extrêmement enrichi par la conquête, la famille Pizarro érige un palais de style plateresque du XVIe siècle à l’angle de la Plaza Mayor à Trujillo en Espagne. C’est sa fille Francisca Pizarro Yupanqui (es) qui ordonne la construction du palais. Il est connu sous le nom de Palais de la Conquête, ce palais luxuriant est structuré sur quatre étages, nous y trouvons les armoiries de la famille Pizarrode plus, il comporte des bustes[18]. Il est immédiatement devenu un symbole reconnaissable de la place. D’un côté se trouve Francisco Pizarro et de l’autre, sa femme, la princesse inca Inés Huaylas, sa fille Francisca Pizarro Yupanqui (es) et son mari Hernando Pizarro. Ce bâtiment est couronné par douze sculptures élégantes représentant des allégories de vices et de vertus. Les cheminées ainsi que ses fenêtres et ses barres de forge artistique sont remarquables le décor du bâtiment comprend des ornements et des balustrades plateresques.

Chapelle en l'honneur de Francisco Pizarro dans la cathédrale de Lima.
Tombe de Francisco Pizarro dans la cathédrale de Lima.

La postérité de Pizarro s’illustre via de nombreux monuments qui lui sont dédiés. Après sa mort les restes de Pizarro sont rapidement enterrés dans la cour de la cathédrale, puis sa tête et son corps sont séparés et enterrés dans des boîtes séparées sous le sol de la cathédrale. En 1892, en préparation de l’anniversaire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb, un corps que l’on pense être celui de Pizarro est exhumé et exposé dans un cercueil en verre. Néanmoins, en 1977, des hommes qui travaillent sur la fondation de la cathédrale découvre une boîte de plomb dans une niche scellée, qui porte l’inscription "Voici le chef de Don Francisco Pizarro Demarkes, Don Francisco Pizarro qui a découvert le Pérou et l’a présentée à la couronne de Castille ». En effet une équipe de médecins légistes des États-Unis, dirigée par le Dr William Maples, à rapidement déterminé que le corps qui est honoré dans le boîtier en verre depuis près d’un siècle est mal identifié. Le crâne dans la boîte de plomb non seulement porte les marques de coups d’épée multiples, mais il possède les mêmes caractéristiques et une ressemblance évidente avec les portraits faits de Pizarro.

Un musée est aussi dédié à Pizarro, il est visitable dans la ville de Trujillo, il retrace la vie du conquistador[19].

Maison et musée de Francisco Pizarro, à Trujillo.

Dernière découverte archéologique[modifier | modifier le code]

En 2007, aux alentours de Lima, des travaux de construction mettent à jour les restes d'environ 70 hommes, femmes et enfants portant des signes d'une mort extrêmement violente. La qualité de leur conservation permet 500 ans après leur décès, de constater des blessures au mousquet ce qui donne un indice sur l'identité des tueurs. Selo, Guillermo Cock, archéologue péruvien de nombreux autochtones ont été victimes des armes européennes pendant la colonisation mais c'est peut-être la première fois qu'on en a la preuve via l'archéologie. L’archéologue estime que la mort de ses hommes remonte à l'été 1536, pendant le soulèvement des Incas contre les Espagnols, date qui concorde avec celles de Pizarro.

La postérité du conquistador dans la culture populaire française, espagnol ainsi que dans la société péruvienne[modifier | modifier le code]

L’impact du conquistador sur les sociétés[modifier | modifier le code]

Francisco Pizarro sur un billet de 1000 pesetas espagnol de 1992.

Pizarro impacte la société péruvienne il est bien connu au Pérou comme étant le leader de la conquête espagnole en Amérique. Après son invasion, Pizarro réduit à néant l’État inca, de plus la conquête espagnole décime la population inca. Il dirige la région avec son clan pendant près d’une décennie et initie le déclin des cultures locales. Après sa mort Francisco Pizarro laisse une trace indélébile sur la société, en effet, la religion polythéiste des Incas est remplacée par le christianisme et une grande partie de la population locale est réduite au servage, dominé par l’élite espagnole. Les villes de l’Empire Inca sont transformées en villes catholiques espagnoles. Pizarro est également resté dans les mémoires des péruviens et des indigènes pour avoir ordonné la mort d’Atahualpa malgré le paiement de la rançon que Pizarro garde pour lui. Encore aujourd’hui Pizarro est très présent dans la culture du Pérou. De plus il impacte aussi la société espagnole, il participe à l’extension de l’empire espagnol en Amérique et donc à la mutation de la société espagnole via la confrontation des cultures. L’importance qu’il a dans la société espagnole est illustré à travers sa représentation sur un billet de 1000 pesetas en 1992[20].

Dans la littérature et la fiction[modifier | modifier le code]

Pizarro est un personnage qui prend place dans la littérature sous différentes formes. De nombreux livres traient de Pizarro et de son œuvre de conquête. Le livre Conquistadors, écrit par Éric Vuillard raconte la conquête et la destruction de l'empire Inca par Francisco Pizarro et ses hommes. Pizarro apparait aussi dans le roman « Les Incas » en 1777 écrit par Jean-François Marmontel, qui participe à notamment à la création de l'Encyclopédie ou il est extrêmement critique à l'égard des conquistadors. Dans le roman historique d’Isabel Allende nommé Inés del alma mía (2006)[21] , nous est raconté la vie d’Inés de Suarez, l’amante de Pedro de Valdivia, Pizarro est un personnage important largement développé. Par ailleurs, la place du conquistador dans la littérature populaire est conséquente mais Pizarro est un personnage étudié dans de nombreux livre purement historique comme l'illustre la bibliographie ci-dessous.

Après son assassinat le personnage de Pizarro continue d’exister à travers la fiction et ses formes multiples. En effet, Pizarro apparaît en tant qu'opposant dans le dessin animé Les Mystérieuses Cités d'or, réalisé au début des années 1980. De plus, dans la série Il était une fois… les Amériques, produite par Albert Barillé, le 11e épisode est consacré à Pizarro et à sa conquête de l'Empire Inca. Pizarro apparaît aussi dans la pièce de Peter Schaffer : La Chasse royale du Soleil (1964), qui raconte la conquête espagnole de l’Empire Inca[22]. L’acteur Robert Shaw incarne Francisco Pizarro dans The Royal Hunt of the Sun (1969), une adaptation cinématographique de la pièce de Peter Schaffer mise en scène par Irving Lerner. Dans la mini-série Gabriel, Immortal Love (2008) le personnage de Pizarro apparaît comme étant le méchant principal, joué par José Luis Rodriguez. Pizarro apparaît comme général illustre dans le jeu vidéo stratégique Sid Meyer's Civilization V ainsi que dans le plus récent Civilisation VI datant de 2016 ou il est possible de donner la victoire au peuple inca.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lavallé 2004, p. 20-21.
  2. Lavallé 2004, p. 17.
  3. Lavallé 2004, p. 26.
  4. Núñez-Regueiro 2015, p. 20-21.
  5. Lavallé 2004, p. 41-43.
  6. (es) Alberto Harambour, « Pizarro Francisco », sur mcnbiografias.
  7. Igor Hansen-Love, « Sur les traces des conquistadors en terres incas », sur l'Express.
  8. Somervill 2005, p. 37.
  9. Lavallé 2004, p. 72-73.
  10. Porras Barrenechea 1975, p. 18-24.
  11. Ysaline Homant, « Pizarre s'empare de l'inca Atahualpa », sur Herodote.
  12. Pizarro 1992, p. 81.
  13. Jean-Pierre Tardieu, « Le soldat noir au Pérou », sur persée.
  14. Pizarro 1992, p. 135-136.
  15. José Maria Gonzàlez Ochoa, « La mort d'un conquistador », sur le Monde.
  16. Auriane de Viry, « 26 Juin 1541 l’assassinat d'un conquistador », sur Revue des Deux Mondes.
  17. Pizarro 1992, p. 28-29.
  18. Jean-Pierre Berthe, « Pizarro Francisco », sur Encyclopedia Universalis.
  19. https://www.turismoextremadura.com/en/explora/Casa-Museo-de-Pizarro/ Maison musée de Pizarro à Trujillo.
  20. http://www.comptoir-des-monnaies.com/product_info.php/espagne-1000-pesetas-type-francisco-pizarro-p-255355, Comptoir des monnaies en ligne.
  21. Allende 2006, p. 35.
  22. https://www.imdb.com/title/tt0064907/ La Chasse Royale du Soleil 1969.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographies[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Marcel Dorigny, Fabrice Le Goff, Atlas des premières colonisations : XVe-début XIXe siècle, des conquistadors aux libérateurs, Paris, Autrement, .
  • (es) José Antonio del Busto, Francisco Pizarro. El Marqués Gobernador, Lima, Studium, .
  • Jean-François Klein, Jean-Pierre Peyroulou, Marcel Dorigny, Marie Albane de Suremain, Pierre Singaravélou, Grand Atlas des empires coloniaux, Paris, Autrement, .
  • Bernard Lavallé, Francisco Pizarro : conquistador de l'extrême, Paris, Payot et Rivages, (ISBN 2-228-89812-0).
  • Pedro Pizarro (trad. Yvette Romus, préf. Gérard Chaliand), Récit de la découverte et de la conquête des royaumes du Pérou [« Relación del descubrimiento y conquista del Perú »], Paris, Éditions du Félin, .
  • Pedro Pizarro (trad. Yvette Romus), La conquête du Pérou, La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube, coll. « L'Aube poche », .
  • Paz Núñez-Regueiro (dir.), L'Inca et le Conquistador, Paris, Actes Sud, (ISBN 978-2-330-03804-5).
  • (en) Barbara A. Somervill (dir.), Pizarro, Conqueror of the Incas, Paris, Signature Lives, 2005.
  • (es) Raul Porras Barrenechea, Cedulario del Perú, Madrid, 1975.
  • Isabel Allende, Ines Del Alma Mia, Madrid, Plaza y Janès, 2006.

Articles et chapitres[modifier | modifier le code]

  • Auriane de Viry, « 26 juin 1541 : Assassinat du conquistador Pizarro », sur Revue des deux mondes, .
  • Olivier Dollfus, « La conquête et le système colonial espagnol : La conquête », dans Le Pérou, Paris, Presses Universitaire de France, , 48-50 p.
  • Favre Henri, « l'invasion et la chute », dans Les Incas, Paris, : Presses universitaires de France, , 103-215 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]