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Marc-Antoine Auguste Gaudin

Naissance
Saintes (France)
Décès (à 76 ans)
Paris (France)
Nationalité Français
Résidence 15 rue Malebranche, Paris
Domaines Chimie
Physique moléculaire
Cristal de roche
Photographie
Institutions Bureau des longitudes
Renommé pour La synthétisation des rubis et l'arrangement des atomes au sein d'une molécule.

Marc-Antoine Auguste Gaudin (5 avril 1804 - 2 août 1880) est un scientifique français qui s’est démarqué dans la chimie organique naissante, la physique moléculaire et la photographie.

Biographie et réalisation[modifier | modifier le code]

Marc-Antoine Auguste Gaudin est le premier enfant d’une famille de quatre. Son père était un commerçant. Gaudin s'est rendu à Paris en 1827, à l'âge de 23 ans, afin de poursuivre sa formation scientifique. C’est au Collège de France qu’il a assisté aux conférences d’Ampère, qui deviendra son mentor[1]. Puisqu’il avait besoin d’argent, il a collaboré à l'Encyclopédie nouvelle dans laquelle il a écrit 32 articles. Il a aussi remporté quelques concours de poésie pour assurer sa subsistance. Il a épousé Marie Narjoux le 10 mai 1844, avec qui il a eu 7 enfants[2].

Il entre au Bureau des longitudes en 1834, où il sera calculateur jusqu’en 1874. Il ne sera jamais admis à un poste d’enseignement ou de recherche[3]. Il mènera sa carrière scientifique en parallèle avec ce poste. Il s’intéresse principalement à la cristallographie, mais aussi à des travaux de haute température et à la morphogenèse moléculaire. Gaudin prend part à plusieurs recherches. Il participe notamment à la fabrication de rubis et réussit à en créer, en 1837, en utilisant une sarbacane oxhydrique. Il a également préparé du quartz fondu pour les travaux sur l'activité optique de Biot en 1839. De plus, il a fait un microscope, en 1850, neuf ans après avoir fabriqué des lentilles de microscope grâce à du cristal de roche fondu. Il a aussi travaillé à fabriquer des pompes pneumatiques en 1827, qui permettent de chasser l’air des cellules d'un microscope, causé par un alcool nuisible. Il travaillera aussi le charbon, la dynamite et le lait artificiel. Il a également créé un anémomètre en 1847[4].

L’un de ses plus grands intérêts dans la vie était lié au nombre et à l’arrangement d'atomes dans les molécules. Ce sera ce qui le passionnera toute sa vie et ce qui l'aidera, grâce aux notions inculpées par Ampère, à déterminer la vraie nature calorique des corps. Il s'intéressera à la théorie vibratoire de la chaleur et à la théorie dualistique de la combinaison chimique de Berzelius. L’arrangement des atomes sera son principal travail de recherche. Il publira deux notes importantes en 1831 et 1832 qui contiennent, entre autres, des informations très claires sur l’hypothèse d’Avogadro concernant les gaz, et ce plus de 20 ans avant le travail de Canizzaro et avant l'acceptation de l’hypothèse d’Avogadro au congrès de Karlsruhe. Il a supposé que les gaz élémentaires comme l’hydrogène et l’oxygène sont des gaz diatomiques, et que les autres gaz sont plutôt monoatomiques, triatomiques ou encore plus complexes. Il a aussi émis la possibilité de certaines relations entre les propriétés physiques, chimiques et l’arrangement spatial des atomes qui composent les molécules. Il a rejeté le modèle de forme simple d’Ampère et son hypothèse selon laquelle les plus petites molécules sont de forme polyédrique. Il a plutôt pensé que les atomes étaient toujours placés de façon symétrique. Il a rejeté la théorie des radicaux, croyant que la symétrie serait détruite si on remplaçait certains atomes par d’autres, et que seulement un réarrangement complet pourrait rétablir la symétrie[5].

Il s’est aussi intéressé à la photographie. Il a écrit 10 ouvrages entre 1841 et 1861. Le 10 août 1839, le lendemain de la présentation du procédé de Louis Daguerre, il prend sa première photographie[6] en utilisant une lentille normale de 3 pouces de distance focale fixée dans une boîte de carton[7]. Il tentera par la suite d’améliorer le procédé du daguerréotype, qui consiste à produire une image sans négatif, en diminuant le temps de pose de ses photos. En mai 1840, il s’associe avec Noël Lerebours pour commercialiser le daguerréotype Gaudin. Il développe avec lui la technique du portait, ce qui rendra son studio très populaire. Il voyage dans toute la France ainsi qu’à l’étranger, notamment à Londres, à Berlin et à Amsterdam, pour prendre des photos. En 1844, il publie un ouvrage très important intitulé Traité de photographie.

En 1843, son frère Alexis ouvre une boutique, où Marc-Antoine Auguste Gaudin commercialise des appareils photographiques et réalise des portraits. Ce dernier devient propriétaire de la revue La Lumière en 1851. Il en devient le rédacteur en chef en 1861, et ce jusqu’à la fin du magazine en 1867. Il écrit plusieurs articles pour cette revue. Les trois frères Gaudin (Marc-Antoine, Alexis et Charles) seront des pionniers dans le développement scientifique, industriel et commercial de la photographie jusqu’en 1872.

Marc-Antoine Auguste Gaudin tente d’obtenir un siège à l’Académie des sciences en 1851 et en 1862. Sa candidature est proposée pour le poste de Chevalier de la Légion d’honneur en 1844, en 1858 et en 1865, mais il n'est jamais sélectionné. Les seules reconnaissances qu’il a reçues de l’Académie sont deux prix Trémont en 1867 et en 1872.

Même avec son emploi de calculateur, qui lui procure une sécurité d’emploi, ses recherches et ses publications lui coûtent très cher, donc le Ministre de l'Instruction publique lui donne des compensations pour ses publications. À partir de 1834, il n’effectue que la moitié de ses tâches pour se laisser du temps pour ses études. Il devra reprendre son travail à temps plein en 1845 pour pouvoir garder ses privilèges. À cause de ses problèmes économiques, il changera de domicile plusieurs fois durant sa vie. De plus, une de ces résidences a été détruite par un incendie probablement causé par une expérimentation ratée.

À 70 ans, il devient sourd, mais continue tout de même ses recherches. Il dirige la publication de La Gerbe de 1879, jusqu’à sa mort en 1880. Il meurt à l’âge de 76 ans à Paris, suite à une consommation accidentelle de laudanum[8].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En 1867 et en 1872, l’Académie des sciences de Paris lui décerne le prix Trémont pour la reconnaissance de son travail. Il est le 4e à remporter ce prix institué par M. le baron de Trémont pour «aider un savant sans fortune dans les frais de travaux et d’expériences qui feront espérer une découverte ou un perfectionnement très utiles dans les Sciences et les Arts libéraux industriels»[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Il a publié 34 articles pour l'Encyclopédie nouvelle, dont:.
-Mémoire sur les propriétés du silice en fusion (1841) .
-Derniers perfectionnements apportés au daguerréotype(1842) avec M. Paul Lerebours.
-Recherche sur le groupement des atomes dans les molécules et sur les causes les plus intimes des formes cristallines (1847) [10].
-Réflexions d’un chimiste philosophe sur les maladies épidémiques, la fièvre du marais, la fièvre jaune, la fièvre typhoïde, la variole, le choléra, la peste (1865).
Il publie aussi 10 ouvrages entre 1841 et 1861 portants sur la photographie, dont un important en 1844 intitulé Traité pratique de photographie[11]. Il a publié sa définition finale sur les interactions et les arrangements des atomes dans l’Architecture du monde des atomes (1873) [12]. Il a aussi publié un grand nombre de mémoires, de notes et de recherches dans la Bibliothèque universelle, ainsi que des comptes rendus de l’Académie des sciences [13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Mario Morselli, Amedeo Avogadro : A ScientificBiography, Hingham, D. Reidel Publishing Compagny, , 376 p.
  2. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.35-43
  3. (en) « Gaudin, Marc Antoine Augustin. », sur Complete Dictionary of Scientific Biography., (consulté le ).
  4. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.36
  5. (en) « Gaudin, Marc Antoine Augustin. », sur Complete Dictionary of Scientific Biography., (consulté le ).
  6. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.37
  7. (en) Beaumont Newhall, The Daguerreotype in America, Courier Corporation, , 175 p., p.21
  8. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.37-42
  9. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.39
  10. E. de Boccard, Polybiblion : revue bibliographique universelle, , 576 p., p.275
  11. Jean-François Luneau, Félix Gaudin : Peintre-verrier et mosaïste, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 1850-1930, 621 p., p.37
  12. E. de Boccard, Polybiblion : revue bibliographique universelle, , 576 p., p.275
  13. Henry et L. Feuillert, Biographie de la Charente-Inférieure Aunis & Saintonge, Niort-La Rochelle, , 852 p., p.350