Université Pierre-et-Marie-Curie
L'université Paris VI[1] (Paris 6), ou université Pierre et Marie Curie[2] (UPMC), est une université de sciences et de médecine située sur le campus de Jussieu, dans le Quartier latin de Paris.
Elle accueille environ 31 000 étudiants (dont 10 500 étudiants en médecine) qui sont encadrés par 5 800 enseignants-chercheurs et chercheurs ainsi que 4 800 personnels BIATOSS. Dans ses murs, l'UPMC héberge 125 laboratoires de recherche.[réf. nécessaire]
Une des héritières de la faculté des sciences de la Sorbonne, l'UPMC est située dans le Quartier latin sur le campus de Jussieu sur la rive gauche de la Seine. Elle forme officiellement, depuis le 22 juin 2010 le troisième membre fondateur du PRES Sorbonne Universités, avec les universités Paris II Panthéon-Assas et Paris IV Paris-Sorbonne.
Histoire
L'université Paris VI a été créée le 1er janvier 1971 suite à loi n°68-978 du 12 novembre 1968 sur l'enseignement supérieur (dite Loi Faure). Conformément à cette loi, les enseignants des anciennes faculté des sciences et faculté de médecine de l'université de Paris se divisèrent en de multiples unités d'enseignement et de recherche. L'université Paris VI fut créée à partie de la majorité des unités d'enseignement et de recherche de sciences (les autres rejoignant les université Paris VII, Paris XII et Paris XIII) et une partie des unités de médecine (les autres rejoignant les universités de Paris V, Paris VII et Paris XIII).
Création du campus de Jussieu
Construit à l'emplacement des anciennes halles aux vins, le campus de Jussieu fut inauguré en 1959, mais reste à ce jour inachevé. La Faculté de Science de Paris à l'étroit dans ses anciens locaux devait y trouver des conditions d'exercices plus adaptés aux exigences de l'après-guerre. Le campus est principalement formé d'un « gril » de barres réalisé par l'architecte Édouard Albert entre 1964 et 1971, surélevées par rapport à une dalle, elle-même surplombant les rues environnantes. Le gril comporte une tour en son centre, la Tour Zamansky, et est bordé sur deux côtés de bâtiments plus anciens de 65 000 m² qui comprend deux bâtiments édifiés par l'architecte Urbain Cassan entre 1958 et 1961, à l'aplomb du quai Saint-Bernard et de la rue Cuvier. Ces bâtiments sont appelés « barres de Cassan ».
C'est en 1964 qu'André Malraux confie à Édouard Albert le soin de dessiner l'université qui devra accueillir la grande quantité de nouveaux étudiants issus du baby boom. C'est certainement le fait qu'Édouard Albert aura l'idée d'une construction modulaire entièrement métallique, dont les plans sont inspirés du palais de l'Escurial près de Madrid. Les bâtiments de cinq étages entourent des patios, servant de couverture à des locaux habités[3] , qui a donné naissance à la rumeur sur l'origine du plan de Jussieu.
Désamiantage du Campus de Jussieu
L'amiante, prévue pour protéger les bâtiments du feu, impose à cause de sa toxicité des travaux pour l'enlever. En 1995, une première estimation fait état d'un coût de 700 millions de francs; mais celui-ci augmentent vite et, en 2009, les chiffres sont estimés entre 800 millions et plus d'un milliard d'euros[4]. Claude Allègre, opposé au désamiantage, fait arrêter les travaux de désamiantage, initiés par son prédécesseur François Bayrou, lors de son arrivée au poste de ministre de l'Éducation nationale. Selon lui, l'amiante présent sur le site n'était pas dangereux pour les enseignants-chercheurs : enrober les fibres dans un enduit, c’est-à-dire les plâtrer, aurait suffi. Après lui, les travaux ont repris.
En juin 2009[5], après 5 années de travaux, ponctuées d'aléas politiques et administratifs, la Tour Zamansky est finalement réhabilitée et réinvestie par les différents services administratifs de l'université Pierre et Marie Curie. Partout sur ses façades, sont désormais inscrits les mots d'André Malraux « L'avenir est un présent que nous fait le passé ».
En octobre 2009, l'université Pierre et Marie Curie fête les 900 ans de formation supérieure et de quête intellectuelle de son site[6] et, en hommage au philosophe et un théologien français, baptise le parvis de son principal campus « Guillaume de Champeaux », qui perd ainsi son nom de Jussieu[7].
Présidents de l'université Pierre et Marie Curie
Huit présidents se sont succédé à la tête de l'université depuis sa création[8] :
- 1971-1976 : André Herpin
- 1976-1982 : Jean Dry
- 1982-1986 : André Astier
- 1986-1991 : Michel Garnier
- 1991-1996 : Jean-Claude Legrand
- 1996-2001 : Jean Lemerle
- 2001-2006 : Gilbert Béréziat
- depuis 2006 : Jean-Charles Pomerol
Composantes
L’université se compose de sept unités de formation et de recherche[9], d'une école d'ingénieur et de quatre observatoires des sciences de l'univers[10]. S'y ajoutent, hors des composantes mentionnées ci-dessus des départements, centres scientifiques et services communs créés par délibération du conseil d'administration, dont en particulier le département du Cycle d'intégration commun à l'ensemble des unités de formation et de recherche de l'université et rattaché au service général de la formation initiale. Ce département a pour mission de gérer, coordonner et développer l'ensemble des enseignements de la 1ere année de licence scientifique et de la première année des études de santé en s'appuyant sur les moyens en enseignement des unités de formation et de recherche[11].
Unités de formation et de recherche
- Faculté de médecine Pierre et Marie Curie
- Faculté de chimie
- Faculté d'ingénierie
- Faculté de mathématiques Pierre et Marie Curie
- Faculté de physique Pierre et Marie Curie
- Faculté de biologie
- Unité de formation et de recherche « Terre, environnement, biodiversité »
Instituts et école
- École polytechnique universitaire Pierre et Marie Curie
- Observatoire Institut d'astrophysique de Paris
- Observatoire océanologique de Roscoff
- Observatoire océanologique de Banyuls
- Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer
Écoles doctorales
L'UPMC propose la préparation du doctorat dans 20 écoles doctorales différentes, regroupées en 4 pôles :
- Pôle modélisation et ingénierie
- Ecole doctorale d'informatique, télécommunication et électronique de Paris
- Sciences mathématiques de Paris-Centre
- Génie des procédés et hautes technologies
- Sciences mécaniques, acoustique, électronique et robotique de Paris
- Pôle énergie, matière et univers
- Physique de la région parisienne
- Astronomie et astrophysique d'Île-de-France
- Constituants élémentaires - systèmes complexes
- Chimie physique et chimie analytique de Paris-Centre
- Physique de la particule à la matière condensée
- Physique et chimie des matériaux
- Chimie moléculaire de Paris-Centre
- Séminaire ED chimie
- Pôle terre vivante et environnement
- Sciences de l'environnement d'Île-de-France
- Diversité du vivant
- Géosciences et ressources naturelles
- Pôle vie et santé
- Cerveau, cognition et comportement
- Logique du vivant
- Interdisciplinaire pour le vivant
- Santé publique et sciences de l'information biomédicale
- Physiologie et physiopathologie
Bibliothèques
La bibliothèque universitaire est constituée de 17 bibliothèques (10 scientifiques et 7 médicales) et compte 15 bibliothèques associées. Elle résulte de la fusion en 2009 de la Bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu et du réseau des bibliothèques médicales (SCD Médical) de l'établissement.
Enseignement et recherche
Formation
L'université Paris VI prépare à des diplômes de licence, master et doctorat dans le domaine des sciences et des techniques, à des diplômes d'ingénieur, à des diplômes d'Etat en médecine et à des diplômes d'université.
En 2009, l'université Paris VI a délivré en sciences et techniques 1168 licences générales et 241 licences professionnelles, 1715 masters, 193 diplômes d'ingénieur[12]. En médecine, l'université à délivré en 2009 173 diplômes d'Etat de docteur en médecine, 143 diplômes d'Etat de psychomotricien, 38 diplômes d'Etat de sage femme, 125 certificats de capacité d'orthophoniste, et 56 certificats de capacité d'orthoptiste.
L'UPMC propose la préparation de la licence générale dans 9 mentions différentes
L'UPMC propose de plus 7 double cursus de licence avec des établissements partenaires :
- Sciences et sciences sociales : formation proposée par l'UPMC et l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po)
- Sciences et musicologie : formation proposée par l'UPMC et Paris Sorbonne (Paris IV)
- Sciences et histoire : formation proposée par l'UPMC et Paris Sorbonne (Paris IV)
- Sciences de la Vie et sciences sociales : formation proposée par l'UPMC et l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po)
- Sciences et humanités : formation proposée par l'UPMC et Sorbonne Nouvelle (Paris III)
- Sciences, langue et civilisation chinoises : formation proposée par l'UPMC et l'inalco
- Sciences et philosophie : formation proposée par l'UPMC et Paris Sorbonne (Paris IV)
L'UPMC propose également en un an la préparation de 14 licences professionnelles.
L'UPMC propose la préparation du master dans 53 spécialités différentes :
Un enseignement des trois cycles d’études médicales (1er cycle, 2e cycle et 3e cycle incluant DES, DESC, DU et DIU) et des enseignements paramédicaux (l’orthophonie, la psychomotricité et l’orthoptie) est assuré par l'université. Le siège officiel a été symboliquement conservé aux Cordeliers, rue de l'Ecole de Médecine, où l'amphithéâtre Saint Côme loué par les franciscains avait été le premier collège de médecine de Paris mais les enseignements sont dispensés principalement sur deux sites : La Pitié-Salpétrière et Les Quinze-Vingt Saint-Antoine (qui intègre une école de sage-femme).
Relations internationales
Recherche
La recherche à l'UPMC regroupe 125 unités de recherche, et s'articule autour de 4 grands pôles.
- Le pôle modélisation et ingénierie regroupe les activités élevant du domaine des mathématiques pures et appliquées, de l’informatique, de l’électronique, de la robotique, de la mécanique et de l’ingénierie médicale.
Il regroupe 16 laboratoires et 5 structures fédératives.
- Le pôle « Energie, matière et Univers » couvre des domaines comme la compréhension de la structure de l’univers et de la matière, qui constitue une contribution à la culture scientifique moderne, les technologies de l’information quantique, les nanosciences et les nouveaux matériaux multifonctionnels, la chimie moléculaire tournée vers la santé et vers le développement durable.
Il regroupe 36 laboratoires et 6 structures fédératives.
- Le pôle Terre vivante et environnement regroupe 21 laboratoires et 4 structures fédératives.
- Le pôle Vie et santé regroupe 47 laboratoires et 7 structures fédératives.
40 laboratoires implantés à l'université Paris VI sont des unités mixtes de recherche associées au CNRS, auxquels s'ajoute une unité propre du CNRS, en outre l'université est associée à 34 autres unités mixtes de recherche associées au CNRS implantées dans d'autres établissements [13].
Scientométrie
L'université est classée 39e au classement mondial 2010 « Academic Ranking of World Universities » de l'Université Jiao-tong de Shanghai qui classe 6 000 écoles et universités en fonction du volume et de la qualité de leurs publications électroniques[14]. Elle est dans ce classement la première université française et la sixième université européenne.
Vie étudiante
Sociologie
Le nombre total d'inscrits à l'université Paris VI en 2009/2010 était de 29560, dont 9846 en médecine, 19439 en sciences et 100 en sciences économiques[15]. Le nombre d'étudiants en cycle licence est de 14335 dont 1881 étrangers[16] et environ 3000 élèves de classes préparatoires aux grandes écoles inscrits de manière « cumulative »[17].
On comptait en 2009-2010 4607 nouveaux entrants en première année de cursus licence, dont 4135 nouveaux bacheliers, 1410 en médecine et 3197 en sciences
Évolution démographique
Évolution du nombre d'étudiants inscrits à l'université Paris VI
Vie associative
Personnalités liées
Anciens étudiants
L'université Pierre-et-Marie-Curie compte parmi ses anciens étudiants plusieurs hommes et femmes politiques, comme la Sénégalaise Safiatou Thiam (ministre de la Santé à partir de 2007)[réf. souhaitée] ou le Français Dominique Strauss-Kahn (directeur général du Fonds monétaire international à partir de 2007)[réf. souhaitée].
Des personnalités du monde universitaire ont également étudié dans l'université, comme le physicien et mathématicien québécois Luc Vinet (recteur de l'Université de Montréal à partir de 2005)[réf. souhaitée], ou Pierre-Louis Lions[18], Médaille Fields. Plus récemment des lauréats de la médaille Fields 2006 et 2010, Wendelin Werner et Ngô Bảo Châu ont étudié à l'UPMC.
Enseignants et anciens enseignants
- Alain Connes[19], médaille Fields 1982
- Michel Waldschmidt, président de la Société mathématique de France de 2001 à 2004
Docteurs honoris causa
L'université offre à trois reprises (en 1999, 2005, et 2007) la distinction de docteur Honoris Causa à des personnalités extérieures[20].
Notes et références
- Selon le décret n°2000-250 du 15 mars 2000 portant classification d'établissements publics à caractère scientifique, culturel et professionnel et la circulaire n°2006-202 du 8-12-2006
- Nom d’usage dont s'est doté l'établissement par délibération de son conseil d’administration[précision nécessaire]
- (fr) « Historique du campus Jussieu » sur diderotp7.jussieu.fr, 6 février 2001
- (fr) « Le campus de Jussieu retrouve un phare dans la tempête de l'amiante », Le Monde, 28 aout 2009
- (fr) « Tour Zamansky: les clés d'une nouvelle ère » sur le site officiel de l'université Pierre-et-Marie-Curie, consulté le 30 septembre 2009
- (fr) « 1109-2009 : de l'oratoire Saint-Victor à l'UPMC » sur le site officiel de l'université Pierre-et-Marie-Curie, consulté le 16 octobre 2009
- (fr) « L'université Pierre et Marie Curie (UPMC ou Paris 6) se réinstalle dans le cinquième arrondissement » sur le site officiel du Parti socialiste du 5e arrondissement de Paris, 16 octobre 2009
- (fr) « Liste des présidents de l'UPMC » sur le site officiel de l'université Pierre-et-Marie-Curie, consulté le 22 juin 2009
- Le nom des unités de formation et de recherche est tiré des sites internet et, si disponible, statuts de chacune des unités
- Les noms sont ceux qui figurent dans le décret n° 85-1243 du 26 novembre 1985 portant création d'instituts et d'écoles internes dans les universités et les instituts nationaux polytechniques
- statut du département
- Diplômes universitaires délivrés en 2008 par université, par sexe, pour les Français et les étrangers. France entière. côte TSE063 Ministère l'enseignement supérieur et de la recherche. Sont inclus les diplômes délivrés aux élèves et auditeurs libres de l'École normale supérieure et de l'École normale supérieure de Cachan
- Recherche effectuée en avril 2011 sur https://web-ast.dsi.cnrs.fr/l3c/owa/annuaire.recherche/index.html
- (en) « Top 500 World Universities (1-100) » sur le site officiel de l'Academic Ranking of World Universities
- http://www.infocentre.education.fr/acadoc/ Effectifs universitaires : tableaux divers ; public, 2009-2010. Universités et CUFR. cote TS 7103.
- Effectifs universitaires en cursus licence : universités et CUFR ; par discipline, diplôme préparé et année d'études, secteur disciplinaire - Public - 2009-2010. cote TS 7105 et Effectifs universitaires en cursus master : universités et CUFR ; par discipline, diplôme préparé, année d'études, secteur disciplinaire, public, 2009-2010. TS 7106
- [http://www.aeres-evaluation.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F11978%2F174543%2Ffile%2FAERES-S1-UPMC.pdf Rapport d'évaluation de l'université Pierre et Marie Curie, février 2009, AERES
- [PDF]La Médaille Fields, 11 lauréats sur 44 sont issus de laboratoires français., Alain Connes, consulté sur www2.cnrs.fr
- Curriculum vitae, Alain Connes, consulté sur www.alainconnes.org le 5 octobre 2010
- (fr) « Les Docteurs Honoris Causa de l'UPMC » sur le site officiel de l'université Pierre-et-Marie-Curie, consulté le 23 juin 2009