Theta Ursae Majoris

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θ Ursae Majoris
Données d'observation
(époque 2000)
Ascension droite 09h 32m 51,434s[1]
Déclinaison +51° 40′ 38,28″[1]
Constellation Grande Ourse
Magnitude apparente 3,17[2]

Localisation dans la constellation : Grande Ourse

(Voir situation dans la constellation : Grande Ourse)
Caractéristiques
Type spectral F6IV[2] ou F7V[3] / M6[4]
Indice U-B +0,02[2]
Indice B-V +0,46[2]
Indice R-I +0,27[2]
Variabilité aucune[5]
Astrométrie
Vitesse radiale +14,356 km/s[6]
Mouvement propre μα = −947,46 mas/a[1]
μδ = −535,60 mas/a[1]
Parallaxe 74,19 ± 0,14 mas[1]
Distance 43,96 ± 0,08 al
(13,48 ± 0,03 pc)
Magnitude absolue +2,52[7]
Caractéristiques physiques
Masse 1,35 ± 0,04 M[8]
Gravité de surface (log g) 3,65–4,23[9],[10],[8]
Luminosité ≈ 7,6 L[4]
Température 6 225–6 380 K[9]
Métallicité −0,27–−0,05[9]
Âge 2,51–2,95 × 109 a[8]
Composants stellaires
Composants stellaires Étoile triple
Système planétaire
Planètes Aucune détectée
Orbite
Compagnon Aa / B
Demi-grand axe (a) ≈ 1 ua / ≈ 90 UA
Période (P) 371 j / B: ≈ 700 a

Désignations

Al Haud, Sarir, θ UMa, 25 UMa, HD 82328, HIP 46853, HR 3775, BD+52°1401, FK5 358, GJ 354, LFT 658, LHS 270, LTT 12519, NSV 4519, SAO 27289, WDS J09329 +5141A[11]

Theta Ursae Majoris (θ UMa) est une étoile triple de la constellation de la Grande Ourse. Le composant A est une binaire spectroscopique comprenant une sous-géante de type F de magnitude apparente 3,17[2]. Le compagnon B est une naine rouge de type M6[4] de magnitude 13,8 située à 4,1 secondes d'arc[12]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est situé à ∼ 44 a.l. (∼ 13,5 pc) de la Terre[1].

Nomenclature, histoire et mythologie[modifier | modifier le code]

La figure de الحوض al-Ḥawḍ, « l’Abreuvoir », dans la grande scène de الظباء ,« les Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que le décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 964.

θ Ursae Majoris, latinisé Theta Ursae Majoris, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 25 Ursae Majoris[11].

Al Haud est un nom introduit tout récemment. Il vient de l’arabe الحوض al-Ḥawḍ, « la Mare, l’Abreuvoir »[13],[14], où viennent se désaltérer les Gazelles. Al Haud correspond au groupe constitué par τ, h, υ, φ, θ, e et f UMa. Ce groupe forme un cercle sur le cou, la poitrine et les deux genoux de la Grande Ourse, et fait partie de la grande scène céleste arabe de الظباءal-Ẓibā’, « les Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que le décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964), qui note à ce propos ce diction arabe[15],[16]:

« Quand les Gazelles sautèrent d'al-Halba [qui correspond à Coma Berenices], elles parvinrent à al-Ḥawḍ. »

À partir d’une version latine d’al-Ṣūfī, le nom apparaît à la Renaissance sous la forme latine labrum balneatorium, littéralement « la Baignoire », chez Peter Apian[17]. Plus tard, en citant al-Ṣūfī, Thomas Hyde (1665) transcrit ‘AlHaud’ dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[18]. Richard Hinckley Allen transcrit à son tour ‘Al Ḥauḍ’[19]. Jack W. Rhoads a attribué les noms de Alhaud I à VII pour le groupe f, τ, e, h, θ, υ, et φ UMa[20].

Sarir Banat al Na’ash est un autre nom du groupe précédemment cité. Il vient de l’arabe بنات نعش سرير Sarīr Banāt Naᶜš, « le Lit de repos des Filles de Nasch », que l’on trouve chez al-Ṣūfī[21],[22],[23]. Transcrit ‘Sarīr Banāt al Naʽash’ par Richard Hinckley Allen avec un /al-/ en trop et donné pour θ UMa[24], on trouve le nom Sarir Banat al Na’ash chez Julius D. W. Staal[25],[26].

Chez les Chinois, θ Ursae Majoris fait partie de l'astérisme de 文昌 (Wén Chāng), signifiant centre administratif, et qui comprend également φ Ursae Majoris, υ Ursae Majoris, 15 Ursae Majoris et de 18 Ursae Majoris[27].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b c d e et f (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050,‎ (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  3. (en) Helmut A. Abt, « MK Classifications of Spectroscopic Binaries », The Astrophysical Journal Supplement, vol. 180, no 1,‎ , p. 117–18 (DOI 10.1088/0067-0049/180/1/117 Accès libre, Bibcode 2009ApJS..180..117A)
  4. a b et c (en) James B. Kaler, « θ UMa », sur Stars
  5. (en) « VSX : Detail for NSV 4519 », sur The International Variable Star Index, AAVSO (consulté le )
  6. (en) C. Soubiran et al., « Gaia Data Release 2. The catalogue of radial velocity standard stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , p. 8, article no A7 (DOI 10.1051/0004-6361/201832795, Bibcode 2018A&A...616A...7S, arXiv 1804.09370)
  7. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  8. a b et c (en) Y. Takeda, « Fundamental Parameters and Elemental Abundances of 160 F-G-K Stars Based on OAO Spectrum Database », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 59,‎ , p. 335-356 (résumé) [catalogue]
  9. a b et c Valeurs maximale et minimale de la littérature des années 1990 et 2000, compilées par Cayrel de Strobel (2001) plus celle de Takeda (2007)
  10. (en) G. Cayrel de Strobel, C. Soubiran, N.G. Ralite, « A Catalogue of [Fe/H] determinations of F, G, K stars: 2001 Edition », Astronomy and Astrophysics, vol. 373,‎ , p. 159 (résumé, lire en ligne) [catalogue]
  11. a et b (en) * tet UMa -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  12. (en) A. Poveda et al., « Statistical Studies of Visual Double and Multiple Stars II. A Catalogue of Nearby Wide Binary and Multiple Systems », Revista Mexicana de Astronomía y Astrofísica, vol. 28,‎ , p. 43-89 (Bibcode 1994RMxAA..28...43P)
  13. (de) Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harr0assowitz, 1961, p. 67.
  14. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 112-113.
  15. (ar) ᶜAbd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar, «  Kitāb Ṣuwar al-kawākib al-ṯābita, 960, ms. arabe 5036 : Copie anonyme et non datée réalisée pour Zāhir al-Dīn Ulūġ Beg Kūrakan, petit-fils de Tamerlan, probablement à Samarqand, ca., 1430-1449, fol. 27r. »
  16. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 59 (fr.), p. 60 (ar.).
  17. (la) Peter Apian, « Quadrans astronomicus et jamresens inventus et nunc primum editus…, Ingolstadt: Apianus Petrus, 1532, fol. 24r. »
  18. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 13. »
  19. (en) Richard Hinckley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 442. »
  20. (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 19. »
  21. Abd al-Raḥmān Abū l-Ḥusayn b. ᶜUmar al-Ṣūfī, op. cit., fol. 27r.
  22. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, op. cit. p. 59 (fr.), p. 60 (ar.).
  23. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes…, p. 111.
  24. Richard Hinckley Allen, Star-names…, op. cit., p. 442.
  25. (en) Julius D. W. Staal, The New Patterns in the Sky, Blackburg (Va.) : McDonald & Woodward Publishing Company, 1988, p .122
  26. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, éd. 2005, p. 147.
  27. (zh) AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 6 月 16 日