Stepan Voskan

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Stepan Voskan
Fonctions
Directeur
Collège Mesrobian de Smyrne (d)
à partir de
Rédacteur en chef
Arevmoudk
-
Rédacteur en chef
Arevelk
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Ստեփան ՈսկանեանVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Ստեփան ՈսկանVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Collège Mesrobian de Smyrne (d) (à partir de )
Arevmoudk (-)
Arevelk (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Conflit

Stepan Voskan (arménien : Ստեփան Ոսկան), né en 1825 et mort en 1901 à Smyrne, est un écrivain, homme de presse, traducteur et enseignant arménien.

Auteur de poèmes, de nouvelles, de pamphlets, d'articles, responsable de la publication de plusieurs périodiques, progressiste et démocrate, partisan du positivisme et de l'esprit des Lumières, il est considéré comme l'un des précurseurs du mouvement de libération nationale arménien.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et débuts (1825-1846)[modifier | modifier le code]

Stepan Voskan naît Stepan Voskanian en 1825 à Izmir. Il fait ses études à l'école Mesrobian qui se situe dans sa ville natale.

À Paris (1846-1852)[modifier | modifier le code]

En 1846, il s'installe à Paris et étudie au collège Sainte-Barbe[1], à la Sorbonne et au Collège de France[2], assistant aux cours d'Auguste Comte, de Jules Michelet[3], d'Edgar Quinet[2] ou encore de Jules Simon[1]. Il écrit quelques articles dans les périodiques Le National et La Réforme[2].

Il participe à la révolution française de 1848[3] et est parmi les premiers à pénétrer dans le Palais des Tuileries[2].

Il est arrêté pour sa participation à la Journée du 13 juin 1849[2] et passe deux mois en prison.

Expulsé de France vers l'Empire ottoman (1852-1855)[modifier | modifier le code]

En 1852, il est expulsé de France[2] et se rend à Constantinople puis à Smyrne[1].

En 1852-1854, il correspond avec des auteurs de ces deux villes, et publie sous pseudonyme deux pamphlets s'opposant à la congrégation des pères mekhitaristes alors en conflit avec l’Église apostolique arménienne[1].

Retour à Paris (1855-1860)[modifier | modifier le code]

En 1855, il revient à Paris[2], et publie les revues Arevelk (1855-1856) puis Arevmoudk (1859-1865), dans lesquelles il veut « diffuser les idées de progrès économique et social, les idéaux de liberté que lui inspirent les luttes politiques en France et le mouvement de l'unité italienne »[3]. Selon lui, avant que le peuple arménien puisse s'émanciper, il doit d'abord être éduqué et se débarrasser de la tutelle de ses dirigeants décadents, en particulier du clergé[4]. Dans ces périodiques, il publie des articles d'histoire, d'ethnographie, d'art, d'agronomie, politiques, sociaux, économiques, etc.[3]. Ces revues sont aussi littéraires car on y trouve des traductions en arménien de certaines des œuvres de Lamennais, Rousseau, Gérard de Nerval, Florian, Lachambeaudie, Corneille, La Fontaine, Chateaubriand, Prévost, Ronsard, Eugène Sue, Dumas fils, Locke, Mickiewicz, Béranger, etc.[3],[5].

Alors qu'il se trouve à Paris, Stepan Voskan fait la connaissance de Michael Nalbandian, auteur arménien de Russie, lui aussi partisan des idées des Lumières et du mouvement national arménien[3]. Il publie certains de ses articles dans Arevmoudk[4].

Entre Turin et Paris (1860-1865)[modifier | modifier le code]

En 1860, Stepan Voskan se trouve à Turin, où il est rédacteur du journal francophone L'Italie[4]. Là, il rencontre Cavour et devient le professeur de français de son fils jusqu'à la mort du chef d’État fin 1861[4].

Il retourne à Paris et y relance Arevmoudk en 1865 pour une brève durée[4].

Retour à Smyrne (1866-1901)[modifier | modifier le code]

Il rentre ensuite à Smyrne en 1866[4], où il est enseignant de français, publiciste et traducteur[3]. Il y est nommé directeur des écoles Mesrobian et Hripsimiants[6],[4].

En 1867, il lance un journal en français, La Réforme (1867-1901)[6],[7], qu'il publie pendant 34 ans jusqu'à sa mort[4]. En 1898, dans une lettre adressée à l'écrivain Ruben Vorverian, il raconte ne pas avoir écrit en arménien depuis la fin d'Arevmoudk et de s'être au départ tourné vers le français pour gagner sa croûte[8].

Vraisemblablement à la fin des années 1890, il écrit aussi pour d'autres périodiques comme Archalouïs Araradian (Արշալույս Արարատյան) ou Météora (Մետեորա).

Il meurt en 1901 à Smyrne.

Publications[modifier | modifier le code]

  • (hy) Ներքին համոզումն [« Conviction intérieure »], Constantinople, Impr. Noyan Aghavnvoy,‎ , 34 p. (lire en ligne Accès libre)
  • (hy) Անձնանուէր հայրենասիրի ուրումն բան առ Մխիթարեան ուխտն ի դիմաց լուսաւորչական Հայոց, Constantinople, Impr. Hovannou Muhendissian,‎ , 32 p. (lire en ligne Accès libre)
  • (hy) Հռոմէական պարգեւ [« Un cadeau de Rome »], Smyrne, Impr. Yeghparts Dédéyan,‎ , 36 p. (lire en ligne Accès libre)
  • (hy) Հայ դիւցազնուհի մը [« Une héroïne arménienne »], Marseille, Impr. M. Portoukalian,‎ , 30 p. (lire en ligne Accès libre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Agop Jack Hacikyan 2005, p. 264.
  2. a b c d e f et g Atar Ioanissian 1972, p. 260.
  3. a b c d e f et g Claire Mouradian 1990, p. 42.
  4. a b c d e f g et h Agop Jack Hacikyan 2005, p. 265.
  5. « Les relations intellectuelles et culturelles franco-arméniennes dans les périodiques "Arévelk" (Orient) et "Arevmoudk" (Occident) de Stépan Voskan », sur globalarmenianheritage-adic.fr
  6. a et b « Oskanian, Stepan (1825-1901) », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  7. Gérard Dédéyan, « Les « traducteurs de Smyrne » : une ambiance comparatiste ? », Revue de littérature comparée, vol. 336, no 4,‎ , p. 416 (lire en ligne)
  8. Agop Jack Hacikyan 2005, p. 265-266.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Atar Ioanissian, « Échos de la Commune de Paris dans la presse arménienne », dans Collectif, La Commune de 1871, Paris, Les Éditions ouvrières, (lire en ligne), p. 260-262
  • Claire Mouradian, « La vitalité d'une presse en diaspora », dans Collectif, Presse et mémoire : France des étrangers, France des libertés, Éditions de l'Atelier, (ISBN 978-2708228719, lire en ligne), p. 35-45
  • (en) Agop Jack Hacikyan (dir.), « Stepan Voskanian (1825-1901) », dans Agop Jack Hacikyan, The Heritage of Armenian Literature, vol. 3 : From The Eighteenth Century To Modern Times, Wayne State University Press, , 1080 p. (ISBN 978-0814332214, lire en ligne), p. 264-267

Liens externes[modifier | modifier le code]