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Sergueï Guerassimov

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Sergueï Guerassimov
Fonction
Parlementaire du Soviet suprême de l'Union soviétique
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Сергей Апполинариевич ГерасимовVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Union des écrivains soviétiques
Union des cinéastes de l'URSS (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix StalineVoir et modifier les données sur Wikidata

Sergueï Guerassimov (en russe : Сергей Аполлинариевич Герасимов, Sergueï Apollinarievitch Guerassimov) est un réalisateur, scénariste et acteur soviétique né le à Koundravy, dans le gouvernement d'Orenbourg (Empire russe) et décédé le à Moscou (Union soviétique).

Né le lundi dans le village de Koundravy dans les montagnes de l'Oural près de Tcheliabinsk, Sergueï Apollinarievitch Guerassimov a 17 ans quand il entre en 1923 à l'école des Beaux Arts de Léningrad, dans le département des acteurs, où il restera jusqu'en 1925. En 1928, l'Institut d'État des Arts scéniques lui délivre son diplôme d'acteur. Son premier rôle est celui d'un espion dans le court métrage aujourd'hui disparu Les Michkas contre Ioudenitch un des films réalisés dans la mouvance de la Feks (acronyme de Fabrique de l'acteur excentrique), mouvement d'avant-garde auquel il participe à la fondation avec Grigori Kozintsev, Leonid Trauberg et Sergueï Ioutkevitch. Dans cette école qui existera jusqu'en 1929, on préconisait un jeu scénique outrancier et schématique et on utilisait toutes les ressources du trucage et du montage. Il interprétera ainsi dans cette sphère d'influence le rôle d'un tricheur, d'un maître chanteur, dans Le Manteau en 1926, celui d'un prestidigitateur dans La Roue du diable en 1926, Médoks dans Neiges sanglantes en 1927, Skalkovsky dans Someone Else's Jacket en 1927, un chauffeur dans Le Petit Frère la même année, un menchevik dans Un Débris de l'empire en 1929, le journaliste Lutreau dans La Nouvelle Babylone en 1929 et le président du soviet local dans La Seule en 1929. Pour ces deux derniers films, il sera aussi réalisateur.

Dans La Nouvelle Babylone il joue avec l'actrice Tamara Makarova alors âgée de 22 ans qui interprète le rôle d'une danseuse de cancan ; ce sera son épouse et il la fera jouer dans au moins douze des films qu'il réalisera et ils joueront ensemble dans au moins huit films. Ensemble, ils élèvent le neveu de Tamara Makarova, le fils de sa sœur, Arthur Makarov qui deviendra écrivain.

Sergei Gerasimov avec une camera.

En 1930, il réalise son premier film muet en collaboration avec Sergueï Bartenev, Vingt-deux malheurs qui sera perdu. À partir de la même année et jusqu'en 1941, il sera responsable de l'intérim et directeur de la classe de maître aux studios Lenfilm, ce qui ne l'empêchera pas de tourner en collaboration avec Mikhaïl Kressine le Cœur de Salomon en 1932, suivi de La Forêt qui ne sortira pas en salle. En 1934 sort la comédie Est-ce que je t'aime dont il écrit également le scénario.

En 1936, en collaboration avec Iouri Guerman, Guerassimov réalise son premier film parlant Les Sept Braves, sur son propre scénario. Ce film et ceux qui vont suivre illustrent les difficultés auxquelles la jeunesse doit faire face dans sa contribution au développement économique et culturel de son pays. Dans Les sept braves, il montre le travail de chien auquel sont soumis ceux qui sont venus travailler dans l'Arctique. Avec Komsomolsk, en 1938, il rend le spectateur témoin des épreuves de toutes sortes que rencontrent les Jeunesses Communistes pour construire une nouvelle ville dans la taïga puis dans L'instituteur, en 1939, il montre les obstacles que rencontre un instituteur débutant pour construire une école dans un kolkhoze. Pour ce film, il obtiendra le prix Staline en 1941.

En revanche, il s'éloigne de l'actualité avec le film Mascarade qui est une adaptation d'une œuvre de Mikhaïl Lermontov destinée à faire connaître au public soviétique le patrimoine culturel de son pays, démarche qu'il renouvellera ultérieurement.

Les 14 et , il fait partie des 46 professionnels du cinéma qui rencontrent des représentants du comité central dont Andreï Jdanov et qui se plaignent des contraintes et du conformisme bureaucratique de la direction du cinéma. Il s'ensuivra une autonomie accrue pour les intéressés.

Pendant la Grande Guerre patriotique, les studios Lenfilm ayant été évacués à Alma Ata, Guerassimov continue de tourner; Invincibles, en 1942, exaltant le civisme, le courage et le dévouement d'un et des habitants, de Leningrad et La Grande Terre, en 1944, racontant la lutte héroïque du peuple soviétique au front et à l'arrière sont la contribution psychologique, idéologique du cinéaste dans la mobilisation totale de toutes les forces du pays dans sa lutte contre l'envahisseur allemand. En 1943, il tourne la célébration cinématographique du 25e anniversaire de l'Armée rouge et en 1944, il supervise le documentaire sur la conférence de Yalta. Toujours en 1944, et ce jusqu'en 1946, il dirige le Comité du cinéma qui contrôle le studio des films documentaires et fait partie à partir du , avec l'approbation du bureau politique, d'un conseil artistique de 29 membres qui doit visionner tous les films produits en URSS et conseiller ou déconseiller leur sortie. L'avis émis est purement consultatif. La même année il adhère au Parti communiste et est nommé directeur de l'atelier d'acteurs de l'Institut national de la cinématographie (VGIK) où il restera jusqu'en 1970; en conséquence son influence sera énorme sur l'ensemble de la génération des cinéastes russes actuels. La guerre terminée, il met en scène la parade de la victoire le et supervisera le tournage d'un documentaire sur la conférence de Berlin, (celle du ?).

En 1947, il tourne La Jeune Garde d'après le roman d'Alexandre Fadeïev qui raconte la lutte clandestine des komsomols contre l'occupant nazi. Bien que le roman et le scénario du film critiquent la direction du parti et Staline qui avaient sous-estimé le rôle de ces combattants, le film sort et obtient le prix Staline en 1949. Il l'obtiendra à nouveau en 1951 pour un documentaire sur la Chine réalisé en 1950.

Le Médecin de campagne réalisé en 1951 présente quelques analogies avec L'Instituteur sorti en 1939. Ces deux films, mettent en évidence les difficultés qu'ont les jeunes pour se faire une place dans la société soviétique où les responsabilités ont été "accaparées" par les aînés. Ce thème se retrouvera dans une moindre mesure dans le film Le Journaliste qu'il tournera en 1967.

En 1958, il écrit le scénario et met en scène Le Don paisible, vaste fresque dont la notoriété vient aussi du célèbre roman de Mikhaïl Cholokhov, dont il est adapté. Cet énorme film comporte trois parties à peu près égales en durée, qui totalisent 350 minutes. Cette œuvre obtient de nombreuses récompenses dans différents festivals à travers le monde.

Directeur du VGIK, qui porte maintenant son nom, scénariste de la plupart de ses films, réalisateur, acteur, rédacteur d'articles dans diverses revues dont Iskoustvo Kino, dont il sera au conseil de rédaction en 1970, écrivant des livres sur le cinéma et des pièces de théâtre, dont Maître en 1939, Nos jours en 1940, élu député au Soviet suprême de la république socialiste fédérative soviétique de Russie, membre de l'Académie des sciences pédagogiques, en 1955, il ajoute la fonction de superviseur artistique aux Studios Maxime Gorki à Moscou. Ainsi, il supervisera, en 1955 Damy de Genrikh Oganessian et de Lev Koulidjanov, en 1961 La Carrière de Dima Gorine de Frounze Dovlatian (ru) et de Lev Mirski (ru), en 1962 Sur la falaise abrupte (У крутого яра) de Kira Mouratova et Alexandre Mouratov (ru), en 1963 Les Bois de Vienne de Roman Grigoriev, en 1964 La Compétition (Состязание) de Boulat Mansourov.

En 1969, Au bord du lac Baïkal est une contribution au débat qu'il y a eu autour de la sauvegarde de la pureté du site menacé par l'installation d'une usine. Les lecteurs du journal Sovetski ekran lui en ont été reconnaissants en le citant comme meilleur film de l'année 1970. Dans ses dernières œuvres, il retourne au gigantisme : 309 minutes pour le téléfilm Le Rouge et le Noir en 1976, 140 minutes pour La Jeunesse de Pierre le Grand et 134 minutes pour Le Début des affaires glorieuses, qui en est la suite, soit 274 minutes consacrées à la vie du tsar, en 1980. Il termine en tournant un film sur la dernière année de la vie de Léon Tolstoï, où son épouse joue le rôle de Sophia Andreïevna et lui le rôle du célèbre écrivain.

Après une vie bien remplie, avoir constamment attiré l'attention sur les problèmes rencontrés par la jeunesse, Sergueï Guerassimov meurt d'une crise cardiaque le mardi à Moscou, âgé de 79 ans et est inhumé dans le cimetière du couvent de Novodevitchi à Moscou.

Après sa mort, on découvrit dans son coffre-fort les négatifs du film considéré à une époque comme "anti-soviétique" et "pro sioniste" La Commissaire qu'il n'avait pas détruits malgré l'ordre du Comité central. Il était le cousin germain de la femme de lettres Valeria Guerassimova, première épouse d'Alexandre Fadeïev.

Filmographie

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Réalisateur

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Scénariste

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Assistant réalisateur

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Directeur de production

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Superviseur artistique

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Récompenses

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Liens externes

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