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Robert Lynen

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Robert Lynen
Naissance
Nermier, Jura, France
Nationalité Drapeau de la France française
Décès (à 23 ans)
Karlsruhe, Allemagne
Profession Acteur
Films notables Poil de carotte

Robert Lynen, né le à Nermier, petit village du Jura, et mort à Karlsruhe (Allemagne) le , fusillé par les nazis[1], est un acteur français.

Biographie

Carrière d'acteur

L'enfant passe les premières années de sa vie dans sa province natale, où ses parents élèvent des animaux. En 1923, la famille s'installe à Paris où son père devient dessinateur industriel.

Issu d'une famille d'artistes (son père est peintre, sa mère chanteuse et pianiste), il est repéré à 12 ans par Julien Duvivier alors qu'il est élève à l'École du spectacle. Après quelques essais, il est engagé pour le rôle principal de Poil de carotte (1932) avec Harry Baur. À la suite du succès public du film, il devient l'enfant vedette du cinéma français. Il joue notamment Rémi dans l’adaptation au cinéma de l’œuvre d'Hector Malot, Sans famille (1934), tourne dans Mollenard sous la direction de Robert Siodmak en 1937, puis dans Le Fraudeur de Léopold Simons.

En 1938, il rencontre Louis Jouvet dans Éducation de Prince, rencontre qui le marque : « Il est comme un grand frère qui me mène au but » dit-il. Le petit rouquin a alors 18 ans, et incarne Le Petit Chose d’Alphonse Daudet, filmé par Maurice Cloche, puis joue dans La vie est magnifique avec ce même réalisateur.

Il multiplie les succès féminins éphémères, ainsi qu'il le raconte en 1940 au scénariste Carlo Rim : « J'en ai pourtant baisé des filles et beaucoup je te jure...presque toutes des figurantes que je baisais debout dans les loges, ou des petites vendeuses des Champ's qui voulaient un autographe. J'ai même eu une vieille de la Comédie-Française, d'au moins trente-cinq ans...[2] »

Seconde Guerre mondiale

En 1940, à 20 ans, on peut le voir dans Espoirs de Willy Rozier, puis il part pour un chantier de jeunesse et parallèlement, intègre un réseau de Résistance. En 1941, il part en tournée théâtrale et tourne son dernier film Cap au large de Jean-Paul Paulin.

Il devient sous-lieutenant des Forces françaises dans le réseau Alliance. Il effectue de nombreuses missions avant d’être arrêté par la Gestapo à Cassis, le . Torturé, il est déporté en Allemagne. Après plusieurs mois de détention et deux tentatives d'évasion, il est condamné à mort par un tribunal militaire et fusillé le à la forteresse de Karlsruhe en Allemagne, avec quatorze autres membres de son réseau de Résistance. Il avait 23 ans.

Enterré dans une fosse commune, son corps est rapatrié en France en 1947 ; il repose dans le carré militaire du cimetière de Gentilly.

Cinéma

Théâtre

Hommages

  • Le , la Cinémathèque de la Ville de Paris devient la Cinémathèque Robert-Lynen en son honneur.
  • La vie de Robert Lynen est évoquée dans le 250e des 480 souvenirs cités par Georges Perec dans Je me souviens. Arrêté en 1943, fusillé en 1944, « il n'est donc pas mort au début de la guerre » écrit Perec.
  • Le roman Faux Jour d'Henri Troyat est inspiré de la vie de Robert Lynen, en particulier le suicide de son père. Le jeune homme s'est insurgé contre cette œuvre[3].

Bibliographie

  • Yvan Foucart, Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008, 1185 p. (ISBN 978-2-9531-1390-7)

Références

  1. David Coquille, « Le jour où les nazis ont fusillé « Poil de Carotte » », La Marseillaise,‎ (lire en ligne)
  2. Journal de Carlo Rim : "Le Grenier d'Arlequin, journal 1916-1940", éditions Denoël 1981, à la date du 13 août 1940, page 321.
  3. Vie et mort de Poil de Carotte, François Charles, ed. La Nuée bleue, p.94

Liens externes