Pays catalans
Pays catalans | |
Localisation des Pays catalans en Europe | |
Administration | |
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Pays | Andorre Espagne France Italie |
Administration |
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Démographie | |
Gentilé | Catalan(e)(s) |
Géographie | |
Coordonnées | 40° 34′ 01″ nord, 0° 39′ 00″ est |
Divers | |
Langue | catalan |
Monnaie | Euro (EUR) |
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Les Pays catalans (en catalan : Països Catalans) désignent les territoires de culture catalane où le catalan est parlé. Ces territoires sont actuellement répartis entre l'Andorre, l’Espagne, la France (Pyrénées-Orientales) et l’Italie (L'Alguer en Sardaigne).
Présentation
[modifier | modifier le code]Le terme de « Pays catalans » est apparu pour la première fois à la fin du XIXe siècle sous la plume de l'historien valencien Benvingut Oliver et a été plus tard popularisé par l'auteur Joan Fuster (lui aussi valencien) dans son livre Nosaltres, els valencians (1962).
Dans son acception politique, le terme est étroitement associé au catalanisme, et pour cette raison sujet à de nombreuses critiques, en particulier mais pas seulement de la part des anticatalanistes ou des espagnolistes, parmi lesquels les blaveros[1],[2].
Les Pays catalans sont parfois mentionnés comme le « pin aux trois branches » (en catalan : Pi de les Tres Branques) car leur territoire peut être divisé principalement en trois parties :
- L'ancienne principauté de Catalogne (catalan : Principat de Catalunya), comportant :
- L'actuelle communauté autonome espagnole de la Catalogne (Catalunya)
- 95 % du département français des Pyrénées-Orientales, appelé Catalogne Nord (Catalunya Nord)
- L'ancien royaume de Majorque : les îles Baléares (Illes Balears)
- L'ancien royaume de Valence : le pays valencien (País Valencià)
auxquelles il faut ajouter :
- La principauté d'Andorre (Principat d'Andorra)
- La Frange d'Aragon (Franja de Ponent ou Franja d'Aragó) en Aragon
- El Carche (El Carxe) dans la région de Murcie
- La ville d'Alghero (L'Alguer) en Sardaigne (Italie)
Un dicton populaire définit ainsi les pays catalans : De Salses à Guardamar et de Fraga à Maó (ce qui n'inclut donc pas la partie de l'Alguer à l'est).
Histoire
[modifier | modifier le code]Au début du XVe siècle on constate une prospérité solide dans l'espace catalan, surtout valencien[3].
Symboles
[modifier | modifier le code]S'agissant d'une entité non reconnue sur le plan politique, mais menant des actions sur le plan culturel, il n'existe aucun symbole officiel des Pays catalans. Néanmoins, le drapeau traditionnel des rois d'Aragon et comtes de Barcelone (Senyera Reial) est le drapeau de la communauté autonome d'Aragon, de la communauté autonome de Catalogne, de la région de l'Alguer en Italie et du département français des Pyrénées-Orientales (Catalogne nord). De plus, les bandes catalanes sont présentes sur les drapeaux de la communauté autonome de Valence, de la communauté autonome des îles Baléares, ainsi que sur l'écusson sur trouvant au centre de la bande centrale du drapeau de l'Andorre.
À présent le drapeau qui symbolise l'unité culturelle et politique des pays catalans et la revendication d'indépendance est l’estelada (étoilée). Ce drapeau a été inventé à Cuba au début du XXe siècle par la diaspora catalane qui l'offrit au président de la Generalitat (gouvernement de Catalogne) Francesc Macià. Il se compose de la Senyera catalane à laquelle on rajoute un triangle bleu au centre duquel se trouve une étoile blanche. L'estelada a pris une dimension mythique lors de la première guerre mondiale quand elle est devenue le symbole du régiment de catalans du sud Voluntaris Catalans intégrés à l'Armée française (un exemplaire est visible au musée des Invalides à Paris). Dans les années 1960 le triangle bleu a été remplacé par les mouvements indépendantistes de gauche par un triangle jaune avec une étoile rouge. Si, aujourd'hui, l’estelada blava reste la plus diffusée, c'est qu'elle est issue avant tout de la Catalogne, là où les mouvements autonomistes et indépendantistes sont les plus ancrés, comme l'a montré par exemple la manifestation du 10 juillet 2010 à Barcelone. On voit également souvent des estelades dans les graffitis, les manifestations d'étudiants, mais aussi à chaque match de football du FC Barcelone.[réf. nécessaire]
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Estelada roja / vermella (etoilée rouge)
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Graffiti à Belfast
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Graffiti à Argentona
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Graffiti à Vilassar de Mar
Problèmes de délimitation
[modifier | modifier le code]Le territoire actuel des Pays catalans ne coïncide pas exactement avec les endroits où le catalan est la langue native. Par exemple, au Val d'Aran, dans le nord-ouest de la Catalogne, on parle l'aranais, un dialecte de l'occitan considéré comme langue maternelle (et officiellement reconnu par le Statut d'autonomie de la Catalogne), bien que le catalan et le castillan y soient également parlés. Dans toute une frange occidentale et au sud-ouest de la Communauté valencienne, le castillan est la seule langue parlée.
Cependant, il y a également quelques endroits catalanophones en dehors des Pays catalans, tels qu'El Carche (en catalan : El Carxe) dans la région de Murcie et la ville d'Alghero (en catalan : l'Alguer) sur l'île de Sardaigne (Italie). En France, isolée en pays occitan, la ville de Mauguio, à l'est de Montpellier, est également partiellement catalanophone, ainsi que le quartier gitan de la Cité Gély à Montpellier.
Langue catalane
[modifier | modifier le code]Le catalan est la langue officielle d'Andorre et, à ce titre, est représenté au Conseil de l'Europe et à l'ONU.
Interdit en public sous Franco (discours, documents, livres, théâtre…[4]), le catalan souffrit d'une sévère censure dans la diffusion de ses écrits, en particulier dans la première phase du régime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelle constitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne (sous la dénomination de valencien) à égalité avec le castillan (et l'aranais, variété de gascon, au Val d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littérature rédigée en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De même, la signalisation routière est en catalan, seulement doublée en castillan sur les axes autoroutiers. En Catalogne nord, elle était autant censurée qu'il y avait des écriteaux « soyez propres parlez Français ! », on pouvait les retrouver sur le haut des entrées d’église, des mairies et tout endroit public et surtout fréquenté.
Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thèses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.
Bien qu'il soit reconnu comme langue régionale par le conseil général des Pyrénées-Orientales[5] depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, où la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de la Constitution française modifié par la loi constitutionnelle du , qui proclame : La langue de la République est le français.
Diffusion de la langue dans les pays catalans
[modifier | modifier le code]Télévision
[modifier | modifier le code]La télévision (CCRTV (ca)) est diffusée en catalan sur TV3 depuis 1981 ainsi que sur d'autres canaux publics : en analogique sur Canal33 (ca), chaîne culturelle et sportive, et K3/300 chaîne infantile et séries, mais sur la TDT (TNT), K3 (ca) et 300 (ca) sont séparées et s'y rajoute une chaîne d'information continue 3/24, une chaîne pour enfants et adolescents Canal Super3 (ca), une chaîne interactive ainsi qu’Esport 3 chaîne de sports. À Valence, il existe aussi Canal 9, Punt 2 (ca), et en Andorre, Andorra TV. S'y rajoutent des chaînes privées comme Flaix TV (ca), Pirineus TV, Barcelona TV (ca), 8tv (ca), Urbe TV, Canal Català (ca), 25 tv (ca) ou encore Localia (ca). En France, enfin, l'édition régionale de France 3 est en catalan.
Radio
[modifier | modifier le code]De très nombreuses radios sont émises en catalan : publiques catalanes (Catalunya Ràdio, Catalunya Música, Catalunya Informació, iCat FM) ou espagnole (Ràdio 4), ou privées (RAC 1, RAC 105 (ca)), Flaix FM, Ràdio Flaixbac, etc.). Tous ces programmes sont disponibles en Roussillon et Cerdagne où s'y rajoute une chaîne de radio Ràdio Arrels de Perpignan qui émet depuis 1981 (plus ancienne radio française à émettre exclusivement dans une langue autre que le français).
Presse
[modifier | modifier le code]La presse en catalan est principalement développée en :
- Andorre[6] : Diari d'Andorra, El Periòdic d'Andorra (antenne andorrane de El Periódico de Catalunya), BonDia (gratuit), Altaveu (électronique), etc.
- Catalogne -principalement pour ce qui est des éditions papier-, Pays valencien et Îles Baléares (Espagne) : La Vanguardia, El Periódico de Catalunya, El Punt Avui (fusion des journaux Avui et El Punt en 2011), Ara, Diari de Tarragona, Diari de Girona, ARA Balears ainsi que de nombreuses éditions électroniques, sans oublier quelques revues et magazines. À noter que le quotidien espagnol El País propose son édition électronique Catalunya en catalan.
- Catalogne nord (France), où de rares parutions offrent des pages en catalan : La Semaine du Roussillon, L'Indépendant. Quant au journal électronique La Clau, il est le seul à proposer une édition totalement bilingue. Certaines publications des collectivités (Mairie de Perpignan, Département des Pyrénées-Orientales, ...) insèrent certains articles en catalan dans leurs publications.
Internet
[modifier | modifier le code]Le domaine Internet .cat, introduit en 2005[7] en tant que premier domaine linguistique (non géographique), est destiné aux catalanophones et à la promotion de la culture catalane.
Utilisation de la langue à travers les Pays catalans
[modifier | modifier le code]Niveau de connaissance de la langue catalane
[modifier | modifier le code]Territoire | Parler | Comprendre | Lire | Écrire |
Catalogne | 84.7 | 97.4 | 90.5 | 62.3 |
Pays valencien | 57.5 | 78.1 | 54.9 | 32.5 |
Îles Baléares | 74.6 | 93.1 | 79.6 | 46.9 |
Pyrénées-Orientales | 37.1 | 65.3 | 31.4 | 10.6 |
Andorre | 78.9 | 96.0 | 89.7 | 61.1 |
Franja de Ponent | 88.8 | 98.5 | 72.9 | 30.3 |
Alguer | 67.6 | 89.9 | 50.9 | 28.4 |
(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Usage social
[modifier | modifier le code]Territoire | Chez soi | Dans la rue |
Catalogne | 45 | 51 |
Communauté valencienne | 37 | 32 |
Îles Baléares | 44 | 41 |
Pyrénées-Orientales | 1 | 1 |
Andorre | 38 | 51 |
Franja de Ponent | 70 | 61 |
Alguer | 8 | 4 |
(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Langue maternelle
[modifier | modifier le code]Territoire | Personnes | Pourcentage |
Catalogne | N/A | 38.5% |
Communauté valencienne | 1 047 000 | 21.1% |
Îles Baléares | 392 000 | 36.1% |
Andorre | 26 000 | 33.8% |
Franja de Ponent | 33 000 | 70.2% |
Pyrénées-Orientales | 35 000 | 8.5% |
Alguer | 8 000 | 20% |
TOTAL | 4 353 000 | 31.2% |
Usage international de la langue
[modifier | modifier le code]Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en 2004 auprès de la Commission européenne[N 1].
Depuis , le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprès de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006[11].
Protection et développement de la langue
[modifier | modifier le code]- En Andorre, un département de la politique linguistique est chargé de la protection et du développement du Catalan : Servei de Política Lingüística i Àrea de Llengua Catalana[12]
- Lors de la session du , le Conseil général des Pyrénées-Orientales a approuvé la « Charte en faveur du catalan », par laquelle le département s'engage à veiller à la promotion, au développement et à la diffusion de la langue et la culture catalanes[13].
- Le département des Pyrénées-Orientales a mis en place des panneaux de signalisation routière bilingue français/catalan sur les routes départementales sous sa responsabilité.
- La Ville de Perpignan traduit la majorité de ses écrits et l'intégralité de son site web en catalan[14].
- En , est créé à Perpignan l'Office public de la langue catalane (OPLC), groupement d'intérêt public[15],[16].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Ferrando Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 502.
- (es) CiU admite que el término 'països catalans' ofende a los valencianos, Las Provincias, 16/06/2012.
- Les vies de châteaux : De la forteresse au monument : Les châteaux sur le territoire de l'ancien duché de Savoie, du XVe siècle à nos jours, Silvana Editoriale, , 307 p. (ISBN 978-88-366-3280-0), p. 10.
- (ca) Toni Soler, Història de Catalunya, éd. Columna, , 246 p. (ISBN 84-8300-642-1), p. 232, discours Franco 1939 : « Tened por segurro, catalanes, que vuestro lenguaje, en el uso privado y familiar, no será perseguido. »
- « Charte en faveur du Catalan », Conseil Général des Pyrénées-Orientales
- « Andorra Andorre Diaris Journaux Diarios Newspapers Premsa Prensa Presse Press », sur www.andorramania.com (consulté le )
- Fundació puntCAT (ca)
- Red Cruscat del Instituto de Estudios Catalanes
- « Tv3 - Telediario: La salud del catalán - YouTube »« Institut d'Estadística de Catalunya »
- « www.noticies.cat »
- Ferrando Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 480.
- « Llengua », sur www.cultura.ad (consulté le )
- « Culture et Catalanité », sur cg66.fr via Wikiwix (consulté le ).
- « Perpignan la Catalane, Perpinyà la Catalana », sur www.mairie-perpignan.fr (consulté le )
- Le Journal Catalan, « Office Public de la Langue Catalane : « Grâce à l'engagement de tous, l'Oplc peut débuter son activité » », sur Le Journal Catalan, (consulté le )
- « C’est officiel, l’office public de la langue catalane ouvrira ses portes en septembre à Perpignan », sur France 3 Occitanie (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Catalanisme
- Indépendantisme catalan
- Porte des Pays catalans
- Inventaire du patrimoine architectural de Catalogne
- Agence catalane du patrimoine culturel
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (ca) Antoni Ferrando Francés et Miquel Nicolàs Amorós, Història de la llengua catalana, Barcelone, Editorial UOC, , 2e éd., 552 p. (ISBN 978-84-9788-380-1), p. 602
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :