Joseph Antoine Chatron

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Joseph Antoine Chatron
Description de l'image Joseph Antoine Chatron.jpg.

Naissance
Thônes (département du Mont-Blanc)
Décès (à 71 ans)
Talloires (France)
Nationalité Sarde
puis Française
Renommé pour Homéopathie

Joseph Antoine Chatron, né le à Thônes (Mont-Blanc) et mort le à Talloires (Haute-Savoie), est un médecin français.

Disciple puis continuateur et fils spirituel de Samuel Hahnemann, il est connu pour être le fondateur de l'homéopathie.

Biographie[modifier | modifier le code]

L'enfance[modifier | modifier le code]

Plan de Thônes

Joseph Antoine Chatron naît le 3 germinal de l'an XIII () dans une ancienne famille honorable et aisée de Thônes, bourg situé à l'époque dans l'éphémère département du Mont-Blanc. Il est le fils aîné de Jean Chatron (1785-1848)[1],[Note 1], tanneur de profession, et de Charlotte Patuel (1782-1863), native de Faverges[Note 2].

Il passe son enfance à Thônes ; on le cite comme modèle à l'église et au collège et malgré une santé fragile qui l'oblige à s'absenter fréquemment, il y acquiert les bases d'une solide instruction. Enfant sérieux, aimable, apprécié de ses maîtres, il remporte les premières places aux examens et il lui arrive même d'instruire ses camarades de collège par des expériences de physique et de chimie qu'il se plait à commenter.

Sans avoir jamais pris de leçons, il manifeste en outre des dons certains pour le dessin en copiant des images, des tableaux qu'il trouve autour de lui, chez ses parents, à l'église, chez les notables qu'il fréquente, si bien qu'il envisage alors d'étudier la peinture[3].

Les études de médecine[modifier | modifier le code]

Les années d'hésitation à Annecy[modifier | modifier le code]

Ayant terminé les cours du collège, Chatron décide vers ses dix-huit ans de gagner Annecy afin de poursuivre l'étude de la peinture sous la direction d'un artiste régional réputé, Moreau qui fut lui-même élève de David[Note 3] ; après trois mois de cours, il obtient un premier prix de dessin au concours municipal.

Loin d'encourager cette vocation artistique, ses parents tentent de l'en détourner et en fils obéissant, Joseph entreprend des études de droit. Il s'exerce quelque temps au notariat mais cette expérience ne le convainc pas et il reprend sa palette et ses pinceaux.

Un moment l'idée d'entrer au grand séminaire lui traverse l'esprit : ses tendances et son éducation profondément religieuse l'y portent naturellement. Il sollicite les conseils autorisés du Révérend Père Favre, de la communauté des Missionnaires de Saint François de Sales à Annecy. Ce dernier l'aide à prendre conscience qu'aucun des essais tentés jusqu'alors n'est celui où l'appelle sa véritable vocation qui est la médecine[3],[Note 4].

L'université de Turin[modifier | modifier le code]

À l'automne 1826, âgé de vingt-et-un ans, Chatron prend la route de Turin, à l'époque capitale du royaume de Sardaigne dont fait alors à nouveau partie Thônes, sa ville natale, après le congrès de Vienne de 1815. Il y commence avec ardeur ses études de médecine, mais voit surgir bientôt un obstacle de taille : sa famille, qui l'a vu partir à contrecœur, lui coupe les vivres espérant un retour rapide près d'elle. Il ne doit désormais compter que sur lui-même.

Chatron revient à Annecy et reprend ses pinceaux pour se procurer les ressources nécessaires à ses études médicales. Grâce aux relations qu'il a nouées dans le milieu ecclésiastique, il obtient de nombreuses commandes et dès qu'il a réuni le pécule nécessaire, il retourne à Turin pour redevenir l'étudiant studieux, le travailleur acharné qu'il est resté toute sa vie. L'hôpital, les cours à l'école de médecine, l'amphithéâtre prennent tout son temps, sans l'empêcher toutefois de lire de nombreux livres qui lui donnent une véritable culture encyclopédique[3],[Note 5].

Dès sa première année, venu à pied à Chambéry pour séjourner le temps des vacances dans une famille où il donne des leçons qui lui assurent les revenus dont il a besoin, des malades sollicitent déjà ses soins et ses conseils ont tant de succès que l'année suivante, assiégé par une foule de patients, il doit s'empresser de rentrer à Turin pour ne pas interrompre plus longtemps ses études[3],[Note 6].

La découverte de l'homéopathie[modifier | modifier le code]

Samuel Hahnemann

Devant la médiocrité des résultats atteints, Chatron ne se satisfait pas de la médecine qu'on lui enseigne avec ses potions aux invraisemblables mélanges et où l'on pratique encore la saignée. La vaccine qui inocule une maladie semblable à celle dont on veut être préservé alimente sa réflexion et vers la fin de ses études, en 1836, il entend parler d'une théorie nouvelle qu'un homme de génie, Samuel Hahnemann, vient de fonder : l'homéopathie.

Il se procure les ouvrages qui en traitent, les étudie et entrevoit les horizons que cela ouvre. Il n'hésite pas à étudier sur lui-même l'action des remèdes homéopathiques et sa confiance en cette nouvelle thérapie est telle[Note 7] qu'il l'expérimente même à l'hôpital en toute discrétion sur les malades[Note 8] tout en poursuivant ses études pour lesquelles il obtient l'optime (la note maximale) de la faculté à chaque examen[3].

La soutenance de thèse[modifier | modifier le code]

Le , Chatron soutient sa thèse devant une salle comble : les uns sont poussés par la curiosité d'entendre le jeune étudiant dont on dit beaucoup de bien à Turin, les autres, sans doute jaloux, ont préparé des questions pièges ; chacun sait en effet que l'impétrant a adopté la nouvelle doctrine de l'homéopathie, qui lui attire comme elle des ennemis résolus.

Confiant en son savoir, le candidat soutient pendant plusieurs heures les arguments des doctes professeurs sans jamais être pris en défaut. Le sujet qu'il traite pour la partie théorie et pratique de sa thèse[Note 9] est pourtant difficile puisqu'il s'agit de l'inflammation de la moelle épinière ; il présente ensuite la matière médicale de la laitue vireuse et enfin l'hygiène des nourrissons.

Chatron se voit remettre sous les vivats, y compris de ceux venus dans l'espoir d'assister à un échec, l'anneau de Docteur en médecine et en chirurgie, obtenant même le laude (l'éloge), le plus éminent témoignage de satisfaction que puisse alors conférer l'université de Turin[3],[Note 10].

Averti de ce qui vient de se passer et découvrant de quelle manière Chatron a effectué ses études, Charles-Albert de Sardaigne lui fait remettre une forte somme et a recours ensuite à ses conseils dont il n'eut qu'à se féliciter. Par patente royale en 1839, ce même roi protège en outre l'homéopathie contre les persécutions du pouvoir médical en ordonnant de respecter la liberté scientifique des homéopathes[3].

L'apprentissage auprès d'Hahnemann[modifier | modifier le code]

Le voyage à Paris[modifier | modifier le code]

Muni de ses titres, Chatron n'a qu'un désir, se rendre à Paris où réside Hahnemann et l'y rencontrer. Il s'accorde cependant auparavant un répit d'une année dans sa ville natale où il acquiert rapidement une réelle notoriété pour la qualité de ses soins. En septembre 1837, muni de son passeport sarde, Chatron entreprend le voyage éprouvant pour Paris qu'il n'atteint qu'en début d'octobre.

Grâce à des recommandations, il parvient à rencontrer Hahnemann qui l'accueille avec bienveillance. Devant l'intelligence et le zèle de son nouvel élève, le vieux maître de quatre-vingt-deux ans prend en estime ce jeune confrère de cinquante ans son cadet venu du fond de la Savoie et lui expose jusque dans ses moindres détails sa méthode et ses vues personnelles sur la médecine.

Trois semaines plus tard, Joseph Chatron s'apprête à regagner ses montagnes et vient faire ses adieux au maître qui lui objecte « Que parlez-vous de départ, mon ami ? Restez auprès de moi, je vous regarderai comme mon fils et vous donnerai tous mes secrets ! » Stupéfait, Chatron doit se rendre au sérieux de la proposition réitérée et c'est ainsi que venu pour un court séjour d'étude à Paris, il devient pendant six ans l'élève préféré des dernières années du grand Hahnemann[3].

La collaboration avec le maître[modifier | modifier le code]

Hahnemann lui transmet tous les secrets de sa propre expérience et l'introduit dans les grandes familles de Paris. Jusqu'en 1843, Chatron travaille auprès du maître dans une collaboration de tous les instants[Note 11] et ne tarde pas à le seconder dans sa tâche écrasante ; charitable, il soigne les indigents comme les fortunés et n'hésite pas le cas échéant, à visiter le pauvre avant le riche.

En 1843, Hahnemann est dans sa 89e année et souffre depuis une dizaine d'années chaque printemps d'un catarrhe des bronches. En avril son affection le reprend et quelques mois après, malgré ses propres soins et les remèdes recommandés par sa femme[Note 12] et son collaborateur, Hahnemann succombe le 2 juillet 1843[5]. Chatron assiste seul aux derniers moments du maître auquel il ferme les yeux[Note 13].

Après la mort de son maître, Chatron conserve sa place de collaborateur privilégié et une clientèle de plus en plus nombreuse réclame ses soins. Jusqu'en 1853, Paris reste son champ d'activité médicale et ce sont dix années de l'écrasante besogne du praticien surmené[3].

Le mariage de Joseph et d'Amélie[modifier | modifier le code]

La seconde épouse de Samuel Hahnemann, Marie Mélanie d'Hervilly[Note 14], tient Chatron en haute estime. Musicienne, poète, peintre[Note 15], elle a suivi des études de médecine[Note 12] et s'est fait soigner par son futur mari avant de l'épouser le à Köthen (elle a alors trente-six ans, lui quatre-vingts[7]). On peut imaginer que l'homéopathie commune à Hahnemann et Chatron, la peinture commune à Mélanie et Joseph Antoine aient soudé des liens privilégiés entre ces personnages.

Mélanie songe à marier Joseph et va elle-même demander – « pour son fils » dit-elle – à Eugène Lepescheur de Branville[Note 16] la main de sa fille Amélie Élisa qui lui est accordée. Le , dans l'ancien 11e arrondissement de Paris, Joseph Antoine Chatron épouse, à l'âge de trente-huit ans, Amélie Élisa Lepescheur de Branville de quinze ans sa cadette[Note 17] ; le mariage religieux est célébré le 29 à l'Église Saint-Sulpice de Paris[9],[Note 18],[Note 19]. De cette union naissent trois enfants, un fils, Alexis en 1850, et deux filles, Marie en 1853 et Apollonie en 1859, les trois à Triviers (qui devient en 1872 Challes-les-Eaux)[3].

Le retour en Savoie[modifier | modifier le code]

Les dix provinces du royaume de Sardaigne (1839)

En 1846, âgé de quarante-et-un ans, Chatron comprend qu'il ne peut suivre plus longtemps le rythme infernal qu'il s'impose depuis qu'il a repris la clientèle d'Hahnemann et prend la décision de quitter Paris pour regagner son pays natal.

Le temps des voyages[modifier | modifier le code]

Après quelques mois à Thônes, Chatron s'accorde enfin quelques vacances avec sa jeune épouse pour visiter ce qui n'est pas encore l'Italie. Joseph et Amélie s'arrêtent d'abord à Marseille puis ils s'embarquent pour Naples où ils demeurent trois mois.

De là, les deux époux, profondément chrétiens, se rendent à Rome pour assister dans les premiers jours d' aux cérémonies des fêtes de Pâques ; ils prolongent leur séjour jusqu'en juillet. Chatron profite en effet de la permission qui lui est accordée de copier quelques chefs-d'œuvre du Vatican pour reprendre avec enthousiasme ses pinceaux et réaliser des tableaux aujourd'hui probablement dans des églises ou des chapelles de la région de Thônes ou de Chambéry.

Les époux reviennent ensuite à Thônes pour l'été puis, l'hiver venu, repassent les Alpes pour visiter les principales villes du nord de l'Italie ; ils s'arrêtent enfin à Nice plusieurs mois. Cette même année 1847, Chatron se présente à l'université de Gênes pour obtenir son exerceat[Note 20] avec les félicitations du jury[3].

L'installation à Chambery[modifier | modifier le code]

Les diplômes officiels en mains, Chatron décide de s'installer à Chambéry (encore royaume de Sardaigne) et tout son temps est occupé par les malades de toutes conditions qui réclament ses soins. Vers 1854 il répond favorablement à la sollicitation de confrères parisiens et vient reprendre dans la capitale sa vie harassante d'autrefois. Il ne peut pas la supporter longtemps et au bout de dix-huit mois, une maladie aiguë lui fait comprendre qu'un plus long séjour loin de ses montagnes lui serait fatal. Il quitte définitivement Paris et rentre en Savoie pour ne plus en sortir.

Il passe l'été tantôt dans sa maison de campagne de Challes-les-Eaux près de Chambéry, tantôt à Thônes, son pays natal. Il a aussi hérité de son père à Talloires, sur les rives du lac d'Annecy, d'une modeste résidence – son ermitage – qu'il apprécie particulièrement.

Les dernières années de sa vie, Chatron sort peu mais reste assidu aux offices religieux. À ceux qui s'étonnent de sa piété, Chatron s'en explique en disant :

« J'ai étudié la question et je l'ai résolue. Vous vous tromperiez en vous imaginant que la connaissance approfondie des organes humains matérialise. Oh non ! S'il est tant de médecins qui ne voient rien au-delà de la matière, ce n'est point l'étude qui les a rendus ainsi, mais imbus de sophismes dès le collège, ayant secoué toute idée religieuse comme un bagage inutile et gênant, ils arrivent à nos amphithéâtres déjà athées au fond de l'âme. Quant à moi, je n'ai jamais été plus croyant que depuis que j'ai manié le scalpel et reconnu la trace de Dieu imprimée sur chaque fibre de l'être humain. Je demeure ravi en face des chefs-d'œuvre que je découvre, ne fût-ce que dans l'œil, et je me répète qu'il a fallu un artiste divin pour réaliser de telles merveilles[3]. »

Les dernières années[modifier | modifier le code]

Épitaphe sur la tombe du Docteur Chatron au vieux cimetière de Thônes

Vers la fin de l'automne 1875, Chatron ressent les premières atteintes du mal qui va l'emporter. Il essaye d'entreprendre en vain sa propre guérison et ne tarde pas à comprendre que sa fin est proche. Il exprime alors le désir de revoir le lac d'Annecy et son ermitage de Talloires pour y terminer sa vie comme son père.

Le 28 juin 1876, il quitte Chambéry. Parvenu à Talloires, il a une courte rémission et jusqu'au bout, il donne des consultations et réclame le silence près de lui durant ses derniers jours. Après une pénible agonie, il rend l'âme dans sa 72e année le 4 juillet[10], entouré de sa famille.

Suivant son désir, il est transporté le lendemain à Thônes, sa ville natale à quelques kilomètres de là où il est inhumé au vieux cimetière, et sa tombe porte l'épitaphe[Note 21] :

Dr JOSEPH CHATRON MEDECIN HOMEOPATHE
JANUA COELI ORA PRO NOBIS
INGEMISCO REUS SUPPLICANTI PARCE DEUS

Œuvres picturales[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Vercin par Chatron

Dès qu'il a conscience de ses dons, Chatron copie des images, des tableaux qu'il trouve autour de lui, chez ses parents, à l'église, chez les notables qu'il fréquente. Ce sont des toiles peintes à l'huile dont beaucoup sont conservées dans la famille et qui témoignent d'un réel talent. Il peint ainsi un Saint Jean-Baptiste, un Saint Claude évêque (peut-être celui qui est actuellement au presbytère de Talloires), un Saint Antoine Ermite, un Saint Sébastien.

Monseigneur de Thiollaz, premier évêque d'Annecy, l'entoure de sa bienveillance. Chatron en réalise un portrait si bien réussi que l'évêque lui offre une forte somme pour prix de son œuvre[Note 22] ; l'intéressé la refuse et n'accepte en retour que le portrait que Moreau, son maître de peinture, a lui-même fait de l'évêque.

Introduit de la meilleure façon dans la communauté ecclésiastique, Chatron voit les commandes affluer et ses tableaux vont orner les édifices religieux en lui faisant rapidement une solide réputation. Il est difficile néanmoins de dresser l'inventaire des œuvres de ce peintre qui ne signe que rarement ses tableaux, sans doute par modestie et humilité. Tout au plus lui attribue-t-on des portraits présentant de mêmes caractéristiques de composition.

C'est le cas du portrait de Pierre-Marie Mermier, fondateur de la congrégation des Missionnaires de Saint François de Sales à Annecy et cofondateur des Sœurs de la Croix de Chavanod, près d'Annecy, et celui de Mgr Rey (it) que Chatron a bien connus, tableaux exposés dans le hall des Missionnaires de Saint François de Sales. On trouve également dans les livres de la bibliothèque de cette congrégation une gravure de l'Abbé Marin Ducrey[Note 23] qui lui est attribuable, le prélat présenté avec son édifice religieux d'affectation.

Les églises et les chapelles du pays de Thônes recèlent ainsi des tableaux de sujets religieux conservés pieusement dont beaucoup ne sont pas signés ; seul un tableau d'une Pietà à la chapelle de la Bossenaz[11], près du vieux pont romain qui enjambe le Nom, porte la signature de Chatron[3],[Note 24].

Jean-Baptiste Vercin, qui obtient vers 1834 le doctorat de médecine à l’université de Turin, fait réaliser dès 1831, par son ami – et sans doute condisciple – Chatron, un portrait, aujourd'hui exposé au musée d'art et d'histoire de Conflans[Note 25].

Chatron a probablement peint des portraits de son maître Samuel Hahnemann. Celui qui nous le montre de profil avec une plume à la main et la représentation de sa maison natale dans un cadre à l'angle de cette peinture, conservée au musée Robert Bosch de Stuttgart, pourrait bien être de la main de Chatron[13],[3] !

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jacques Antoine Chatron, Baccalaureus Joseph Antonius Chatron Thonensis ut Philosophiae et Medicinae pro-Doctor crearetur in Regio Taurinensi Athenoeo, Turin, Imprimerie Royale, , 12 p. (lire en ligne)
  • Jacques Antoine Chatron, Prolyta Josephus Antonius Chatron Thonensis e Valle Regia ut Philosophiae et Medicinae Doctor crearetur in Regio Taurinensi Athenoeo, Turin, Imprimerie Royale, , 15 p. (lire en ligne)

Distinction et hommages[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

En 1850 Chatron est reçu membre de l'Académie homéopathique de Turin, fondée à la suite de la soutenance de sa thèse, mais refuse souvent d'autres titres honorifiques qu'on souhaite lui décerner.

Hommages[modifier | modifier le code]

Un modeste passage traboule de sa ville natale Thônes[14] porte son nom et fait communiquer le no 16 de la rue des Clefs avec la rue de la Voûte.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François Pochat-Baron, Mémoires et documents de l'Académie Salésienne : Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu'à nos jours, vol. Tome 44e, Annecy, Imprimerie commerciale, , 557 p. (lire en ligne), p. 499-500. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Bernard Corbet, l'Histoire en Savoie : Joseph-Antoine Chatron (1805-1876), peintre et médecin-homéopathe, vol. no 7, Chambery, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie (SSHA), (lire en ligne), p. 2
  • Collectif des Amis du Val de Thônes, Émigrants de la Vallée de Thônes dans le monde : Un émigrant trop peu connu, le docteur Chatron, vol. no 16, Thônes, Imprimerie J. Jacquet, , 167 p. (lire en ligne), p. 52-60. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Collectif des Amis du Val de Thônes, Médecines de montagne au Pays de Thônes : Témoignages sur l'état sanitaire et les remèdes de la vallée (la médecine telle que pratiquée par le Dr Chatron), vol. no 20, Thônes, Imprimerie J. Jacquet, , 215 p. (lire en ligne), p. 60-78. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jean Chatron, qui occupe par ailleurs la fonction paroissiale de prieur du Saint-Sacrement, est nommé syndic de Thônes le 4 septembre 1830 jusqu'à sa démission en mai 1837[2]. Ce fervent chrétien a représenté pour ses concitoyens le type accompli du dévouement, de la piété et de l'honorabilité[3].
  2. a et b Mairie de Thônes, An XIII, Registre des naissances
  3. On doit à Moreau la peinture du retable de la chapelle du Grand Séminaire d'Annecy, l'actuel Conservatoire d’Art et d’Histoire du Conseil général de Haute-Savoie[4]
  4. Le Révérend Père Favre va même jusqu'à lui prédire : « Sois médecin, Dieu t'a doué pour cet apostolat. En soignant les corps, tu gagneras les âmes au Christ en aussi grand nombre que tu le ferais dans le sacerdoce ! »[3]
  5. Levé dès cinq heures du matin – l'été encore plus tôt – Chatron quitte sa chambre pour assister à la messe et se présenter le premier à l'ouverture de l'amphithéâtre dont il sort le dernier. Il prolonge son travail tard dans la nuit, dans les bibliothèques, où, bénéficiant du feu et de la lumière, il peut étudier quasiment sans frais, puisqu'il lui faut veiller à économiser son argent[3].
  6. On l'appelle alors le « médecin de la rue Saint Antoine » et à Turin, on accourt de même vers lui sans qu'il ne fasse rien pour, en raison de son attirance naturelle qui va prendre plus tard des proportions immenses
  7. Chatron est de plus en plus passionné par ces données qui, disait-il, « devaient cacher des vérités certaines pour susciter tant de haine et de si violentes critiques car le destin de toute vérité est d'être ridiculisée avant d'être reconnue ».
  8. Sous prétexte d'examiner leur langue, Chatron y dépose des globules homéopathiques qu'il juge adaptés et les malades guérissent sans qu'ils le comprennent... si bien que dès son entrée dans une salle, tous l'appellent pour se faire toucher la langue, se figurant que ce simple contact suffit à les guérir[3].
  9. Le texte original de cette thèse archivée à Turin a sans doute été détruit lors des bombardements alliés de la ville de la seconde guerre mondiale. La famille en a conservé un exemplaire rédigé en latin avec des annotations ultérieures de l'auteur[3].
  10. laude (l'éloge) est un diplôme exceptionnel qui se délivre à Turin et est le suprême honneur accordé aux lauréats hors ligne. Ces parchemins se terminent en disant « qu'ils ont été écrits afin que l'oubli ne se fasse point sur la mémoire du Docteur loué et que son nom reste l'honneur de sa famille et de sa patrie. »
  11. Chaque jour, Chatron a une place à table[3] au domicile du maître, au no 1 rue de Milan sur la rive droite de la Seine [lire en ligne].
  12. a et b Marie Mélanie d'Hervilly fait l'objet le 20 février 1847 d'un procès pour exercice illégal de la médecine ; le jugement la condamne à 100 francs et aux frais du procès. [lire en ligne]
  13. Le Docteur Jahr et le Docteur Croserio, tous deux homéopathes, ont signé l'acte de décès et il est probable que le Docteur Chatron, sarde donc étranger, n'a pas pu produire le document officiel de l'acte de décès[3].
  14. On a beaucoup écrit sur Marie Mélanie d'Hervilly, peut-être plus de mal que de bien. Les compatriotes de son mari l'ont accablée de sarcasmes ; en France, on n'a souvent vu en elle que l'aventurière. Soyons justes envers cette femme de cœur, qui entoura le vieillard d'une affection non feinte. Elle fut sincère avec Hahnemann, sincère dans son élan de propager la doctrine salutaire. Rendons-lui hommage d'avoir amener le maître à Paris et soyons-lui redevables de l'impulsion donnée à sa doctrine en France. « Si l'homéopathie va à Paris, avait dit Hahnemann, elle est sauvée ». En ce sens, la jeune française exauça le dernier vœu du maître[6].
  15. Mélanie Hahnemann, qui a été l'élève de Guillaume Guillon Lethière, a réalisé un portrait de son mari qui est au musée Robert Bosch de Stuttgart.
  16. Eugène Lepescheur de Branville est un ancien officier de la marine, chef d'escadron volontaire de la garde nationale de Paris, franc-maçon [lire en ligne]. C'est le frère de Charles Camille Lepescheur de Branville, officier du génie, polytechnicien de la promotion 1806 [lire en ligne].
  17. Amélie Élisa Lepescheur de Branville est née avenue des Gobelins le 4 mars 1820 dans l'ancien 12e arrondissement[8] et elle est décédée en 1885 ; elle est inhumée à Thônes auprès de son mari.
  18. Église Saint-Sulpice, Diocèse de Paris, Registre des mariages de l'année 1843
  19. Le jour du mariage religieux, l'heure de la cérémonie est dépassée depuis longtemps et l'époux n'est toujours pas arrivé. La brillante et nombreuse assistance ne peut en imaginer la cause. Ce même jour en effet, une indigente réclame le Docteur Chatron sur son lit de mort ; il accourt, laissant tout pour elle et il ne vient faire bénir son union qu'après avoir accompli ce devoir et fait administrer les derniers sacrements à la mourante[3].
  20. Les lois Sardes sur l'exercice de l'art de guérir distinguent la science qui s'acquiert à l'école de médecine de l'expérience qui ne s'obtient que par la pratique. Elles exigent que les Docteurs reçus dans une université de l'État, subissent comme garantie un examen dit de pratique. Cet examen, en latin, comprend l'histoire de deux maladies observées par le candidat, deux questions de médecine interne auxquelles il faut répondre par écrit, puis l'examen oral sur la médecine pratique en général[3].
  21. 1804-1876
    L'épitaphe, difficilement lisible, fait curieusement naître Chatron en 1804 au lieu de 1805 selon son acte de naissance[Note 2]. « Janua cœli, ora pro nobis », formule des Litanies de la Sainte-Vierge [lire sur Wikisource] : « Porte du ciel, priez pour nous » ; « Ingemisco reus, supplicanti parce deus », formule du Dies iræ : « Je gémis comme un accusé. Épargne, Mon Dieu, celui qui te supplie ».
  22. On peut voir le tableau de Monseigneur de Thiollaz réalisé par Chatron à la salle du chapitre de la Cathédrale Saint-Pierre d'Annecy où trônent les portraits des évêques successifs du diocèse.
  23. À la suite du rachat de l'ancienne chartreuse de Mélan, l'abbé Marin Ducrey (1766-1834) y fonde une école secondaire en 1803. Il transfère en réalité le collège qu'il a créé au début du XIXe siècle dans la ville voisine de Sallanches.
  24. Christiane Boeckholt qui a dressé l'inventaire de ces œuvres a été surprise par la véracité anatomique du Christ gisant de la chapelle de la Bossenaz, sans savoir alors que Chatron, qui signe le tableau, était médecin[12]. Le tableau a été mis en lieu sûr au Musée du Pays de Thônes lors de la réfection en 2010 de la toiture et du clocheton de la chapelle et n’a pas été replacé depuis. À noter qu'avant la seconde guerre mondiale, ce même musée possédait un tableau de crucifixion, œuvre de Chatron, malheureusement détruit lors du bombardement allemand du 3 août 1944, dans la période du maquis des Glières tout proche.
  25. Jean-Baptiste Vercin est ce que l’on appelle un notable. Le port des médailles et bijoux, la réalisation de portraits, peint puis photographique, sont autant d’affirmation de sa position ce sont des marqueurs sociaux. Il fait réaliser dès 1831, par son ami Joseph Antoine Chatron, un portrait, aujourd'hui exposé au premier étage du musée. La réalisation d’un portrait peint et le soin apporté au traitement du costume - col haut de la chemise dissimulé en partie par un foulard, gilet de soie brodé, épingle - permettent au modèle d’affirmer un statut et une place dans la société auxquels il prétend. [lire en ligne]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Guillaume de Tournemire, « Joseph Antoine Chatron », sur le site de généalogie geneanet.org, (consulté le ).
  2. Histoire de Thônes depuis les origines les plus lointaines jusqu'à nos jours, p. 516
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w Docteur Joseph Antoine CHATRON ( Thônes Talloires), par le Dr Bernard Corbet [lire en ligne]
  4. Conservatoire d'Art et d'Histoire d'Annecy [lire en ligne]
  5. Décès Crétien Frédéric Samuel Hahnemann [lire en ligne]
  6. Guillaume de Tournemire, « Marie Mélanie d'Hervilly », sur le site de généalogie geneanet.org, (consulté le ).
  7. Un peu d'histoire, romancée ? Le second mariage d'Hahnemann [lire en ligne]
  8. Naissance Amélie Élisa Lepescheur de Branville [lire en ligne]
  9. Mariage Amélie Élisa Lepescheur de Branville - Joseph Antoine Chatron [lire en ligne]
  10. AD 74 - Talloires, Décès (1861-1889) - acte de décès de Joseph Antoine Chatron [lire en ligne]
  11. La chapelle de la Bossonaz [lire en ligne]
  12. Le patrimoine savoyard. Redécouverte du Baroque au XXe siècle [lire en ligne]
  13. Portrait de Samuel Hahnemann attribué à Chatron [lire en ligne]
  14. Le passage Chatron à Thônes [lire en ligne]