Jean Merrien

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Jean Merrien
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
FribourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
René de La Poix de FréminvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Jean Merrien, Christophe Paulin, René MadecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Parti politique
Membre de
Mouvement
Condamnation
Distinction

Jean Merrien, pour l'état civil René de La Poix de Fréminville, né le au Chesnay[1] (actuelles Yvelines) et mort le à Fribourg en Suisse, est un navigateur et écrivain français spécialiste de l'histoire maritime. Il est aussi un militant nationaliste breton convaincu, actif notamment pendant l'Occupation.

Son pseudonyme rappelle l'attachement de toute sa vie à la mer[2]. Le nom "Merrien" a été choisi par attachement à un petit port situé dans la commune de Moëlan-sur-Mer.[réf. nécessaire]

Des romans populaires de sa main, notamment policiers, ont paru aussi sous les signatures de Christophe Paulin[3] ou René Madec[4]. A noter que son cousin germain Claude (ami d’Albert Camus) avait choisi le pseudonyme de Claude Terrien pour taquiner son cousin avec lequel il entretenait des relations d'estime réciproque.


Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

René Maurice Alfred Marie de La Poix de Fréminville est le fils de Charles de La Poix de Fréminville, ingénieur, et de Rachel Sylvestre de Sacy petite-fille de Ustazade Silvestre de Sacy.

Homme de lettres, doué pour l'écriture, il devient familier du monde de la mer et de la pêche au Pouldu. Il effectue son service militaire dans la marine.

L'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Étudiant à Paris, il y fonde en 1925 l'Association des étudiants bretons[1].

Il se marie avec Françoise Hannebicque ; de cette union naît, en 1931, un fils, Hervé.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1941, il devient membre de l'Institut celtique.

Le père de famille

Durant la Seconde Guerre mondiale, il rencontre Gisèle Verschuere à Cherbourg. Ils s'installent à Rennes et créent la Librairie de Bretagne, qui est détruite par les bombardements de la ville. De son mariage avec elle, sont nés trois enfants : à Rennes, Gwénolé en 1944 et Gildas en 1946, puis, à Nantes, Marine, en 1948.

Le militant nationaliste

Parallèlement à son activité de libraire à Rennes, il affirme ses convictions nationalistes en collaborant à divers journaux nationalistes bretons[1].

Ainsi, d'octobre à , il collabore au journal L'Heure bretonne, organe de presse du parti national breton alors tenu par Olier Mordrel. Il en est le second rédacteur en chef, succédant à Morvan Lebesque. Il est remplacé à l'Heure bretonne par Jos Jaffré lors de l'éviction d'Olier Mordrel du Parti national breton.

Il collabore ensuite à La Bretagne, journal fondé en par Yann Fouéré. Dans cet hebdomadaire, il écrit essentiellement des textes sur les questions culturelles[1].

Du fait de ses activités au sein de la presse collaborationniste, il est condamné à la Libération à cinq ans d'indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Il quitte alors Rennes pour Nantes en 1948[1].

L'après-guerre : l'écrivain[modifier | modifier le code]

Il rejoint Nantes en 1948, puis la Suisse en 1964. Historien, il laisse des ouvrages importants sur la vie des marins, les corsaires, les navigateurs solitaires. Sa notoriété est due aussi à ses ouvrages didactiques sur la navigation à voile : dictionnaires, guides, manuels d'initiation[5].

Plaisancier, il crée avec des architectes navals, la série des « diables », bateaux à double quille.

Œuvre[modifier | modifier le code]

À part ses premiers ouvrages, La Mort jeune (1938) et Abandons de postes (1939), Bord à bord (Prix populiste 1944), Marines, un recueil de nouvelles (1945) et Le Refus (1946), l'aventure maritime est le thème de ses romans tels L'Homme de la mer (Grand Prix de la mer 1948), Les Mémoires d'un yacht (1953), Valérie de la mer (1960) ou L'oiseau de mort du Cap Horn (1971) qui relate les pérégrinations d'un trois-mâts Duchesse Anne.

Il est également historien de la « course » (Tels étaient corsaires et flibustiers, 1957) et des marins (Christophe Colomb, 1955 ; Les drames de la mer, 1961 ; Le Légendaire de la mer, 1969 ; Vie quotidienne des ramis au temps du Roi Soleil, 1964, etc.)

Il a utilisé dans ses livres son expérience de la navigation (qu'il a pratiquée sur son propre bateau depuis l'âge de douze ans et dans la Marine de guerre) : Dictionnaire de la mer (1960), Petits Ports de Corse (1960), Ma Petite Voile en 60 leçons (1965), Naissance et vie du bateau (1965).

Sous le pseudonyme de René Madec[6], il a publié des romans policiers dont le personnage central est l'abbé Garrec.

Sous celui de Christophe Paulin, il a écrit des « policiers marins » ainsi qu'un roman de science fiction.

Son œuvre compte aussi de nombreux livres pour la jeunesse. Au total plus de 80 ouvrages. Il a consacré son dernier ouvrage au frère de son arrière-grand-père paternel, Un certain chevalier de Fréminville (Christophe Paulin de Fréminville [1787-1848]) en 1970.

Il a écrit des articles dans la revue Neptunia éditée par le Musée national de la Marine de Paris.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Note : Liste non exhaustive.

Romans pour la jeunesse[modifier | modifier le code]

Collection Bibliothèque verte aux éditions Hachette[modifier | modifier le code]

  • Le Pétrolier Rose-Marie, 1958, no 102, illustrations de Jean Reschofsky.
  • Deux des Glénan, 1961, no 193, illustrations de François Batet.
  • Drôle de croisière, 1962, no 215, illustrations de François Batet.
  • Les Mémoires d'un yacht, 1963, no 233, illustrations de François Batet.
  • La Régate aux mystères, 1963, no 275, illustrations de François Batet.

Romans policiers[modifier | modifier le code]

sous le pseudonyme de René Madec : la série des enquêtes de l'abbé Garrec[modifier | modifier le code]

  1. L'Abbé Garrec et le rouge à lèvres, Le Centurion, 1956.
  2. L'Abbé Garrec gardien de phare , Le Centurion, 1956.
  3. L'Abbé Garrec passager des premières, Le Centurion, 1957.
  4. L'Abbé Garrec contre Carabassen, Le Centurion, 1957.
  5. L'Abbé Garrec et la triste régate, Le Centurion, 1957.
  6. L'Abbé Garrec aux mains des durs, Le Centurion, 1958.
  7. L'Abbé Garrec et l'assassin du photographe, Le Centurion, 1958.

Ouvrages sur la marine et la voile[modifier | modifier le code]

  • Plaisir de la Mer, Denoël, 1955 (initiation à la croisière )
  • Possession de la Mer ( la pratique de la croisière ), Éditions Denoël, Paris, 1956
  • Merveille des petits ports, Denoël, 1957, collection « Les Chants du monde »
  • Jean Merrien, Histoire des Corsaires, Éditions Bernard Grasset, 1959, Éditions de l'Ancre de Marine, Saint-Malo, 1992)
  • Naviguez sans voile
  • Naviguez à la voile
  • « Cours de plaisance »

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Cadiou 2013, p. 153
  2. Nic Diament, « Merrien, Jean », dans Nic Diament, Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse : 1914-1991, L'École des loisirs, (ISBN 2-211-07125-2), p. 462-463.
  3. « Paulin, Christophe », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  4. « Madec, René », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  5. Dominique Le Brun, « Préface », dans Jean Merrien, Dictionnaire de la mer : savoir-faire, traditions, vocabulaires-techniques, Omnibus, (ISBN 978-2-258-11327-5)
  6. René Madec (1736-1794) était nabab du Grand Moghol.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Cadiou, « Fréminville, René Paulin de la Poix de, dit Jean Merrien (1905-1972) », dans EMSAV : Dictionnaire critique, historique et biographique : Le mouvement breton de A à Z du XIXe siècle à nos jours, Spézet, Coop Breizh, , 439 p. (ISBN 978-2-84346-587-1), p. 153

Liens externes[modifier | modifier le code]