HMAS Nizam (G38)

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HMAS Nizam
illustration de HMAS Nizam (G38)
Le Nizam.

Type Destroyer
Classe N
Histoire
A servi dans  Royal Australian Navy
Constructeur John Brown & Company
Chantier naval Clydebank, Écosse
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Retiré du service le
Démoli en 1956
Équipage
Équipage 226 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 108,7 mètres
Maître-bau 10,9 mètres
Tirant d'eau 3,98 mètres
Déplacement 1 801 tonnes
Port en lourd 2 422 tonnes
Propulsion 2 turbines à vapeur à engrenage Parsons
2 chaudière à tubes d'eau Admiralty
2 hélices
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 36 nœuds (66,7 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement 6 × canons QF Mark XII de 4,7 pouces (3 × 2)
1 × canon QF Mark V de 4 pouces
4 × canons AA de 20 mm Oerlikon (4 × 1)
4 × mitrailleuses de 0,5 pouce (2 × 2)
5 × tubes lance-torpilles de 533 mm (5 × 1)
45 × charges de profondeur, 2 × lanceurs, 1 × rack
Électronique ASDIC
Radar de tir type 285
Radar de recherche de surface type 286
Rayon d'action 5 500 milles marins (10 186 km) à 15 nœuds (27,8 km/h)
Carrière
Pavillon Australie
Indicatif G38
D15

Le HMAS Nizam (G38/D15) est un destroyer de classe N en service dans la Royal Australian Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Conception et construction[modifier | modifier le code]

Le Nizam avait une longueur hors-tout 108,7 mètres (longueur entre perpendiculaires de 69,95 mètres), un faisceau de 10,9 mètres et un tirant d'eau de 3,98 mètres, déplaçant 1 801 tonnes en charge standard et 2 422 tonnes à pleine charge. Il était propulsé par deux turbines à vapeur à engrenage Parsons alimentés par 2 chaudière à tubes d'eau Admiralty et conduisant tous deux un arbre d'hélice. Sa puissance était de 40 000 chevaux-vapeur (30 000 kW) produisant une vitesse de pointe de 36 nœuds (66,7 km/h). Son équipage se composait de 226 officiers et hommes d'équipage.

Commandement sur le pont du Nizam. Au second plan est visible l'affût double de 4,7 pouces Mk XII.

Son armement principal était composé de six canons QF Mark XII de 4,7 pouces en trois supports jumelés, un canon QF Mark V de 4 pouces, un canon « pom pom » de 2 livres, quatre mitrailleuses de 0,5 pouce, quatre canons antiaériens de 20 mm Oerlikon, quatre mitrailleuses .303 Lewis, cinq tubes lance-torpilles de 533 mm Pentad, ainsi que deux lanceurs et un rack de charges de profondeur (emportant 45 grenades).

Le Nizam est mis sur cale aux chantiers navals John Brown & Company de Clydebank (Écosse) le , il est lancé le . Bien que propriété de la Royal Navy, le Nizam est mis en service par la Royal Australian Navy le . Il est nommé d'après le dernier souverain régnant de la dynastie des Nizâm, Fateh Jang `Othman `Alî Khân Asaf Jâh VII.

Historique[modifier | modifier le code]

Après avoir terminé ses essais en mer, le Nizam opère depuis Scapa Flow, où il est affecté à des missions de la flotte, puis détaché comme escorte de convois traversant l'Atlantique. En , le destroyer rejoint un convoi transitant vers Gibraltar, puis navigue autour de l'Afrique à la rencontre des transports de troupes Queen Mary et Queen Elizabeth, qu'il escorte jusqu'à Alexandrie.

Le , le Nizam participe au bombardement de Scarpanto, puis est impliqué dans la bataille de Crète. Le destroyer transporta des commandos d'Alexandrie à la baie de Souda et revint avec des blessés. Lorsque la campagne s'envenime, les Nizam et Napier effectuent deux opérations d'évacuation des troupes de l'île qu'ils débarquent ensuite à Alexandrie. Après la victoire de l'Axe, le Nizam participe à la campagne de Syrie-Liban pendant trois semaines, puis participe aux opérations d'approvisionnement des forces alliées pendant le siège de Tobrouk. Le Nizam effectue quatorze missions avant d'être endommagé par une bombe le  ; le destroyer est remorqué par le destroyer HMS Kingston, effectuant des réparations temporaires afin d'atteindre Alexandrie.

Après son radoub, le Nizam passe le reste de l'année 1941 à escorter les convois de Malte, à mener des opérations de bombardement en Afrique du Nord et à transporter des troupes à Chypre et à Haïfa. Le , le Nizam faisait partie d'un convoi qui subit l'assaut des bombardiers en piqué Stuka alors qu'il évacuait The Rats of Tobruk, une garnison de l'armée australienne pendant le siège de Tobrouk. Vingt soldats entièrement équipés furent emportés à bord pendant les manœuvres d'évasion, six étant perdus en mer pendant les opérations.

Au début de l'année 1942, les Nizam et Napier naviguent pour Singapour afin de rejoindre leurs sister-ship Nestor en tant qu'escorte du porte-avions HMS Indomitable. En juin, les destroyers de la classe N rejoignent l'escorte d'un grand convoi de Malte, au cours duquel le Nestor est coulé par des avions. Le Nizam participe à la campagne de Madagascar durant le mois de septembre. Le , le Nizam est affecté à Durban afin de patrouiller contre des navires marchands français vichystes, en capturant un et en forçant un autre à se saborder. Sa mission prend fin au bout d'une semaine. Le destroyer rejoint alors Simon's Town (Afrique du Sud) pour un radoub qui dure jusqu'à la fin de l'année.

Le Nizam à Port Phillip à la fin de 1944, peu avant son radoub à Melbourne.

Après sa mise en cale sèche, le Nizam rejoint l'Eastern Fleet où il participe à des opérations de ratissage des navires ennemis dans l'océan Indien. Le destroyer est ensuite réaffecté dans l'Atlantique Sud pour lutter contre les sous-marin allemands. Le , il sauve des survivants d'un liberty ship américain coulé par l'U-511. Le , il sauve des survivants d'un navire marchand britannique coulé par l'U-177. Après avoir débarqué les survivants britanniques à terre, le Nizam se dirige vers l'Australie et accoste à Melbourne le pour un radoub de huit semaines. Le navire reprend ses opérations dans l'océan Indien et, le , il est attaqué sans succès par un sous-marin allemand. Entre la fin de 1943 et le début de 1944, le destroyer est basé au Kenya, puis transféré le dans le golfe du Bengale. Lors de son séjour dans la zone, le Nizam participe à l'opération Cockpit, un raid aérien sur des positions japonaises dans les Indes orientales néerlandaises. En novembre, le destroyer retourne à Melbourne pour une autre remise en état. Le , en transit dans la Grande Baie australienne pendant une tempête, le Nizam est frappé par une vague scélérate, faisant osciller le navire à presque quatre-vingt degrés, au cours duquel dix marins passèrent par-dessus bord. Aucun d'entre eux ne fut retrouvé.

Mémorial du Nizam au dix marins ayant perdu la vie après avoir croisé la route d'une vague scélérate en février 1945.

En 1945, le Nizam est affecté aux théâtres des Philippines et de la Nouvelle-Guinée dans le cadre de la British Pacific Fleet, au cours duquel son numéro de fanion est changé de G38 à D15. Le , le Nizam reçoit l'ordre de cesser les hostilités ; peu de temps après, le navire est attaqué par un avion de chasse japonais qui fut abattu. Le destroyer est présent dans la baie de Tokyo lors de la reddition japonaise le , appareillant du Japon pour l'Australie le .

Le Nizam est désarmé le et renvoyé dans la Royal Navy. Son équipage est transféré sur le HMAS Quadrant et le destroyer de classe N est temporairement remis en service en tant que HMS Nizam pour rejoindre l'Angleterre. Retiré du service peu après, il est vendu à la société British Iron & Steel Corporation en 1955 qui le revend par la suite à la société de démolition Thos W Ward (en). Le navire est démoli à Grays en 1956.

Décorations[modifier | modifier le code]

Le Nizam a reçu sept honneurs de bataille pour son service en temps de guerre: "Convois de Malte 1941–42", "Crète 1941", "Libye 1941", "Méditerranée 1941", "Océan Indien 1942-44", "Pacifique 1943", et "Okinawa 1945.

Commandement[modifier | modifier le code]

  • Lieutenant commander Max Joshua Clark du au .
  • Commander Claude Henry Brooks du au .
  • Lieutenant commander William Frank Cook du au .

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Vic Cassells, The Destroyers : Their Battles and Their Badges, East Roseville, New South Wales, Simon & Schuster, , 250 p. (ISBN 0-7318-0893-2, OCLC 46829686)
  • Tom Frame et Baker, Kevin, Mutiny! Naval Insurrections in Australia and New Zealand, St. Leonards, New South Wales, Allen & Unwin, (ISBN 1-86508-351-8, OCLC 46882022)
  • (en) John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, , 144 p. (ISBN 978-0-905-61764-0, OCLC 52611234)
  • (en) Norman Friedman, British destroyers & frigates : the Second World War and after, London, Chatham, , 256 p. (ISBN 978-1-861-76137-8, OCLC 907151880)
  • Ross Gillett et Colin Graham, Warships of Australia, Adelaide, South Australia, Rigby, (ISBN 0-7270-0472-7)
  • Peter Hodges et Friedman, Norman, Destroyer Weapons of World War 2, Greenwich, Conway Maritime Press, (ISBN 978-0-85177-137-3)
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  • (en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 532 p. (ISBN 978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8, OCLC 76797349)
  • Andrew Rose et Sandra Rose, Man Overboard! : The HMAS Nizam Tragedy, Augusta, Western Australia, Red Rose Books, (ISBN 0-9775238-0-2)
  • M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-326-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]