Francis Goré

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Francis Goré
Francis Goré, premier à gauche, debout à l'extérieur de l'église du Sacré-Cœur de Tsedjrong (Cizhong).
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Francis Louis Noël Goré, né le à Saint-James dans le diocèse de Coutances et mort le à Voiron[1], est un missionnaire français qui fut envoyé par la Société des missions étrangères de Paris au Kham (Tibet oriental).

Biographie[modifier | modifier le code]

Francis Goré entre au séminaire des Missions étrangères de Paris dont il sort avec les ordres mineurs, puis il est envoyé poursuivre ses études théologiques au collège général de Penang, où il est ordonné le [2]. Il est aussitôt envoyé à la mission du Tibet, d'abord à Cha-pa, puis à Ta-tsien lou de 1914 à 1920. Il réside ensuite pendant dix ans à la mission de Yerkalo, apprenant la langue tibétaine depuis son arrivée et se consacrant à des travaux concernant la culture tibétaine. À partir de 1931, il réside pendant vingt-et-un ans à l'église catholique de Cizhong (Tsé-Tchong selon la graphie française de l'époque) dans le comté de Dechen (préfecture autonome tibétaine de Dêqên), appartenant à la région de la province tibétaine du Kham et situé dans l'actuel Yunnan dans une vallée du Haut-Mékong. Il est nommé vicaire général par le vicaire apostolique de Ta-tsien lou et procureur, c'est-à-dire supérieur de la dizaine de prêtres des environs, le sud-ouest du vicariat, qui est situé à au moins cinquante cinq jours à cheval de Tatsienlou. C'est dans sa mission qu'a lieu leur retraite spirituelle annuelle. Il parlait et lisait couramment le tibétain, le chinois, l'anglais, l'allemand et le latin[3].

Le Père Christian Simonnet (1912-2002)[4] mentionne qu'il s'occupe d'une lettre d'information périodique[5].

Francis Goré est l’un des rares à remettre les persécutions subies par les missionnaires dans leur contexte historique :

« … Mais alors, comment expliquer les persécutions ? Il n'y a qu'à en rappeler les dates pour se rendre compte que les missionnaires furent enveloppés dans des révoltes dont le but était politique. L'expulsion des missionnaires du Thibet, en 1865, a coïncidé avec la campagne thibétaine du Niarong, la persécution de 1887 a suivi la lutte dont le Sikkim fut le théâtre et l'enjeu celle de 1905 a accompagné le retrait des troupes anglaises de Lhassa et la révolte de Batang ; enfin, la dernière en date, en 1912, dans la région de Taofu, fut un épisode de la révolution antidynastique. Dans toutes ces circonstances, certaines lamaseries et leurs fermiers ont obéi à un mot d'ordre de l'autorité supérieure… »[6].

Il est rejoint par le jeune chanoine Angelin Lovey[7], venu de Suisse en . Le P. Goré est expulsé du Tibet, comme les autres missionnaires, par le pouvoir communiste en [8]. La caravane des expulsés atteint Hong Kong en . Il travaille ensuite à la procure de Genève, donne des cours de tibétain à Lausanne, puis il se retire à Voreppe dans l'Isère, à la maison de retraite des Missions étrangères, où il corrige son dictionnaire français-tibétain. Il meurt d'un cancer à l'hôpital de Voiron. Il est enterré au cimetière du village de Voreppe.

Le P. Goré était membre-correspondant de la Société de géographie de Paris et de la Société de géographie de Philadelphie.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Missions étrangères de Paris, Missions étrangères & langues orientales: contribution de la Société des Missions Etrangères à la connaissance de 60 langues d'Asie : bibliographie, L'Harmattan, 1997, (ISBN 2738450539 et 9782738450531), p. 50
  2. Mission-Thibet
  3. Constantin de Slizewicz, Les catholiques des "Alpes yunnanaises", Revue "Mission du Grand-Saint-Bernard", 2007, Numéro 3
  4. Christian Simonnet fut ordonné aux Missions étrangères en 1936 et fut envoyé en mission à Hanoï en 1939 où il s'occupa de la mission de Ha-Dong, puis de la paroisse des Martyrs de Hanoï. Après son retour en France, il se consacra aux archives des MEP. Il rendit visite à la mission de Cizhong à l'été 1946
  5. Christian Simonnet, Thibet : voyage au bout de la chrétienté, Éditions du Monde Nouveau, 1949, p. 141 : « Lorsqu'une mystification a pleinement réussi, on a le plaisir de la raconter dans la fameuse lettre circulante perpétuelle, dont le P. Goré est l'âme, et qui, inlassablement, porte des nouvelles de tous, sans parler des bruits du monde entier qui parviennent jusqu'ici, de la vallée du Mékong à celle de la Salwen. »
  6. André Bonet, Les chrétiens oubliés du Tibet, Paris : Presses de la Renaissance, 2006.
  7. De la congrégation du Grand-Saint-Bernard
  8. Archives MEP

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Paris, Fayard,
  • Laurent Deshayes, Tibet, 1846-1952: les missionnaires de l'impossible, Paris, Les Indes savantes,
  • Françoise Fauconnet-Buzelin, Les Martyrs oubliés du Tibet. Chronique d'une rencontre manquée (1855-1940), Paris, éd. du Cerf, coll. « Petit Cerf », , 656 p.
  • Adrien Launay, Histoire de la Mission du Thibet, Paris, Les Indes savantes,

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]