François Claude de Bouillé

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François Claude Amour du Chariol
Marquis de Bouillé
François Claude de Bouillé

Naissance
Château du Cluzel, Saint-Eble (France)
Décès (à 60 ans)
Londres (Grande-Bretagne)
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Grade Lieutenant-général des armées du roi
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Ordre de Cincinnatus
Autres fonctions Gouverneur général des îles du Vent
Membre de l'Assemblée des notables
Famille Louis de Bouillé
(fils)

Emblème

François Claude Amour du Chariol, marquis de Bouillé, né le dans le château du Cluzel à Saint-Eble en Auvergne et mort le à Londres, est un général français du XVIIIe siècle. Il est connu pour son attachement à Louis XVI.

Biographie[modifier | modifier le code]

Reprise de l'île de Saint-Eustache aux Anglais par les troupes du marquis de Bouillé en septembre 1781, gravure de 1784

Le il est colonel du régiment de Bouillé qui prend le titre, en 1762, de régiment de Vexin. Au mois d', il s'embarque avec son régiment pour les Antilles.

Gouvernorat des colonies françaises des îles du vent[modifier | modifier le code]

François-Claude-Amour de Bouillé est nommé en 1768, gouverneur de la Guadeloupe, brigadier le , maréchal de camp et gouverneur de la Martinique et de Sainte-Lucie le avant de devenir gouverneur général des colonies françaises des îles du Vent de à .

Il combat aux Antilles pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, et enlève plusieurs îles aux Britanniques, comme la prise de la Dominique en 1778. En 1781, il prend notamment le commandement de la flotte française du comte de Grasse, lors de la prise de Tobago. Il est nommé lieutenant général en 1782.

Voyages en Europe[modifier | modifier le code]

Revenu en France en 1783, il voyage en Europe, Grande-Bretagne, Hollande et en Allemagne.

Homme politique[modifier | modifier le code]

Membre de l'Assemblée des notables de 1787 à 1788, il y défend les privilèges.

Royaliste sous la Révolution française[modifier | modifier le code]

Bouillé dit Sacrogorgon, général de l'armée noire faisant faire l'exercice à un ex-conseiller au parlement

En 1789, il est nommé gouverneur des Trois-Évêchés (Toul, Metz et Verdun), puis de l'Alsace, de la Lorraine et de la Franche-Comté. Nommé en 1790 général en chef de l'armée de Meuse, Sarre-et-Moselle, il fit respecter la discipline à Metz et à Nancy par des actes de vigueur : il réprime sévèrement la mutinerie de la garnison de Nancy, le (33 condamnations à mort, 41 aux galères), fait pour lequel l'Assemblée, sur proposition de Mirabeau, vote un décret pour le féliciter[1].

Organisateur de la fuite de Varennes[modifier | modifier le code]

Les patriotes le détestant, la famille royale le charge d'organiser sa fuite le 20 juin 1791. En cas de succès le Roi prévoyait de lui remettre le grade de maréchal de France, mais les dispositions pratiques qu'il prend contribuent en partie à l'arrestation de Louis XVI à Varennes-en-Argonne. Le marquis François-Claude-Amour de Bouillé émigre et se réfugie à Coblence. Il fait des démarches auprès des différentes cours pour obtenir la délivrance du Roi, enjoignant aux puissances étrangères de combattre la France, en opposition totale aux instructions de Louis XVI, qui redoute la guerre civile. Il eut, sur ce point, des conférences avec le roi Gustave III de Suède à Aix-la-Chapelle, et lui fit part de ses projets. Il fut dans l'armée de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé, en 1792, puis voyant ses efforts inutiles, se retira en Grande-Bretagne où il mourut le . Il est d'abord enterré au vieux cimetière de Saint-Pancras à Londres, puis au cimetière de Montmartre[2], où sa dépouille est rapatriée en 1866.

Union et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse, le 6 juillet 1768 à Sarcelles, Marie-Louise Guillemette de Bègue dont il a cinq enfants.

Hommage et postérité[modifier | modifier le code]

On lui attribue traditionnellement la première version (1769) des paroles de la chanson Adieu foulard, adieu Madras [3], composée lorsqu'il était gouverneur de la Guadeloupe.

Et c'est à lui qu'il est fait référence dans le cinquième couplet de la Marseillaise :

Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !

Mémoires[modifier | modifier le code]

Il publie des Mémoires sur la Révolution, qui eurent un grand succès (Londres, 1797, et Paris, 1801). Son fils Louis de Bouillé est général d'Empire.

  • Mémoires de M. le Marquis de Bouillé : pendant son administration aux Isles du Vent de l'Amérique (OCLC 900410705)
  • Mémoires sur la Révolution (OCLC 4087380)
  • Les Mémoires du marquis de Bouillé, éditées par François Barrière en 1859, reprennent et complètent les précédentes éditions (réédition A. de la Pinsonnais éditeur, 2023, 270 pages (ISBN 978-2494653122)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chroniques de la Révolution, Paris, Editions Chroniques, , 704 p. (ISBN 2-03-503250-4), p° 171
  2. Cimetière Saint-Pancras de Londres puis Cimetière Montmartre, 1re division (Paris)
  3. « Adieu Foulard, Adieu Madras - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Source et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « François Claude de Bouillé » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • François Claude Amour Du Chariol, Adieu Foulard, Adieu Madras : Célèbre et vieille chanson guadeloupéenne composée en 1770 par le Marquis de Bouillé, S.l., S.I.G.A.T., s.d., 3 p. (lire en ligne)
  • Dictionnaire de la noblesse, tome VI, François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]