Fives-Lille


Fives-Lille est le nom d'un ancien constructeur de génie civil (ponts) et de matériel roulant ferroviaire, notamment de locomotives à vapeur. Il est situé à Fives, un faubourg de Lille dans le département du Nord. La société est devenue le groupe d'ingénierie Fives.
Sommaire
Historique[modifier | modifier le code]
L'usine Fives-Lille émane de la firme Parent & Schaken, d'origine belge et installée à Oullins, près de Lyon . En 1854, Basile Parent et Pierre Schaken obtiennent un premier contrat de durée 6 ans de la part de la Compagnie du chemin de fer du Grand Central et louent les ateliers d'Oullins.
Dès 1861, les deux sociétés Cail et Fives-Lille forment une coentreprise : la participation Cail, Parent, Schaken, Houel, Caillet, à Paris et Fives-Lille. Les ateliers de construction mécanique de Fives sont ainsi fondés en 1861 par Basile Parent et Pierre Schaken, sous le nom de Parent-Schaken-Caillet et Compagnie.
Cette coopération conduit à la création de plusieurs usines et de nombreuses réalisations. Une usine est installée dans le quartier de Fives, près de Lille spécialisée dans la construction de voies de chemin de fer et de locomotives à vapeur , une autre usine à Givors dans le Rhône spécialisée dans le façonnage des roues et des essieux de wagons.
La société se développe et devient, en 1865, la Compagnie de Fives-Lille, puis en 1868 la société anonyme Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises.
Philippe Marchand, Histoire de Lille, (ISBN 2877476456 et 9782877476454, lire en ligne) :
« Fondée en 1861, elle doit sa notoriété à l'ampleur de ses installations (plus de 15 hectares d'ateliers, 12 marteaux pilons, 95 forges, 500 machines-outils), au nombre de ses ouvriers qui sont plusieurs milliers. (...) de 1861 à 1905 sortent de ses ateliers plus de 2000 ponts de chemin de fer, une centaine de ponts routiers, dont certains monumentaux, des gares de chemins de fer dont la célèbre gare d'Orsay, plus de 2000 locomotives. La Compagnie de Fives-Lille exporte ses productions dans le monde entier, en Espagne, en Égypte avec deux ponts sur le Nil, en Roumanie, en Chine, au Brésil, en Argentine ... »
En 1868, la Compagnie Fives-Lille l'usine de Givors augmente sa capacité de production et produit des charpentes métalliques, des ponts en fer et du matériel de guerre comme des obus, des moteurs d'avions des affûts de canons qui seront utilisés lors de la Première Guerre mondiale.
Quand la participation prend fin en 1870, la société Fives-Lille ajoute à ses activités la construction de matériel de sucrerie, secteur qui avait été réservé à Jean-François Cail et Charles Derosne.
En novembre 1901, les nouveaux ateliers de Fives-Lille peuvent mettre en chantier 80 locomotives par an. Ils produisent notamment cette année là celles du Transsibérien. Ils fournissent en même temps l'artillerie lourde des cuirassés Gambetta et Jules-Ferry[1].
L'industrie d'armement permet une évolution rapide de l'entreprise. L'usine de Lille emploie, en 1914, environ 1 000 ouvriers qui rejoignent Givors avant l'occupation de la ville par les troupes allemandes. L'usine se développe et à la fin de 1918 le site de Givors emploie plus de 8 000 ouvriers.
En 1958, Cail et Fives-Lille se regroupent pour donner naissance à la société Fives Lille-Cail.
En 1973 Fives Lille-Cail fusionne avec Babcok-Atlantique et devient Fives-Cail Babcok.
En 1980, elle reprend son nom initial; Compagnie de Fives-Lille et achète les entreprises Nordon, spécialisée dans la tuyauterie et Pillard spécialisée dans la combustion.
En 1983, devenu Groupe Fives-Lille il acquiert Stein Heurtey, spécialisé dans la thermique industrielle.
De 1987 à 1996, le groupe se recentre sur certains secteurs d'activité et en 1990 le site de Givors est vendu.
En 1997, achat du groupe Cinetic, spécialisé dans les systèmes intégrés de manutention et création d'un pôle automobile avec le rachat d'autres entreprises plus petites spécialisées dans les domaine des lignes automatisées d'assemblage, des systèmes de lavage de pièces en cours d'usinage et des machines de rectification de pièces de moteurs.
En 2001 la Compagnie de Fives-Lille est vendue par son actionnaire principal Paribas et quitte la cotation de la bourse.
En 2006, Charterhouse General Partners Ltd, et Barclays Private Equity, deviennent les actionnaires principaux de l'entreprise.
En 2008, Fives-Lille devient Fives et le pôle aluminium devient Fives-Solios
Production et réalisations[modifier | modifier le code]
Locomotives à vapeur[modifier | modifier le code]
- 030 T Ouest n° 3531 à 3540 de 1889, et n° 3573-3587 de 1897.
- 030T Voies ferrées des Landes de 1889, 6 exemplaires[2]
- 221 Nord 2.671 à 2.675 puis 221 A 31 à 35 SNCF de 1904.
Ponts[modifier | modifier le code]
- Pont levant de la rue de Crimée, situé dans le 19e arrondissement de Paris, 1885.
- Pont Alexandre-III (1900) et Pont des Arts, à Paris
- Pont de Bellerive (1932) sur l'Allier entre Vichy et Bellerive-sur-Allier
Locomotives Fives-Lille préservées[modifier | modifier le code]
- 1856: (exhibée au Centro de Artesanato) de Nazaré, Bahia (Brésil) Source : Inventário das Locomotivas a Vapor no Brasil, Regina Perez, Editora Notícia & Cia. (ISBN 85-906677-0-7), 1871, 030T, voie métrique, opérait chez Estrada de Ferro Nazaré (EFN) #2 "Visconde de São Lourenço", Brésil.
- 1909: 230 T 327, locomotive/tender à vapeur, à Puget-Théniers dans Alpes-Maritimes ; classée Monuments Historiques le 30/10/1987 MH.
- 1934: 2D2 5525, locomotive électrique, propriété de l'association E 525 constituée par l'AFAC, le COPEF et la FACS ; classée Monuments Historiques le 27/03/1990 MH.
- 1937: 231 E 41, locomotive à vapeur à tender séparé, type Pacific, mise en place sur le boulevard des déportés à Saint-Pierre-des-Corps ; classée Monuments Historiques le 04/04/2003 MH.
Autres réalisations[modifier | modifier le code]
- Charpentes métalliques de la gare d'Orsay à Paris
- Ascenseurs de la Tour Eiffel, à Paris, pour l'exposition universelle de 1889.
- Fermes géantes de la Galerie des Machines[3]
- Participation au Pont de tancarville
Catalogues de réalisations[modifier | modifier le code]
Galerie de photos[modifier | modifier le code]
Locomotive sans foyer, système Francq (1888)
Locomotive Est 6101 Modèle Bousquet (1905)
140 C (1913)
CC 7100 (1952)
2D2 9100 (1950)
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Cent ans de vie dans la région, Tome 1 : 1900-1914, La Voix du Nord éditions, 1998, page 39
- Christian Lacombe et Lucien Chanuc, L'extraordinaire réseau ferré des Landes de Gascogne, Editions du Cabri, (ISBN 2903310580), p. 79
- Les Chantiers de l'Exposition universelle de 1889 du 15 avril 1887
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Article connexe[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Joseph Dubois, « L'usine de Fives-Lille et la construction ferroviaire française au XIXe siècle », Revue du Nord, vol. 67, no 265, , p. 517-525 (lire en ligne).
- Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France,Par Jean Lambert-Dansette;Publié par L'Harmattan; (ISBN 2738498825 et 9782738498823).
- Fonds FIVES-CAIL-BABCOCK des Archives Nationales du Monde du Travail, Roubaix