Edward Blake

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Dominick Edward Blake
Illustration.
Fonctions
Premier ministre de l'Ontario

(10 mois et 5 jours)
Prédécesseur John Sandfield Macdonald[1]
Successeur Oliver Mowat
Chef du Parti libéral du Canada

(7 ans et 29 jours)
Prédécesseur Alexander Mackenzie
Successeur Wilfrid Laurier
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Canton d'Adeleide (Haut-Canada)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Toronto (Ontario)
Parti politique Parti libéral
Conjoint Margaret Cronyn
Profession avocat

Dominick Edward Blake (né le et mort le )[2] était un homme politique canadien qui a été premier ministre de l'Ontario de 1871 à 1872[3] et chef du Parti libéral du Canada de 1880 à 1887. Il est un des trois seuls chefs libéraux non intérimaires à ne pas devenir premier ministre du Canada, les deux autres étant Stéphane Dion et Michael Ignatieff.

Edward Blake a été Premier ministre de l'Ontario du 20 décembre 1871 au 25 octobre 1872[4].

Biographie

Né dans le canton d'Adélaïde[5], Middlesex[6], province de l'Ontario, en octobre 1833, il fréquente le Upper Canada College et l’Université de Toronto, obtient un baccalauréat ès arts en 1854 et une maîtrise ès arts en 1858. Il étudie aussi le droit et est admis au barreau en 1856[7]. Par la suite, il réussit et s’enrichit comme avocat auprès de la cour de la chancellerie à Toronto[7].

Carrière politique

Il débute la vie politique sur la scène provinciale. Élu pour Bruce-Sud à l'Assemblée législative de l'Ontario en 1867, il devint presque aussitôt leader de l'opposition[7].

Premier ministre de l'Ontario [3]

Il renversa le gouvernement de Sandfield McDonald en 1871 pour devenir le deuxième Premier ministre de l'Ontario. Il quitte son poste et la vie politique provinciale dès 1872. Pendant son bref mandat, il aura solidement établit dans le patrimoine politique de la province de l'Ontario la dynastie libérale qui dirige l'Ontario de 1871 à 1905[7],[4].

Politique fédérale

En 1872 il décide d’intégrer la Chambre des communes du Canada, combattre le gouvernement de Sir John. Il ne manqua pas de gens qui blâmèrent leur audace et leur présomption, et cependant, deux ans après, la forteresse conservatrice tombait sous leurs coups, et Thon. McKenzie y arborait le drapeau de là réforme[4].

Blake aurait pu être le chef de l'opposition en entrant dans la Chambre des communes, mais il n'a pas voulu l'être; il s'est contenté, pour se rendre aux sollicitations les plus pressantes de cent dix à cent quinze députés, de faire partie, pendant quelques mois, du ministère MacKenzie, sans portefeuille et sans salaire. À l'encontre de la plupart des hommes politiques qui prendraient bien le salaire sans le portefeuille, si c'était possible, Blake, lui, ne prend que la responsabilité et laisse de côté le salaire[4].

On a dit que les raisons privées alléguées par Blake n'ont pas été les seules qui l'aient empêché d'accepter le poste de chef de l'opposition ; on a prétendu qu'il se serait aperçu que les vieux libéraux du Haut-Canada le voyaient d'un mauvais œil devancer si rapidement les anciens. Il paraît certain que Blake, comme tous les hommes à grandes aspirations, veut arriver avec une idée, avec un drapeau à lui.

Il a une haute et forte taille, un front superbe qu'on dirait taillé dans un bloc de marbre, une belle figure au teint riche, aux traits vigoureux, la physionomie calme et réfléchie d'un penseur : tout chez lui indique la puissance et dénote une nature supérieure. Sa pose est nonchalante, ses manières affables et modestes ; il s'habille comme un bon fermier américain de l'État du Vermont ; il est curieux à voir dans la Chambre, la tête appuyée sur son pupitre et couverte d'un chapeau de feutre noir à large bords ; on dirait toujours qu'il dort, mais lorsqu'il se lève pour parler, on voit que son esprit veillait. Le silence se fait alors et la Chambre prête une oreille attentive aux paroles qui tombent de sa bouche éloquente.

Ce n'est pas un de ces tribuns dont les éclats de voix font trembler les vitres et dont la déclamation passionnée soulève un auditoire ; il ne parle pas avec la chaleur et la violence qui caractérisaient l'éloquence de son père ; non, c'est un orateur parlementaire à la façon des Russell Page d'aide sur l'homonymie et des Gladstone Page d'aide sur l'homonymie, c'est l'homme d'État aux larges idées, aux théories élevées, à la logique invincible, au langage classique, dont chaque parole mérite d'être recueillie et méditée[4].

Ses discours ressemblent à ces chênes immenses dont la tête touche les cieux et dont les racines vigoureuses plongent dans les entrailles de la terre, ou à ces cottes d'armes à la surface polie et impénétrable que portaient les guerriers antiques. Son discours sur l'élection de Peterborough est un modèle de logique et d'argumentation ; les philippiques admirables qu'il a prononcées à London et à Bowmanville sont des chefs-d'œuvre de haute raison et d'éloquence patriotique. Il n'est pas étonnant que Blake désire l'établissement d'une fédération de tous les pays qui composent l'Empire britannique avec un grand parlement où les colonies seraient représentées[4].

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Edward Blake siège à la Chambre des Communes du Canada de 1867 à 1891[7].

Lorsque Blake proclame qu'il est temps que, dans les relations avec l'Angleterre et les pays étrangers, l'on songe d'abord à l'intérêt canadien, tous les hommes qui croient à l'avenir du Canada sont avec lui, mais lorsqu'il conclut que la fédération nous donnerait la politique nationale qu'il désire, l'on n'y est plus. Quoi qu'il en soit, nous applaudissons aux efforts patriotiques qu'il fait pour développer cet esprit national sans lequel une Nation ne peut exister[4].

Laissons ces grandes idées, ces généreux sentiments porter leurs fruits et soyons tranquilles sur la qualité de ces fruits. Blake est marié et père de plusieurs enfants, sa conduite est excellente, il est sobre comme un juge d'autrefois et presque aussi puritain que son ami MacKenzie. Il est affable mais peu démonstratif ; il mène une vie simple et retirée ; la dignité et l'indépendance de son caractère lui font mépriser les petits moyens que les hommes politiques emploient trop souvent pour se rendre populaires ; il ne veut devoir le succès qu'à sa supériorité intellectuelle et à l'excellence de ses principes ; sous ce rapport il ressemble à l'honorable Monsieur Dorion ; il n'est pas étonnant qu'ils aient beaucoup d'estime l'un pour l'autre.

Blake a été ministre de la justice dans le gouvernement MacKenzie et chef du parti libéral après la mort de MacKenzie. I1 n'a pas eu la consolation de mener son parti à la victoire dans le Parlement fédéral comme il l'avait fait dans la Chambre locale, il n'a pu réussir à faire accepter son programme sur la question du tarif. La protection n'avait pas encore fait son temps ; acceptée par le parti conservateur et adoptée par le gouvernement et le parlement après les élections de 1878, elle devait vivre et vivra jusqu'à ce qu'une autre crise financière éclate.

Retraite de la vie politique

Battu dans deux élections générales, Blake fatigué, désappointé, se décida à abandonner la direction du parti libéral, et même aux élections générales de 1891, il refusa de se porter candidat. Vaincu ou vainqueur, à la tête d'une majorité ou d'une minorité, premier ministre ou chef d'opposition, Blake a toujours été le même, le premier dans les grands débats sur les questions de droit constitutionnel, de légalité et de justice.

C'est un grand avocat capable de discuter devant les plus grands tribunaux du monde les causes de l'ordre le plus élevé et toujours prêt à mettre son talent au service de la liberté, de la justice et du droit violés. Il l'a prouvé en différentes circonstances, surtout lorsqu'au milieu de l'agitation produite par l'exécution de Riel, il entreprit de plaider la cause de ces pauvres Métis sans se soucier du mal que son courage devait lui causer parmi la population fanatisée de l'Ontario.

On a trouvé ces belles paroles sur les lèvres de Blake toutes les fois que la province de Québec a demandé justice. Elles font son éloge et donnent une idée de sa grandeur d'âme, mais elles expliquent aussi, peut-être, en partie, ses échecs politiques. Il est évident que Blake a plus d'une fois, en voulant être juste, diminué sa valeur politique dans sa province. Lorsque, par exemple, il a dénoncé dans les termes les plus véhéments les puissantes associations orangistes, combien de comtés il a perdus ?

Il s'est rendu dans le parlement anglais où il représente un comté irlandais et catholique, il fait partie de la glorieuse phalange qui lutte pour donner à l'Irlande la liberté politique dont jouissent les sujets britanniques dans le monde entier. Écossais et protestant, il combat pour les Irlandais catholiques, comme il combattait pour les Métis, les Canadiens-Français et les catholiques du Canada.

Notes et références

Liens externes